Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Daclusia Khaleos

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" Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

dimanche 10 juillet 2011, 16:47:00

" Un lieu de vie, huh? "

Comme seule réponse, Discordera reçu un mouvement de tête et un sourire d'enfant. Cela faisait quelques jours que les réparations avaient été terminées. Tout le monde s'était bien installé, et les jumeaux commençaient déjà à préparer les chambres pour les futurs invités.

" Je comprends ce que tu cherches à faire... Mais après la destruction de la boutique, tu penses encore que cela peut marcher? "

" À chaque monde sa méthode différente, j'imagine. Et toi. Qu'est-ce que tu fais encore là? Après tout, maintenant qu'elle est partie, tu n'as plus grande discorde à apporter à ce monde... "

L'entité rouge ne trouva rien à répondre à cela, et se contenta d'allumer une cigarette et de porter celle-ci à sa bouche. Après une profonde bouffée, il laissa s'échapper un filet de fumée d'un rouge profond, parcourue de petits éclairs carmins.

" Occupes toi de tes clients plutôt que de penser à moi. "


En même temps qu'il parlait, Discordera avait pointé du doigt la clochette attachée à la porte, qui retentit dans une sonnerie cristalline, alors qu'entrait la personne qui l'avait ouverte, partagée entre l'étonnement et la curiosité à la découverte de ce paysage insolite.
Sa blouse blanche trainant au sol, l'homme aux yeux sanguins écrasa sa cigarette maintenant consumée dans le cendrier près de la porte, et alors qu'il traversait le seuil de celle-ci, lança à Daclusia:


" Je trouverais bien quelque chose. "

Nouvelle sonnerie de clochette alors que se refermait la grande porte en bois ouvragée. Fixant l'horizon d'un air absent, le propriétaire des lieux poussa un petit rire nostalgique, avant de soupirer pour se changer les esprit. Se tournant vers son invité, il sourit et annonça paisiblement:

" Bienvenue au manoir Khaleos. Que puis-je faire pour vous aider? "

Muse

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 1 lundi 11 juillet 2011, 18:31:57



Il ne fallait pas essayer de deviner pourquoi Muse était là, encore une fois, à fouler cette Terre qui lui collait une migraine atroce. C'était lassitude et fatigue qui avaient poussée la créature à pousser cette porte. Et surtout cette envie soudaine de passer à autre chose en matière de ... visite sur Terre. L'Enfer la blasait presque, depuis quelques temps. En quête de mortalité, de repos, d'éphémère et de souvenirs, elle n'avait qu'une envie : s'enfuir. Partir aussi loin que ses pieds pouvaient l'emmener. Non, jamais la muse ne quitterait son statut ... Jamais elle n'abandonnerait son rôle. Mais, en cet instant précis, elle cherchait surtout à reprendre un peu pied, et à se reposer dans un lieu qui ne soit pas chaotique et démentiel ... Un lieu qui soit davantage ... Aérien. Tu délires, vieille branche. Vieille branche ... Combien de siècles avait-elle ? Elle estima son âge à 90 décennies, et chassa vite cette remarque de son esprit. Elle demeurait d'une jeunesse éclatante, malgré toutes ces années passées. Puis elle se mit en tête que Virgile lui manquait, espérant qu'il repasse d'un moment à l'autre aux Enfers. Et elle regretta, à nouveau, que Dante ne soit plus vivant comme il l'avait été. Il n'était plus qu'une ombre parmi les ombres des grands maitres de la poésie ... Mais il demeurait son créateur. Elle poussa un profond soupir. C'était donc la mélancolie qui lui avait fait quitter l'Enfer, aujourd'hui.

Elle avait vagabondé, yeux clos et tête en avant, au travers de toute la ville. Les sens aux abois, comme à son attitude, elle s'était dirigée vers ce manoir. Depuis peu, elle avait appris à ne pas se limiter à la vue. Beaucoup de choses pouvaient influencer sa marche ... Choses qu'elle comptait exploiter, ne serait-ce que pour rendre son quotidien plus attrayant.

C'est ainsi qu'elle avait atterrit ici. En poussant la porte, elle avait ouvert les yeux bien grands, dévisageant les lieux. Elle en doutait presque d'être sur Terre. Elle referma la porte calmement, analysant les moindres recoins de la pièce. En la voyant, on imaginait qu'elle était faite de porcelaine, comme une illusion, ou une poupée vivante. Vêtue d'une longue robe noire, sans aucun réel artifice, dont une fine traine de tulles -noires- trainait sur le sol, et d'une cape blanche immaculée, elle le salua d'une inclination de la tête, et martyrisa entre ces doigts l'éventail en plume qu'elle gardait toujours sur elle.

