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Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

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Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 30 vendredi 19 novembre 2010, 14:53:56

La jeune femme attendit patiemment que le chef du groupe vienne la menotter. Le contraire aurait été à la fois étonnant et dangereux. Un homme, celui qui lui avait donné la possibilité de se rendre vu le timbre de sa voix, lui dit de ne pas bouger et lui lia les mains sans faire attention à sa blessure. Une nouvelle fois la rouquine serra les dents. Le fait d’avoir son bras gauche ramené dans le dos lui faisait effroyablement mal mais plutôt souffrir que de s’abaisser à demander un peu de douceur.

Marine ne fit pas attention à la remarque du type qui la trouvait à son goût et fut remise sur ses pieds avec dureté. Elle serra les dents de nouveau. La douleur devenait de plus en plus présente et le manque de douceur de ses tortionnaires n’arrangeait pas la chose. Elle déglutit avec difficulté quand elle se rendit soudain compte que tous les regards étaient braqués sur elle. Les prunelles des hommes reflétaient la surprise, la peur, le stress, l’inquiétude, la consternation… Elle fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’ils leur prenaient à tous ? Marine comprit alors que certains avaient du la reconnaître. Elle ne se rappelait pas leurs visages mais eux visiblement, oui. Et la crainte était bien présente dans leurs yeux. Ils ne s’attendaient certainement pas à ce que l’intruse soit la femme de leur patron. Leur crainte était justifiée mais pourtant celle qui avait le plus à redouter était bien madame Dolan elle-même.

La jeune femme craignait la suite. Alors que l’homme l’accompagnait jusqu’à son patron, et accompagnait était bien le terme, on aurait même pu dire qu’il la soutenait pour éviter qu’elle ne souffre trop de sa blessure, Marine réfléchissait à la suite. La réaction de son mari était pour elle imprévisible à ce moment. Son travail passait au-dessus de tout. Parfois, elle s’était même demandé s’il ne passait pas aussi avant elle. Pourtant, elle avait toujours été certaine de l’amour qu’il lui portait et que quoi qu’il se passe, c’est elle qu’il privilégierait. A ce moment, elle n’en était plus aussi certaine. Sa seule certitude était qu’elle ne pourrait plus faire abstraction de la fonction d’esclavagiste de son époux. Sur cet élément, le compromis serait désormais impossible.

Ils avançaient dans les couloirs et les différentes pièces du complexe pour finalement ouvrir une porte de grande dimension qui donnait sur une pièce immense. D’ailleurs c’était bien dérisoire de parler de pièce pour cet endroit. Il ressemblait plus à une immense réserve ou à un entrepôt. La rouquine découvrit alors les cages pleines d’humains, la marchandise de son mari, le long des murs. Elle avait à présent sous ses yeux toute l’horreur de ce commerce immonde qu’il exerçait dans le silence.

Pendant quatre ans, elle avait fait comme si de rien n’était. Elle avait relégué l’information qu’il lui avait livrée dans un petit coin de son cerveau. Elle avait abandonné une partie de ses valeurs contre la vie qu’elle avait toujours rêvée d’avoir : un mari aimant et des enfants. Mais aujourd’hui, elle comprenait à quel point elle s’était menti à elle-même. Les visages aux regards absents l’observaient, la regardaient passer. Elle était aussi coupable que William dans cette histoire. En refusant de voir la vérité, elle avait joué la politique de l’autruche. Tant qu’on ne voit pas le mal, il n’existe pas. Mais maintenant, tout lui revenait en pleine figure. Non, elle ne pourrait plus faire semblant à présent, non, elle ne pourrait plus se mentir sur cette réalité et encore moins l’accepter.

La petite troupe dépassa les cages et arriva dans un autre espace totalement vide et blanc mis à part une sorte d’arche de pierre au fond. Plusieurs marches y donnaient accès et sur ces marches deux hommes se tenaient. Le seul qui retint son attention fut son mari, bien sûr, qui avança rapidement vers le groupe d’hommes armés probablement impatient de voir qui était l’intrus. Assez logiquement, quand il l’aperçut, il se statufia sur place. Son attitude n’avait rien à envier à la femme de Loth transformée en statue de sel. Mais finalement, la statue se mit à parler.


« Je pense que vous pouvez la détacher, monsieur Uko. Je vous remercie de me l’avoir amenée vivante »

Marine ne dit rien. Elle n’osait même pas regarder son mari. Elle baissa les yeux comme une enfant prise en faute alors que c’était lui le coupable dans l’histoire. Le dénommé Uko s’exécuta et vint trancher ses liens, lui arrachant une grimace de douleur. Mais le fait d’avoir ses bras libres, surtout celui en mauvais état, lui fit le plus grand bien.

La jeune femme s’attendait à une colère, une déferlante de questions mais rien ne vint aussi ses yeux partirent à la rencontre de ceux, émeraudes, de son époux. Décidément, en toutes circonstances, maître Dolan ne se départissait pas de son masque habituel de froideur. La seule fois où elle l’avait vu le perdre c’était la veille au soir, en apprenant sa paternité.


« Je vais t’emmener à l’infirmerie si tu le veux bien »

D’un geste il lui indiqua l’endroit et pour toute réponse, elle inclina simplement la tête. Elle avait besoin de soins, c’était indiscutable. Elle frissonna en sentant la main de William sur sa taille. Il agissait avec douceur malgré tout. Marine en avait presque les larmes aux yeux. Lui qui avait toujours été si doux, si attentionné avec elle comment pouvait-il se livrer à un tel trafic ? A cet instant, elle n’avait qu’une envie, c’était de se serrer dans ses bras, de se faire réconforter par lui mais c’était impossible pour le moment. Ils devaient s’expliquer avant tout. Marine était prête à tout pour protéger leur couple, elle ne voulait pas le perdre mais elle ne transigerait plus sur la question de l’esclavage, elle ne pourrait pas ou elle finirait par sombrer dans la folie.

La jeune femme avança vers la pièce de taille bien plus modeste, une pièce à taille humaine d’une propreté parfaite. Tout y était blanc comme dans l’entrepôt d’ailleurs. Une table d’examen se trouvait en plein milieu alors que des armoires au fond contenaient tout un tas de produits et ustensiles médicaux. Dans l’angle formé par le mur et les armoires, se trouvait un lavabo et un plan de travail. Un bureau se trouvait dans le coin opposé, près de la porte, avec ordinateur et téléphone. Madame Dolan alla s’asseoir sur la table d’examen et attendit la suite. Elle ne voulait pas ouvrir les hostilités mais cette fois ses yeux aigue-marine ne quittaient pas l’avocat. Celui-ci pourrait y voir la tristesse, la douleur mais aussi l’amour inconditionnel qu’elle lui portait. Malgré tout ce qui s’était passé, elle n’éprouvait aucune colère contre lui, ni même de la déception. Il avait toujours été honnête avec elle après tout. Mais de savoir et de voir sont deux choses différentes. Et Marine avait vu à présent, elle ne pourrait plus faire semblant de ne pas savoir.


Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 31 dimanche 21 novembre 2010, 12:51:30

       Un chirurgien  entra dans la pièce. Enfin, ça y ressemblait. C’était plutôt un vieux Yakuza qui avait tellement vu de blessures par balle qu’il était tout aussi compétent qu’un vrai médecin dans ce domaine. Dolan lui faisait confiance, ce qui était une preuve largement suffisante. Avec le regard blasé de l’ouvrier qui travaille à la chaine, il fit s’allonger Marine sur la table. William était de l’autre côté, assis sur une chaise en fer. Il tenait la main de Marine pour la soutenir durant l’opération mais il s’obstinait à regarder droit devant lui. La Yakuza dénommée Uko était penché sur lui et lui délivrait son rapport à voix basse. Cependant, la voix grave du Yakuza n’avait aucun mal à parvenir jusqu’aux oreilles de Marine.

       -Apparemment, l’intruse…  enfin… Votre femme est entrée par le parking. Les sentinelles ont quitté leur poste lorsque l’électricité a été coupée et elle a pu entrer. Je viens de recevoir un appel comme quoi on vient de les retrouver inconscient. Il y a eu ensuite plusieurs combats avant de pouvoir la neutraliser. Je vous passe les détails mais nous avons perdu 6 hommes. Je l’ai ensuite acculé avec mes hommes et lui ai sommé de se rendre… Elle l’a fait.

       Uko ne trahissait aucune émotion alors qu’il déroula les événements avec une régularité qui faisait penser à du papier à musique. Il ne put, cependant, masquer une certaine fierté lorsqu’il raconta ses exploits diplomatiques. Bien sûr, Dolan non plus ne trahissait aucune émotion. Il regardait droit devant lui, mais la main qui tenait celle de Marine se resserrait à mesure que William entendait toute l’histoire. L’étau de sa poigne se desserra d’un seul coup lorsqu’il se rendit compte qu’il lui faisait sans doute mal, puis son regard vert se posa sur elle. La colère était le sentiment qui primait, mais c’était une colère soulagé comme celle qu’on ressent lorsqu’un proche s’est mit volontairement en danger de mort. C’était un miracle que les hommes de Dolan ne l’aient pas tué. L’idée qu’on lui ramène le corps sans vie de celle qui l’aimait le transperçait d’une peur tel qu’il n’en a jamais ressenti. Outre la colère, William était sincèrement impressionné. Il n’avait jamais eu conscience de ce côté-là de Marine, même si elle lui avait raconté, ça ne restait qu’un récit. Et enfin, Dolan était légèrement contrarié de devoir procéder à un totalement remaniement de son service de sécurité. Il y avait six morts à remplacer.

       Le chirurgien commença alors son office. Il coupa les bandages qui faisaient office de garrot et observa le carnage avec une moue ennuyée.

       -J’ai vu pire, marmonna-t-il pour lui-même.

       Elle nettoya rapidement la blessure puis prit une pince. Avant de plonger l’instrument dans la blessure, il fit un sourire un peu carnassier à la jolie rousse et lui conseilla chaudement de serrer les dents. Il tritura pendant quelques secondes et ne mit pas beaucoup de temps avant d’attraper le morceau de métal qui reposait au fond de l’épaule de la jeune fille. Il le sortit avec précaution, mais on n’entendit pas le son au combien célèbre de la balle ensanglantée qui tombe dans la petite coupelle en métal. Le « médecin » la passa sous l’eau et la glissa au fond de sa poche en invoquant sa collection personnel. Il appliqua ensuite un bandage serre autour de l’épaule de sa patiente et regarda son travail en haussant les épaules. Considérant que ce qu’il avait fait n’était pas trop mal, il salua Dolan et Uko d’un hochement de tête et quitta la pièce.

       Le silence s’installa pendant un moment que William passa à se ronger l’ongle du pouce. Il ne semblait pas avoir hâte de commencer les hostilités. Il n’allait pas demander à Marine pourquoi elle avait pénétré dans le complexe car il le savait déjà. Cette histoire allait finir en dispute. Il le savait sauf que celle-ci n’aurait rien d’anodine. Malgré toutes ses années, William n’avait jamais oublié le jour où il avait révélé la vérité à Marine. Il ne le regrettait pas mais n’avait jamais mis cela de côté en le considérant comme enterré. Il avait même prédit que si quelque chose devait détruire leur couple ce serait ça.

       -Sortez, je vous prie, monsieur Uko, demanda Dolan. Mettez un peu d’ordre dans le complexe, vous en êtes maintenant responsable.

        L’homme se rengorgea de sa promotion implicite et sortit de la pièce en masquant son allégresse. Lorsque la porte se referma, William se leva de sa chaise et observa Marine de toute sa hauteur.

       -Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant que tu as vu ce que tu as toujours su ? Demanda William avec une pointe de reproche.

       La première attaque était lancée. Autant commencer ainsi avant que la tension ne monte crescendo. Son combat contre la morale de sa femme était perdu d’avance. Malgré sa répartie de juriste, il ne pourrait rien devant le flot indomptable des sentiments de Marine. Pourtant, il était presque sûr de pouvoir la convaincre, mais les harangues n’étoufferont jamais la culpabilité et le dégout qu’elle devait ressentir envers le trafic de son mari.
« Modifié: dimanche 21 novembre 2010, 16:45:34 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 32 dimanche 21 novembre 2010, 21:53:17

A la demande du pseudo chirurgien, la jeune femme s’allongea sur la table. Connaissant son mari, elle savait que cet homme devait bien avoir une certaine habitude des opérations sinon il ne l’aurait pas laissé faire. Alors qu’elle observait le type préparer ses instruments, elle sentit une main se saisir de la sienne. Elle n’avait pas besoin de le regarder pour savoir que celle-ci appartenait à Dolan. Alors qu’elle s’apprêtait à aller chercher son regard, elle entendit l’autre homme lui faire le rapport des évènements. La main masculine qui tenait la sienne se mit à la serrer de plus en plus au fur et à mesure de l’exposé. Madame Dolan ne fit aucune remarque se sentant coupable de tout ce qui s’était passé. De toute façon, William relâcha la pression alors que le chirurgien venait examiner la blessure.

Marine serra un peu les dents tandis qu’il coupait le pansement de fortune qu’elle avait fait provoquant un afflux de sang et le réveil de la douleur. Selon son expression, il avait vu pire. Sa patiente aurait pu en dire autant. Néanmoins, être opérée sans un minimum d’anesthésie, elle n’en avait pas encore eu l’occasion. Aussi serra-t-elle fortement les dents alors que le yakusa commençait à triturer sa blessure. Instinctivement, elle se mit à serrer la main de son époux comme pour chercher un brin de réconfort mais elle ne le regardait pas. Ses yeux restaient fixés sur le plafond blanc et les néons.

