A l'Abordage ! |Thibault| FINI |

Il est bien connu qu’un pirate, surtout si c’est une femme, obtient toujours ce qu’il veut d’une manière ou d’une autre. Thibault en fait l’expérience à ses dépends. Son esprit est mis à rude épreuve par cette femme qui joue avec lui comme s’il n’était qu’une simple marionnette de chiffon. Lui qui d’ordinaire est totalement insensible à ce genre de choses, le voilà qui a la tête qui tourne. Il se sent mal, il voudrait partir, mais elle ne le laissera pas faire. Alors il reste. Il ne peut que se laisser faire.

La torture continue. Transcendance vient prendre ses mains et les place de force sur son propre corps. Elle veut le mettre mal à l’aise. Et même s’il est évident qu’elle y est parvenue, elle continue tout de même. Mais que veut-elle ? Pourquoi agit-elle de la sorte ?

Une lueur de convoitise illumine soudain le regard de la pirate, juste au moment où Thibault parle de son peuple, si tant est qu’on puisse parler de peuple dans ce cas précis. Le jeune homme panique. Il connaît la soif de richesses des pirates, il sait qu’il vient de faire la pire erreur de toute sa vie. Il vient, en essayant d’obtenir l’effet inverse, de capter tout l’intérêt de la pirate. Et il sait qu’il n’a maintenant plus aucun moyen de lui échapper.

Elle lui pose des questions. Elle sait qu’il est à bout, qu’un peu plus et il n’opposera plus aucune résistance. D’une certaine façon, Thibault admire cette femme. Prête à tout pour assouvir sa curiosité. Un peu comme lui, en fait, sauf que lui sait où sont les limites à ne pas franchir.

Elle l’embrasse. Thibault est à l’agonie. Mais il ne peut pas s’échapper, il n’en a plus la force. Il a du mal à respirer. Les mots ne demandent qu’à franchir ses lèvres.

C’est alors que Transcendance commet à son tour une erreur. L’une de ses mains passe sous la chemise de Thibault. Ce contact le réveille d’un coup et il attrape la main fautive dans un geste rapide et précis pour l'écarter de lui. Très bien, ses réflexes répondent toujours présents.

-Stop. Arrêtez ça.

Sa voix n’est qu’un murmure, mais ce murmure est emprunt d’une menace que le jeune homme ne prend même pas la peine de voiler. Elle l’a poussé à bout, elle va le regretter. Mais pour commencer, il va répondre aux questions  qu’elle n’a pas posées.

-Ne vous méprenez pas. Je vois bien que ceux de mon espèce vous intéressent beaucoup et je sais pourquoi. Mais ils n’ont rien que vous puissiez prendre. Vous perdez votre temps.


Le malaise qui s'était emparé de Thibault a disparu, laissant la place à la colère.

Elle ne supporte pas de faillir à la mission qu'elle s'est donnée, elle ne supporte pas qu'on arrive à lui échapper. Il est pourtant si prêt de craquer, son souffle haletant, son visage pâle coloré par une rougeur gênée et terriblement séduisante qui sied très bien au jeune homme. Elle est presque arrivée à son but, il va laisser entendre un gémissement, puis répondra à chacun de ses questions, comme sous l'emprise d'une puissante drogue. Ca n'en sera que plus amusant ! C'est tellement simple, de faire parler les hommes ... Transcendance est sûre d'elle, peut-être trop sûre, elle va encore plus loin en passant une de ses mains sous la chemise du Cavalier. Mais tout rate. D'un coup, tout le chemin qu'elle a fait pour mettre le jeune homme au pied du mur, tout ce chemin vient de disparaître. Elle retourne au départ, quand il enlève sa main avec un mouvement rapide.

Et Merde ! Merde, merde ... Merde ! Cap'tain Blood laisse apparaître un rictus mécontent. Elle jette un regard au jeune homme. Il est menaçant. Ca a bien raté, pour qu'il soit à ce point en colère. Transcendance fixe de nouveau ses yeux bleus dans les pupilles de son interlocuteur, sans bouger des genoux du jeune homme. Oh, elle ne laisse pas tomber si facilement. Elle n'a pas envie d'être violente, elle veut le faire couler dans un océan de luxure dont il a l'air de se méfier. Il n'y a pas de limites, pour la Capitaine. La morale n'en est pas une. User de son corps pour s'enrichir ne lui fait rien, elle pourrait presque dire qu'elle aime ça. Son regard se fait plus doux, alors qu'elle retire son poignet de la main de Thibault avec un geste rotatif vif.

