Le choc des cultures (PV Double-Lune)

Le magicien me parle souvent d'un monde différent où ce qui est nommé technologie à suivit un autre cours. La magie est devenue secondaire, "un simple divertissement pour crédule", voilà ce qu'avait constaté mon sauveur. Même si ce monde me parait hostile à sa manière il est aussi intéressant. Les "voatures" ou les "trins" sont des moyens de transport qui ne dépendent pas d'animaux ni de magie. Cela me rend rêveuse et si je n'avais pas d'obligation envers le magicien j'aurais cherché un moyen d'y aller.

On dit qu'un souhait fait avec force peut influencer le destin et cela arriva sans que je ne m'en rende compte.

C'est avec toutes ses pensées tourné vers "Cékouzou" que je me rendis au marché pour faire les courses journalières. Bien sur certains tentèrent de voler ma bourse, ils eurent simplement le poignet attrapé et un petit sourire de ma part. Un ou deux tentèrent de me blesser, ceux-ci furent désarmés et mis au sol, je n'aime pas blesser plus que nécessaire. C'était une habitude à Ashnard, il fallait toujours rester sur ses gardes et montrer qui était le plus fort afin d'être un peu plus tranquille.

Je fis toute les course et pris le chemin pour rentrer à la demeure de mon maître, comme j'avais prouvé ma force je me permis de fermer mon troisième oeil. Cela fut une erreur car je n'avais pas vue le contour d'un portail. Je me retrouva dans un autre lieu.

Je fis demi-tour pour revenir, mais rien ne se passa, j'ouvris mon oeil. Il y avait une faible trace qui s'estompait et des flux bizarres comme de la foudre mais qui n'était pas dirigée par la magie. Je pris le temps pour tout observer car j'étais dans un lieu inconnu.
Dehors la nuit avait déjà étendue son manteau. La magie se comportait bizarrement ici et il y avait tant d'objet inconnus. Je me mis à fouiller un peu partout en prenant soin de ne pas franchir la porte avant d'avoir tout inspecter. On ne savait pas ce qu'on pouvait trouver au delà et je commençais à avoir faim.

Il y avait des papiers attachés avec un ruban transparent, l'écriture m'étais familière, ce fus le déclic. J'étais arrivée à "Cékouzou"...mais comment allais-je repartir ?

La faim grandissante m'indiqua que pour l'instant il y avait plus important. Mais la nourriture était différente ici car caché dans de tout petits barils en fer, ont-ils si peur de se faire voler. (une boite de conserve vous l'avez deviné)
De plus il n'y avait pas de foyer pour cuire les aliments, mais avant la cuisson il fallait ouvrir. Chose qui me paraissais impossible pour le moment.

Je tournais donc l'étrange objet entre mes mains sans avancer dans la résolution de ce problème et mon oeil magique ne me donnait pas la solution.
J'étais si concentrée que je ne vis pas la lycéenne appuyée nonchalamment contre le coin de la porte, elle regardait la scène consternante qui se déroulait sous ses yeux.

Terka bâilla à s’en décrocher la mâchoire. Il était temps pour elle d’aller se coucher. Elle entra dans sa chambre et verrouilla la porte, comme elle en avait l’habitude. Lentement, elle se déshabilla et enfila son pyjama, puis se mit au lit. Elle appuya sur l’interrupteur qui commandait la lumière et, une fois celle-ci éteinte, se roula dans sa couverture et ferma les yeux.

Elle s’endormit rapidement. Et, alors que Morphée la prenait dans ses bras, Terka rêva d’Andizia. Ou plutôt, elle vit dans son rêve ce qu’Andizia fit réellement.

Le deuxième esprit qui habitait le corps de Double-Lune (à votre avis, d’où vient ce surnom ?) sortit de ce dernier. La jeune fille regarda sa « jumelle » avec un sourire presque maternel. Maternel ? Tu te fous de moi ? Ferme-la et suis l’histoire, s’il te plaît.

-Bonne nuit, frangine. Pendant ce temps, je vais faire une petite balade nocturne.

Elle marcha vers la porte et la traversa. Tant qu’elle était immatérielle, elle pouvait se le permettre. Et tant qu’elle le voulait, elle était immatérielle.

_ _ _

Je sortis de la maison, sans un bruit puisque je ne touchais pas réellement le sol. Néanmoins je ne flottais pas comme un fantôme, j’étais bien obligée de faire de vrais pas pour avancer. Ce que je faisais, marchant un peu au hasard à travers la ville. Mes pas me dirigèrent, allez savoir pourquoi, vers le lycée. Un étrange hasard qui allait me faire faire une rencontre tout aussi étrange. T’es pas censée le savoir, ça ! Peut-être, mais je le sais quand même, très chère Créatrice. Deal with it. Grmpf.

Toujours immatérielle, je franchissais les murs sans même y faire attention. En revanche, je fis attention au bruit qui retentit soudain, un peu plus loin dans le couloir. J’avançai dans cette direction, curieuse. Le bruit venait de la cuisine. Un élève somnambule pris d’une petite faim nocturne ? Peu probable. Les dortoirs étaient trop loin pour que  ce soit crédible.

