Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Allez, du nerf !! [Cahir]

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Louane Fox

Terranide

Re : Allez, du nerf !! [Cahir]

Réponse 60 mercredi 06 juin 2012, 18:10:15

Louane venait à repenser à leur rencontre. Ça ne datait pas de loin, hein, deux jours tout au plus et pourtant elle avait l’impression qu'il y avait une éternité. Une sensation étrange et illogique puisque finalement, elle ne savait rien de Cahir. Et lui-même ne connaissait rien d'elle, n'est-ce pas ? Pourtant elle avait une confiance aveugle envers lui et beaucoup d'estime. Il avait beau être un apatride et un guerrier errant à la recherche de petits boulots, elle savait très bien qu'il était bien plus que ça dans le fond. Un peu... un peu comme elle. Elle n'avait pas de chez elle, elle cherchait des petits boulots à droite et à gauche, et pourtant quelque chose lui disait qu'elle valait mieux que ça. Son père devait lui cacher beaucoup de chose finalement. Trop sans doute.
Ce repas était l'occasion d'en savoir un peu plus sur son compagnon d'arme. Il parvint à décrire son père en un seul mot d'ailleurs : exigeant. Ça, elle l'aurait parié. Louane quand à elle, avait aussi un mot bien définit pour son paternel : Mystérieux. Ou Absent. Les deux allaient de pair en fin de compte. La kitsune, tout en continuant son repas avec voracité, tendit une oreille attentive lorsque l'apatride commença à lui dévoiler une part de lui. Elle était heureuse qu'il se découvre un peu et lui face confiance car manifestement, il n'avait pas envie d'ébruiter sa véritable identité.

Le père de Cahir était un grand homme apparemment, quelqu'un d'important pour l'Empire d'Ashnard. Une très longue et grande famille dans laquelle on ne semblait pas accepter la faiblesse et l’échec. Louane voyait très bien le tableau. Cahir avait grandit avec beaucoup de poids sur les épaules et avait dur travailler très dur pour ne pas décevoir son père et l'honneur de sa famille. Voilà pourquoi il avait vite évolué et était devenu l'un des meilleurs. Une éducation sans faille oui... et même sur son visage on lisait une certaine déception, peut-être de la rancune, la jeune femme l'enviait. Elle de son coté, n'avait reçut aucune éducation. Elle savait lire, compter... des choses du genre. Le reste, elle l'avait apprit par elle-même et ça n'avait rien de flamboyant. La kitsune termina son plat et but un grand verre d'eau, un peu nostalgique à son tour pour le coup. Mais il fallait revenir aux choses sérieuses. Ils avaient une grande mission à accomplir, plutôt risquée d'ailleurs, et avaient besoin du plus d'informations possibles. Pour cela, ils devaient aller rendre visite à un nain et un elfe.

Louane réfléchit quelques secondes. Le mieux aurait été de séparer pour faire plus rapide. Mais après tout, ils avaient toute l'après-midi devant eux, et la jeune femme avait peur d'oublier de poser des questions essentielles. Cahir ferait cela bien mieux qu'elle. Elle essuya sa bouche, reprit un verre d'eau, et esquissa un sourire avant de répondre :


- Commençons par le nain. Je crois que je préfère terminer par la voix douce et le vocabulaire propre d'un elfe. Et puis je les aime bien je crois, ces elfes. Peut-être parce qu'ils ont des grandes oreilles comme moi.

Elle rit doucement et se leva de son banc, de nouveau pleine d'énergie. Elle laissa l'apatride payer puisque c'était lui qui détenait la bourse, quitta l'auberge. Au-dehors, il y avait un peu moins de monde. La pendaison était terminée et l'heure du repas à peine commencée. Elle s'étira doucement au soleil et bailla un grand coup, laissant voir ses petits crocs acérés de renarde. Elle n'avait jamais mordue personne jusqu'à présent mais pas de doute que ça ferait des dégâts.
Ils se dirigèrent donc vers la librairie du nain en question nommé Baltimore. Louane espérait qu'il crache le morceau et ne fasse pas le difficile. Ils avaient vraiment besoin d'en savoir le maximum sur le compte de cet elfe. Sans ça, impossible d'espérer quoi que ce soit.