-Je chercherais ...

Elle eut un sourire de politesse, courtoise, et joua un instant avec son long collier de perles.

- A me reposer,
A m'apaiser ...
Je suis exténuée.


Elle ne voulait même pas savoir où elle était, si ce lieu était magique, artificiel, si elle était en syncope en train de rêver ... Son immortalité lui pesait vraiment, aujourd'hui. Elle ne cherchait qu'à ... se poser pour mieux repartir. Et se reposer, oui. Évidemment.

- Puis-je alors compter sur vous,
Pour m'éloigner de cet ennui
Qui me ferais presque sombrer dans le dégout
De goûter encore à la vie ?


... Elle exagérait presque, en s'exprimant ainsi. Bah, elle avait toujours été comme ça.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

( Inside ...From within )

«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»

Daclusia Khaleos

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 2 lundi 11 juillet 2011, 20:25:51

Telle une tâche d'encre sur la feuille d'un psychiatre, la jeune - car 9 siècles reste une existence jeune, à l'échelle du monde - Muse resplendissait de tout son noir au milieu du parquet ciré. Et Daclusia, lui, simple goute noire dans une mer de bleu, gravitait autour de cette masse sombre qui avait pénétré dans sa demeure. Tout du moins, son regard gravitait, et il avait bien du faire une bonne demi douzaine de fois le tour de la demoiselle.
Comme à son habitude, il ne répondit pas immédiatement, laissant son visage parler pour lui, les flammèches de son regard articulant: " Qui es-tu, ô visiteur ? ", et son demi-sourire semblant y répondre: " Ha... Je vois. "
Soulevant ses coudes du comptoir, le maître des lieux attrapa du bout du doigt une belle clef ouvragée. Sur la tige, une plume gravée. Sur l'anneau, une inscription. " Derrière chaque vie, une poésie. "
Accompagnant sa réponse de vers, il tendit la clef à son invitée.

" Orgueilleux je serais de prédire
Si je saurais vous divertir;
Si c'est le repos que vous cherchez,
Vous êtes à la bonne maisonnée ~ "


Esquissant un clin d’œil à la jeune femme, Daclusia compléta d'une phrase avec laquelle il ne trouvait aucune rime:
" Chambre 4. "

Il fit le tour du comptoir et avança vers le grand couloir en U, tourna à gauche et chantonna:

" En effet vous semblez bien lasse,
Mais s'il est vrai que la vie agace,
Le hasard attend au tournant,
Oubliez donc votre tourment ~ "


Il ne fallu pas longtemps pour atteindre la dite chambre, assez longtemps cependant pour tendre au regard de la Muse une étagère remplie de recueils de poésie, un portrait de Victor Hugo, et un tome blanc, ouvert, posé sur un piédestal, où des écritures très différentes les unes des autres avaient gribouillé quelques vers, aux sonorités plus ou moins joyeuses.

Tourne tourne,
Jolie poupée,
Tourne tourne,
Toute la journée.

Dans la vie, une seule constante
Le changement fait peur aux gens
Et cette vérité dérangeante
Je leur rappellerais prestement.


Toi qui pose tes yeux sur ces lignes,
Je lève mon verre et crie: " Santé! "
Partageons le jus d'une vigne,
Prends le temps, dans la vie, de profiter.


Au bord du livre, une plume, laissant à qui en a l'envie le pouvoir de participer à l'ouvrage. Ouvrant la porte de la chambre à sa future propriétaire, Daclusia laissa entrer celle-ci avec une révérence polie, puis s'éclipsa non sans préciser que


" Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas à déambuler dans les couloirs, je finirais bien par vous trouver. Si vous êtes plus pressée, il y a une sonnette à côté de la porte. "

La chambre était aux mêmes tons que Muse; noire, mais d'une beauté irrésistible. Un majestueux lit à baldaquins trônait en son centre, dont l'absence de bord lui donnait plus l'impression d'un gigantesque coussin bordé de petits oreillers. Dans un coin de la pièce se tenait une grande armoire remplie de robes, chemises de nuits, pyjamas, nuisettes; en fait d'une garde robe entière visitant tous les styles vestimentaires, aussi bien les tenues de nobles que celles de prolétaires.
Sur l'un des côtés de la pièce, une coiffeuse au miroir finement ouvragé, proche d'une porte-fenêtre, derrière laquelle se tient un balcon en pierre donnant sur un paysage reflétant l'état d'esprit de celui qui le regarde. Tempête, plaines ensoleillées, étendues enneigées ou désertiques...
À l'opposé, un bureau doté d'un encrier et d'une plume, ainsi que de plusieurs tomes vierges, pour laisser au propriétaire des lieux donner libre cours à son imagination.