Le fait de se concentrer sur ces éléments lui permettait de faire en partie abstraction de la douleur terrible qui l’assaillait à chaque fois que la pince s’enfonçait dans ses chairs pour tenter d’enlever le projectile de métal. Sa respiration se fit rapide et la sueur perla sur son visage, son cou et sa gorge. Elle serrait aussi fort les dents qu’elle serrait la main de William mais elle s’empêcha de crier. Elle considérait ça comme un aveu de faiblesse et c’était hors de question de le montrer. Marine ne voulait pas jouer les pauvres victimes devant son mari et encore moins devant l’autre homme venu faire son rapport.

Elle eut l’impression que l’intervention durait depuis des heures quand enfin la balle fut extraite. Elle souffla alors, heureuse que se soit terminé. Bien sûr, elle souffrait toujours mais un peu moins que durant l’intervention. C’était déjà ça ! Les bandages furent refais mais de bien meilleur façon que ce qu’elle avait fait. Une fois de plus, elle serra les dents attendant que son calvaire se termine. Quand le « chirurgien » acheva son ouvrage, elle souffla mais elle savait que ce n’était qu’une courte trêve. Le plus dur restait à venir : l’explication avec son mari.

Le dénommé Uko fut prié de sortir à son tour. Enfin seuls, les explications qui allaient décider de la suite de leur couple, de leur avenir allaient débuter. D’ailleurs William se mit debout et jeta son regard émeraude sur elle. Cette fois, elle le regarda également ce qu’elle n’avait pas fait tout le temps de l’opération.


« Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant que tu as vu ce que tu as toujours su ? »

Pragmatique jusqu’au bout ! Même maintenant, sieur Dolan ne laissait rien transparaître de ses émotions. Elle sentit juste un peu de reproche dans sa voix mais rien de plus. Un reproche totalement compréhensible vu la situation. La jeune femme, elle non plus, ne se laissa en rien submerger par ses émotions. Se mettre en colère, pleurer, crier, hurler ne servirait à rien si ce n’est à la diminuer aux yeux de son époux. Et puis cela ne ressemblait pas du tout à la rouquine. Elle avait été toujours franche et honnête. Elle n’allait pas changer aujourd’hui.

« Tout dépendra de ce que toi tu comptes faire William ! Pendant quatre ans j’ai mis tout ça de côté. Je ne voulais rien savoir parce que c’était plus simple mais maintenant je ne peux plus en faire abstraction. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça. Tu es un des plus grands avocats qui existe, le plus grand peut-être. Tu es riche, tu possèdes un véritable empire. L’esclavage n’est pas une nécessité bien au contraire. Est-ce que tu te rappelles il y a quatre ans, notre première soirée près de la plage, sur la digue ? Ce soir-là où on s’est avoué notre amour ? Ce soir-là où tu m’as dit que je serais ta reine, que tu voulais mon bonheur et que tu comblerais mes désirs ? Je t’ai alors juste demandé ton amour. Et depuis, je ne pense pas avoir demandé quoique se soit – elle fit une pause le temps qu’il se remémore les faits -  Je t’aime William. Malgré tout ça je t’aime toujours et plus que tout. Si tu me demandais de mourir pour toi, je le ferais sans aucune hésitation. Si ma vie pouvait sauver la tienne, alors je me sacrifierai pour toi… par amour pour toi. La seule chose que je te demande, la deuxième depuis qu’on se connait, c’est d’arrêter tout ça. Relâche ces gens, laisse-les repartir et condamne cet endroit. Fais-le pour nous… pour toi ! »

A mesure qu’elle parlait, ses paroles gagnaient en intensité. Elle l’aimait, plus que tout, malgré son immonde trafic, elle continuait de l’aimer. Elle ne lui faisait aucun reproche, aucun. Tous les hommes font des erreurs et elle en avait un sacré paquet derrière elle. Marine serait donc bien la dernière à lui jeter la pierre mais ce n’était pas une raison pour qu’il continu dans son trafic. Quand on fait des erreurs, on peut essayer de les réparer. C’était ce qu’elle lui demandait. Elle refusait de l’abandonner. Elle serait toujours près de lui mais à lui de faire un pas vers elle, le seul qu’elle veuille vraiment.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 33 mardi 23 novembre 2010, 14:27:08

       Pourquoi tout était aussi compliqué… William ne pouvait plus lui donner la même réponse qu’il avait faite jadis. Déjà à cette époque, sa décision l’avait fait terriblement souffrir et il l’avait regretté au moment même où c’était sorti de ses lèvres. Il n’arriverait plus à avoir cette volonté inébranlable. Marine était devenue une nécessité. La seule qui pouvait encore attester que William n’est pas un monstre dénué de sentiments. Pourtant lorsqu’il était tenté de répondre favorablement à sa demande, la réalité le percutait de plein fouet. Ce n’était pas possible. Démanteler une organisation telle que celle-là était un suicide. Il avait de nombreux accords avec la mafia locale, en offrant à nombre de ses membres un poste dans son trafic, et en lui faisant parvenir un pourcentage des bénéfices. Si William arrêtait du jour au lendemain, Marine serait la première mourir… devant ses yeux, puis ce serait son tour. C’était le problème lorsqu’on travaille avec des gangsters. Mais il n’était pas non plus totalement impuissant. Dolan était capable de démanteler sa propre organisation mais cela prendrait beaucoup de temps pour que ce ne soit pas brutal. Une chose était sûre, c’est qu’il était hors de question que tout s’arrête d’un seul coup parce que Madame le demandait. C’était physiquement impossible.

       Mais qu’est-ce que Dolan était en train de faire ? Il songeait réellement à arrêter ? Il commençait même à planifier dans sa tête le meilleur moyen pour désagréger lentement son trafic… Non… C’était hors de question. Ce procédé le rendait richissime. Non pas riche, mais extrêmement riche. Les barrières sociales s’ouvraient devant le couple Dolan. La notion de besoin avait totalement disparu. Leur progression n’avait aucune raison de stagner. Il serait bientôt au sommet, avec celle qui l’aimait. Il graverait sa marque sur l’écorce de cette planète, elle sera modelée selon ses envies et personne n’oublierait jamais son nom.

       « Fais-le pour toi ». Marine croyait le sauver en lui intimant d’arrêter ? William savait très bien que ce qu’il faisait était immoral et monstrueux. Il est sans doute quelqu’un de mauvais, voir même d’horrible, mais il n’est pas que ça. Les histoires ont tort. Elles se trompent toutes. Romans, films et autre billevesées sortis de l’imagination humaine. Leur grand méchant qui répand le mal sur la terre. On croirait qu’il le fait par plaisir… Manichéen à vomir. Dolan aimait Marine de tout son cœur. Il était heureux d’être père et voulait que son enfant soit quelqu’un de bien. Il plaisante, il rit. Ce n’est pas incompatible. William est seulement quelqu’un qui sait faire taire ses principes pour continuer d’avancer là où n’importe qui aurait reculé, enchainé par sa ridicule morale. L’éthique devrait être réservée aux idiots qui ont besoin de règles pour structurer leur vie et pour pouvoir se regarder dans le miroir. Dolan dictait seul sa vie et savait toujours où il mettait les pieds.