Sur le chemin, elle ressentit le besoin d'accrocher le bras de Cahir et de se serrer contre lui tout en marchand, le sourire aux lèvres. Elle n'aurait jamais pu espérer mieux que ce genre de vie. Peut-être qu'elle avait ça dans le sang, et que ça lui venait de son père. Mais vivre ce genre d'aventure, prendre des risques et même risquer sa vie, ça ne semblait pas lui poser de problème. Surtout lorsqu'elle était aux cotés de Cahir. Ils feraient de grandes choses tout les deux, elle en était sûre.

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Cahir

Humain(e)

Re : Allez, du nerf !! [Cahir]

Réponse 61 mercredi 06 juin 2012, 20:20:37

Le libraire nain serait donc leur première visite. Terminant son morceau, Cahir alla verser quelques pièces, puis rejoignit la kitsune, qui l’attendait dehors. Elle faisait preuve d’un entrain enthousiasmant, et contagieux. L’apatride avait un léger sourire en la voyant. Replonger dans son passé l’avait rendu un peu mélancolique et nostalgique. Il commença à marcher, lorsque Louane s’agrippa à son bras. Surpris, Cahir la regarda légèrement, mais ne dit rien, et avança. Le respect des convenances... A Ashnard, sa femme ne l’avait jamais pris ainsi.

*Arriverais-je un jour à me convaincre que l’Empire est du passé pour moi ? Je ne suis plus un Corbeau Noir, je ne suis plus rien... Malgré ce que Sheana en dit, je ne suis qu’un vagabond. Mes noms m’ont été retirés, mon héritage m’a été volé. L’admettrais-je un jour ?*

Cahir avait déjà la réponse à cette question, et marchait silencieusement. Il aurait bien voulu parler à la kitsune, mais il ne savait pas quoi lui dire. Aucun mot ne lui venait à l’esprit, et ils rejoignirent donc le quartier des non-humains. Flotsam n’était pas une ville riche. Les grandes axes étaient pavés, mais, à plusieurs endroits de ces grandes rues, les pavés ressortaient, des touffes d’herbe pointaient ici et là. Les bicoques étaient petites, tristes, sinistres, et c’était encore plus vrai pour le quartier des non-humains, une espèce de petit ghetto avec des masures minuscules, des bassines dans des rues faites de terre et de sable. Un endroit peu reluisant, à première vue, mais Cahir savait que les apparences étaient trompeuses.

S’engageant dans le bidonville, il vit des gens qui le regardaient, des femmes et des hommes. On étendait les linges en commun, et leurs regards acérés signifiaient clairement que Cahir, l’humain, n’était pas le bienvenu ici. Cahir pouvait sentir une lourde menace. Les patrouilles flotsamiennes étaient généralement composées d’humains, qui devaient considérer avec hauteur et dédain ce tas de déchets. Ils étaient généralement des haillons, jouant aux dés dans la poussière, et Cahir aperçut à plusieurs reprises des bandes de jeunes courant entre eux, jouant à une espèce de jeu rudimentaire avec un ballon. Cahir se pencha vers Louane, lui glissant quelques mots d’avertissements :

« Regarde-les, Louane... Ils sont les rebuts de la société, des tâches dont tout gouvernement aimerait se débarrasser. Ils n’ont rien, mais garde bien à l’esprit certaines choses. Quand on a tout perdu, on ne peut plus se raccrocher qu’à sa fierté. Ne porte pas un regard trop hâtif. »

Des deux, c’était cependant Cahir qui avait le plus de chance de se faire attaquer. Il s’avança, essayant de chercher quelqu’un qui pourrait lui dire où se trouvait Baltimore. Pendant ce temps, les jeunes jouaient entre eux. Le ballon était vieux, cabossé, rafistolé avec de la colle, et les enfants, nains, humains, nekos, comme elfes, se le passaient mutuellement, essayaient de le voler, dans une troublante mêlée.

*La magie du sport... Un monde en paix serait probablement un monde où le sport remplacerait la guerre, et où les nations s’affronteraient dans des terrains... Mais je n’aurais pas ma place dans un tel monde.*

La balle s’envola alors, et roula près de Cahir, tapant contre son pied. Les enfants le regardèrent alors, et Cahir contempla le ballon. Il leva son pied, le posa dessus, fit lentement glisser la balle. Les adultes s’étaient levés, et l’un d’eux s’approcha.

