Ses pieds foulèrent le sol rocailleux et sableux. Vers quelle cité était-elle la plus proche ? A vrai dire elle ne le savait pas et ne s’en préoccupait pas plus que cela. Son regard se porta sur ses mains qu’elle ouvrit et referma songeuse. Transformée, elle avait subi une transformation. Mais pour l’heure, seule une étrange fatigue semblait l’accaparer. Pourtant la Louve sentait au fond d’elle-même qu’après ce dernier repos, le pays des songes ne lui sera plus jamais nécessaire. Ses pas la guidaient aléatoirement, le souffle chaud du vent fouettant son visage. Elle s’arrêta néanmoins rapidement à l’entrée d’une simple grotte. Cette dernière n’était pas réellement cachée, elle était même plutôt à découvert mais aucune âme ne semblait rôder aux alentours. Shad haussa simplement les épaules, s’y engouffrant, s’adossant contre l’une des parois rocailleuse avant de fermer ses yeux, sombrant dans un dernier sommeil réparateur.
« Réveilles-toi ! »
L’impact sur sa joue fut brutal et inattendu. La lycane sortie donc de sa torpeur, se demandant en premier lieu qui avait pu la frapper, quelle était la source de tous ce vacarme et surtout où elle se trouvait. Ses yeux se posèrent sur un homme âgé d’une cinquantaine d’années, tenant dans sa main un fouet, criant des phrases à une foule en lice tout en désignant une deuxième créature juste à ses côtés. Comprendre dans quelle situation elle se trouvait actuellement ne fut guère difficile pour la Terranide. Son regard bleuté légèrement scintillant se posa sur l’homme qui vendait l’une de ses acquisitions. Que devait-elle faire ? Elle sentait qu’elle était en mesure de faire taire cet insolent mais pourtant elle n’avait pas envie de bouger le petit doigt. Après tout à bien y réfléchir, il lui suffisait d’attendre d’être « achetée » pour par la suite partir sans le moindre regret. Elle referma donc ses yeux, sentant qu’elle avait encore besoin d’un peu de repos.
Mais son geste ne fut que de courte durée, une deuxième claque retentit, laissant une empreinte de main sur sa joue. L’homme vociféra des paroles, l’insultant, mais cela ne semblait guère la troublait. Seule une once d’agacement pouvait se lire sur son visage. L’esclavagiste attrapa ce dernier, prenant son menton en entaille entre son pouce, son index et son majeure, approchant par la suite son visage du sien :
« Cesse ce regard condescendant garce. Apprends où est ta place. Tu seras vendue et tu iras lécher les couilles de ton futur maître »
Répliquer ou ne pas répliquer ? La Terranide choisi la seconde solution, laissant la joie à l’humain de savourer une fausse victoire. Bien, ne plus fermer les yeux pour le moment et attendre d’être vendue. Rien de plus simple en soit. A défaut de pouvoir recharger ses batteries, la Louve laissa son regard glissait sur la foule et dû admettre soudainement un fait. Jamais elle n’avait vu pareille civilisation. Sa ligne de mire passa de la population à l’architecture, là encore, elle ne ressemblait en rien à ce qu’elle connaissait. Ce qui la taraudait n’était pas « à qui je vais être vendue l’espace de quelques instant » mais bel et bien « où suis-je encore tombé ? »
Elle sentait néanmoins quelques regard sur elle, se demandant bien lequel de ces spectateurs allait bien vouloir l’acheter. Serait-ce celui devant tout le monde, brandissant des bourses remplies d’or ? Ou bien celui à l’arrière tentant de faire entendre sa voix ? Mais l’achat en jeu pour le moment n’était pas le sien. La jeune fille à ses côtés était exposée telle une marchandise sur une étable. Certains de ces potentiels acheteurs s’approchaient d’elle, la touchant, la palmant, testant leur potentielle future esclave. Ce fut un homme âgé et ventripotent qui en eu l’acquisition pour quelques milliers de pièces d’or. La Louve observait la scène sans sourciller, ne semblant pas paniquée qu’elle soit la prochaine sur la liste.
Les enchères débutèrent donc. Le prix initial était légèrement élevé, mais rien de bien grandiloquent. Après tout, depuis la création de la capitale Zon’Da, les Terranides étaient devenus des esclaves rares et difficile à avoir, leur prix de vente avait donc augmenté depuis ces derniers mois. L’Okami entendait donc les propositions de prix qui filaient rapidement, augmentant sa somme au fur et à mesure et son regard azuré se portait, amusé, sur cette foule qui détenait une personne qui allait potentiellement perdre une belle somme d’argent. Quel dommage pour cet inconnu.
[HJ : Introduction assez courte, désolé :/ ]