Un endroit lugubre (PV Roxane de Vissec)

Le prince avait quitté ses terres de Dementia pour passer quelques semaines de vacances. Ah que de bien sa faisait de ne plus être importuné par tous ses serviteurs zélés désirant attirer le regard du prince. Rien n'était jamais fait sans arrière pensée. ils espéraient tous lui plaire et attirer ses faveurs et autres biens quelconques. C'était d'un tel ennui ! Rare étaient les petites gens et servants qui ne voulaient rien avoir de sa part.

Le prince était partie sans escorte. De toute façon il ne risquait pas grand chose, il disposait de pouvoirs assez incongrus qui l'avaient toujours sorti de mauvais pas jusqu'ici. Ce faisant, il utilisait bien souvent le rire pour s'en sortir. Il conduisait une carriole tiré par deux chevaux. Il pouvait ainsi dormir à l'abri du mauvais temps. Il avait aménagé un petit nid douillet à l’intérieur et il y avait tout ce qu'il fallait pour une vie de nomade. il passait ainsi pour un marchand itinérant. Il avait également bon nombre d'ingrédients de toutes sortes dans sa carriole, lui permettant de fabriquer nombres de potions aux effets parfois inconnus ou...surprenant !

Le prince de la folie préférait taire ses origines et sa véritable identité, histoire d'éviter d'attirer le regard, bien que sa tenue bariolé et son comportement traduisait le contraire. Comme à son habitude, il portait un costume complet mauve avec un veston vert foncé, une lavallière rouge et un chapeau haut de forme noir avec un liséré mauve. Il vagabondait ainsi de village en village, faisant quelques tours de magies, vendant quelques potions avant de reprendre la route parfois accompagné de quelques voyageurs.

Cette matinée la il était arrivé dans un village assez terne. les gens arboraient un visage triste et même les maisons paraissaient sans couleurs. Les affaires ne prenaient pas et il décida de reprendre la route l’après midi même. l'un des villageois lui avait déconseillé de prendre la route Nord qui menait à une tour maudite. La curiosité étant plus forte, le prince décida de faire fi et il emprunta la voie du Nord. Il arriva en fin d’après midi en vue de la tour en question. En effet elle n'était guère engageante. Arrivée devant les portes, il franchit les douves avant d'arrêter la carriole au milieu de la petite cour.

Il descendit  avant de monter les quelques marches qui le séparait de la grande et lourde porte en bois. Il ôta son chapeau avant de toquer à la porte.

- Ola de la maisonnée, y a t il quelqu'un dans cette demeure ?

* * *

Pour une fois, Roxane n'était pas blottie dans un coin sombre de sa chambrer. Chose rare me direz vous et c'est bien vrai, il était temps qu'elle fasse davantage connaissance avec son domaine, non pas totalement à l'extérieur, mais tout simplement le reste de la tour. Cette chambre au sommet, elle le connaissait par cœur jusqu'à la moindre toile d'araignée. Mais qu'y avait-il en dessous ? Elle n'était pas de nature curieuse, mais sans doute l'ennui commençait-il à la titiller. Elle se leva donc en plein milieu de la nuit pour se glisser comme une ombre dans les entrailles glacées de la tour. Comme elle aimait le froid saisissant dur sol sur la plante de ses pieds ! Comme elle aimait ces courants d'airs glacés qui l'enveloppaient ! Comme elle aimait ce silence pesant et étouffant ! Elle trouva une fenêtre à demi ouverte et s'en approcha. Dehors, la nuit était parfaite. Il y avait trop de nuages pour voir les étoiles et même la lune préférait se faire discrète. On pouvait pourtant l'apercevoir de temps en temps entre deux énormes nuages gris. Roxane n'ouvrit pas la fenêtre, mais fit courir ses doigts sur la vitre fraiche. Il avait l'air de faire si bon dehors. La cime de quelques arbres dansaient lentement, indiquant que le vent s'était levé.
La jeune femme se détacha de la fenêtre et continua son chemin le long des couloirs.

La jeune femme avait finalement désormais envie d'air. D'un grand air frais. Elle prit tout son temps pour se diriger vers la vieille porte d'entrée du bâtiment, s'attardant parfois pour gratter une tâche de sang sur le mur ou pour observer des pièces qu'elle ne connaissait pas et qui regorgeaient de choses intéressantes. Enfin, elle parvint à ouvrir la porte et le vent, plutôt violent ce soir-là, fit voler ses cheveux blonds en tous sens comme des flammes dansantes. Elle longea l'horizon de ses grands yeux bleus, profitant de ce froid nocturne et des bruits qui parvenaient à ses oreilles. C'était beau, mais il aurait été stupide et inutile de quitter son antre. Alors s'enferma de nouveau, toujours pieds nu et vêtue d'une légère, simple et longue robe blanche. Elle retourna à l'intérieur de sa chambre et s'allongea sur son lit. Un grand coup de vent ouvrit soudain brutalement l'une des fenêtre de la pièce et le vent fouetta son visage avec encore plus de violence et le froid était d'autant plus saisissant. Elle eut un sourire et étira son cou qui craqua légèrement en fermant les yeux. Qu'il faisait bon... Jamais elle n'aurait cru autant se plaire dans un endroit pareil. Il y avait du sang, du silence, de l'obscurité et du froid... tout pour la combler en quelque sorte.