« Rendez-leur la balle. »

L’ordre était sec, mais l’homme avait peur. Il n’était pas très sûr de lui. Cahir le regarda, regarda à nouveau le ballon, puis le renvoya d’un coup de pied.

« Je recherche la librairie de Baltimore. »

L’individu le regarda silencieusement, avant de lâcher :

« La librairie est hors du quartier. Près de la grand-place. »

Cahir soupira silencieusement. Tout ce chemin pour rien ! Après cette brève visite du ghetto, il retourna donc, avec Louane, vers l’auberge, et ne tarda pas à trouver la librairie, dans une petite ruelle. Un écriteau « LIBRAIRIE » pendait à l’extérieur, et l’apatride entra. La librairie était au-rez-de-chaussée d’un minuscule immeuble étroit. Il n’y avait qu’un seul client, se trouvant près d’une bibliothèque. C’était une femme, avec sa fille. Cahir, de son côté, s’approcha d’une autre étagère, et y consulta les ouvrages. Les livres étaient rangées par thématique et par ordre alphabétique. Plusieurs étaient posés sur  des tables. L’apatride sourit en tombant sur le « Traité de la guerre », un imposant volume plutôt bien entretenu, et qu’il avait mangé à l’académie impériale. Il vit également un livre d’aventures qu’il avait dévoré quand il était jeune, le « Récit d’un voyage : de Nexus à Zerrikane », par Patrick Lappjÿck. Un récit autobiographique de quelqu’un qui avait suivi une caravane marchande vers la jungle profonde et hostile de Zerrikane.

Sur la table, Cahir vit l’un des quatorze tomes de « L’Encylopédie Universelle », un ouvrage collectif réalisé par de nombreux auteurs, et qui recensait toutes les espèces et tous les lieux connus de Terra, entre autres choses. « L’Encyclopédie » était édicté par les mages de la Citadelle, et mis à jour tous les dix ans. Baltimore avait visiblement la dernière édition, indiquant qu’il était bien fourni. Dans la bibliothèque du manoir familial, toute la collection de « L’Encyclopédie » était disponible.

La librairie comprenait également une arrière-boutique, et c’était là-bas que Cahir se rendit. Baltimore parlait avec quelqu’un près de confortables fauteuils. Cahir n’allait pas le déranger pour le moment. Un feu brûlait dans l’âtre d’une cheminée, et il s’approcha de nouveaux livres. La femme avec sa fille cherchait visiblement des contes de fées, et la petite fille, qui la tenait par la main, nota alors la présence de Louane, et la regarda en tendant le doigt :

« Maman ! Maman, elle est trop belle, la neko ! »

Tournant la tête, la mère en question vit ladite « neko », et fronça les sourcils.

« On ne montre pas du doigt, c’est impoli !
 -  Mais elle est trop belle ! On peut l’acheter, tu crois ?
 -  Non ! »

Souriant légèrement, Cahir finit par trouver, au bout d’un certain temps, un ouvrage intéressant, et le sortit. Baltimore continuait à parler, et il s’approcha de Louane. Il lui tendit le livre. Sur la couverture, on pouvait lire : « Pratiques sexuelles terranes », avec, en sous-titre : « L’Encyclopédie érotique ! ». L’équivalent du kama sutra, en somme.

« Tu m’as dit que tu voulais te perfectionner, non ? Voilà un bon moyen de s’instruire... »

Il se pencha vers son oreille, et murmura à voix basse :

« Je suggère que, chaque soir, nous essayons l’une des formes de ce bouquin. »
DC d’Alice Korvander.

