L'idée du parc sous-marin, c'était un truc lumineux. Normalement, le moment où je fais monter Hitomi en température (pour une rousse, comptez cinq minutes à feu doux, thermostat deux doigts) est aussi le moment que je choisi pour faire le malin à sortir un pouvoir ou deux. On s'envole généralement vers d'autres cieux à jouer les romantiques tournicotant dans les nuages et on se fait quelques déclarations parfois mièvres. Bon, moi, j'aime bien. Mais je me rends compte que là, privé de décollage par la verrière sur laquelle se pressent des tonnes de flotte et interdit de super-manifestation quelconque par les milliers d'yeux qui pourraient les remarquer, ça me plait encore plus.
Le côté exhib, c'est pas franchement mon truc. J'aime bien le côté tranquille d'une pièce cloîtrée, même si on la partage avec des amis à nous. Jet et sa copine, quelques playmates ou la fille de la voisine d'en face de l'appart'... Ça reste perso. Mon coeur à bien tenté de m'initier une fois ou deux sans que j'ai réellement envie de remettre le couvert. Pourtant là, quel PUTAIN-DE-PIED ! Même si je m'étonne de pas encore avoir regardé à droite et à gauche, c'est vraiment agréable de la sentir remuer des reins pour accueillir ma queue entre ses parois intimes pour une fois presque étroites. Réticente, Hitomi ? Jamais. Gênée ? J'en doute. Surprise, peut-être. Agréablement c'est certain, puisque je sens rapidement mon bas-ventre s'humidifier alors qu'elle ondule sur mon vit dressé et inquisiteur en retenant quelques gémissements qui naissent dans sa gorge et se terminent entre ses dents serrées, son souffle lourd et saccadés témoignant très bien de son avis sur l'empalement inattendu et public qu'elle subit. Ça ressemble presque à une humiliation moyenâgeuse tant elle rougit et je me vois bien en bourreau sadique vu le sourire que me tire son cri maladroitement retenu.
Je remue peu sous elle, préférant jouer doucement du bassin et compter sur la simple épaisseur de ma verge comblant sa matrice pressée contre mes centimètres enflés et veinés. C'est un exploit que de ne pas la foutre dans le fond de la barque pour ne pas lui régler son compte en lui ouvrant les cuisses pour y passer sans vergogne, mais c'est vraiment comme ça que c'est le mieux. Elle me guide pour que je lui impose certaines limites et c'est fermement que je la retiens de jouer les ressorts sur ma raideur tandis que je feins d'être parfaitement serein malgré le rouge aux joues. J'ai arrêté l'idée des sushis pour donner l'illusion que je ne fais que bouger pendant un petit câlin innocent, mais j'adresse un sourire au couple le plus proche, dont le mec est braqué sur Hitomi. Je fais le mec possessif d'un regard net, alors qu'en fait je m'amuse de ses yeux sur ses seins aux pointes tendues sous le maillot, prêtes semble t'il à le déchirer. Ma main libre ? Oh, elle n'a fait que se placer de façon à pouvoir faire quelques politesse à un certain clitoris rongé par l'excitation. Rien de très convaincant pour ma chérie ni même de très distinct -discrétion oblige- mais je la connais assez pour savoir que je viens de lui mettre un coup de starter supplémentaire.
Bon prince -et parce que j'ai envie d'en profiter un peu plus aussi, bien que la frustration soit ici le noeud de la situation- je l'embrasse à pleine bouche. Du goulu et lingual, un de ces baiser assurément pervers et dépravés dont nous avons le secret, assez du moins pour ne pas voir de loin qu'on est affamés l'un de l'autre. Merde, salope ! Elle arrive à me tirer quand même un de ces gémissements qui ponctuent généralement notre baise de pleine nuit, quand l'un de nous à une petite faim que le frigo ne peut pas rectifier. Le gémissement du laisser-aller, celui qui sent qu'elle jouit contre moi. Je sens ses muscles empoigner mon dard avec ferveur, la chaleur de l'étreinte moite et la pression suffisant à achever de me tirer le jus. A mon tour de me mordre les lèvres pour ne pas jouir trop distinctement, mais je ne laisse pas Hitomi l'emporter dans la tombe : une pression passionnée sur son clitoris accompagne mon éjaculation, plus féroce et généreuse que souvent. Mes muscles déjà saillants se contractent davantage avant de se relâcher. La redescente orgasmique est...hmm...jouissive, doucereuse.
- J'aime pas perdre. Je pouvais pas te laisser penser que tu étais la seule à assurer au pieu, sans déconner.
Le baiser est plus sage et mes lèvres s'y livrent dans un sourire. C'est comme ça qu'on devrait être au quotidien, pas toujours à se poser des questions sur nous, sur l'autre, sur demain. J'enrage que le lac ne permettent pas de recommencer notre petit jeu en nous lâchant pour de bon, mais je me console en me disant qu'on en gardera davantage sous le pied pour le retour à l'appart'. Je parie même qu'on ne passera pas le couloir de l'entrée. En attendant, je me marre bien.
- Ce que j'aime chez toi, c'est ton amour de la poésie et du mot choisi. Je ne serai pas déjà amoureux, ben là tu me faisais chavirer. Et on va aller se rincer, parce que je comptais te laisser passer la première et que je n'ai pas envie de me demander si ma prise de vitesse n'est pas due à un peu de relâchement interne de ta part. Merde, c'est quand même dégueulasse !
