Le soleil continue à monter alors que mes pieds profitent de la fraicheur de l’eau. Je regarde au loin, observant les voiliers à l’horizon, fermant les yeux pour profiter du vent de la côte, et imaginant Sakura à coté de moi, me tenant la main. Mais rien à faire, son absence est lourde à porter. Une larme silencieuse coule le long de ma joue, finissant dans l’océan se mêlant à cette étendue d’eau sans fin. J’admets volontiers qu’elle me manque affreusement, autant que je me sens seule et nue sans elle à mes cotés pour que je puisse la filmer.
Poussant un profond soupir, je sens que la chaleur commence à me faire mal. Tournant le dos à la mer, mes pas se font maladroit en s’enfonçant dans le sable qui me brule la peau. Le sable humidifié par le roulement des vagues s’assèche bien vite et me soulage à peine. Durant ma démarche, je réalise combien je suis négative aujourd’hui, au point d’en rougir de honte tellement ce n’est pas moi.
Je suis une pile électrique, je ne vois jamais le mal en général. Clac, le bruit de mes joues que je tape simultanément avec mes mains pour me recharger. Sortant énergiquement mon matériel de survie au soleil, je glisse mes lunettes sur mon nez, et la crème solaire. Assise sur ma serviette, j’en verse sur quantité sur mon bras droit, étalant abondamment avec ma main gauche. Ma peau de porcelaine ne supportant pas le soleil je n’ai d’autre choix que d’être précautionneuse, au risque de finir la semaine rouge comme un crabe.
Je passe sur le second bras, puis les jambes fraichement épilées, entre les orteils, et sur le visage, posant des points parsemés je fais attention à ne pas en mettre dans les yeux. Il n’y a qu’une zone que j’ai oublié…j’en rougis d’ailleurs, n’ayant pas l’habitude d’en mettre à cet endroit. Mais le maillot étant trop petit pour ma poitrine, ça dépasse un peu sur les cotés. Dans le doute je glisse ma main sous mon haut pour étaler la crème…mais…faire ça ne me laisse pas indifférente lorsque mes doigts caressent mes tétons…me mordant la lèvre, j’insiste un peu plus longtemps que prévu…profitant des sensations que ça me procure malgré moi.
Seule sur la plage à cet instant, je m’autorise à m’allonger, une main contre ma poitrine, la seconde caressant mon ventre qui se contracte comme pour se retenir…commençant à sentir des fourmis entre mes cuisses, comme un appel à y mettre la main…j’en tremble malgré la chaleur et ma main se pose par-dessus mon maillot, en bas, sans bouger…hésitation entre franchir ou non la ligne…
Les yeux fermés, c’est une voix qui m’arrête net dans mon élan
- Hey t’as l’air frustrée ça va ?!!
Rougissant de honte, je me rassois, couvrant mon corps.
- Euh, oui oui, c’est pas ce que vous croyez…
Et comme si de rien n’était, elle me temps un cornet de glace, ou du moins ça devait l’être à l’origine, mais le soleil à tout fait fondre.
- Tiens goûte c’est super bon, c’est de la pisseta… pichetasse… un truc comme ça ! c’est bon ! Je te le donne !
- Pistache tu veux dire ?
Je laisse échapper un rire à l’entendre en difficulté sur un simple mot. Mon premier début de rire sincère depuis mon arrivée ça fait du bien. Tant qu’à faire, je tends la main et prend le cornet, mes doigts déjà salies par la glace fondue, je me débats tant bien que mal pour la déguster.
- Hmm…ca fait du bien…merci de partager ça hihi, moi c’est Tyffanie !
Alors que je parle je sens un frisson me parcourir d’un coup au niveau de la poitrine, une goutte de glace ayant glisser de ma main, et coulant entre mes seins…la sensation n’est pas désagréable à vrai dire…c’est lorsque l’inconnue s’assoit près de moi, quittant le contrejour que je peux vraiment la discerner. J’en rougie d’ailleurs.
Elle est vraiment magnifique avec ses cheveux roux, on dirait du feu, et sa tenue couvrant plus de peau que la mienne, est pourtant bien plus érotique. Je sens un coup de chaud me prendre que j’essai de dissimuler. Elle n’a rien à envié à Sakura en terme de beauté, force est de le reconnaître. Si bien que j’ai du mal à garder mon regard dans le sien.
- Et comment tu t’appelles ? Je pensais être seule sur cette plage…mais c’est agréable d’avoir de la compagnie.
La fin de la phrase sonne comme une déception, signe que quelqu’un d’autre aurait du être avec moi. Je ne peux pas le cacher même si j’essayais. Mais autant en profiter pour me faire une nouvelle amie.