Juste à côté de la porte, un parchemin indiquait les horaires des repas, les différents services disponibles dans la propriété, ainsi qu'un plan des lieux. Sous celui-ci, un petit tabouret sur lequel se trouve une clochette en argent, un dragon sculpté dormant sur son manche. Enfin, pour compléter le tableau, une  horloge à balancier haute comme un homme tanguait tranquillement de droite à gauche, et indiquait qu'il était encore tôt dans la soirée; l'heure du repas n'est pas encore passée.

Muse

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 3 vendredi 15 juillet 2011, 12:40:36

La muse se laissa guider, admirant silencieusement les lieux. Aucun mot, selon elle, ne devait troubler une contemplation. Il ne devait y avoir que le sublime et le silence, savamment mêlé pour étourdir un être humain. C’est ainsi qu’elle détailla chaque recoin de la pièce, un sourcil haussé pour simplement révéler sa surprise face à cette découverte. Cette chambre semblait faite pour elle. Les lieux devaient être noyés de magie, de sortilèges … pour ainsi refléter l’esprit de la jeune créature. Ses yeux glacés parcoururent les vers, s’en imprégnant, puis ils se dirigèrent vers la fenêtre. Elle s’amusa à changer de pensées, jonglant entre les paysages. Cette capacité à agir sur le paysage faisait d’elle une créatrice, et non plus une inspiratrice. L’idée la fit sourire, tandis qu’elle se laissait tomber sur le lit, saluant Daclusia d’un mouvement de la main, comme si les doigts se recroquevillaient sur son poing.

Elle se laissa un moment transportée, osant à peine bouger. Elle remarqua, dans un tiroir de la coiffeuse, une reproduction d’un portrait de Dante, et le serra contre elle en souriant. Tandis que la nostalgie gangrenait son esprit, le paysage devint une vaste étendue d’un noir d’encre, où seule une pleine lune délicate flottait, vacillante mais bien présente. Elle reposa le portrait un moment, et regarda le livre. Sa main fit lever le crayon, qui traça :

« Et nous sortîmes, à revoir les étoiles. »
Et tout comme mon cœur se voile
A l’idée de te savoir effacé,
Mon âme brûle, enchantée,
De te savoir immortel
Dans l’esprit de celle
Que tu créas, que tu traças,
Au fil d’un Enfer délicat.


Elle passa sa main sur son front. Ce lieu était idyllique, et lui faisais oublier le semblant de réalité qui lui collait au corps chaque fois qu’elle venait sur Terre.

« Vous qui entrez,
Je suis là pour vous guider. »

Récita t’elle doucement, avant d’ouvrir la porte, les yeux grands ouverts. Elle se déplaça dans le couloir, cherchant cet homme qui l’avait accueillit.

- Il m’est nécessaire de savoir
Dans quel univers je viens de choir
.

Se murmura-t-elle, comme pour se rappeler ce qu’elle venait demander à cet être.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

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Daclusia Khaleos

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 4 mercredi 20 juillet 2011, 23:55:26

[Musique]

Les couloirs du manoir étaient étrangement conçus; on ne voyait pas plus loin qu'une petite dizaine de mètres devant soi, et de timides lampes à pétroles illuminaient de leur flamme vacillante un chemin qui semblait se dessiner sous les pas de celui qui les parcoure. Ici et là, dans des creux des murs, des statues de personnes célèbres, d'autres un peu moins, de certaines d'un autre monde, parfois de choses non humaines.
Plusieurs toiles jonchaient les murs dévoilant des paysages merveilleux, de mondes inconnus, comme cette gigantesque plaines, où l'herbe est d'un mauve apaisant. Ou celui-ci, d'une forêt enneigée, des poissons ailés naviguant dans les cieux.

Tout ce que l’œil pouvait percevoir avait pour but de faire voyager, de faire rêver. Et le silence contemplatif de la muse, à l'aller comme dans ses déambulations à la recherche de son hôte, semblait indiquer qu'elle avait accepté ce songe.