- Tu n'aimes pas, chou .. ? Ou tu ne connais pas .. ? Tu es un petit être innocent après tout, mon chou, tu ne t'y connais peut-être pas assez...

Son sourire est charmeur, son discours est presque celui du serpent qui veut donner la pomme du péché. C'est exactement la même chose. Mais elle sait qu'il est en colère. Il lui faut marcher sur des œufs ... Mais elle n'aime pas faire attention. Elle se jette tout le temps dans la bataille et elle fait de même pour ses amants. Elle pose son doigt sur les lèvres de Thibault alors qu'un léger rire dégringole dans sa gorge nue.

- Tu ne sais rien, mon mignon. Tu ne peux pas savoir pourquoi j'agis comme ça avec toi. Cela va rester un mystère mon petit .. Mais je suis sûre que tu vas me répondre, n'est-ce pas ? Tu vas bien me dire, ce que tu es ... Les richesses des tiens ne m'intéressent plus, si ce que tu veux savoir.

Elle essaie par tous les moyens de savoir. Non, les richesses ne l'intéressent plus. Mettre un peuple en esclavage avec de la magie et l'aide des meilleurs esclavagistes de Terra pourrait lui rapportait tant ! Si c'est un peuple particulier, magique -que savait-elle !- cela serait encore mieux. Elle pillerait leur civilisation plus tard. Mais ça n'a pas l'air de fonctionner. Une chose est sûre : il n'aime pas que tu joues avec son corps. Est-il vierge et effarouché ? Oh, ça serait tellement drôle ! Elle est prête à repartir à l'attaque.

Tout va dépendre de la réaction de Thibault.

C’est terminé. Il ne la laissera plus le tourmenter. Il ne la laissera plus le manipuler. Thibault érige des barrières mentales pour se protéger. Si elles cèdent, il succombera. Il le sait. Et ça ne doit arriver à aucun prix. C’est donc dans des yeux gris comme deux murs en béton que se fixe le regard azur de Transcendance.

Mais elle n’abandonne pas. Non, évidemment, elle est bien trop déterminée pour laisser tomber. Elle est si sûre d’arriver à ses fins qu’elle ne prend plus aucune précaution. Elle recommence à se moquer de Thibault, pointant du doigt son ignorance. Il ne réagit pas. Pas plus qu’il ne réagit quand elle met un doigt sur ses lèvres et qu’elle se met à rire. Il ne dit rien. Il se calme. Il ralentit sa respiration, chose facile pour l’être aérien qu’il est.

Les richesses ne l’intéressent plus ? Une telle chose est-elle possible ?

"Comme si j’allais la croire. Elle a forcément une idée derrière la tête."

Une idée se faufile alors dans l’esprit du jeune homme. Il sourit. Un sourire inattendu, débordant presque de gentillesse.

-D’accord…

"Je vais m’amuser un peu. Elle va regretter de m’avoir fait ça."

Rancunier, Thibault ? D’habitude, non, pas du tout. Mais là, il est vraiment sur les nerfs. Alors oui, il attrape quelques défauts humains, comme celui-ci.

-Déjà, si vous vouliez bien me lâcher, j’apprécierai. Je veux bien vous parler des miens, mais je n’aime pas qu’on soit trop près de moi, ça me donne l’impression d’étouffer.

Ce n’est pas un mensonge. Claustrophobe, Thibault ne supporte pas que quelqu’un soit collé à lui. À la réflexion, c’est peut-être pour ça que l’attitude de Transcendance le mettait si mal à l’aise.

Ca s'rait tellement bête de perdre une si mignonne victime, si rapidement. Elle y pense avec un sourire. Pour Transcendance, il existe que certaines classes d'hommes : ses amants, ses victimes et ses ennemis. Souvent, les deux dernières se regroupent et finissent par se mélanger. Parfois, c'est les trois qui ne devienne qu'un. Et c'est ce qu'elle compte faire avec Thibault. Il a d'abord était un ennemi le temps qu'elle s'intéresse à lui, il est actuellement une victime qui ne se laisse pas faire comme le souhaite la Capitaine, et il finira par devenir un de ses amants. C'est résolu. Pour le Cavalier, c'est bien pire que tout. Si elle décide de le faire venir dans sa couche, il a encore le temps d'en voir de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres. Elle sourit doucement en coin, se mordillant la lèvre inférieure avec ses dents légèrement noircies par le tabac qu'elle fume jour après jour. Elle fera tomber chaque barrière érigée par l'esprit calme et calculateur de Thibault pour qu'elle puisse en faire un trophée.