Le lendemain, rien ne changea. Rien de spécial. Elle attendait sagement qu'une proie s'égare dans ces contrées et vienne à elle. Elle avait si faim ! Mais sans doute étais-ce son jour de chance.
En effet, elle sentit la présence d'un mortel approchant de sa tour. Un grand sourire carnassier illumina son visage et elle se concentra. Son pouvoir pénétra l'esprit de l'individu au plus profond. Bien. Elle savait désormais à peu près quelle apparence prendre pour l'attirer dans ses filets.
Devant le miroir brisé, elle se concentra pour laisser place, au lieu d'une fine femme blonde, à une femme bien différente.
http://img4.hostingpics.net/pics/974200sisterofthenightbyselenadad6ubjwd.jpg
Ses longs cheveux sombres, légèrement teintés de rouge, tombaient en boucles gracieuses sur ses épaules et jusqu'au bas de son dos. Ses grands yeux avaient gardé leur couleur bleue, bien que plus chaleureux, et ses lèvres roses et pulpeuses étaient une véritable invitation aux baisers. Quand à son corps, il avait prit davantage de forme. Ses seins s'étaient alourdis, ronds et généreux, et ses hanches se révélaient plus importantes et plus fermes. Un délice pour les yeux sans aucun doute. Quant à sa peau, elle était plus rosée que blanche pour une fois.
Comme tout vêtement, elle portait une longue robe noire et élégante, très décolletée, qui collait légèrement à sa peau et mettait ses formes en valeur. Bien entendu, les bijoux étaient également présent. Elle était fin prête.

L'homme frappa à la porte et fit entendre sa voix, demandant s'il y avait âme qui vive en ces lieux. Roxane prit le temps d'enfiler des sous vêtements en dentelle noire très affriolants, un porte jarretelle, des talons hauts, puis descendit jusqu'au bas de la tour. Le bruit de ses pas claquant sur le sol étaient à eux seuls une réponse suffisante pour cet intrus. Enfin, elle ouvrit la porte, et sourit. Enfin de la chair fraiche ! Mais le sourire carnassier était caché sous un sourire beaucoup plus gracieux et séducteur.

- Bonsoir, gentilhomme. Votre présence m'étonne, je n'ai guère l'habitude de recevoir de visite. Mais je vous en prie, entrez-donc...

Elle s'effaça doucement pour le laisser passer, tenant toujours la porte et se tenant bien droite pour mettre sa poitrine en valeur. Sa voix était douce et envoutante. Impossible pour un être vivant d'y résister. L'aura de pouvoir qui émanait d'elle était un poison, un poison auquel nul homme ne pouvait résister tant il tait agréable...
Lorsqu'il fut entré, elle referma lentement la porte. Ils n'étaient plus éclairés que grâce à quelques chandeliers.

- Bienvenue dans mon modeste chez-moi. Qu'est-ce qui vous amène dans ces contrées dangereuses ? Oh mais je ne me suis pas présentée. Mon nom est Roxane. Roxane de Vissec.

Elle tendit sa jolie main, geste gracieux accompagné d'un sourire charmant.

* * *

Le prince de la folie attendait patiemment que quelqu'un vienne lui ouvrir. Peut être n'y avait il personne ici ? Non c'était impossible vu qu'il avait vu de la lumière dans les étages de la tour. Une présence quelconque devait bien se trouver ici quel qu’elle soit. C'est alors que la porte s'ouvrit et qu'une femme comment dire...une vrai bombe lui apparut. il entra avant de lui faire une révérence, retirant son chapeau en véritable gentleman avant de prendre sa main gracieuse pour y déposer un baiser. Elle avait la main froide, mais quoi de si normal dans une vieille tour mal isolé.

- Merci de votre invitation

Il reposa ses yeux sur la magnifique femme aux courbes généreuses qu'il avait devant lui.

- Enchanté de faire votre connaissance madame...je me nomme Sheogorath, maître alchimiste et marchand itinérant.

le prince de la folie sentit une présence assez charismatique venant de la jeune femme. visiblement elle était une femme à poigne et qui avait une certaine aura. En même temps avec un tel corps de déesse, au moins les hommes étaient soumis a son bon désir, sauf qu'il n'était pas un homme normal. Même si la jeune femme était grandement désirable, il demeurait conscient de ses actes et paroles.

- Je m'excuse de vous déranger à une heure si tardive, je passais par chez vous et je cherchais un toit ou dormir. Je vous serais très reconnaissante si vous pouviez m'en faire gré, bien que je comprendrais qu'un être étrange comme le mien vous fasse peur, dans ce cas, ma carriole me suffira.


C'est vrai que dehors il commençait à faire plutôt froid. Le prince se frotta les mains, regardant autour de lui.

- Mais c'est que c'est plutôt charmant chez vous ! Bien loin des racontars que l'on m'a donné dans les villages alentours en tout cas.