Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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A la tablée des pérégrins [Maïa]

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

A la tablée des pérégrins [Maïa]

mardi 03 avril 2012, 17:22:28

   Les cours étaient fini, tout le monde sortait avec une hâte variable ; qui s’entassait aux stations de bus, qui repartait en pied, qui à vélo, qui attendait untel à la sortie... Les gens s'unissaient en groupe de parlottes comme d'habitude, se commentaient leurs devoirs, leurs notes, leurs prouesses et déboires du jour... Les fins de cours se suivent et se ressemblent, et moi, présentement, je n’avais que moi à qui parler. Je serais douillet de m’en plaindre, y-a bien pire auditeur : pour porter une attention toute fascinée à ses pensées et les comprendre du tout au tout qui de mieux que soi-même je vous le demande ? Ce jour là les cours n’avaient guère été truculents, et la principale source d’inspiration de mon esprit vagabond s'avérait être l’intrigante créature femelle me faisant dos quelques pas devant moi. Au niveau de la chevelure  et de la ligne, irréprochable, ce qui laissait espérer autant que craindre au sujet de son visage invisible. Je voulais qu’elle se retourne, ou qu’au moins elle ne se penche sur le côté pour me dévoiler quelque chose, mais il semblait qu’elle fût trop obnubilée par l’écran de son portable pour ne serait-ce que regarder devant elle. Moi-même j’inclinais la tête en toute innocence, me disant que peut-être... A bien la voir il n’y-avait rien d’original dans la présente situation, si ce n’était son statut de présente ; pour le temps que ça durerait.

   Et moi-même, où allais-je ? Je ne savais trop. J’étais un peu perdu à Seikusu et souvent je passais une bonne part de mes soirées à explorer le coin, à faire les bars, les clubs, à causer ici ou là. Je me donnais une heure avant de revenir sur le campus, parfois j’en prenais deux, j’attendais que la soirée ne tombât pour goûter à l’assombrissement (eh bien oui, j’aime l’imparfait du subjonctif, il faudra s’y-faire). L’obscurité, sans être un vampire j'avais tendance à la trouver reposante, surtout quand elle venait pour remplacer une grisaille déprimante comme on y-avait eu droit toute la journée. Ce soir là je reproduisais le programme standard : je gambadais, je tournais dans des ruelles un peu moins évidentes, je me plongeais dans des quartiers plus saugrenus, aux architectures plus fantasques et exotiques. Le bitume faisait place aux pavés, le béton à la pierre de taille, les enseignes de traiteurs aux stands d’artisans à l’ancienne. Je ne savais pas que des forgerons continuaient à battre le fer en plein air de nos jours. Etrange quartier, la vieille ville sans doute, et ses habitants aussi semblaient tirés d’un autre âge. J’en avais une sensation toute drôle, une sorte de mélancolie mixée de stress, alors que j’étais sûr que c’était le genre d’endroit à trouver ma sympathie en temps normal. Sur une enseigne je lisais « Taverne Bon Accueil » et me disais que c’était une bonne pub. J’entrai.

   Personne pour m’accueillir et me proposer une table. J’avais vaguement espéré que l’intérieur couperait avec le rétro extérieur mais visiblement on aimait l’unisson des genres dans le coin. Des tables rectangulaires aux pieds desquelles se greffaient des bancs ; des gens, majoritairement hommes, aux cheveux souvent longs, parfois gras, aux accoutrements plus ou moins fantaisistes allant du chic un peu crade au pouilleux vraiment très crade, le tout garni de nourriture et d’alcool à foison dans une ambiance aussi joviale que vulgaire et bruyante. Ils n’avaient pas lésiné sur la manière : un plancher et un toit en bois sombre, des murs rugueux en pierre ornés de peaux de bête et autres trophées de chasse, et on s’y-éclairait au vitrail et à la lanterne, à l’ancienne mode. On s’y-croirait, malgré un brin de surjouage à y-regarder de près. Puis je pensais à ma tenue à moi, car si elle était des plus standards dans l’enceinte d’un lycée, elle était aussi en inéquation totale avec l’ambiance qu’on s’efforçait ici de retransmettre. Avec l'embarras prononcée de celui qui n'avait pas compris j’enlevai ma cravate et la fourrai dans ma poche, puis me dépêchai de m’asseoir à la seule table encore libre ; dès lors j’attendis, coudes sur table aux endroits les moins sales, que le service me remarque.
Le rp est une espèce d'égocentrisme social où se joignent les délires de chacun : un réseau de frustrations, d'obsessions et de fantasmes, orné d'effets stylistiques et scénaristiques et de fautes d'aurtaugrafe.


