La! Voila enfin ce qu'il cherchait!
Elle venait d'apparaitre non loin, faisant frémir sa toile mentale qui alerta ainsi le démon de la présence de ce qu'il cherchait depuis qu'il avait mit les pieds dans ce quartier. Une âme pure, innocente, venait de se prendre dans ses filets. Délaissant le reste, Belial se concentra uniquement sur cette personne. Il sentit alors par l'intermédiaire de son pouvoir la panique et la peur qui la gagnait, la fuite d'un danger imminent...le démon eut un large sourire amusé. Infléchissant son dessein, Belial accrut alors l'attirance, la bienveillance qui émanait de lui, afin qu'elle entraine cette jeune femme vers lui, l'amenant à suivre un chemin, l'attirant en s'adressant directement à son esprit par un sentiment de protection, de réconfort, un refuge au sein de toute cette malveillance. Tranquillement, il la menait là où il le désirait, l'entrainait sans qu'elle s'en méfie droit sur lui.
Et elle finit par arriver, le percutant même de plein fouet dans sa course effrénée. Belial put ainsi la contempler de visu, ne se souciant plus de rien d'autre. Et pour ne rien gâcher, elle avait perdue des plumes dans sa découverte des lieux. La vision qu'elle offrait d'une pauvre victime innocente au beau milieu de ce marasme, déjà aux abois, atteinte par toute cette malfaisance et ayant plongé tête baissé dans la seule vision d'espoir des lieux. Dieu que ce spectacle était gratifiant. Sans parler qu'il pouvait déjà appréhender ses formes à travers son vêtement en lambeaux, et que cela s'avérait prometteur, inspirant une sensation de désir couler dans ses veines.
Ne laissant rien voir de son émoi, le démon se contenta de faire un pas au devant de la jeune femme, bras écartés, bienveillant. Son aura de gentillesse et de réconfort continuait d'émaner de lui, inspirant naturellement confiance à Caitlin, adoucissant ses traits, rendant son visage banal amical et délicat, son regard chargé d'affection et de sympathie. Tout son être semblait être un refuge idéal contre toute la violence extérieur. Belial la prit donc délicatement dans ses bras, lui offrant la chaleur bienfaisante de son corps, son geste amical, sa présence rassurante. Son visage était simplement placé sans équivoque sur son épaule, et l'assurait de son soutient.
Ainsi, il n'eut besoin que de murmurer pour que ses propos parviennent à l'oreille de la jeune femme, d'une voix douce mais inquiétante à la fois, contenant une nuance terrible, comme le doux souffle d'un prédateur sur la nuque de sa proie.
A ton avis, pourquoi ton poursuivant s'est enfuit dés qu'il m'as vu?
Belial retrouva alors sa forme démoniaque. Son corps se métamorphosa peu à peu devant le regard stupéfait de Caitlin. Sa peau commença d'abord à virer de teint, prenant au début une douce couleur lavande pale avant de virer à un violet intense et profond. Son regard, lui, blanchit, effaçant pupilles et iris pour ne plus laisser que des globes oculaires vides et pourtant indéniablement voyants. Son corps s'allongea, prenant des formes plus délicates, harmonieuses, alors que ses habits disparaissaient pour laisser libre une musculature ferme mais fondue dans ce corps aux traits sensuels et aux courbes attirantes soulignant chaque recoin de sa peau de manière avantageuse. Ses cheveux rétrécirent, prirent une forme plus effilé et soyeuse, se détachant à présent en minces mèches aussi sombres que la nuit. Des excroissances tout aussi noires surgirent d'ailleurs sans tarder de là, pour former deux gracieuses cornes sur sa tête, donc le visage s'était aminci, prenant un air plus féminin et séduisant mais aussi une force de caractère et une intensité toute masculine. Finalement, ses épaules s'arquèrent pour voir surgir de leur chair deux larges ailes aux plumes de jais, dont l'envergure s'étendit d'abord vers le ciel avant de se refermer autour des deux personnes présentes, formant alors comme un mur obscur de plumes impénétrables qui les enserraient. De fines et délicates arabesques apparurent alors tout le long de son corps, comme pour en souligner la beauté irréelle, et la métamorphose fut achevée.
Il continuait de tenir la jeune femme dans ses bras, toujours aussi délicatement et gracieusement, mais si elle tentait de s'en affranchir, elle trouverait de véritables anneaux de pierres inébranlables l'enfermant aussi surement qu'une cage. De plus, ces larges ailes lui obscurcissaient toute la vue en dehors de Belial lui même. Elle n'avait en fait plus vraiment le choix, mais pas moins que dés l'instant où elle avait entendu le chant de sirène de cet être. Elle était à présent comme condamnée, ne restait plus à la suite des mouvements qu'a s'enclencher.