Alors qu'elle murmurait les paroles qu'elle désirait adresser au maître des lieux, deux voix d'enfants vinrent la tirer hors de sa rêverie.


Eh bien, vous êtes au manoir
Mais comme pour ceux d'un magicien
Sur ses mystères nous laissons le noir
Car de ses secrets il ne faut dire rien.

C'était les jumeaux. Atheo, avec sa longue crinière noire, et son kimono deux fois trop grand pour lui. Adeus, avec sa queue de cheval blanche, et sa tenue de diablotin. Ils firent une pause avant de reprendre, laissant le temps à la jeune invitée de comprendre d'où venaient les voix fluettes. Leurs grands yeux semblaient vides, et pourtant ils dégageaient une très forte impression de vie. Sur le visage de chacun d'eux, on pouvait distinguer une malice enfantine.

Le maître est occupé pour le moment
Alors tous les deux, nous n'avons rien à faire
Mais si vous appréciez le moment présent
Nous vous ferons visiter, moi et mon frère.

Je suis Atheo, le trou noir!
Je suis Adeus, le troublant!
Si vous nous offrez à boire
Nous chasserons l'ennui en un instant!

De toute évidence, les enfants s'ennuyaient, car ils tournaient impatiemment, comme deux petits satellites, autour de cet astre sombre qui ne les effrayaient aucunement. Ils n'attendaient qu'un mot, qu'une parole, s'apprêtant déjà à prendre les mains de la demoiselle pour l’emmener où elle le désirait dans le manoir.

Muse

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 5 lundi 25 juillet 2011, 13:12:38




Muse ouvrit de grands yeux, éprise par cette apparition. Ces enfants ne devaient pas être normaux, pour l'approcher ainsi sans la craindre. Elle les dévisagea, les écoutant parler, les admirant avec les yeux aussi brillants que des lames aiguisées. Elle en viendrait presque à sourire ... Mais elle se retint. Pour arracher un sourire ou un rire à la Muse des Enfers, il faut se lever tôt ... Elle les suivit du regard, les dévisageant sans se cacher aucunement. La promesse d'une visite en échange d'un verre lui plut, et elle claqua immédiatement des doigts.

Tout autant que vous m'enchantez,
L'idée de visite me plaît.


Elle glissa sa main dans sa chevelure, attrapa une plume à la pointe en acier qui était coincée dans ses cheveux. Son second geste fut vif ; elle planta la plume dans le creux de sa main, et l'extirpa aussitôt. L'embout était couvert d'encre. Et aussitôt, elle inscrivit sur son bras quelques mots, délicat.
"L'étoile a pleuré rose au creux de ton oreille,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins"

La moitié d'un poème de Rimbaud, diablement bien écrit, avec toute l'habileté et la grâce qu'elle gardait en elle depuis sa création. Aussitôt, une bulle opaque apparut, remplie d'un liquide qui s'amusait à passer du noir au blanc, changeant de couleur au rythme d'un dégradé délicat. Elle claqua à nouveau des doigts, et la bulle se trancha en deux, laissant apparaitre deux verres qui correspondait chacun à une moitié de la bulle enchanteresse. Le verre était assez grand pour tenir dans la paume des petites mains de la jeune femme.

Les créations infernales
Sont loin d'être banales.
Goûtez-moi cette boisson là,
Et je vous assure qu'elle vous transportera ...


Une promesse, comme un murmure. Puis elle reposa la plume dans sa chevelure, et joignit les mains dans son dos.

Un verre offert,
Sortit tout droit des Enfers.
Ai-je le droit de visiter
Ce mystérieux palais ?
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Daclusia Khaleos

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 6 lundi 25 juillet 2011, 13:48:05

Pendant tout le rituel d'invocation de Muse, les jumeaux étaient restés figés, silencieux, comme des chats fixant une pelote de laine. Mais, fait étrange, ils avaient perdu tous deux leur expression d'enfant. C'est plutôt une expression et un regard très semblable à celui du maître des lieux qui s'affichaient sur leurs visages, mélange d'amusement et d'intérêt non dissimulé.

Le sortilège finit, les deux frères approchèrent, ayant reprit leur visage habituel, et prirent chacun un verre, qu'ils contemplèrent longuement.