Je repris consistance pour ouvrir la porte. Pourquoi ? Parce que j’en ai envie. OK. Il y avait effectivement quelqu’un dans la cuisine, mais ce n’était assurément pas un élève. Déjà, ce n’était pas « un », parce qu’il s’agissait indéniablement d’une fille. De deux choses l’une : soit elle était complètement stupide, soit elle venait de Terra. Elle manipulait une boîte de conserve sans comprendre, visiblement, comment ça fonctionnait. Cette scène était tellement consternante que je ne pus m’empêcher de rester là, une épaule appuyée contre la porte, bras croisés.

-Je ne sais pas si je dois rire ou bien pleurer…

J’avais parlé à voix basse, mais suffisamment fort tout de même pour que l’intruse m’entende. Elle n’avait pas remarqué ma présence par la vue, peut-être que l’ouïe serait plus efficace.

[Hors RP : Quand j'écris à la première personne, le bleu correspond à la voix de la joueuse.]

L'ennuie quand on se montre trop curieux vis-à-vis d'un objet c'est que l'on a tendance à oublier ce qui nous entoure. D'après mon maître il n'y avait pas beaucoup de danger sur cet autre monde. Juste des créatures qui auraient trouvées le passage. Mais le genre de créatures traversant les portails étaient suffisamment malignes pour se faire discrètes et ne pas provoquer de conflits visibles qui alerteraient les humains.

J'entendis la porte s'ouvrir, ma concentration se tourna vers la cause pour savoir s'il y avait danger. De tout évidence il n'y en avait pas pour l'instant alors je retourna à l'ouverture de la boite, du moins réfléchir comment faire.

C’est à ce moment que la personne prit la parole en sortant une phrase qui sonnait à mon oreille comme une moquerie. Certaines choses semblaient ne pas changer. Je ne comprit pas toute le phrase, il y avait une notion de rire ou pleurer. Autant jouer la personne stupide. La boite cessa de tourner entre mes mains et mon regard se tourna vers la personne pour lui répondre avec un sourire.

-Pourquoi ne pas pleurer de rire alors?

Mon langage est un peu différent que celui employé par la femme, le japonais n'était pas évident à apprendre. De plus on pouvait entendre un accent médiéval dans mes phrases.  La politesse état de rigueur face à une personne inconnue car on ne savait jamais sur qui nous tombons.Selon mon maître il y avait un échelon sociale très complexe et l'habit ne faisait pas le moine.

-Veuillez excusez ma demande égoïste, mais pourriez-vous me montrer comment ouvrir ceci ? Mes connaissances ne me permettent pas de le faire. Bien sur je vous rendrais ce service comme bon vous semble, si mes compétences me le permettent.

On m'a inculqué que toutes choses à un prix, pouvant varié, selon la demande, mais surtout de la personne avec qui j'interagis. Bien sur je n’accepterais pas tout et n'importe quoi.

L’intruse se tourna tranquillement vers moi, un grand sourire sur la figure. OK, soit elle était débile, soit elle se payait ma tête. Sa phrase, prononcée avec l’accent Terran, ne m’aida pas à trancher. Par contre, elle me donna une réponse à ma question.

J’éclatai de rire devant cette plaisanterie, volontaire ou non. Cette fille était vraiment amusante.

-Bien pensé ! Tu as de la répartie dis donc.

Elle me demanda alors de l’aider à ouvrir la boîte de conserve. Ah ça ! Faudrait mettre le mode d’emploi dessus pour ce genre de situation, n’est-ce pas ? Ferme-la, bon sang ! Occupe-toi de l’histoire, pas de moi !

J’avançai tranquillement vers elle, même si j’étais sur mes gardes, au cas où il y aurait un piège. Je lui pris délicatement la boîte des mains et l’ouvrit devant elle.

-On fait comme ça. C’est très facile une fois qu’on a compris. Tu as faim, c’est ça ?

Tout en parlant je regardais le contenu de la boîte, pour savoir s’il fallait la réchauffer au cas où la demoiselle répondrait par l’affirmative à ma question.

La réaction de l'adolescente fut assez étonnante car assez rare sur Terra. Généralement les nobles prenaient ma répartie plus ou moins mal. Il y avait eu juste le Vicompte Werni et son vassal qui avaient eu ce genre d'attitude assez désarmant quand on la rencontre la première fois. Je fis une légère révérence.

-Mon tuteur en est pour beaucoup.

Mon maître m'avais informé que les esclaves, du moins sous la forme de Terra, n'existaient pas sur Terre et de le désigner sous le terme de Tuteur.

Ma demande concernant la boite entraîna une réponse étrange car elle posa une question à quelqu’un qui n'était pas là. En temps normal j'aurais utilisé mes pouvoirs, mais mon sauveur m'avait mis en garde et fait promettre de n'user de magie que si je suis seule ou en situation de danger de mort.