Maïa

Créature

Re : A la tablée des pérégrins [Maïa]

Réponse 1 vendredi 06 avril 2012, 03:43:27

Il n'y avait que deux jours que Maïa avait quitté les nymphes pour s'aventurer parmi les hommes, et déjà, elle réalisait l'étendue de son ignorance - et son manque de préparation. Elle n'avait pas vraiment su à quoi s'attendre, et elle avait été consciente qu'elle devrait faire des efforts pour s'adapter et se faire à la vie dans ce monde, mais elle n'avait pas réalisé à quel point ce serait difficile. Tout d'abord, il y avait ce qu'ils appelaient "l'argent". C'était une drôle de chose, donc les nymphes plus âgées avaient essayé de lui parler, mais sans rien pouvoir vraiment lui apprendre. Seulement que les humains aimaient le collectionner, l'échanger, et qu'ils y tenaient énormément. Au point de pouvoir brutaliser ou tuer pour lui. Depuis qu'elle avait atteint cette... "ville", il lui semblait que c'était le mot, Maïa en avait appris beaucoup plus.

Pour commencer, il y avait différentes sortes d'argent, et certaines avaient plus de valeur que d'autres. Elle avait été ravie de ramasser une petite pièce grise par terre, se disant qu'elle pouvait commencer sa toute première collection d'argent ! Mais quand elle l'avait tendue à un... "marchand", c'était bien ainsi qu'on appelait les gens qui échangeaient des choses contre de l'argent ? Il l'avait regardée avec surprise puis colère, et elle avait dû s'enfuir de peur qu'il ne lui fasse du mal. Plus tard, elle avait rencontré une femme qui l'avait regardée avec compassion, et lui avait patiemment expliqué la différence entre les types de pièces. Elle lui avait aussi dit qu'on ne collectionnait pas l'argent en le ramassant sur le sol, et qu'il lui faudrait travailler pour en obtenir. Puis la femme l'avait prise par le bras et l'avait amenée à cette... "taverne", Maïa avait appris que ça s'appelait.

Maïa avait écouté la vieille dame dire au propriétaire quelque chose qu'elle n'avait pas vraiment compris, à propos de ses jambes, et elle avait eu l'air de proférer des menaces. Puis elle avait regardé Maïa de nouveau, poussé un soupir, et était partie la laissant là. L'aubergiste l'avait regardée des pieds à la tête d'une façon qui avait rendu Maïa assez mal à l'aise, puis avait secoué la tête en marmonnant : "C'est bien parce que je lui dois une faveur", puis il avait montré à Maïa sa chambre.

C'était une très petite chambre, et la première nuit Maïa n'avait pas pu dormir, ne supportant pas de se sentir enfermée aussi étroitement. Aux premières lueurs du jour, le propriétaire de la taverne l'avait tirée du lit, lui avait tendu une robe de coton bleue et blanche et lui avait expliqué le métier de serveuse.

Maïa n'en n'était qu'à son deuxième jour, mais il lui semblait qu'elle se débrouillait plutôt bien pour les circonstances. Le patron la trouvait maladroite et trop lente, mais elle savait qu'elle s'était déjà améliorée dans le peu de temps qu'elle avait été là. Découvrir un petit ruisseau à une demi-heure de marche, au-delà de la bordure de la ville, avait beaucoup aidé aussi. Une fois dans l'eau, Maïa avait failli s'enfuir pour rejoindre son peuple, mais elle s'était forcée à rester. Elle s'était juré de découvrir le monde. Elle n'allait pas se laisser décourager par les premières difficultés.

C'était donc son deuxième soir, et elle remplissait de son mieux ses fonctions, sous l'oeil maussade du propriétaire de l'auberge. Les hommes qui étaient présents étaient des habitués, ils avaient été servis depuis longtemps et étaient maintenant occupés à discuter entre eux. Le travail de Maïa se résumait à les refournir en boissons de temps en temps. Leurs regards la mettaient mal à l'aise comme ceux du propriétaire le premier soir, mais le patron leur avait dit quelque chose qui leur avait déplu, et ils la regardaient maintenant moins souvent. En somme, en fait, elle s'ennuyait un peu.

C'est à ce moment-là que la porte s'ouvrit, et quelqu'un fit irruption dans la pièce. Un nouveau client ! Jeune, celui-là, par rapport aux autres, et nettement plus propre, chose que Maïa appréciait particulièrement. Elle détestait particulièrement la saleté qui semblait régner chez les humains. Mais celui-ci, il ressemblait tout à fait au genre d'humain dont elle avait rêvé quand elle avait décidé d'aller vivre dans le monde des hommes. Il portait un morceau de tissu autour de son cou qu'il enleva hâtivement, avant d'aller s'asseoir à une table. Maïa jeta un coup d'oeil en direction du propriétaire pour s'assurer que c'était bien la bonne chose à faire, puis s'avança vers la table du nouveau venu, s'appliquant pour avoir une démarche aussi humaine que possible. Cela lui était encore difficile, après tant d'années passées dans l'eau, mais elle ne se débrouillait pas trop mal en somme.

- Bonsoir, monsieur, dit-elle avec son meilleur sourire.

Elle hésitait toujours un peu à sourire. Elle avait remarqué que les regards gênants venaient plus souvent quand elle souriait ainsi, mais le patron lui avait dit qu'une serveuse devait toujours sourire.