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Louane Fox

Terranide

Re : Allez, du nerf !! [Cahir]

Réponse 62 mercredi 06 juin 2012, 23:37:44

Les convenances ? Voilà une choses dont elle se moquait bien. Surtout ici, et puis elle ne faisait rien de mal ni d’extravagant. Ils restèrent silencieux pendant un bon moment, se dirigeant vers le quartier le plus pauvre de Flotsam, celui des non-humains bien entendu. Louane observait chaque détail avec un drôle d'air, prenant soin d'éviter les regards durs et curieux des habitants en guenille qu'ils croisaient par-ci par-là. La kitsune aurait pu faire partie de ces gens, ici ou ailleurs, mais elle avait préféré vagabonder. Sans doute parce qu'elle ne supportait pas de rester en place et que cela faisait un peu moins... misérable. Et puis elle n'avait pas de famille qui la retenait. Les rues étaient salles et sombre, de quoi dégouter n'importe qui. Mais sur le visage de Louane pour le moment, il n'apparaissait rien, comme s'ils se baladaient tous deux dans une rue quelconque. Cahir lui souffla quelques mots à l'oreille, mais son conseil était inutile. Elle savait parfaitement comment se comporter dans ce genre de milieu, elle l'avait côtoyé. Elle hocha tout du moins la tête et siffla entre ses dents :

- J'ai envie de vomir...

Toute cette misère et la façon dont on traitait les gens comme elle... ça la révulsait. Malheureusement elle ne pourrait pas tout changer d'un coup. Cela prendrait un temps considérable. Peut-être même que malgré les efforts fournis, ça ne mènerait jamais à rien. Quelle injustice !
Le ballon avec lequel jouait quelques gamin roula jusqu'au pied de Cahir. Un adulte leur ordonna de leur rendre l'objet. Louane arqua légèrement un sourcil. Ils étaient tellement méfiant que n'importe quel humain ou inconnu était jugé assez cruel pour voler un ballon à des gosses. La kitsune poussa un soupire lorsqu'elle apprit qu'ils n'étaient pas au bon endroit et n'avaient plus qu'à retourner sur leur pas. D'un certain coté, tant mieux. Cet endroit lui filait la nausée et augmentait sa colère de minute en minute.

Enfin, ils trouvèrent la librairie. Un endroit bourré de connaissance qui faisait saliver la jeune femme. Elle aurait adoré pouvoir se rendre dans ce genre d'endroit pour dévorer les livres et parfaire sa culture, et apprendre elle-même ce qu'on n'avait pas pu lui inculquer. L'endroit était quasiment désert et la demi-renarde localisa le nain un peu plus loin en train de discuter avec un type dans un fauteuil. Pas la peine en effet de le déranger pour l'heure. L'apatride scruta alors quelques rayons et Louane l’imita, s'attardant sur les couvertures les plus grosses et les plus colorées. Toutes les œuvres étaient soigneusement triées par Auteur dans l'ordre alphabétique et par genre. De quoi facilement se retrouver dans l'ensemble. La kitsune feuilletait un roman plutôt imposant et intéressant lorsque la voix d'une petite fille retentit.
L'art de mêler un compliment à une insulte... les enfants étaient très doués pour ça. Belle, c'était gentil, mais Neko... on pouvait se douter qu'elle appréciait moins. Enfin, ce n'était qu'une gosse après tout. Louane se contenta donc des les ignorer et de replonger son né dans le prélude de son bouquin. L'enfant insista, demandant à sa mère si elles pouvaient l'acheter. La mère eut beau refuser, le kitsune referma sèchement et violemment son livre avant de le ranger. Non mais quel culot ! C'est ce qu'on apprenait aux gosses dans les écoles ? Que tous les Terranides étaient des esclaves et des objets à vendre ? Pitoyable !

Elle se concentra sur d'autres œuvres face à elle, faisant parcourir son doigt fin sur les dos de couverture lorsque soudain, Cahir lui tendit un livre. Curieuse, elle s'attendait à ce que cela ait un rapport avec les elfes ou ce genre de chose mais lorsqu'elle déchiffra le titre : « Encyclopédie érotique ! », elle rougit violemment et regarda l'apatride avec de grands yeux. Il lui suggéra alors à vois basse d'essayer chaque soir une des formes du bouquin. Louane regarda autour d'elle, comme si elle s'attendait à être observée et ouvrit innocemment le livre sur une page au hasard. L'image qu'elle découvrit la fit rougir plus encore et elle referma rapidement l'ouvrage avant de frapper doucement le guerrier avec. Elle sentit cette petite pointe de chaleur dans le bras vendre, synonyme de désir, mais se reprit vite, et se mit à répliquer sur un ton amusé :


- Idiot ! Si tu crois que ça va nous aider à trouver Iorveth...