       -Si j’accède à ton vœu, tu crois vraiment que ça va faire de moi un homme meilleur ? Demanda-t-il incrédule. Si j’arrêtais ce trafic ça serait dans le but égoïste de te garder et  ce ne serait pas parce que tu m’as ouvert les yeux. Je sais déjà que ce que je fais est mauvais. Si tu as réellement peur pour mon âme, tu ne me quitteras pas car ça ne changerait rien. Tu as plutôt peur pour la tienne. Tu n’assumes pas d’aimer ton ordure de mari, parce que sa conduite est immorale. Tu ne me changeras pas Marine et tu découvres en ce moment avec horreur et avec honte ce que tu aimes, car c’est bien moi. – William ouvrit les bras comme pour montrer là où ils étaient – Tout ça est mon œuvre. Elle fait partie de moi. L’image que tu te fais de moi est tronquée… par tes soins qui plus est.

       William prit une grande inspiration pour éteindre le feu grandissant qui prenait en lui. Il observait Marine avec tendresse. Il ne l’accusait pas. Il ne faisait qu’éclaircir des faits.

       -Je pourrais libérez tout le monde que ça ne changerait rien à ton problème. Tu n’aimes qu’une partie de moi et je m’en suis toujours accommodé, car c’était déjà plus ce que je ne pouvais espérer. Continue d’ignorer l’autre partie car tu n’as pas le pouvoir de l’éliminer, quoique tu fasses ou quoique tu m’obliges à faire.

       William ne savait toujours pas quoi faire. Il n’avait aucune envie d’arrêter son trafic, mais il ne pouvait pas laisser Marine s’en aller. Qui plus est avec son enfant. Le problème était insoluble.
« Modifié: mardi 23 novembre 2010, 15:20:55 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 34 mercredi 24 novembre 2010, 15:58:08

Marine, toujours allongée sur la table d’opération, attendait la réponse de son mari. Elle devenait de plus en plus anxieuse à chaque seconde qui passait. Elle comprenait, au fur et à mesure des secondes qui s’égrenaient, qu’il n’y avait peut-être pas de solution à leur problème. Elle qui avait toujours considéré qu’à chaque problème, il y avait une solution. Là, elle se demandait s’il y en avait une à tout ça. Finalement, la réponse de William vint, accentuant un peu plus son stress.

« Si j’accède à ton vœu, tu crois vraiment que ça va faire de moi un homme meilleur ? Si j’arrêtais ce trafic ça serait dans le but égoïste de te garder et  ce ne serait pas parce que tu m’as ouvert les yeux. Je sais déjà que ce que je fais est mauvais. Si tu as réellement peur pour mon âme, tu ne me quitteras pas car ça ne changerait rien. Tu as plutôt peur pour la tienne. Tu n’assumes pas d’aimer ton ordure de mari, parce que sa conduite est immorale. Tu ne me changeras pas Marine et tu découvres en ce moment avec horreur et avec honte ce que tu aimes, car c’est bien moi. – William ouvrit les bras comme pour montrer là où ils étaient – Tout ça est mon œuvre. Elle fait partie de moi. L’image que tu te fais de moi est tronquée… par tes soins qui plus est – Il fit alors une pause prenant une grande inspiration - Je pourrais libérez tout le monde que ça ne changerait rien à ton problème. Tu n’aimes qu’une partie de moi et je m’en suis toujours accommodé, car c’était déjà plus ce que je ne pouvais espérer. Continue d’ignorer l’autre partie car tu n’as pas le pouvoir de l’éliminer, quoique tu fasses ou quoique tu m’obliges à faire »

Les larmes se mirent à couler. Il n’avait pas tort. Si elle le quittait, cela ne changerait rien mise à part pour elle. Elle ne serait plus obligée de faire semblant de ne pas savoir mais elle se rendit aussi compte que quoi qu’il se passe à présent, elle devrait vivre avec le poids de la culpabilité. Qu’elle le quitte ou qu’elle reste, il continuerait et elle, elle culpabiliserait jusqu’au dernier de ses jours. Par contre, William se trompait sur deux points et elle mit un point d’honneur à lui en faire part. Ses yeux se posèrent de nouveau sur le visage tant aimé.

« Tu as tort William. Je ne cherche pas à sauver mon âme. Elle est condamnée depuis bien longtemps. Cela ne changera rien. Sauver ton âme ? Oui, j’ai certainement voulu le faire… je voudrais tellement le faire… mais je crains que ce ne soit pas possible – elle afficha un sourire triste – Nous sommes condamner tous les deux – elle émit un léger rire – C’est étrange. Je n’ai jamais cru en un dieu quelconque pourtant je crois à l’Enfer. Or peut-on croire à l’Enfer sans croire au Paradis et donc à un dieu ?  - elle secoua la tête – C’est stupide tout ça ! Par contre, ne crois pas que j’aime seulement une partie de toi. Je t’aime malgré tout ça ! On n’aime pas juste une personne pour ses qualités, on l’aime aussi pour ses défauts, pour ses erreurs. Aimer une personne parfaite, y’a rien de pire car on comprend alors à quel point on est imparfait »

Elle ferma les yeux et reposa sa tête sur la table. Elle se sentait si fatiguée. La jeune femme ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire. Son mari avait raison et cela lui montrait à quel point il pouvait être un redoutable adversaire dans un tribunal. Marine se sentait tiraillée, prise entre deux feux, son amour profond et sincère pour cet homme et le commerce ignoble qu’il faisait. Pourtant, qu’elle le quitte ou pas, ça ne changerait rien à ce qu’il faisait. Elle aurait bien sûr pu le dénoncer à la police mais elle savait qu’elle ne le ferait jamais. Il était hors de question qu’elle lui créée des problèmes.
 
Marine s’était bien juré de ne pas accepter de compromis cette fois-ci, de ne pas transiger sur ça. Pourtant, elle était sur le point de revenir en arrière. Mais sa raison avait bien du mal à s’y résoudre. Elle se sentait impuissante, impuissante à changer les choses, impuissante à le faire changer. A cet instant, elle aurait tout donné pour qu’on lui efface une partie de sa mémoire mais un, ce n’était pas possible, et deux, ce ne serait encore que masquer la vérité une fois de plus.


*Que faire ? Qu’est-ce que je dois faire ?*

Elle se mit à pleurer de nouveaux, plus parce que ses nerfs lâchaient et parce qu’elle n’arrivait pas à prendre de décisions qu’autre chose. La jeune femme se rendit compte qu’elle ne pourrait pas le quitter. Il était devenu aussi nécessaire à son existence que l’air qu’elle respirait. Elle avait besoin de lui et elle portait son enfant, leur enfant. Cette donnée avait un moment quitté son esprit mais elle devait pourtant en tenir compte. Mais là, elle n’était pas en état de prendre une décision. Elle avait besoin de réfléchir.

D’un revers de sa main valide, elle essuya ses larmes avant de prendre une profonde inspiration. Elle rouvrit alors ses yeux aigue-marine qu’elle posa sur son époux. En le regardant, cela ne faisait que renforcer son amour pour lui.


