Il avait connue bien des brasiers, bien des incendies, il en avait même provoqué, la chute de Carthage, de Spartes, même Rome avait été emporté par les flammes puissantes d’incendie, mais aucun, non aucun ne ressemblait de prés ou de loin a celui qui était en train de consumer peu a peu l’être du Dieu de la Guerre. Seul, comme abandonné par sa conscience et sa réflexion, le Seigneur de Guerre s’était laissé bruler vif dans le torrent de passion qui le dévoré.
Qu’importe désormais qui il était, ou qui il n’était pas. L’amour et la passion venait de tout consumer, et il ne ferait rien pour éteindre cette incendie miraculeux. Heilayne était belle sous bien des angles et des aspects, mais ca plus belle parure était sa pureté, son innocence, et le Dieu n’était il pas en train de jouer avec ca ? Le remord à nouveau le dévora doucement. Comment ? Comment pouvait-il faire cela à la seule femme qui comptait, qui avait compté, et qui comptera a jamais pour cet être sans cœur… Du moins, un cœur de glace, qui venait d’être réchauffé par un amour sans pareil.
Mais le souffle chaud, leurs corps glissant au travers de leurs tissus l’un sur l’autre, leur langue, jouant avec leur jumelle, dans une valse aléatoire, et pourtant divine. Non, il ne parvenait pas à se défaire de cette attraction naturelle qu’il avait pour cette humaine hors du commun de ses semblables. Ses mains prenaient conscience de la grande beauté de ce corps, ses lèvres de la douceur de cette bouche, et son cœur, de l’incroyable amour pour elle. Oui, Ares, Dieu incontrôlable, venait de trouver son refuge dans ce bas monde, son coin de paradis, son ambroisie, délicate et douce, sucrée et fortifiante, divine et rare. Le moment était d’une incroyable finesse, d’une incroyable chaleur, et dans tout cela, il devait trouver le courage de surmonter ce désir, pour finalement lui avouer qu’il n’était pas l’homme qu’elle croyait… Mais pourtant, si elle savait. Il n’avait pas joué de rôle, pas mentit sur ce qu’il était a l’intérieur, il avait été lui même, même si il ne parvenait pas à y croire. C’était bien Ares, Fils de Zeus, qui tenait entre ses bras la Mortelle, c’était bien lui, qui lui offrait son cœur sur un plateau d’argent.
Il sentait les cuisses de son ange se resserrer encore un peu tout contre lui, augmentant encore un peu plus la chaleur environnante. Il avait envie d’elle. Pas seulement d’elle, mais de son cœur, de son être, et de son âme. La connaître, la découvrir, la protéger, la garder prêt de lui pour l’éternité… Mais comment pourrait-il réaliser ce doux rêve ? C’est alors qu’elle mit fin au baiser, comme pour le sortir de son utopie, et lui annoncer qu’elle savait tout. Mais non, au lieu de cela, elle annonça d’une voix timide et emplie de tremblements, que ce n’était peut être pas le bon endroit pour cette suite tant attendu par chacun d’eux à en voir son visage roussie… Son cœur se mit a battre a tambours battants, menaçant a tout moment de rompre tant le rythme était soutenue. Mais une révélation lui parvient alors… C’était le signe. Le moment choisit pour savoir enfin, pour lui annoncer, pour enfin prouver qu’il l’aimait, et ce, malgré le risque de la perdre a tout jamais. Artes allait mourir en cette instant, laissant place a son véritable lui, Ares, Dieu de la guerre, seigneur d’Olympie.
Il chercha un instant dans son esprit comment agir, comment le lui dire. Pas simple d’annoncer une telle chose… Mais alors, il trouva. Se reculant un peu d’elle, il croisa son regard qui se fit plus intense encore, un sourire sincère et amoureux aux lèvres, tandis que ses deux mains glissés le long de ses bras, pour venir saisir celle de son ange tombés sur Terra. Il serra un peu plus encore les mains d’Heilayne.
« Vous avez raison douce Dame… »
Ajoutant a cela un mince sourire, il fit appel a ses pouvoir, l’Olympien déporta alors ses plus anciens et puissant sortilèges, qui peu a peu dématérialisa les deux êtres aimés. Tout autour d’eux, le paysage devient lumineux, et vaporeux, comme des nuages baignant dans les rayons d’un soleil au Zénith.
Cela dura une seule petite minute, mais qui leur parut une éternité, avant que tout ce Halo disparaisse, laissant place a une vue incroyable. Une plage, au sable fin et blanc comme la neige, a la mer turquoise, et limpide, un soleil miraculeux, qui couvrait leur peau de milliers de baisers brulants. Reculant un peu, pour laisser la jeune femme comprendre, il retira lentement sa cape, pour la jeter a ses pieds, tandis qu’il reprenait une allure Divine, et son aura de puissant Seigneur. La regardant tendrement, une boule au ventre, il comprit, ou en déduis, que c’était ainsi la fin du doux rêve… Claquant des doigts, un portail s’ouvrit entre deux réalités. Ils étaient ici en Olympe, dans l’un des jardins aux merveilles…
Il lui fit face, comme un condamné face à son juge.
« Vous avez devant vous, le vrai « moi »… Je ne m’appel pas Artes, mais… Ares. Dieu de la Guerre, L’un des douze de L’Olympe. Je voulais tout vous dire plus tôt mais… »
Devait-il lui dire ? Devait il lui annoncer que c’était par égoïsme qu’il n’avait rien révélé, qu’il ne tenait pas a la perdre si il lui annonçait tout ? Secouant doucement la tète, il replanta son regard sur elle.
« Je ne vous ai mentit que sur cela… Derrière moi se trouve un portail qui vous ramènera chez vous. Vous pouvez aussi séjourner ici, en Olympie, autant que vous le souhaitez. Vous êtes libre de votre choix, mais je tenais à vous dire la vérité. »
Une mine triste passa rapidement sur le visage du Dieu, pressentant le départ de sa belle… Mais qu’importe, elle emmènera avec elle deux présents…
Il sortit alors une petite boite, ou se trouvait quelques fleures de cette espèce qui avait provoqué leurs rencontres. Il lui tendit.
« Prenez ceci, Heilayne, elles vous seront bien utiles si vous retourné sur Terra »
Le second présent ne pouvait s’offrir matériellement, mais son cœur appartenait désormais, a Heilayne Daelys, Comtesse mortelle et pure.