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Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

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Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 15 samedi 29 juin 2024, 18:59:40

«Je me suis dit que, peu importe ce qu'il pouvait arriver, cela était sûrement plus intéressant que de rester seul dehors. Et bien que je n'ai aucun problème à rectifier le caractère d'ivrognes, j'apprécie davantage un moment de quiétude avec vous.»
«J’ai cru remarquer cela.»

Ce fut dit dans un murmure chaleureux. Olympe se positionna confortablement dans les coussins, habituée et à l’aise. Elle laissait ses yeux caresser la physionomie de Serenos, s’attardant sur certaines parties de son visage, parfois de son corps, sans s’attarder. Ses pupilles revenaient inlassablement aux yeux de son partenaire. Elle n’avait pas besoin d’observer des lieux qu’elle connaissait pour ainsi dire, par coeur, à force d’y venir. Cependant, elle n’emmenait pas toujours, voir rarement, des gens qui ne soient pas des amis proches. Peut-être que dans une nuit d’ivresse, il lui était arrivé de venir avec quelqu’un qu’elle venait tout juste de rencontrer, mais c’était vraiment à cause de l’alcool et non par envie de s’isoler avec, comme c’était le cas ici. Ce serait donc mentir totalement que dire que Serenos était le premier qu’elle emmenait ici. Mais cela en serait un également de dire que c’était une chose habituelle.

«D’embrouille ? Vous pensez qu’il y aura embrouille ?»

Olympe ne lui reprochait pas ce terme. Elle en riait plutôt, un sourire en coin. Mais il n’eut pas le temps de réagir, car une main baguée passa entre les tentures qui s’écartèrent sur deux créatures au corps de rêve, quasiment nue, vêtue par l’ombre et la lumière douce que projetaient les lanternes. Elles s’inclinèrent sans parler, déposèrent les boissons et des plateaux de quelques denrées, entre le couple, avant de s’éloigner, sans qu’un seul mot ne fut échangé. Olympe observait toujours Serenos. Une fois les serviteurs partis, elle se pencha pour remplir leur coupe, tout en expliquant.

«Elles sont aveugles et ne parlent pas. C’est pour ça qu’on les engage. Certains trouvent cela cruel, d’autres...eh bien ils jugent plutôt bénéfique que des êtres ainsi handicapés puissent travailler quelque part.» Elle tendit sa coupe à Serenos et prit la sienne. «Entre nous, je pense qu’à l’extérieur, elle ne survivraient pas...» C’était fou de voir la facilité et l’habileté avec laquelle elles avaient effectués les gestes du service, ainsi que le fait qu’elles n’aient rien renversé. La force de l’habitude. «Je crois qu’elles ne sont pas malheureuses ici.»

La putain, sur ses mots, leva son verre pour faire un santé silencieux, trouvant que les mots que l’on sort normalement pour trinquer seraient bien trop futiles pour être dit ou entendus. Le regard pesait plus que les paroles. Elle bu une gorgée de l’alcool doux, mais piquant qu’on leur avait servi, une spécialité de La Ville, et fit tourner son verre lentement, tout en continuant d’observer son vis à vis. Au bout d’un moment, elle reprit.

«Donc, vous avez dit «embrouilles». Pensez-vous qu’il y en aura ?» Olympe aimait parfois reprendre les propos de l’autre, pour le pousser à s’expliquer.  Elle pensait bien que Serenos avait dit cela sans penser au sens exact de ce terme, comme souvent, les gens employant des termes génériques sans que ce dernier ne signifie réellement ce qu’il veut dire. Elle qui s’exprimait si peu, tentait toujours d’être précise. «Ou est-ce là un terme que vous avez utilisé sans y penser ?»

C’était d’ailleurs toujours fascinant pour elle de voir des gens capables d’aligner des tas de mots, des phrases qui n’avaient parfois pas de sens ou au contraire un sens profond, sans sembler se fatiguer. Elle-même se savait peu capable de cette prouesse. Comme si elle avait peur d’user sa voix ou peut-être était-ce de noyer son interlocuteur de babillage. Olympe serait probablement incapable de dire pourquoi elle était si peu bavarde. Pourtant, ce n’était pas une femme muette ou ayant été forcée de l’être. Mais c’était vrai que le fameux «les femmes sont bavardes» ne s’appliquaient absolument pas à elle et contrairement à ce que certains clients avaient pu penser par le passé, ce n’était pas due à l’éducation qu’elle reçut, que ce soit de Mère ou de son père. Bien que dur envers elle, ce dernier n’avait en effet jamais imposé le silence à sa fille. Cela ne signifiant pas pour autant qu’il l’écoutant assidûment.

