- Euh, oui si vous voulez. Je m’appelle Ryu, Ryu Dojima.
En voyant que le garçon voulait bien d'elle à sa table, la jeune Blackwell s'installa et posa son verre avant d'observer d'un peu plus près celui qui se trouvait devant elle. Son regard fuyait légèrement, ce qui embêtait un peu Lady mais elle ne s'arrêta pas à ce détail. Si elle était venue, ce n'était certainement pas juste pour boire son verre en silence et encore moins pour mettre Ryu mal à l'aise. Elle s'installa alors plus confortablement et attendit que le serveur reparte pour poser ses yeux sur les livres de cours.
Enchantée, moi c'est Lady Blackwell mais vous pouvez m'appeler comme vous voulez, ça n'a pas d'importance. Quoique, si vous voulez savoir mon prénom, c'est Kimi. Je sais que ça fait étrange, un prénom japonais pour un nom anglais mais ainsi est ma famille. Un père anglais, une mère japonaise et moi à l'arrivée.
Après s'être brièvement présentée, elle se remit à observer la salle qui commençait à se remplir. Le bruit de fond s'éleva bientôt et elle sentit que si ça continuait de monter, elle devrait sans doute partir. Son séjour à l'asile l'avait conditionnée au silence mais, inversement, l'avait menée à chercher de la compagnie presque tout le temps. Elle se tourna à nouveau vers Ryu et sourit gentiment avant de boire une nouvelle gorgée de son vin.
Alors, quelles sont vos passions à part étudier et lire des magazines dans un café qui commence à se remplir ? N'avez-vous donc personne avec qui traîner ? Généralement les étudiants sortent avec des amis il me semble.
Avec cette simple question, elle espérait qu'il se tourne vers elle, qu'il la regarde droit dans les yeux. Même un instant fugace était assez pour qu'elle capte son regard et tente de l'hypnotiser. Et même, si ça ne suffisait pas, elle avait bien plus d'un tour dans son sac. Son habileté à manipuler les gens, à les faire faire ce qu'elle veut sans même avoir à les hypnotiser avait grandement augmenté depuis son jeune âge. C'était devenu sa vie, elle ne vivait presque plus que pour ça. Elle était devenue celle que l'on ne peut voir, celle qu'il faut craindre et aimer. Plus forte encore que les manipulateurs normaux car elle, elle pouvait utiliser son pouvoir pour parachever son œuvre et disparaître de la mémoire des gens utilisés.