« Je veux… je voudrais rentrer à la maison. J’ai besoin de réfléchir à tout ça. J’ai besoin d’un peu de temps et de repos – elle posa une main sur son ventre – Je ne veux pas qu’il arrive quelque chose à notre bébé. Je veux rentrer  la maison William »

Oui, pour le moment, elle lui accordait encore une chance. Elle avait besoin de réfléchir et de prendre un peu de temps.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 35 dimanche 28 novembre 2010, 12:34:06

       Faire pleurer Marine était la dernière chose que William souhaitait, mais avait-il une autre solution ? Sa rhétorique lui avait une nouvelle fois sauvé la mise. Le tribut à payer était lourd d’un point de vue émotionnel, parce qu’il avait du mal à faire souffrir sa femme. Lui arracher un sourire était si simple en lui annonçant tout simplement qu’il mettrait un terme à tout cela. Il pouvait cesser son trafic, devenir un avocat éthiquement responsable qui ne défendrait ses clients qu’en accord avec la loi et la moral. Au final, ça ne changerait pas grand-chose sinon que son cabinet perdrait une bonne partie de son prestige et deviendrait une entreprise qui tend à survivre sans s’embarrasser de sa gloire superflue. La fortune personnelle de William pouvait même lui permettre de quitter le monde du travail et de mettre sa famille à l’abri du besoin. Mais qu’était-il donc sans tout cela ? Pas grand-chose si ce n’est qu’un type tout à fait normal, sans ambition, qui n’aspire qu’à grignoter les misérables petites années de sa courte vie à tenter de survivre dans un monde trop grand pour lui. Et ça, ce n’est pas William Dolan. Ce ne serait pas l’homme que Marine aimait. Un vrai paradoxe car il ne s’estimait digne d’être avec cette femme que grâce à ce qu’elle ne pouvait tolérer chez lui.

       Quant à sauver son âme… Ca ne voulait pas dire grand-chose pour un Dolan profondément agnostique. L’enfer et le paradis avait été créé pour obliger le quidam à adopter de force une certaine morale non pas parce que c’est « bien » mais parce que sinon, il était envoyé en enfer. La peur de la punition de l’après vie était un moyen de maintenir l’ordre dans une société tandis que le paradis était une sorte de compensation pour celui qui gaspille sa vie à essayer de rendre celle des autres meilleure. Une arnaque totale en définitif.

       William approcha de sa femme et la recouvra de ses bras. Il la serra pendant un moment, ne sachant quoi lui dire. Des excuses ? Ca sonnait creux. Des paroles de réconfort ? Aucune ne lui venait qui aurait un semblant de vrai. Une vérité ? Une constante qui ne changera jamais ?

       -Je t’aime, lui dit-il en essuyant presque inconsciemment les larmes qui mouillaient ses joues.

       Dolan accéda ensuite à sa demande. Il fit une écharpe pour lui maintenir le bras immobile et lui éviter que des mouvements inutiles ne lui fassent mal. Il l’aida ensuite à s’extraire de la pseudo-table d’opération en prenant beaucoup de précaution, puis la maintint collée contre lui, l’emmenant hors de cet endroit qu’elle détestait à juste titre.


       Ideki sentit la poche de son pantalon vibrer. Il lâcha la paille de son soda qui lui distribuait son succulent nectar et décrocha en vitesse. Quelques mots simples, efficaces et rapides. La conversation téléphonique s’était soldée par une affirmation et le chauffeur de Dolan raccrochait déjà. C’était son patron qui lui demandait de venir le chercher au parking du building. Rien de très original même si ce n’était que la fin d’après-midi et que Dolan partait rarement du bureau avant le crépuscule. Il démarra donc la berline et en quelques minutes, il y était. On lui demanda son passe pour entrer comme d’habitude, mais le gardien semblait plus vigilant que d’habitude, lui lançant un regard méfiant qui fut accueillit par Ideki avec une expression surprise.

       Il s’arrêta comme d’habitude devant la porte qui menait à l’ascenseur mais il vit son patron arriver devant lui, comme s’il avait décidé de faire un petit tour dans le fond du parking avant de rejoindre le lieu de rendez-vous habituel. Ca n’aurait pas vraiment choqué le brave homme s’il n’était pas accompagné de madame Dolan. C’était une surprise, mais une bonne. Ideki aimait beaucoup madame Dolan, surtout parce qu’il l’avait sauvé un nombre incalculable de fois d’une mort certaine. Certes, il embellissait un peu les faits, mais ce n’est pas ce que font tous les héros ? Au-delà de ça, même si Ideki appréciait son patron, sa femme était de loin plus causante et plus chaleureuse, ce qui rendait les trajets un peu plus agréable.

       Le chauffeur sortit de la voiture et avisa que Marine était mal en point. Quant à Dolan, son visage était d’une telle rigidité qu’on l’aurait cru en plastique. Naturellement, il s’inquiéta, faisant apparaitre de petites rides horizontales sur son front.

       -Vous allez bien madame Dolan ? Demanda-t-il d’un ton angoissé.

       Il ouvrit précipitamment les portes de la voiture où s’engouffra le couple. Une destination fut les seuls mots qui franchirent les lèvres de l’avocat, puis plus rien. Silence radio pendant tout le trajet jusqu’à l’appartement. Ideki brulait de poser milles questions à propos de ce qui se passait, mais il savait bien qu’à part des regards enflammés de son patron, il ne recevrait rien. Le voyage, bien que court, fut donc plongé dans un silence pesant, où il jetait parfois des coups d’œil inquiet à Marine par le biais du rétroviseur.

       Une fois à destination, Ideki fut congédié et William soutint sa femme pour monter les escaliers qui menaient à la porte d’entrée de leur appartement. Une fois à l’intérieur le jeune homme poussa un profond soupir et entreprit de briser le silence.

-Il n’y a pas toujours de réponses évidentes aux problèmes et encore moins qui soient gratuites. Avant que tu ne prennes ta décision j’aimerais te parler de ce que tu as vu. Je ne compte pas me défendre ou amoindrir certaines choses. Tu n’auras qu’une vérité brute qu’il t’appartiendra d’épurer pour en saisir ce que tu souhaites.

       William était prêt à confier le reste de ses secrets à Marine, sans l’envelopper des circonvolutions propre au langage de juriste. Enfin, il allait essayer, car ce genre de chose n’était pas aisé à maitriser lorsqu’il s’agit de son quotidien. Il attendit que Marine s’assoit, ou qu’elle reste debout, peu importe tant qu’elle était disposée à l’écouter, puis commença son monologue.