C'était tout noir, comme Atheo. C'était troublant, comme Adeus. Les deux enfants échangèrent un regard, un sourire, et effectuèrent un petit signe de tête en remerciement à Muse. Ce verre-ci était très beau, et il valait toutes les visites guidées du manoir du monde... Les jumeaux sortirent chacun une paille de leurs manches, plantèrent celles-ci dans leurs verre respectif, et sirotèrent une gorgée à petits coups.

Un frisson plus tard, ils se tenaient tous les deux l'un à côté de l'autre, un grand sourire et une expression béate fichée sur le visage. Le breuvage était amer. Mais il avait aussi un goût de sucre et d'épice qui se mélangeaient harmonieusement dans une dissonance graduelle, jusqu'à l'apothéose et l'explosion des saveurs en un final gustatif détonnant.
Tenant leur boisson d'une main, et continuant de la siroter, chacun des deux frère prit une main de l'invitée et l’emmenèrent avec eux, à travers les couloirs. Ils savaient parfaitement où ils allaient. Nul besoin de carte ou de marque page.


Le manoir est vraiment immense,
Et ce malgré son apparence.

Il est très facile de s'égarer,
Car ce lieu est plutôt dérangé.

A moins d'y vivre depuis longtemps
Trouver son chemin est exténuant.

Mais ne soyée pas effrayée,
Car le manoir n'est pas fou.

Peu importe, où que vous alliez,
Tous les chemins mènent partout.

" Où penses-tu que nous devrions l'emmener en premier, très cher frère? "
" Je pensais à la bibliothèque, sans doute est-ce ce qui convient le mieux. "

Continuant le chemin en chantonnant, les pailles dans leurs bouches, les mains dans celles de Muse, les jumeaux traversèrent plusieurs couloirs, certains remplis d'ouvrages de philosophie, d'autres de DC comics, ou de pellicules de film. Il y avait même un couloir dédié aux jeux vidéos. Vint un moment où ils montèrent un escalier, traversèrent encore quelques couloirs, et débouchèrent devant une double porte massive, qui s'ouvrit sans le moindre grincement.

Derrière celle-ci, des dizaines et des dizaines d'étagères s'étalaient partout où se posait le regard, des rayons traitant de tout ce qu'on pouvait consigner dans des livres. Des romans, des recueils de poésie, de légendes, de mythologies; mais également des traités de médecine, de philosophie, des livres de sciences, des bandes dessinées et des recueils sur l'histoire... Toutes remplies à ras-bord, et même au delà, à en juger par certains endroit où les livres débordaient sur le sol. La pièce était circulaire, et montait sur plusieurs étages, avec au milieu plusieurs tables, et quelques bureaux dotés d'ordinateurs.
Sur l'une des tables, un homme en longue robe de mage aux tons violets foncés et agrémentée de plusieurs dorures dans une langue inconnue. Il avait des cheveux châtains très courts, et dégageait une aura glacée. Ses yeux violets brillaient d'une lueur semblable à celle du maitre des lieux. A l'arrivée des jumeaux et de Muse, il ne leva qu'un sourcil avant de se replonger dans sa lecture.

Les jumeaux lâchèrent les mains de l'invitée, l'invitant du regard à explorer si l'idée lui chantait, pendant qu'eux deux terminèrent leurs verres noir-blanc.

Muse

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 7 lundi 25 juillet 2011, 15:11:46

( ... Musique )


Grandiose ... Les yeux brillants, la bouche ouverte, Muse admirait les lieux. C'était sublime. Elle avait suivie les deux jumeaux sans répliquer, se laissant guider par leurs voix, leurs pas. Elle savait qu'elle avait là les deux meilleurs guides pour découvrir ce manoir. Et ils ne l'avaient pas déçus. S'ils avaient pu ressentir le bonheur qui l'inondait ... En choisissant en premier lieu une bibliothèque, Atheo et Adeus avaient fait d'elle la créature la plus heureuse de la Terre. Elle chercha des yeux, un moment, sans oser sourire, les yeux béants. Elle se déplaça, caressa certaines couvertures, entrouvrit quelques livres. Et son regard se figea quand il croisa l'Enfer.

Sa main captura rapidement le livre. Un sourire, aussitôt, naquit sur ses lèvres, tandis qu'elle récitait doucement ...

