Jessica entreprit donc de suivre Eternity, sans se douter (mais en ayant tout de même quelques soupçons) qu’elle avait été grillée. Elle avait pourtant voulu être discrète, mais Spider-Woman était bien placée pour savoir que, en ce domaine, les femmes disposaient souvent d’un sixième sens. Mains dans le dos, et se sentant définitivement plus Jessica Drew que Spider-Woman, elle grimpa l’escalier d’Eternity, et vit cette dernière relever sa jupe. Jessica loucha évidemment sur sa croupe, et rougit encore plus, se mordillant les lèvres en fuyant le regard.
*Elle lit dans mes pensées ou quoi ? Ressaisis-toi, Jess’, du calme, du calme ! Respire, respire !!*
Elle était une héroïne, diable, pas une jouvencelle en fleur ! Même si, concrètement, c’était bien le cas... Les deux femmes arrivèrent à l’étage, et Eternity lui refit le mythe de Barbe-bleue, en lui disant qu’une pièce était hermétiquement fermée, abritant un projet secret du gouvernement, et qu’Eternity avait le droit de tuer quiconque y pénétrerait. Jessica hocha lentement la tête, serrant nerveusement les mains.
« D’a... D’accord... »
Que pouvait-elle sincèrement dire de plus ? Elle hocha la tête, et les deux femmes se rapprochèrent de la porte de la fameuse chambre... Que Jessica regarda, bien naturellement. La femme-araignée vit ainsi que cette dernière était entrouverte, et, en se penchant un peu, put en voir un bel aperçu. Elle vit des murs noirs, et, surtout, contre le mur, bras et jambes écartées, une combinaison de latex intégrale noire et moulante. Jessica rougit jusqu’aux oreilles et détourna immédiatement le regard en comprenant qu’Eternity lui avait menti. Sa chambre secrète était une chambre des plaisirs, ce qu’on appelait plus généralement un donjon. Jessica n’osa rien dire, tant son esprit était emballé, et tant elle était surprise. Elle savait que ses mères avaient une pièce similaire, une pièce dans laquelle Jessica n’avait également jamais eu le droit d’entrer. Malheureusement, il était difficile de cacher quelque chose à une jeune fille timide, mais très curieuse. Jessica avait appris où Maman Kelly cachait sa clef, et elle avait réussi à rentrer. Elle s’était attendue à tout... Sauf à ça.
Des sangles, un chevalet, des placards abritant des sex toys venant du département GeoSex de GWC... Jessica en avait eu le souffle coupé, et avait fui à bride abattue en voyant la présence d’une télé et de DVD... Elle ne voulait SURTOUT PAS imaginer ce qui avait pu se passer là-dedans ! Le soir, quand Maman Clara était rentrée, elle avait vaguement remarqué que Jessica était perturbée, mais Jessica avait réussi à s’en sortir en parlant des mâles, sujet qui amenait toujours Maman Clara à soupirer et à secouer la tête. Une manière facile d’éviter les sujets hasardeux... Elle s’était toujours demandée si Maman Kelly n’avait pas eu un doute. Elle était plus renfermée que Maman Clara, mais elle semblait aussi bien mieux connaître sa fille, et elle savait toujours quand cette dernière mentait.
L’esprit embrumé, Jessica ne revint véritablement à elle que quand elle fut dans la chambre de la belle blonde. C’était une belle pièce, avec un grand lit, et un énorme écran plat en face. Du regard, Jessica observa la scène, voyant une grande penderie entrouverte avec des vêtements multiples, des chaussures... Tout transpirait l’argent, la beauté, et un esprit très organisé. Eternity n’avait pas fermé la porte de sa chambre secrète... Sans aucun doute parce qu’elle voulait tester Jessica.
« Tu es bien discrète, viens, assieds-toi deux secondes. »
Hochant la tête, Jessica se rapprocha, et s’assit sur le rebord du lit, posant ses deux mains sur ses genoux, se mordillant à nouveau les lèvres.
« Me... Merci... »
Eternity la surprit alors, posant une main sur son menton, et se rapprocha d’elle. Elle ne l’embrassa pas sur les lèvres, mais tendrement sur la joue. Spider-Woman sourit, et son regard croisa celui de la femme, son cœur battant la chamade. L’excitation était en train de monter dans son corps.
« C’est pour te remercier de tout ce que tu as pu faire ce soir. »
Jessica lui sourit gentiment, et son visage resta proche du sien. Elle se mordilla encore les lèvres, et posa sa main sur l’épaule de la femme, son visage se rapprochant encore un peu.
« Tu... Euh... Merci... »
La pauvre en perdait ses mots, et elle rapprocha son visage du sien, comme hypnotisée... Et l’embrassa sur les lèvres.