       -Les créatures que tu as vues dans ces cages ne sont pas humaines. Ceux ne sont pas non plus des résultats génétiques entre des animaux et des humains. Il s’agit d’une race. Je ne viens pas de Cambridge comme je te l’ai dit et comme ce qu’il y a marqué sur mes papiers d’identité. Je viens du même… endroit qu’eux. Tu as dû voir l’arche de pierre dans la grande salle. C’est le lien entre ici et leur terre natale. Chez moi, ces créatures sont des esclaves nés, sous prétexte de leur infériorité militaire et technologique, ainsi que leurs différences morphologiques. Ce procédé te rappelle sans doute la traite négrière ? – Question rhétorique. William était avisé de la culture de sa femme dans ce domaine - Et bien c’est à peu près ça. Ce qui est jugé immoral ici, est considéré comme normal chez moi, tout comme c’était considéré normal dans ce monde, il n’y a pas si longtemps que ça. Ca ne me donne pas d’excuse mais je t’avais prévenu que tu n’aurais que la vérité.

       William fit une pause pour laisser le temps à Marine d’assimiler ce qu’il venait de dire. Elle avait sans doute aussi des interrogations. De toute façon, il avait tout son temps. Dolan tenait à ce que sa femme soit au courant de tous les paramètres avant qu’elle ne décide quoique ce soit, et il était loin de ne lui avoir dit qu’un dixième de ce qui était nécessaire.

Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 36 dimanche 28 novembre 2010, 23:19:34

Marine sentit la douceur des bras de son mari l’entourer. Les yeux clos, elle apprécia ce mouvement de douceur et de réconfort. Elle aurait voulu rester dans ses bras, comme ça, et oublier tout le reste, tout ce qui n’était pas eux.

« Je t’aime »

Les mots avaient jailli de la bouche de l’avocat, comprimant le cœur de la jeune femme. Elle savait que son mari n’était pas le plus enclin à prononcer ces mots mais à chaque fois qu’il les disait, ils étaient on ne peut plus sincère. Il l’aimait tout autant qu’elle pouvait l’aimer.

D’un geste tendre, il essuya ses larmes et joua les infirmiers en mettant son bras en écharpe. Avec des mouvements emprunts de douceur, il l’aida à se redresser et à descendre de la table. Appuyée contre lui, ils traversèrent le complexe. La jeune femme ferma presque les yeux lorsqu’elle dût repasser dans la salle emplit d’esclaves.  Elle ne tenait pas particulièrement à voir ce qui se passait là.

Alors qu’il la raccompagnait, William donna un coup de fil à Ideki afin qu’il passe les prendre à la tour Dolan. Il allait donc la raccompagner. Au fond, elle l’espérait. Elle craignait qu’il l’abandonne pour aller régler ses « problèmes ». Même si elle lui avait dit avoir besoin de réfléchir, elle avait aussi besoin de sa présence en cet instant. C’était antinomique mais c’était une réalité. Elle le voulait auprès d’elle.

La jeune rousse souffrait beaucoup mais tenait encore le choc. Faisant attention à chacun de ses pas et aidée de son époux, elle parvint au parking où le chauffeur les attendait bien qu’il fut surpris de les voir arriver de l’autre côté que celui de l’ascenseur.


« Vous allez bien madame Dolan ? »

L’interpellée releva la tête quand il posa la question et elle esquissa un léger sourire sans répondre. Elle avait légèrement sourit pour ne pas trop l’inquiéter mais elle n’allait pas non plus lui mentir.  La politesse c’était bien mais c’était aussi la plus grande hypocrisie du monde. La bienséance veut que quand on vous demande si ça va, vous devez répondre tout va bien même si ça ne va pas. Marine avait horreur de ça.

Elle grimpa dans la voiture et William la rejoint. Adossée contre la banquette de cuir, elle essaya de se détendre un peu et d’oublier la douleur. William annonça la destination et la voiture se mit en branle. Madame Dolan regarda par la vitre les immeubles défilés. Elle n’avait pas le courage d’échanger pour le moment avec son avocat de mari. Elle avait besoin de calme et le trajet en voiture, bien que court, lui fit du bien.

Une fois arrivé, maître Dolan se montra à nouveau attentionné, aidant sa femme à monter les marches menant à leur appartement. Marine avait l’impression que ça faisait longtemps qu’elle l’avait quitté pourtant quelques heures à peine s’étaient écoulées depuis son départ. William rompit alors le silence ambiant.


« Il n’y a pas toujours de réponses évidentes aux problèmes et encore moins qui soient gratuites. Avant que tu ne prennes ta décision j’aimerais te parler de ce que tu as vu. Je ne compte pas me défendre ou amoindrir certaines choses. Tu n’auras qu’une vérité brute qu’il t’appartiendra d’épurer pour en saisir ce que tu souhaites »

Une vérité brute, c’était bien ce qu’elle préférait aussi dure devait-elle être. Fatiguée, elle rejoignit le canapé confortable et se cala aussi bien que possible dedans. Attrapant un coussin, elle le posa de manière à soutenir son bras handicapé. L’explication risquait d’être longue alors autant se mettre à l’aise. Mais quoi qu’il en soit Marine voulait tout entendre à présent, tout, même le pire, surtout le pire au fond.

« Les créatures que tu as vues dans ces cages ne sont pas humaines. Ceux ne sont pas non plus des résultats génétiques entre des animaux et des humains. Il s’agit d’une race. Je ne viens pas de Cambridge comme je te l’ai dit et comme ce qu’il y a marqué sur mes papiers d’identité. Je viens du même… endroit qu’eux. Tu as dû voir l’arche de pierre dans la grande salle. C’est le lien entre ici et leur terre natale. Chez moi, ces créatures sont des esclaves nés, sous prétexte de leur infériorité militaire et technologique, ainsi que leurs différences morphologiques. Ce procédé te rappelle sans doute la traite négrière ? Et bien c’est à peu près ça. Ce qui est jugé immoral ici, est considéré comme normal chez moi, tout comme c’était considéré normal dans ce monde, il n’y a pas si longtemps que ça. Ca ne me donne pas d’excuse mais je t’avais prévenu que tu n’aurais que la vérité »

La jeune femme aurait pu croire qu’il avait perdu l’esprit vu les faits incroyables qu’il lui apprenait mais ce n’était pas le cas. Il en était même bien loin. Marine avait bien du mal à croire ce que ses oreilles entendaient. William, son mari, n’était pas de ce monde ? La question fusa donc :

« Mais d’où viens-tu alors ? »

Question normale mais qui au fond avait peu d’importance. Il ne venait pas de la Terre alors peu importait d’où il venait. Non pas qu’elle s’en moquait mais l’endroit en lui-même ne l’intéressait pas plus que ça pour le moment. Ce qui lui importait, c’était l’histoire concernant les esclaves.

A priori, ces êtres étaient considérés comme des esclaves dans leur monde et William perpétuait la « tradition » pourrait-on dire. Il était évident que la relation ne pouvait que se faire avec la traite des noirs. Néanmoins, en bonne érudite, Marine savait qu’il ne fallait en aucun cas juger des actes passés avec des critères actuels. Malheureusement c’était bien loin d’être simple. Au XVIII et au XIXe siècle, l’esclavage était totalement normal et même considéré comme une bonne chose. C’était probablement la même chose dans le monde d’où provenait son mari.
 