Je ris toujours, de bon coeur. Une fois, on a fait l'amour dans de la bouffe. On a fini par s'asperger de ketchup mayo avant de se rendre compte que la grande idée aurait plutôt été de baiser APRES avoir mangé, puisqu'on pataugeait dans le repas prévu. Mais c'était un bon moment.
Reprenant les rames, j'entrepris de nous ramener à bon bord, passant à côté du couple avec ses gamins. Le mari faisait comme si de rien n'était, rougissant furieusement quand il croisa le regard d'Hitomi avant de baisser rapidement la tête, comme si le fond de son embarcation avait été soudainement le truc le plus passionnant du monde. Nous rendîmes la barque, nous débarassâmes des restes du repas en se promettant de se faire de bons gros burgers bien gras et américains une fois rentrés à la maison. Papotant la main dans la main à propos des séances photos et de nos projets respectifs, je l'abandonnais devant les toilettes dames avant de la récupérer. Après un petit baiser -waaaah, cinq minutes de séparation, trop long !- je lui désignais la masse du Syphonator qui semblait encore plus dingue et alambiqué vu de près.
- Chance ! C'est l'heure creuse, il n'y a pratiquement personne à la queue ! Allez, en route, mon coeur !
Vu comme j'étais excité, Hitomi devait savoir que rien ne se mettrait entre l'attraction et moi. Dans un autre lieu, elle aurait put me faire du chantage à la lingerie sexy et pose suggestives, mais là, ses armes naturelles étaient annulées. Et lancé comme j'étais, il aurait fallut une catastrophe naturelle pour m'arrêter. Partis à gravir les marches quatre à quatre, nous dûmes nous arrêter le temps de laisser passer les cinq personnes devant nous. A nos pieds, le parc s'étalait et paraissait déjà bien plus petits. Heureusement que nous n'avions pas le vertige...
- Dis... T'as jamais pensé à déménager ? Je veux dire... Prendre un appart' qu'on aurait choisi et meublé à deux, je sais bien que c'est dans nos projets. Mais pourquoi ne pas quitter la ville ? Même le pays ?
Avant de lui faire peur avec cette question un peu abrupte balancée là comme une merde dans un pot de crème, je tente de la rassurer.
- La vie qu'on a me plait. Mais maintenant qu'on sait qu'on est collés ensemble pour un bout de temps, je me dis qu'on pourrait construire un truc vraiment tout neuf, tu vois ? Seikusu nous a fait nous rencontrer, mais nous y avons aussi nos petits tracas. Je la fixe, un léger sourire se voulant rassurant aux lèvres. Je n'ignore rien de ses soucis normalement, et je ne lui cache absolument rien. Elle sait à quoi je fais allusion.On met tout à plat et on se barre, on remet les compteurs à zéro. Chais pas... Je n'y pense pas encore sérieusement, mais je voulais savoir ce que tu en pensais.
La vérité, c'est que j'ai envie de tirer un trait sur beaucoup de choses. Je voudrais qu'on se concentre sur nous, alors que la vie et ses aléas font que nous n'avons que peu de temps pour souffler. Les... les vices d'Hitomi sont la source de beaucoup de ses problèmes, je le sais bien. Je ne pourrais jamais la corriger et, contrairement à moi, il ne lui suffira pas d'ôter un costume pour passer à un autre personnage. Seikusu est une ville tellement folle... Franchement, je refuse seulement d'imaginer ce qu'une nymphomane comme elle peut attirer dans ses filets. Des démons, des anges, des... euh...choses et des trucs ? Au moins, dans une ville plus calme, je ne craindrais pas qu'il lui arrive tout et surtout n'importe quoi. Je ne lui en ai jamais parlé, de cette frayeur. C'est le deal entre nous : fais ce que tu veux tant que tu reviens à la maison et que c'est moi que tu chéris. Je suis d'accord avec ça, mais j'ai une vision plus globale de Seikusu qu'Hitomi ne l'a. Je crois.
Je m'inquiète, tout simplement. Un mec normal s'inquièterait surtout du regard très intéressé que le type chargé de la sécurité sur le palier d'accès à la bouche du Syphonator lance à la poitrine généreuse de sa gaï-jin de copine. Moi, je me demande juste si Hitomi va trouver le courage de l'allumer un coup alors qu'elle est plus à-même de comprendre l'étendue du désastre : l'ouverture vers le boyau est sacrément à pic et les cris de la gamine passée juste avant elle résonnent encore. Et je m'y connais assez pour savoir qu'elle flippe sévèrement.
L'opérateur lui explique quand elle pourra partir, lui donne quelques conseils en roulant des mécaniques. Je le fais aussi, mais en anglais.
- Je serais juste derrière toi et jamais ce truc ne sera plus rapide que moi si je sentais que tu avais un problème, mon coeur. Tu cries qui tu sais et je m'occupe du reste si ça dérape. Et après, promis, tu choisis tout le reste de la journée.
Un baiser, un long baiser. Comme si elle était une astronaute en partance pour la Lune, ou juste pour la détendre parce que j'ai dans l'idée qu'elle n'est pas du tout rassurée.
- Ne lâche rien là-dedans, hm ? Je passe juste derrière...
Et le signal du départ conclut ma phrase, forçant Hitomi à se lancer -ou presque se balancer- dans la gueule d'un manège plus entortillé que ses cheveux mouillés. Mon petit doigt me dit que ça risque d'être assez intéressant, de recueillir ses réactions une fois en bas.