Elle le sent se calmer. Elle le sait en train d'essayer de reprendre ses esprits. Deux nouveaux choix s'offrent à elle. Soit elle ne lui laisse pas le temps, soit elle lui laisse le temps de respirer et d'agir comme il le souhaite, pour s'en prendre de nouveau à lui quand il croira qu'elle a abandonné. Elle choisit cette dernière option, abandonnant doucement la lutte, comme blasée par une telle résistance de la part du Cavalier du Vent. Transcendance joue plutôt bien la comédie, et sa moue mécontente parait des plus véritables, alors qu'à l'intérieur elle rit déjà de la suite. Elle prépare un plan qui charmera obligatoirement le jeune homme innocent.

- Si juste ça te donne l'impression d'étouffer ...

Un sourire de nouveau moqueur vint prendre d'assaut les lèvres de la demoiselle. Elle se relève et s'assoit sur le bureau, face à lui, toujours assez près mais relachant enfin ses genoux pourtant bien confortable. Elle prend une pièce dans la main et la fait tourner en fixant les yeux gris de Thibault. Elle attend qu'il parle. Elle veut savoir.

- Alors, dis moi, Cavalier du Vent. Je suis toute ouïe, mon chou.

La pirate se lève et retourne sur sa propre chaise. Thibault laisse échapper un soupir de soulagement. Il a gagné cette manche. Et il compte bien gagner toutes les suivantes, d’ailleurs. Alors que Transcendance joue avec une pièce d’or, le jeune homme pose les coudes sur la table et met sa tête dans ses mains, son sourire toujours gravé sur sa figure.

-Merci. Vous êtes vraiment difficile à cerner, vous savez. Honnêtement, vous êtes la personne la plus intrigante que je connais.

Là, c’est un mensonge. Mais tellement proche de la vérité qu’il peut sans problème passer pour tel.

-Chose promise, chose due. Par où commencer… Les gens de mon espèce sont très peu nombreux. Nous devons être environ… une cinquantaine au total, sur Terre et Terra réunies. Et nous sommes si éparpillés qu’il est très difficile de savoir où trouver un congénère.

Raison pour laquelle Thibault ne sait pas du tout combien il y a d’Esprits élémentaires en réalité. Le nombre qu’il avance n’est qu’une supposition.

-Le titre que l’on m’a attribué est un titre honorifique à peu près équivalent à celui de prince pour les humains. La différence, c’est qu’il n’a aucune répercussion sur ma relation aux autres. Il fait simplement référence à mes qualités.

Le Cavalier retient un rire à la pensée qu’il pourrait montrer Eclipse à cette femme, juste histoire de la faire enrager encore plus lorsqu’il lui faussera compagnie. Mais pas tout de suite. Pour l’instant, il répond à ses interrogations sans y répondre. C’est tout aussi amusant.

Elle continue de faire tourner la pièce dans sa main, jouant avec ses doigts, un sourire collé aux lèvres alors qu'elle fixe le jeune homme qui installe son menton dans ses mains. Elle est concentrée sur les paroles du Cavalier du Vent et laisse échapper un léger rire qui dégringole dans sa gorge alors qu'elle ferme les yeux, reposant la pièce sur la table. Transcendance passe une main dans ses longs cheveux blonds réouvrant ses yeux bleus azur pour fixer de nouveau Thibault, humidifiant ses lèvres avec sa langue rouge.

- Je sais. Je ne suis pas la plus intrigante, chou... C'est surtout que tu ne savais plus où donner de la tête. C'est trop simple de te faire perdre pied !