Nel mezzo del cammin di nostra vita,
mi ritrovai per una selva oscura
ché la diritta via era smarrita

( Au milieu du chemin de notre vie,
Je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue )

Aussitôt, la jeune femme s'évapora, devenant brusquement un épais nuage d'encre, flottant dans l’atmosphère. Cet effet dura une seconde, avant qu'elle ne reprenne sa forme "humaine". Elle s'excusa dans un sourire.

Je me suis emportée.
Vous m'en voyez navrée ...


Elle reposa le livre. Redevenir encre face à un ouvrage qu'elle adorait était devenue une manie dont elle ne pouvait se débarrasser.

Elle fouilla encore au milieu des livres pendant 10 bonnes minutes, s'en imprégnant, s'en nourrissant presque, avant de voir cet homme aux yeux violets. Elle le regarda un moment, sans réagir, sans même oser bouger la moindre parcelle de son corps. Son aura l'avait figée sur place, mais l'avait intriguée. Sur la pointe des pieds, elle s'approcha de lui.

Je ne veux pas vous déranger,
Mais j'aurais voulu savoir qui vous étiez,
Et ce que vous lisez.


Elle essaya de lire dans ses yeux la moindre réaction, et s'installa face à lui, sur la table.
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Daclusia Khaleos

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 8 lundi 25 juillet 2011, 15:52:33

Dans le chaos, il y a trois ordres.
La discorde, bien sûr. Le big bang, qui  créa l'univers, l'étincelle qui créa la vie sur terre, le coup de foudre qui fait naître des passions... Mais également les éclairs entre les yeux de deux personnes se haïssant. Le tonnerre qui traverse le cerveau des fous et des psychopathes. La détonation d'une bombe nucléaire.

L'équilibre, ensuite. Le flot constant de la vie, la création, l'art, le hasard. Qui se range d'un côté comme de l'autre du chaos, préservant la balance des forces. Empêchant la discorde de trop mettre de zizanie, par exemple. Le lendemain qui attend, inconnue, imprévisible. L'amour aussi. La flamme dans le cœur des hommes, et dans leurs rêves.

Et puis... Il y a la stase.


[Musique]

La stase, en effet. Un bien moins joyeux drill que ses deux compères, tout le monde vous le dira. Aussi, il avait juste soupiré, et continué son travail, ennuyé par les cabrioles de l'invitée. Et voilà que maintenant, cette péronnelle venait l'importuner directement. Il tenta de l'ignorer d'abord. Mais elle insistait.
Aussi ferma-t-il son livre, dans un soupire de plus, murmurant une parole en Xintien, et fixa la demoiselle au plus profond des yeux. Au contraire de ceux de Daclusia, qui étaient plein de pétillements et d'amour de l'autre, ou des jumeaux, qui malgré le fait qu'ils semblaient vides, presque sans âmes, dégageaient une gigantesque vie, celui-ci n'exprimait rien. Aucune émotion, ni colère ni joie, ni même agacement.
Juste un vent glacé qui vous transperce le corps et l'esprit. Très calmement, articulent chaque mot comme s'il s'adressait à un enfant stupide, l'homme répondit à la demande de Muse, sans même faire la moindre rime.


" Je suis Stasae. Et vous, vous êtes une gêne. "

Malgré la lenteur avec laquelle il avait dit ça, la réplique avait retentit tel coup de feu et claquer comme un coup de fouet. La glace n'était pas que dans son regard et ce qu'il dégageait. Il regarda encore quelques secondes la jeune femme, avant de matérialiser dans sa main un ouvrage familier. L'enfer.
Une moue presque lasse se dessina sur le visage de l'homme pourpre, qui posa l'ouvrage sur la table avant de croiser les mains sur son propre livre. Toujours aussi mécaniquement, il dit, comme récitant une leçon à un mauvais élève:


" Voilà qui est intéressant. L'enfer de Dante. N'est-ce pas là ironique qu'une créature des limbes prenne autant de plaisir à lire ce poème-ci. Petit démon, de quelle couleur est ton âme, je me le demandes bien... ~ "

Il y avait comme un plaisir sadique dans l'attitude de cet être. Tout en lui inspirait le désintérêt total de toute chose. Et malgré qu'il fixait intensément la jeune femme, il ne cherchait pas à la comprendre; il la décortiquait du regard, la disséquait mentalement, et rangeait chacune des strates de sa psyché dans des bocaux étiquetés, oubliés au fond d'un tiroir.