Pourtant, il vivait sur Terre depuis plusieurs années. Aussi, il aurait pu adopter les principes de ce monde. Mais les règles et la moral inculquées dans l’enfance et l’adolescence sont bien difficiles à vaincre. Elle en savait quelque chose. Elle-même avait été formée d’une certaine manière et elle ne s’était toujours pas totalement adaptée à une vie normale comme n’importe quelle autre femme. De quel droit alors pouvait-elle le juger ?

Plongeant dans le regard émeraude, elle attendait la suite. Elle avait besoin des autres éléments qu’il pouvait lui fournir afin de mieux analyser la situation. Même si elle comprenait certaines choses, elle ne savait toujours pas si elle devait ou si elle pouvait les accepter.


« Continu »

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 37 samedi 04 décembre 2010, 16:02:36

       D’où venait-il ? Cette question n’était pas évidente. Et puis, elle n’était pas tellement importante. William préféra ne pas y répondre, car il n’était pas capable d’éclairer Marine sur ce point. Il n’allait surement pas lui dire qu’il venait d’un monde rempli de créatures tout droit sorti d’un univers de… forum RPG ou quelque chose dans ce goût la. Pour le coup, elle le prendrait vraiment pour un cinglé, si ce n’était pas déjà fait. Elle ne pouvait cependant pas nier, car elle avait vu ce dont il parlait de ses propres yeux. William n’affublait pas ses esclaves d’oreilles de chat ou d’une queue de chien trouvé dans un magasin de déguisement.

       Quant à son éducation, sir Dolan avait en effet été éduqué de sorte qu’il se croit bien au-dessus du vulgum pecus et encore plus des races inférieurs tel que les terranides. Malgré cela, William avait l’intelligence nécessaire pour s’extraire de ces sophismes qui ne servent qu’à modeler un noble arrogant qui ferait prospérer ses terres. Pourtant, il n’en faisait pas forcement l’effort. C’était beaucoup plus simple de considérer les terranides comme des bêtes sans âme, car il est ainsi plus facile de bafouer leurs droits. C’était préférable si William voulait éviter les nuits agités et le malaise dû aux remords. Pour lui ce n’était que des bêtes qui ne comprenaient absolument rien à ce qui leur arrivait. De simples marchandises que l’on peut vendre et acheter. Ce concept est difficile à assimiler pour nos pauvres petits esprits d’occidentaux qui ne jurent que par « les droits de l’homme », mais pour William l’interdiction de l’esclavage était aussi absurde pour lui, que le serait la fermeture de tous les services, pour nous, sous prétexte que l’homme ne peut travailler pour l’homme. Absurde et désastreux pour l’économie. Nexus ne tiendrait pas plus d’un an sans ses esclaves, et il y avait fort à parier que ce monde prospèrerait au-delà de l’imaginable. Imaginez une main-d’œuvre gratuite. Le niveau de vie atteindrait des records et les richesses afflueraient… enfin, pour les hommes comme Dolan en tout cas.

       -Je suis le lien entre ici et chez moi, continua William suite à l’invitation de sa femme. Le potentiel est immense. Ce monde est friand de ce que je peux lui offrir et les esclaves ne sont pas la seule chose que j’écoule ici. Ce n’est qu’une partie de mon commerce et c’est celle qui te choque parce que c’est considéré comme immoral ici. La morale n’a rien d’une constante et change en fonction du temps et de la civilisation. Inversement, beaucoup de coutumes d’ici me semblent barbares, ridicules ou pathétiques. D’ailleurs ce n’est pas parce que l’esclavage est interdit que cela vous rend meilleur. Les inégalités et la domination existe toujours parce que c’est le propre de l’homme. A force de vouloir faire taire vos bas instincts, vous devenez hypocrites. Notre problème est au-delà de ce qui est bien ou mal. C’est un problème de choc des cultures.

      William ne pouvait pas s’empêcher d’argumenter finalement. Il transformait un problème éthique en un simple clash des cultures, voir même d’un manque de tolérance de la part de Marine… C’est gonflé, mais que ne ferait-on pas pour garder la femme de sa vie.

Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 38 lundi 06 décembre 2010, 16:31:14

Marine eu brusquement la nausée. Est-ce que c’était dû à sa grossesse, à sa blessure, aux propos déroutants de son mari ou une conjugaison de tout cela mais elle sentit la bile lui monter dans la gorge. Elle lutta contre sa malaise et réussit à le faire passer mais la jeune femme savait que ce ne serait qu’un répit. Il y avait fort à parier qu’avant de l’après-midi, elle finisse par vomir pour de bon. Mais pour l’instant, elle essayait de détourner ses hauts le cœur par les propos de son mari.

Elle tiqua quand il avoua que l’esclavage n’était qu’une partie de ses activités avec son monde, activités illégales ça allait sans dire. Marine respira profondément. Elle ne s’était jamais immiscée dans les affaires de son mari. Aurait-elle due ? Non, elle n’y connaissait rien. Pour elle, William était un brillant avocat, juste ça. Madame Dolan s’était parfois faite apostrophée par certaines personnes qui considéraient maître Dolan comme un fourbe qui ne défendait que des ordures et des coupables mais elle les avait toujours envoyés sur les roses. Bien sûr, elle aurait préféré le voir épouser des causes plus nobles mais elle n’avait jamais dérogée à son idée que tout le monde avait le droit d’être défendu. Était-ce de sa faute ou de celle de son époux s’il était meilleur que tous les autres ? Non, bien sûr. Aux autres de correctement défendre leurs clients. 

La dame se demanda alors si en faisant ça, elle n’approuvait pas une certaine immoralité et que, par conséquent, elle faisait preuve de beaucoup d’hypocrisie en rejetant la fonction d’esclavagiste de son mari. Elle porta sa main à sa tête, elle avait du mal à faire le tri dans son esprit. Mais une chose était certaine, si elle décidait de rester auprès de lui, elle devrait accepter tout ce qu’il faisait. Une partie d’elle ne pourrait jamais l’admettre pourtant elle était passé outre pendant près de quatre ans. Elle avait choisis de faire avec. Un nouveau soupir franchit ses lèvres vermeilles.


« Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais d’autres ? Quelles sont tes autres activités ? Au point où on en est, autant aller jusqu’au bout non ? »

Elle voulait, non, elle devait tout connaître. C’était une nécessité à présent ou alors elle imaginerait le pire et se serait plus terrible encore.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 39 samedi 11 décembre 2010, 12:44:37

       William voyait bien que ces activités la dégoutaient, et c’était bien normal. Mais même en sachant cela, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir sali lui aussi. William se rendait compte du mal qu’il faisait, et il pouvait parfaitement comprendre la réaction de Marine ; la pilule était trop grosse à avaler. Ses activités étaient aussi saugrenues et improbables, qu’elles étaient immorales. Il fallait vraiment qu’elle l’aime plus que tout pour qu’elle supporte ce qu’il faisait. Et même au-delà de ça, ce n’était pas une vie de « supporter » par amour. William ne pourrait pas encaisser très longtemps de la voir malheureuse à cause de lui. Et ça, c’était encore dans l’hypothèse où elle accepterait de rester à ses côtés. Ce qui n’était pas acquit d’avance.