Elle eut un nouveau rire avant de l'écouter longuement, silencieusement et calmement. Elle note chaque information pour s'en servir quand le jour viendra. Plus il existe de gens de la même espèces, plus le prix baisse. C'est le cas des Terranides. Moins ils sont nombreux, plus elle pourrait gagner de l'argent si elle arrivait à savoir où ils vivaient et quelles étaient leurs pouvoirs et leurs particularités. Eparpillés. Mauvais point. S'il fallait, elle commencerait avec lui. Il était si proche d'elle qu'il serait simple d'en faire un esclave et de le donner à ses amis esclavagistes arrivés au port.  Un Prince ? Donc ... De bonnes qualités. Elle note encore. De mieux en mieux. Son sourire s'élargit.

- Et quelles sont-elles tes qualités ? Apparemment, ton titre ne fait pas référence à tes qualités intimes, mon p'tit.

La pique peut rester sans rien, ou il peut le prendre mal. Mais Cap'tain Blood n'oublie jamais ses buts quel qu'ils soient. Il est en train de répondre à un de ses objectifs, et elle compte arriver à son second but avec tout autant de faciliter. Et même s'il ne répond pas totalement à ses questions ... Elle y arrivera.

Thibault vient de trouver un nouveau jeu très amusant : faire croire à Transcendance qu’elle a gagné. Et il est plutôt doué à ce jeu, il faut l’avouer. Il parle sans révéler d’informations vraiment importantes, et elle semble tout à fait satisfaite de ce qu’elle entend. Elle a même tellement l’impression d’avoir gagné qu’elle se permet de lui lancer des piques, auxquelles le jeune homme ne répond pas.

La deuxième lui fait tout de même hausser un sourcil. Ses quoi ? Il préfère penser à autre, ayant une petite idée de la réponse à cette question. Il ferme les yeux. Une seconde, une seule. Mais ce laps de temps si court soit-il lui est suffisant pour sonder tout le navire. Les mouvements de l’air lui apprennent absolument tout ce qu’il veut savoir, notamment sur le nombre d’hommes dehors. Ces informations lui seront utiles plus tard, dans un avenir peut-être plus proche que prévu initialement.

-Mes qualités ? Le mot « cavalier » n’est-il pas suffisamment explicite pour vous ?

Un regard moqueur vient se fixer dans celui de la pirate. Elle le rabaisse depuis tout à l’heure, il peut bien se permettre cette minuscule insinuation ! De plus, maintenant qu’elle l’a interrompu, Thibault a bien l’intention de ne plus rien lui dire sur les siens. Il la défie du regard, désormais muet.

"Comment va-t-elle réagir, maintenant ?"

Ce n'est pas amusant. Mais elle ne s'aperçoit pas qu'il se moque d'elle. Transcendance n'y pense pas, en fait. Elle n'a déjà plus la tête à ça, elle réfléchit à beaucoup de choses à la fois, elle ferme ses yeux, sa main retournant jouer avec la pièce en la faisant tourner entre ses doigts. Elle ré-ouvre les yeux avec un léger sourire en coin qui se dessine sur ses lèvres écarlates. Elle claque des doigts en se levant de nouveau, enlevant son manteau au passage pour le faire tomber sur son lit, s'y asseyant dans le même mouvement.

Elle remarque sa réaction quand elle parle avec un sourire mesquin de sa sexualité. Elle est sûre d'avoir touché un point sensible et elle le note aussi dans un coin de son cerveau. Son sourire s'élargit malicieusement, voire dangereusement et elle continue de réfléchir un instant, s'asseyant sur ses jambes sur son lit.

- Tout doux ... Cavalier. Escrimeur, aussi ? Où as-tu appris à te servir de tes armes ? Allez, continue donc. Je suis sûre que tu n'attends qu'une chose. Te servir de ton pouvoir que je n'ai pas encore découvert pour partir. Avoue-le. Tu hésites depuis quelques temps. Ta curiosité est rassasiée ? Pourtant, tu n'as pas tout découvert, sur moi.

Nouvelle insinuation. Mais celle-là est sans doute plus fine. Elle est sûre qu'il veut s'enfuir. Pourquoi ? Oh, parce que ça se sent. Elle peut le dire sans s'en cacher quand il la fixe sans parler plus longtemps. Elle sourit de nouveau. Cet homme reste trop curieux pour elle, elle voudrait pouvoir le mettre dans une case comme elle le fait d'habitude. Ca la change, c'est certain ! Bien qu'elle ne le laisse pas paraître, il ne l'énerve pas, mais il l'intéresse toujours autant. Il ne lui a pas dit réellement ce qu'il est. Il garde le secret et Transcendance papillonne un instant des cils. Elle réagit bien, ce qui peut paraître étonnant.