Mais l'idée de retrouver Cahir dans un lit cette nuit et d'être dans ses bras la ravissait. Mais pas question de le lui avouer ! Il jeta de nouveau un coup d’œil au nain et s'apperçut qu'il avait finit de discuter. Elle fit un signe à l'apatride et s'approcha de leur informateur. Il fallait espérer qu'il n'ait pas la langue trop nouée. En arrivant près de lui, elle esquissa son plus beau sourire et l'interpela.

- Bonjour, vous êtes Baltimore n'est-ce pas ? Enchantée, je suis Louane Fox et voici mon compagnon de route, Cahir. Est-ce que vous auriez quelques minutes à nous accorder ?

La politesse ne faisait pas vraiment partie du vocabulaire des Nains, mais dans l'autre sens, ça pouvait toujours être un moyen de lui graisser la patte, pas vrai ?

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Cahir

Humain(e)

Re : Allez, du nerf !! [Cahir]

Réponse 63 jeudi 07 juin 2012, 02:30:06

La suggestion de Cahir à Louane fit fortement rougir cette dernière, encore plus quand elle vit l’une des formes. Chaque position était illustrée par une gravure très représentative. Louane referma précipitamment le livre, et l’apatride eut un léger sourire. C’était une petite plaisanterie, mais il fallait bien détendre un peu l’atmosphère. Louane l’informa ensuite que Baltimore était disponible. Le client s’était en effet éloigné, et le nain rangeait des livres. Sans être particulièrement âgé, il se dégageait de lui un air solennel et cordial. Il avait des lunettes, pas de rides, une longue barbe à la mode des nains, et un petit chapeau sur la tête. Étrangement, Cahir l’imaginait bien fumer une pipe à eau en racontant à une série d’enfants assis en demi-cercle devant lui de vieilles histoires des temps anciens.

Suite à la question de Louane, Baltimore se releva, et les regarda à tour de rôle, avant d’esquisser un léger sourire rassurant. Il tenait dans sa main un livre, qu’il posa sur la table, et répondit à Louane en la regardant :

« Quelques minutes, seulement ? Pour vous, j’aurais bien quelques heures de disponible... »

Cahir eut un léger sourire. Baltimore ne parlait pas avec le ton bourru habituel des nains, et sans insulte... Pire, il se faisait même séducteur ! Sacré nain... Le regard de Baltimore loucha alors sur le livre que tenait Louane. Aucune expression faciale ne vint indiquer ce qu’il pensait, mais il tourna la tête vers l’apatride pour poser une question :

« Si vous recherchez des livres similaires, je peux vous conseiller la collection de la Comtesse. L’auteur est anonyme, mais la qualité est très...
 -  Je ne doute pas un seul instant de vos connaissances littéraires, maître-libraire, mais ce n’est pas pour ça que nous sollicitons vos conseils... »

Baltimore ne répondit pas, et choisit de s’asseoir sur un fauteuil, faisant signe de la main aux deux de s’asseoir également. Comme Cahir l’avait envisagé précédemment, le nain sortit alors une espèce de pipe, et commença à fumer, avant de répondre, lentement, en prenant son temps :

« Vous êtes ceux qui avaient agi lors de la pendaison, n’est-ce pas ?
 -  Les nouvelles vont vite...
 -  C’est une petite ville. J’aurais aimé qualifié votre comportement d’‘‘héroïque’’, mais, pour être juste, je crois que le terme approprié est ‘‘inconscient’’.
 -  Inconscient ? répéta Cahir, un peu surpris.
 -  Se mêler d’histoires qui ne vous concernent pas, et dans lesquelles vous n’avez qu’un léger aperçu de la situation, est toujours inconscient. J’étais personnellement pour la pendaison de ces trois spécimens... La femme elfe y compris. »

Baltimore avait dit ça en regardant Louane, et Cahir était surpris. Ce nain était bien mystérieux. Il n’était pas grossier, poli, bien habillé, et même assez cultivé. Rien à voir avec le stéréotype du nain bagarreur et alcoolique qui jurait comme un charretier. Baltimore fuma lentement, avant de reprendre.