       William était donc définitivement très mal. Il ne suffisait plus de la convaincre de rester avec lui. Il fallait briser ses schémas de pensés, remodeler sa perception du bien et du mal. En gros, réécrire des certitudes sur lesquelles elle s’appuyait pour faire tous ses choix de la vie quotidienne. Ses valeurs, rien que ça…
       C’était impossible. Aussi bon que soit William, on ne pouvait pas restructurer tout une éducation, autodidacte dans le cas de Marine, qui s’était étoffée autour d’un noyau centrale, qui est le respect de la vie humaine. C’était comme essayer de convaincre le pape, par la rhétorique, que dieu n’existe pas. Certaines notions étaient tellement ancrées que les mots ne suffisent plus. Dans ce cas là, c’est à la torture morale et physique qu’on fait appelle pour percer et détruire ce que des mots ne sont pas capable de changer… Mais, on s’égare. Même si Dolan connaissait la théorie, il était totalement aberrant qu’il l’expérimente.

       Devant cette impasse, l’avocat était découragé. Il ne semblait pas y avoir de solution. Au moins la question de Marine le consolait un peu. Elle s’attendait sans doute à une réponse qui allait l’accabler encore plus, mais si on présentait bien les choses, ces autres activités n’avaient rien d’immorales ou illégales.

       -Tu te rappelles de ma collection d’œuvres d’art au manoir ? Demanda-t-il. Ce n’en sont pas. Ceux sont des objets aux propriétés particulières que je revends ici, parfois parce qu’elles ressemblent à des antiquités, ou parce qu’elles sont exotiques. Ca n’a rien d’illégale ou immorale, je pense. Pour moi, ça ne fait pas grande différence avec l’esclavagisme. Ce n’est que du commerce.

       William fit une pause suite à cette déclaration et observa sa femme dans le fond des yeux, s’attendant à provoquer une nouvelle remontée gastrique. Cependant, il fallait bien qu’elle comprenne qu’il n’était pas foncièrement mauvais. Ne pas voir de différence entre vendre des objets et des êtres humains montre simplement que sa vision du monde est totalement différente, et sans doute étrangère à celle de Marine.

       -J’ai des contacts avec la mafia, révéla-t-il. Mais tu sais que beaucoup sont libre grâce à moi donc tu dois te douter qu’ils ne m’ignorent pas. Ils me fournissent les employés fiables qui me permettent de faire marcher mes activités. Toutefois, j’évite de tremper dans leurs trafics de drogue et d’arme, si ça peut te rassurer.

       Dolan passa une main dans ses cheveux et son regard s’égara pendant quelques secondes, comme s’il cherchait d’autres choses qu’il aurait involontairement cachées à sa femme, mais il n’y avait rien. Le dénouement final approchait. Il s’assit sur la table basse en verre qui se trouvait devant le sofa, se mettant au même niveau que sa femme.

       -Je ne suis pas quelqu’un de bien, pourtant, je l’ai toujours été avec toi. Ne me prive pas de ce qui me rend… humain.

       Voila ! Tout était dit. Ou du moins, le plus important et ce que Dolan n’avait pas oublié. il n’attendait plus qu’une décision. Mais rien n’était gagné ou perdu. Même si elle acceptait de rester avec lui, elle souffrirait des activités de William et il en souffrirait également par contre coup. C’est s‘il perdait qui serait le plus dangereux pourtant. Si Marine décidait de le quitter, ne plus l’avoir à ses côtés. Voir s’enfuir la seule personne qu’il ait vraiment aimé. Hé bien… il n’avait aucune idée de ce qu’il ferait… c’était le trou noir. C’est bien ça qui est dangereux. Il pourrait devenir fou aussi bien qu’il pouvait être submergé par un désespoir qui le clouerait sur place. Dans tous les cas, il ferait sans doute une bêtise.

Marine

E.S.P.er

Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]

Réponse 40 lundi 13 décembre 2010, 17:29:48

Si Marine s’attendait au pire, il n’en fut rien. Au final les autres activités de Dolan étaient franchement mineures et la jeune femme s’en moquait un peu. Elle savait que son mari avait des relations avec les yakusas. Elle en avait croisé quelques uns à son bureau les rares fois où elle y allait. Généralement, c’était en fin de journée, quand elle essayait de le sortir de ses dossiers. Les yakusas sortaient quand elle rentrait. Elle n’oublierait jamais les regards de certains d’entre eux vis-à-vis d’elle mais en sachant qu’il s’agissait de la femme de l’avocat, ils avaient toujours gardé leurs mains dans leurs poches. Et c’était heureux pour eux car la rouquine se doutait bien que son mari ne laisserait pas passer un tel affront et elle encore moins. Elle leur aurait brisé le bras avec joie et son avocat d’époux aurait du la défendre au tribunal. Cette idée l’avait toujours amusé. Mais là, on était loin du compte.

« Je ne suis pas quelqu’un de bien, pourtant, je l’ai toujours été avec toi. Ne me prive pas de ce qui me rend… humain »

William était venu s’asseoir sur la table basse devant elle ses yeux verts, dont l’éclat était à peine diminué par les verres de ses lunettes, l’observaient. Cherchait-il à connaître sa réponse ? C’était probable. Mais elle que pouvait-elle lui dire ? Qu’elle l’aimait ? Il devait déjà le savoir. Leur amour n’était pas en cause.

La rouquine alla poser sa main valide sur celles de son mari. Ses yeux plongés dans les siens. Il avait été honnête avec elle mais ça il l’avait toujours été. Il ne lui avait pas menti. Il n’avait juste pas parlé de tout ça durant quatre ans pour son bien à elle. Pour ne pas gâcher sa tranquillité d’esprit et certainement aussi pour la protéger. Elle ne pouvait lui reprocher ça. C’est elle qui avait fait le choix de rester avec lui, de l’épouser malgré ce qu’elle savait.

C’était évident que désormais, quelque chose aller changer dans leur mariage mais peut-être avaient-ils encore une chance. Marine voulait y croire. Elle aussi en avait fait des horreurs, aujourd’hui même d’ailleurs, et lui ne le lui avait jamais reproché. De quel droit pouvait-elle le condamner ?


« Je… je ne suis pas quelqu’un de bien non plus – elle sourit tristement – Et pourtant tu ne m’as pas rejetée malgré mon caractère et ma façon d’être. Tu aurais pu avoir une belle femme, riche et qui connaitrait les us et coutumes de ton monde, que tu aurais pu sortir dans les grandes soirées mais c’est moi que tu as choisi. Je n’ai pas le droit de te condamner. Je t’aime. Je n’aime pas ce que tu fais mais… je t’aime. Je veux rester près de toi. Je ne sais pas trop comment gérer tout ça. Je ne vais pas te le cacher. Mais je ne veux pas te quitter, je tiens trop à toi pour ça ! »

Elle serra une des mains de son mari dans la sienne. Oui malgré le terrible trafic auquel il se livrait, elle voulait rester à ses côtés.

Merci Stephen pour la sign :)

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