La pirate ferme les yeux. Quand elle les ouvre à nouveaux, elle sourit.

"Ouh là… Elle a une idée, et ce n’est sûrement pas bon pour moi."

Elle se lève, enlève son manteau et s’assoit sur un lit que Thibault n’avait même pas remarqué. Son sourire s’élargit, et le jeune sent qu’il est à nouveau au bord de la panique. Comment peut-il avoir peur ? Il n’a jamais peur, ça ne lui est jamais arrivé avant ! Mais cette femme a complètement chamboulé son esprit. Il se découvre des pensées qui l’avaient toujours évité jusque là, ses réactions ne sont plus les mêmes. Et notamment, quand il la voit sourire, il a peur. C’est totalement nouveau pour lui.

Transcendance pose encore une question. Mais elle n’attend pas la réponse puisqu’elle enchaîne directement avec un autre sujet. Thibault ne peut retenir une légère grimace de frustration. Elle a compris qu’il s’apprêtait à partir et fait une dernière tentative pour le forcer à rester. Et il faut bien avouer qu’il est tenté. Partir et s’échapper ou rester et essayer d’en savoir plus sur cette pirate intrigante ? Il est tiraillé entre ces deux possibilités, mais il finit par choisir.

-Pour ce qui est du maniement des armes, j’ai appris « sur le terrain », comme on dit. Ensuite… C’est vrai que j’ai envie de m’en aller, et c’est aussi vrai que j’hésite. Mais je crois que je me suis assez éternisé ici. Plus le temps passe, plus j’ai l’impression que les murs se rapprochent, il est temps que je parte.

Il se lève.

-Voulez-vous voir une dernière chose avant que j’y aille ?

Une toute petite démonstration magique ne peut pas le mettre en situation périlleuse, à moins qu’elle ait des pouvoirs particuliers, ce qui ne semble pas être le cas.

C'est une cabine de Capitaine. Grande et luxueuse, la Cabine de Transcendance est remplie d'armes, de cartes, de pièces, de teintures joyeuses quoiqu'un peu fripée pour la plupart. Les teintures sont rougeâtres, un lustre trop luxueux pour ne pas provenir d'un pillage intempestif d'un autre navire marchand. Le lit est grand, large, avec un rideau qu'on peut tire pour le cacher. La chevelure blonde de Transcendance est assorti au le lit couvert d'un léger drap ocre. Elle tapote le coussin avec un sourire en le remettant sur le lit. Pendant qu'il lui parle, elle commence doucement à enlever ses bottes, avec un sourire qui paraît ne vouloir rien dire. Elle ne le laissera pas partir. Ca non. Mais elle est sûre de ne pas pouvoir le retenir de force. Alors, dans c'cas, elle a décidé de le retenir par le charme. Et même si ça n'a pas encore fonctionné. Pour l'instant ...

Elle voit la grimace. Il  a bien envie de lui fausser déjà compagnie. C'est mesquin. Elle lui a laissé la vie sauve ... Peut-être qu'elle ne pouvait pas le tuer, après tout. L'idée s'immisce dans l'esprit de la Capitaine qui laisse tomber sa première botte sur le sol, laissant sa jambe droite nue jusqu'en dessous de son genoux, là où son pantalon blanc commence. Elle commence doucement à enlever la deuxième botte en hochant la tête de haut en bas avec un sourire.

- De quoi as-tu, peur, Cavalier ? Tu veux partir parce que tu as peur de moi ... Pourtant, que puis-je te faire ? Tu crois vraiment que je vais essayer quelque chose contre toi ? Non ... C'est vraiment mesquin de ta part de me laisser si rapidement. Je ne pensais pas que je pouvais te faire peur à c'point. Je suis flattée et vexée. Mais part, si c'est ça que tu veux, mignon, je ne pourrais pas te retenir. Je n'ai aucune magie en mon pouvoir, je ne pourrais sans doute pas t'en empêcher.