- Que puis-je vous servir ? À manger, à boire ? Nous avons les meilleurs fournisseurs de Nexus !

C'était probablement faux, mais c'était ce qu'on lui avait dit de dire. Elle se pencha un peu en avant, souriant toujours, comme le patron le lui avait expliqué, et attendit la réponse du jeune homme.
« Modifié: vendredi 06 avril 2012, 03:48:40 par Maïa »

Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : A la tablée des pérégrins [Maïa]

Réponse 2 vendredi 06 avril 2012, 23:21:38

J’attendais donc. La table était bancale, et avec mes coudes je m’occupais à la faire balancer pour m’imprégner de sa mélodie fracassante, mais ce n’était que pour l’acoustique ; car le reste de ma personne se concentrait sur l’observation de l’entourage. Je m’étais fixé sur une table voisine réunissant une bande de petits gars tous gras et barbus et équipés de haches pour grande part. Pas vraiment le genre de hache qu’on imaginait pour couper du bois c'est-à-dire, bien qu’au contact de l’arbre elles devraient sans doute avoir leur petit effet. En fait on pouvait même y-voir des armes, et très mal dissimulées avec ça. Le plus probable était qu’il ne s’agît que d’une bande de geeks ados gras et petits et qui en avaient profités pour se déguiser en la confrérie des nains du seigneur des anneaux. Ce qu’ils s’étaient mis dans la gorge pour avoir une voix pareille, je n’en savais trop rien, mais le rendu était foutrement réaliste. Un moment il me vint une idée confuse, comme quoi je me serais laissé transporter par inadvertance dans une sorte de monde parallèle fantaisiste, où les nains existaient réellement, où les elfes étaient légion, et la magie coulait de source. Tout le monde ou presque portait une arme blanche, comme naturellement. Bientôt on verrait Gandalf entrer sous sa panoplie grise, sa barbe épaisse avec son grand bâton qui nous change en crapaud sur commande. Du moins s’il nous l’affirmait il faudrait bien le croire. C’était séduisant à gober en certains aspects, très dérangeant en d’autres. Puis je songeai à l’évidence même. C’était une caméra caché, j’en étais convaincu. Ingénieux, très ingénieux. Costumes, figurants, décors, tout était méticuleusement peaufiné pour qu’on s’y-laisse prendre. D’abord je commençai à chercher les caméras puis me ravisai, décidant de jouer leur jeu, et même si possible de le retourner contre ses concepteurs. La soirée pourrait être plaisante finalement.

Quand je vis la serveuse m’approcher je me raidis et lui souris. Enfin un détail qui n’était pas à sa place oserais-je dire. Elle était trop jolie et pas assez vulgaire pour un endroit pareil ; alors, erreur ou ruse de la part de l’équipe dans l’espoir de m’intimider ? Oh oui elle était jolie, assez pour s’attirer plusieurs regards bienveillants sur le postérieur. J’avais presque envie de me lever pour l’accueillir pour dire, mais ce n’était pas vraiment mon rôle. S’annonçait un combat psychologique de premier ordre, entre eux qui avaient tout calculé leurs petits scénarios, et moi qui ferais tout pour les en dévier au plus vite. La serveuse eut eut le sourire charmeur qu’ont ces pros du pourboire, auxquels on ne croit que si on le veut vraiment. Et si ce n’était pas une caméra cachée au fait ? Et si elle avait un numéro de téléphone ? Bon sang, ils étaient doués. Celle-là il fallait la déstabiliser d’entrée par le moyen le plus efficace face à la gente féminine : la flatterie.

– Bonsoir, monsieur.
– Bonsoir jolie demoiselle. J’attendais le plaisir avec impatience.

Et tchac, un regard sur les caméras. Où étaient-elles d’ailleurs ? Un angle qui cernerait au mieux mon visage sans doute. Là, le porte-manteau…

– Que puis-je vous servir ? À manger, à boire ? Nous avons les meilleurs fournisseurs de Nexus !

Fournisseurs de Nexus ? Quelle était cette invention encore ? Ce ne serait pas une sorte de drogue des fois ? Je regardai le patron : il me scrutait d’un air sévère, de celui que je voyais bien à un dealer du genre qui se méfie comme il respire et qui voit la flicaille partout. Mais non, c’était absurde, les dealers n’abordent pas le tout venant avec le sourire pour leur proposer leur vaste gamme d’analgésiques. Dire que j’étais un peu dans le brouillard serait un euphémisme ; il fallait se reprendre. Et contre-attaquer.

– Mais je vous en prie, apportez-moi donc vos… échantillons, de la réserve spéciale. Ils m’intéressent.
Le rp est une espèce d'égocentrisme social où se joignent les délires de chacun : un réseau de frustrations, d'obsessions et de fantasmes, orné d'effets stylistiques et scénaristiques et de fautes d'aurtaugrafe.



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