« Vous devez bien comprendre que la situation de Flotsam est terrible, et que deux communautés tendent à se former : les humains d’un côté, les non-humains de l’autre. Difficile de dire qui est à l’origine de ce conflit latent, mais chaque jour qui passe voit les tensions s’intensifier. Tel que je vois les choses, nous avons affaire à une application de l’évolution naturelle, au mouvement des civilisations. Les Écureuils sont des individus dont la cause est perdue, et qui vont à contre-courant de l’évolution naturelle des sociétés. Le taux de fécondité des humains surpasse largement celui des elfes, des nains, ou des autres espèces, ce qui, en terme de civilisation, soit sur des millénaires, amène à considérer que, tôt ou tard, l’humanité sera la normalité, et les espèces non-humaines l’anormalité. Le seul fait de se référencer à nos espèces comme des non-humains suggère de toute manière déjà que nous sommes dans cette évolution inéluctable des choses. »

Le discours de Baltimore était éclatant de vérité. Comment comparer l’évolution d’une civilisation à une autre ? La culture, l’armée, la richesse, étaient accessoires. Il fallait revenir à quelque chose de basique, de central : le taux de fécondité. Cahir avait étudié cela. Il se rappelait les courbes, les graphiques. Il enchaîna sur cette idée :

« Soit une ville composée en l’an 0 de 200 humains, 300 nains, et 600 elfes, fit-il, répétant plus ou moins ce qu’un enseignant avait jadis exposé. Chacune de ces races évoluera à sa façon, mais, statistiquement, les humains prendront de plus en plus d’importance. En l’an 500, on peut ainsi évaluer la répartition de la population à 2 000 humains, 500 nains, et 700 elfes.
 -  Ceci implique une évolution du pouvoir. Jadis, les elfes détenaient les postes-clefs dans les administrations publiques, dans les conseils d’administration, les tribunaux... Ce rapport a toutefois été modifié au fur et à mesure que les humains pullulent. Ils envahissent les sphères des elfes, et, progressivement, la tendance s’inverse. L’espèce dominante devient l’espèce dominée, et c’est ce qui, globalement, est en train de se passer. Les Écureuils refusent cette situation. Voilà pourquoi je ne soutiens pas leur cause, et pourquoi j’essaie, dans la mesure du possible, de rester juste et fidèle à une ligne de conduite. Pour le reste, quant à vous dire s’il est souhaitable ou non que les humains deviennent l’espèce dominante, c’est un autre débat. »

Oui, Baltimore n’était pas à sous-estimer. Il n’avait rien à voir avec les mineurs habituels, et il poursuivit donc sur sa lancée, en venant désormais à l’essentiel :

« Malgré les apparences, et ce que vous avez pu penser, les trois elfes qui étaient condamnés étaient tous des sympathisants, des individus qui haïssaient les humains. Cette femme elfe que vous avez sauvé a effectivement une romance avec un Écureuil, mais ça ne l’a pas empêché de vendre son corps à des hommes, des soldats ou des hauts fonctionnaires, pour obtenir des informations sur des caravanes. Grâce à ces informations, les Écureuils ont abattu des marchands, des négociants. La passion ne justifie pas la félonie.
 -  Alors, vous soutenez le pouvoir ? Ce dernier me semble bien illégitime...
 -  Je ne soutiens personne, répliqua Baltimore avec un léger sourire. La neutralité est une position difficile. Je ne survis que difficilement. Chaque jour, des humains comme des non-humains veulent me tuer. Voyez-vous, je siège au conseil municipal, mais les pouvoirs de ce dernier se sont sensiblement restreints avec l’état d’urgence. Notre gouverneur est un homme avide, un escroc qui a la justice royale aux fesses, mais qui profite de cet état d’urgence qui lui procure une forte immunité pénale. Il escroque la Couronne, et encourage la haine. »

La situation semblait effectivement bien compliquée. Et encore, il fallait aussi tenir compte de l’Empire d’Ashnard, qui rajoutait une dose de complexités. Baltimore fuma, et tourna alors sa tête vers Louane :

« Mais je suppose que vous n’êtes pas venus ici pour discuter de l’état de notre royaume... Alors, dites-moi, qu’est-ce qu’un humain et une kitsune peuvent bien me vouloir ? Et en quoi peuvent-ils être si intéressants pour que le gouverneur exige de les voir ? »
DC d’Alice Korvander.

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