Les Lamias ont toujours eu un rôle important dans les Terres sauvages, vénérés comme des dieux par la plupart des terranides. Ils sont à la fois des ennemis dangereux et des alliés précieux, beaucoup d'habitants de ces contrées pensent qu'en leur rendant hommage ils écarteront le danger qu'ils représentent. Ainsi dans les villages terranides du domaine d'Alice il y a une vieille tradition, tout les mois un membre du village est offert en offrande à la Lamia. En échange elle promet de ne pas attaquer le village et de le protéger des esclavagistes qui sont un fléau nettement plus préoccupant. Ainsi les villages terranides peuvent se développer en paix, grâce à cette règle cruelle mais nécessaire. Les offrandes des différents villages étaient décalées ce qui permettait à la lamia d'avoir environ deux ou trois terranides à sa disposition toutes les semaines. Petit à petit quelques maisons s'étaient construites, abritant les esclaves de la Lamia qui avaient survécus à ses caprices, presque toutes des femelles. Mais la plupart des esclaves mourraient quelques jours après leur arrivée, dévorés par la maîtresse des lieux.
Ainsi il n'était pas rare de trouver des terranides agonisants, attachés un peu à l'écart du village en attendant de servir de repas à Alice. Il y a quelques jours un village lui avait envoyé un jeune terranide taureau, délicate attention de leur part pour rendre sa période de chaleur plus amusante. Mais sitôt ses chaleurs passées le jeune mâle perdait tout intérêt à ses yeux, enfin non pas tout à fait car il semblait délicieux. Elle n'aimait pas achever rapidement ses proies, elle aimait prendre son temps, laisser sa victime agoniser, c'était un petit jeu qu'elle adorait. Sera-elle capable de le manger juste avant qu'il ne meurt ou arrivera-t-elle trop tard ? Tout l'intérêt du jeu était là, en plus de la satisfaction qu'elle éprouvait à voir souffrir les êtres inférieurs. Ainsi le jeune taureau déjà épuisé par ses nuits avec la Lamia s'était vu roué de coups par ses servantes et attaché à un arbre près du village. Ses cornes avaient été brisées, l'une enfoncée dans son anus pour l'humilier et l'autre servant de bâillon, attachée avec sa propre queue qui avait été arrachée. Il gémissait de temps à autre, mais il était déjà résigné, il savait qu'il allait mourir, il savait aussi que sa mort satisferait la déesse serpent et qu'elle protégerait son village.
Quant à moi j'avais d'autres occupations, je ne pensais même pas au taureau, après tout il n'était pas seul, un autre esclave agonisait de l'autre côté du village. C'était quelque chose d'habituel ici, plus personne n'y faisait attention, c'était juste une vieille coutume locale. Mais brusquement il lui sembla sentir une odeur différente s'approcher, quelqu'un qu'elle ne connaissait pas et n'avait donc rien à faire ici. C'est ainsi qu'elle décida d'aller à la rencontre de l'intrus qui semblait s'être arrêté près du jeune taureau, d'après l'odeur ce n'était pas un terranide et il s'agissait d'une femelle.