En effet, la tasse, il s'attendait à quelque chose du genre. Il penche vivement la tête sur le côté, puis se redresse en voyant qu'elle se jette sur lui. Il parvient à bloquer son coup, quasiment de justesse, et la retourne ensuite. Mais sa prise est mal assurée, et elle parvient à déjouer sa poigne. Peu importe !
Et bam, le thermos. Ça ne fait pas mal en soi... Mais si, en fait. Dans la joue opposée à la coupure, heureusement. Ça le sonne un peu. C'est surtout la surprise qui joue en la faveur de Marie-Ange. Point pour elle : il ne s'attendait à ce qu'elle prenne l'instrument dont il escomptait peut-être se servir.
Elle continue à lui asséner des coups. Il tente de parer aussi efficacement qu'il le peut, mais il lui manque la capacité à attaquer. Quand c'est un soudard qui attaque, on réplique immédiatement avec un gros pain dans la tronche. Quand c'est une jolie blonde, on évite d'amorcer son mignon minois. Il faut trouver de quoi la désarmer, la bloquer, la neutraliser. C'est le genre de situation qui se présente tellement peu qu'il n'y ait pas assez préparé. Quelle honte. Elle s'arrête pour hurler. Ça lui redonne le sourire.
Tu as donc tant...
Pas le temps de finir sa phrase qu'il s'en reprend sur la patate. Les enragées ? C'est ce qu'il préfère. Il va sérieusement finir par devoir se soulager de tant de stupre qui s'accumule en lui. Il protège d'abord son visage. Et quand elle atteint sa cuisse, la douleur perçante lui arrache une larme. Il n'y a plus de délicatesse qui ne tienne.
Il pare un coup à droite, puis à gauche, et dans le même mouvement, balance de toutes ses forces son poing dans le ventre. De quoi la paralyser un instant. "L'ouverture", l'occasion qu'il attendait. Il n'y avait plus maintenant qu'à la maitriser. Une claque, puissante, sur sa joue gauche. Avec le même bras, en revers, un coup de coude sur la mâchoire, à droite. Il passe immédiatement à côté d'elle, saisit ses cheveux d'une main, et balaie l'un de ses pieds. La faire basculer n'est qu'une simple formalité dont il remplira l'office avec diligence. Elle est entraînée vers le sol, et il la fait se plaquer face contre terre, tordant affreusement son bras en se tenant debout, au-dessus d'elle. Il tord, donc, mais appuie aussi vers le sol le bras tendu, de sorte qu'elle ne puisse pas se dégager d'un côté à cause de la clé, de l'autre à cause de la pression. Suis-je assez clair ?... La douleur naît dans l'épaule, et remonte de part et d'autre, dans tout le bras jusqu'au coude, ainsi que dans l'omoplate et le juste. Elle est profonde, et chaque mouvement l'accentue. Le moindre faux geste pourrait démettre l'épaule, briser un os, un muscle, on ne peut être réellement sûr.
Je disais... As-tu tant peur de perdre que ça, pour ne pas vouloir qu'ils te voient ? Rien que pour cet aveu de faiblesse, tu avais perdu avant de commencer. ... Besoin de leçon, petite chienne ? Je t'ai laissé ta chance, pourtant. Et maintenant je pourrais t'arracher le bras d'un simple mouvement. Le destin...
Après avoir accentué la force de la vis un instant, il la lâche et s'éloigne. Il touche, tout seul dans son coin, la blessure à la jambe. Ça saigne. Beaucoup. Et il commence à se sentir mal. Sa migraine ne l'a toujours pas quitté. Malgré une solide constitution, il serait capable de flancher maintenant. Il n'est pas immortel...
Il voit, au pied de sa chaise, l'une des chaînes qui le retenait auparavant. La ramassant, il revient vers elle.
On va voir qui est le maître.
Ce disant, il tentera de s'asseoir sur elle, si elle est encore à terre, et si elle s'est relevée, peu importe : Dans les deux cas, il tentera de nouer cette chaîne autour de son cou. Law veut la tenir définitivement en respect.