La personne s'avança, je ne fis rien pour ne pas faire peur à celle-ci. Je me rendit compte que j'avais fait une erreur qui n'arrive presque jamais, j'avais oubliée de me présenté. Le fait que la remarque n'est pas été faite voulais dire que cette adolescente n'était pas une noble.

Elle ouvrit la boite avec une simplicité déconcertante, se qu'il y avait dedans m'étonna. Je répondis à la question posé.

-En effet, j'aimerais pouvoir manger un peu. Pourrais-je savoir le nom de celle qui m'a aidé ?

La question me semblait impolie car normalement je devrais me présenter d'abord. Mais le magicien m'as affirmé que la noblesse n'existe pas à Seikusu. Cette question allait confirmer ou non ses dires.

Passé le premier instant d’étonnement, la jeune fille avait parlé de son « tuteur ». Puis elle s’était encore étonnée en m’entendant parler toute seule. Et pourtant, d’habitude, les gens ne m’entendaient pas lors de mes conversations avec la joueuse. Ce fut donc à mon tour de m’étonner.

La boîte contenait des pâtes au saumon. Un plat que cette Terrane ne devait pas connaître. Moi-même j’en aurais bien mangé aussi, surtout qu’il y avait de la crème, et ça c’était vraiment super. Elle avait vraiment du goût, cette fille.

Me vint alors à l’esprit que je ne connaissais pas son nom et que je ne m’étais pas présentée moi-même. Elle dut faire le même cheminement d’esprit puisqu’elle me demanda comment je m’appelais.

-Moi c’est Andizia. Et toi, comment tu t’appelles ?

Tout en parlant je préparais le plat de pâtes, versant le contenu de la boîte dans un plat et mettant le tout dans le micro-ondes.

Mon étonnement fut perceptible car je vis l'adolescente nommée Andizia mettre le contenue du petit baril de fer dans une assiette en porcelaine. Elle devait être bien riche pour avoir de tels objets ou bien la raison était tout autre, mais je ne la connaissait pas. La question posé par Andizia devait avoir une réponse et la fournir était la moindre des choses.

-On me nomme Sybulla Vaneale.

Mon regard se tourna vers l'étrange boite où avait été mit l'assiette. Je vis ce récipient tourner dedans, mais je pouvais voir de la chaleur émaner du plat. Il n'y avait pas de feu, la magie n'était pas utilisé c'était certain et aucun arc électrique ne venait toucher les aliments. Andizia devait bien rire en me voyant regard la machine sous toute les coutures. Je ne comprenais pas comment une boite en fer pouvait produire de la chaleur sans la moindre flamme. C'était assez agaçant il fallait l'avouer.

-Comment marche cette boite ? J'ai beau avoir des connaissances en magie électrique et sur des technologies, je ne comprend pas comment cela fait pour chauffer la nourriture.

Lorsque je me retrouvais dans une impasse je cherchais l'aide d'autrui pour comprendre, ceci pour combler mes lacunes et pouvoir faire honneur au magicien. Si elle savait comment faire elle pourrais montrer cela au magicien. Ce dernier pourrait aussi se moquer, car il avait arpenter la Terre de nombreuses fois.

Ô Micro-ondes Tout-Puissant, fais chauffer ce repas, je t’en conjure ! T’arrêtes tes conneries, dis ? Nan mais regarde la tête qu’elle fait ! C’est à se tordre de rire ! Je sais, mais prends en compte le fait qu’elle vient de Terra. Oui mais quand même.

Sibulla, puisque tel était son nom, était en effet captivée par le micro-ondes qui vrombissait doucement pendant que l’assiette tournait à l’intérieur. Après a fascination initiale vint l’agacement. Bah ouais, comment on réagit quand on comprend pas comment un truc marche ? N’importe quel être hum…ah merde, elle est pas humaine. Bon alors n’importe quel être vivant normal essaierait d e comprendre. Et celle-là ne faisait pas exception à la règle.

Et bien sûr, en l’absence d’explication par l’observation, la pauvre se tourna vers moi. Ouups, la magie… Epic fail ma grande !

-Nope ! Y a pas de magie dans ce monde. On a appris à maîtriser l’électricité naturelle en la forçant à passer des fils métalliques. C’est comme ça que fonctionne cette machine. D’ailleurs…

Je la pris par les épaules pour l’écarter de devant l’appareil. Ce serait con qu’elle reparte malade ou je ne sais quoi. Wait a minute, ça me ressemble pas d’être attentionnée comme ça ! T’es de bonne humeur, tu te souviens ?

-…tu ne devrais pas rester devant, ça envoie des ondes qui ont des effets pas géniaux. Genre, euh… Genre une attaque mentale, sauf que tu t’en rendrais pas compte avant un bout de temps et ton cerveau serait déjà gravement endommagé.

J’avais l’habitude d’expliquer certaines choses de la Terre à des Terrans, mais là c’était  plus compliqué vu que jamais je n’avais eu à leur présenter un appareil à ondes. Au moins le jour où je voudrai montrer un portable à l’Ordre je saurai comment m’y prendre…