Elle lui sourit, laissant tomber son chapeau sur le sol avec ses bottes. Sa chemisette est comme toujours bien ouverte et décolletée sur sa poitrine abondante et ferme. Elle se lève en même temps que lui, plus petite que le jeune homme, mais pas pour le remercier ou le saluer mais pour faire glisser son pantalon. Elle agit sans aucune pudeur comme s'il était déjà parti et siffle doucement en rageant son pantalon, restant en petite culotte blanche de soie, entourée de petite dentelle grise.

- Je voudrai bien voir si tu es un homme. Tu me l'as prouvé en combat, si cela représente la virilité. Mais montre le moi vraiment, Cavalier du Vent. Tu es un homme, fais le moi voir. C'est tout ce que je te demande.

Son sourire est charmant. Alors qu'elle enlève enfin sa chemise, poitrine nue devant lui. Qui ne tente rien, n'a rien. S'il s'enfuit c'est qu'il ne valait rien, c'est sûr. S'il reste, cela pourrait enfin devenir totalement amusant.

Pendant la conversation, Transcendance commence à enlever ses vêtements. Thibault n’y fait presque pas attention, trop occupé à écouter ce qu’elle dit et à réfléchir. Elle a bien vu qu’elle lui faisait peur, et selon elle c’est à tort. Elle essaye encore de le convaincre de rester.

Les vêtements tombent les uns après les autres. Le jeune esprit comprend enfin où elle veut en venir. Ainsi, lorsqu’elle lui demande de « prouver » qu’il est un homme, il n’est pas le moins du monde étonné. Il regarde la pirate dans les yeux, sans prêter la moindre attention au reste de son corps. Elle a perdu la bataille en agissant de la sorte.

-Ce n’est pas de ça que je parlais. Mais bon, vous voulez une preuve… Eh bien je ne peux pas vous la fournir.

Il sourit. Un sourire d’excuse, mais avec une petite pointe de victoire.

-Dommage pour vous. Je ne suis qu’un courant d’air. J’ai pris une apparence masculine parce que j’en avais envie, mais en réalité je ne suis ni homme ni femme.

Il avance vers la porte. Au moment où il touche la poignée, il s’arrête.

-J’aurais voulu vous montrer ce que peut faire la magie de mon peuple, mais puisque ça ne vous intéresse apparemment pas, tant pis.

Elle essaie. Mais ça ne sert à rien. Puis, il ne s'intéresse pas à elle, ni à son corps. Alors que dire ? Elle est vexée. Son corps se sent vexé par l'attitude d'un courant d'air ?  Un courant d'air ? UN PUTAIN DE COURANT D'AIR ?! Transcendance se met à rire doucement puis de plus en plus fort. Un courant d'air. Putain de merde. Elle voit son sourire, son sourire content et victorieux. Dans ce cas, il peut bien se faire voir.Celui-là est perdu. Mais s'il en existe d'autre des comme lui, elle en fera des esclaves. Certains. Avec des esclavagistes .. Elle essayerai de le garder assez longtemps pour faire venir un esclavagiste magicien. Et blam. Mais celui-là, c'est mort.

- Que peux me faire ta magie, mon chou ? Non, un courant d'air. Tu t'es joué de moi, mon mignon. Ce n'est pas sympathique. Allez, va. Ce n'est plus amusant.

Elle attrape son manteau pour s'en couvrir, non pas gênée par sa nudité, mais gênée par le froid de sa cabine. Souriant elle lui fait un signe de la main. La prochaine fois, elle s'y prendra mieux. Se faire avoir par ce petit bonhomme de vent. Même pas une compensation sexuelle. Si ce n'est pas le comble...Elle se laisse tomber sur le lit. Un coup d'vent.

- Sache une chose. La vengeance, se mange froide.

Sourire terriblement dangereux. Si ce n'est pas sur lui qu'elle va se venger, elle se vengera sans aucun doute sur un autre de sa race. Car, bizarrement, elle est sûre que si elle rencontre un autre, celui là ne lui échappera pas.

Merci à Thibault d'avoir supporté mon personnage. :3

Petit épilogue

Quand Transcendance se met à rire, Thibault rit avec elle. Puis, voyant quand même qu'elle était très déçue, il s'approche d'elle.

-Bon, allez... Je suis un Esprit élémentaire. Mais je doute que cette information vous serve un jour.

Il dépose un baiser rapide sur les lèvres de la pirate. Une minute plus tard, une brise secoue les voiles du navire pour dire adieu...