Meghann, déesse de la paix. Le titre est quand même superbe, non ? Les moyens qui sont derrière ce mot ne sont pas pris en compte, et vous êtes adulés par une quantité de personne absolument gigantesque, consciemment, ou inconsciemment ! Enfin, c'est quelque chose de magnifique, de vraiment magnifique. Tout cela pour dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes, en ce qui concernait les croyants, en tous cas. Car pour ce qui était de la paix -on lui avait interdit annihiler une planète entière pour l'avoir- c'était quand même loin d'être ça.
Et c'est pourquoi au bout d'un moment, elle prenait parfois quelques pauses, de quelques jours, quelques années, quelques heures. Le temps n'avait pas trop d'importance quand on était immortel, après tout. Et cela, elle en avait bien conscience. Si elle ne supportait strictement pas certaines injustices, et qu'elle les réparait le plus souvent par le sang de l'oppresseur, ce qu'elle ignorait ne pouvait pas la toucher. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour avoir du temps à elle, se boucher les oreilles et se cacher les yeux quant à ce qui se passait à l'extérieur de l'Olympe.
Justement ! L'olympe, idéalisé par bien des mortels, par bien des humains, mais qui, selon elle, est plus un lieu de débauche où chacun règne en maître sur sa partie de terrain, sur son domaine. Et elle y flânait, dans sa tenue habituelle. Le fait de sortir d'une guerre en détruisant complètement un des deux partis, et cela sans recevoir ne serait-ce qu'une égratignure -temps modernes ou anciens- c'était toujours impressionnant. Enfin... Sans égratignures... Sa tenue en prenait souvent pour sa pomme, mais elle se changeait en un claquement de doigt par ce qui se trouvait dans sa "garde-robe" à elle, et comme celle-ci ne contenait qu'une tenue, en multiples exemplaires, cela simplifiait bien les choses pour la déesse.
Même si sa tenue avait changée au cours du temps, elle portait toujours quelque chose qui la laissait libre de ses mouvements. Pas question de se voir gêner alors qu'on coupe un ennemi, même si l'on est un dieu. Ainsi, ses longs cheveux d'une couleur de feu flottaient librement derrière elle, cascadant sur son manteau de cuir marron, lequel abritait une chemise noire avec une cravate rouge, cette dernière n'étant là que pour de la simple coquetterie. Enfin, pour le bas, une simple jupe, arrivant au dessus des genoux, ou en bas des cuisses selon le point de vue, laissait ses jambes aux yeux de tous, même si généralement, le "tous" se faisait rapidement crever les yeux. Elle n'aime certes pas les conflits inégaux, stupides, et même égaux et intelligent, mais qu'on la reluque, cela la rebute tout autant. Et pour finir le tableau, elle portait de simple chaussures montantes, semelles compensées. Sans oublier bien sûr son arme dans son dos. Seule elle pouvait la toucher, et Héphaïstos, bien sûr. Mais lui c'était un peu spécial.
Bref, elle se baladait ainsi sur terre, Terra, ou n'importe qu'elle monde qu'elle avait visité, et aussi sur l'Olympe, flanant à droite à gauche. Elle était dans sa période de pause, mais comme l'inactivité ne lui plaisait pas, elle se renseignait. La cause de cette chasse ? La curiosité, envers un de ses"frères". Frère inférieur selon elle, mais plutôt étonnant.
'Le dieu des lapins' pensa-t-elle en partant dans un long fou-rire alors qu'elle s'arrêtait sur une colonne qui se trouvait là. Une blague, ce devait être ça. Et pourtant d'après ce qu'elle avait pu entendre, et bien il n'était pas si mauvais que ça, et même plutôt bon. Comment un tel dieu (des lapins) pouvait avoir une telle puissance ? C'était risible. Impossible... Et pourtant. Ayant repris le contrôle de ses pensées, de son souffle -si tant est qu'elle en est un-, elle continua son chemin se dirigeant d'un pas léger, inaudible, vers la demeure de ce dieu particulier. Son nom ? Elle n'en avait aucune idée. Mais de toutes façons, en tant que déesse de la Paix, son importance à elle était quelques dizaines de fois supérieur à celui de son "frère", non ? Lapin... Entrant dans sa demeure avec autant de politesse qu'un rhinocéros, elle passa l'entrée, jetant un coup d’œil à l'intérieur, avec un visage parfaitement neutre et froid.
"Dieu des lapins, êtes vous là ?" demanda-t-elle d'une voix où on pouvait sentir malgré tout une pointe d'amusement.
Son but exact ? L'analyser. Comprendre comment il fonctionnait, et comment il pouvait flemmarder autant. Quoi que son boulot fusse négligeable, il n'en restait pas moins un véritable travail ! Elle avait toujours "courue" à droite à gauche pour anéantir des conflits, et savoir que certains se la coulaient douce ne lui plaisait pas trop. Non, ce n'était pas ça. Elle voulait simplement savoir comment c'était possible, pour prendre du temps pour elle, aussi. Et un dieu des lapins semblait un parfait sujet à la paresse.