Muse

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 9 lundi 25 juillet 2011, 16:07:10




Les yeux plissés, Muse ne pouvait détacher son regard de cet homme. Son aura imprimait sur sa peau des lambeaux de glace. Même sa voix était glacée, quand à son ton, n'en parlons pas. Elle l'écouta parler, haussant un sourcil quand il la traita de gêne. Elle n'avait pas un tempérament de feu, et n'était pas de celles qui giflent brusquement et insultent sauvagement à la moindre remarque déplaisante. Elle se contenta de le dévisager, sans parler. Cherchant la moindre lueur dans son regard.

Il disait s'appeler Stasae. Le nom l'intrigua, mais elle ne le questionna pas davantage. Elle se contenta de poser les coudes sur la table, sa tête se recueillant au creux de ses mains, tandis qu'elle essayait de comprendre ce qu'il entendait par " la couleur de son âme ". Elle ouvrit la bouche, se préparant à parler.

- Mais je suis l'Enfer.
Mon âme reflète cette terre,
Ou plutôt comment vous ressentez
Ce royaume délicatement tissé.


Elle fronça les sourcils, ses doigts tapotant sur la table.

- Je ne suis pas un démon.
Ceci vient de l'imagination.
Des prêtres et de leurs moutons.


Elle le regarda à nouveau. Elle ne sentait pas d'expliquer à nouveau d'où elle venait, et il avait l'air de s'en moquer. Et pointa son livre du doigt.

- Vous ne m'avez pas indiqué
Quel livre vous lisez.
Serait-ce par honte, par timidité ?
Ou ne voulez-vous pas le partager ?


Elle jeta un coup d'oeil rapide vers le jumeaux, qui buvaient toujours leur boisson. Puis le regarda à nouveau. Elle frissonna ... Décidément, quel être atypique. Il en serait presque malsain ...

"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
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«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»

Daclusia Khaleos

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Re : " Vous êtes dans une pension... ~ " [Libre]

Réponse 10 lundi 25 juillet 2011, 16:49:31

Un sourire forcé crispa le visage de Stasae. Elle avait deviné que celui-ci se fichait totalement de ce qu'elle pouvait avoir à dire, aussi ne continua-t-il pas cette mascarade plus longtemps. Les mondanités étaient une telle perte de temps.

" Ce n'est point une question de honte ou de timidité. Si vous aviez été un quelconque danger pour moi je vous aurais déjà pulvérisé. Mais mes projets ne regardent. que. moi. Il avait très fortement appuyé sur ces trois derniers mots. De plus, je doute que votre petit esprit soit à même d’appréhender les concepts de mes sujets de recherche. Atheo. Adeus. Veuillez escorter cette demoiselle loin de moi, j'ai du travail. "

La seule réponse qu'obtint Stasae vut un verre projeté en l'air directement sur son visage. Le bruit cristallin du verre volant en éclat résonna dans toute la bibliothèque alors que ce qu'il restait de boissin se renversa en une flaque dégradée sur la moquette de la pièce et sur la couverture des livres sur la table. Comme simple réaction, l'homme pourpre se leva, s’épousseta et sortit de la bibliothèque en emportant son livre sous le bras, suivit des hués et injures des jumeaux.

" Pfff, c'est qu'un méchant ce Stasae. "
" Je comprends toujours pas pourquoi le maître accepte encore de... "

Le maître, justement répondit à cette réplique en s'éclaircissant la gorge, un grand sourire sur le visage. Une soupière dans une main et une serviette sur le bras, il était apparemment venu servir le souper à Stasae. Haussant les épaules, il fit disparaitre dans l'air plat et torchon, et vint s'adresser à son invitée en tapotant au passage la tête des deux enfants.

" Ne faites pas attention à lui. Stasae n'est qu'un grand rabat joie. Mais cela tombe bien que je vous trouve ici, il est l'heure du souper. "

Ses grands yeux azurs dégageaient une chaleur et une sensation de bien être en total opposé de ceux de Stasae, et son sourire achevait de rassurer quiconque avait eu le malheur d'une confrontation avec lui.

" J'espère que malgré ce petit incident les lieux sont à votre aise? Je vois que vous avez déjà rencontré mes petits diablotins, et même si je ne doute pas qu'ils ont déjà du vous proposer une visite du manoir pour égayer votre soirée, n'hésitez pas à demander si je peux faire quoi que ce soit pour vous. "

Se plaçant à côté de la porte, il fit preuve de galanterie avec l'habituel " après vous mademoiselle ", et demanda posément:

" Souhaitez vous passer à table? "


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