De temps en temps, Olympe se penchait et attrapait une noix, un fruit, un morceau de pain, qu’elle grignotait en écoutant Serenos. Elle appréciait sa voix, l’éducation qui transparaissait dans son langage et la puissance qui se dégageait de son corps. Et s’il était vrai qu’elle avait envie de connaître le goût de ses lèvres et de sa peau, la putain était patiente et n’en montrait rien, si ce n’était ce regard qu’elle laissait glisser sur lui, ses yeux qui s’attardaient sur sa bouche lorsqu’il parlait, sur sa gorge, sur ses mains.

« J’ai rarement eu l’occasion de me trouver avec un homme tel que vous dans cet endroit. A dire vrai, un homme comme vous tout court.»

Elle avait parlé après un long silence que seuls leurs souffles perturbaient, ainsi que les bruits qui émanaient des «niches» alentours. D’une main, elle tenait toujours sa coupe qui se vidait lentement lorsqu’elle la portait à ses lèvres, de l’autre, elle écartait les bouteilles de la petite table entre eux. Ils étaient servis en quantité, de sorte à ce que personne ne viennent les déranger. Ici, en ce lieu, les gens ne débarquaient pas dans votre tente à l’improviste. Il fallait qu’une des personnes présentes sortent pour inviter, que ce soit les serviteurs ou quelques amis ou inconnus. C’était en grande partie pour cela que Olympe avait choisi ces lieux. Parce que la tranquillité et l’intimité y était totale.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 16 lundi 01 juillet 2024, 06:25:23

Serenos portait fièrement sa retenue comme un étendard; désensibilisé par une vie marqué de périodes où la débauche était commune, surtout dans ses moments les plus sombres, il n'était pas du genre à sauter sur une opportunité ou sur la vulnérabilité d'une personne pour satisfaire ses pulsions. Et cela s'accompagnait par sa capacité à être exposé à la sensualité sans y réagir aussi fortement qu'un autre. Pendant un instant, il suspecta que les demoiselles, aveugles et muettes, lui étaient présentée, mais alors qu'une étincelle de révolte le poussa presque à réagir, il comprit par le contexte qu'elles étaient là pour servir le repas.

Olympe lui expliqua leur rôle et, réalisant son erreur, le Roi hocha de la tête, comprenant rapidement le concept. Même les infirmes devaient trouver un moyen de survivre, alors si leur infirmité pouvait être utilisé pour améliorer leur qualité de vie, c'était un avantage. Elle lui dit alors qu'elle suspectait que ces pauvres âmes ne pourraient pas survivre en dehors de cet environnement

"Pas sur ce continent, du moins", confirma Serenos.

En Meisa, il aurait peut-être pu faire quelque chose. Avec la magie, beaucoup de problèmes autrefois considérés permanents et sans solutions avaient trouvé remède. Son propre fils, Aldericht, aveugle depuis la nuit qui lui avait ravi sa mère et l'enfant qu'elle portait, avait appris à utiliser d'autres méthodes pour percevoir le monde qui l'entourait, notamment avec son talent surnaturel. Pour les autres, des traitements existaient, voire l'usage d'objets enchantés ou un système de runes qui leur permettait de se repérer aisément.

Elle lui demanda s'il s'attendait à rencontrer des embrouilles. Des problèmes. Des ennuis. Serenos réfléchit un bon moment. Il utilisait parfois ce terme à tort et à travers, comme beaucoup de gens, mais dans son cas… Il lui semblait que c'était le bon terme.

"Je crois que cela pourrait bien être mon lot dans cette vie, Olympe," admit le Roi en saisissant une coupe de vin à son tour. "Je n'ai que rarement mis le nez hors de chez moi sans que les problèmes ne me retrouvent, d'une façon ou d'une autre. J'ai fait beaucoup, beaucoup d'ennemis sur ce continent, et la plupart saisirait la moindre opportunité pour m'égorger, ou payer une coquette somme pour ma tête. De fait, si vous étiez un assassin et que vous en venez à me poignarder au cours de la soirée, je serais outré, certes, mais beaucoup plus surpris qu'outré. Je pourrais compter sur les doigts de la main ceux qui ont réussi à m'entraîner dans un endroit aussi isolé de mon propre chef."

Il ne l'accusait pas ni ne la soupçonnait d'un tel niveau de duplicité, mais il lui démontrait un certain niveau de fatalisme; la plupart de ses rencontres n'étaient que rarement dû à la coïncidence, et plus souvent qu'autrement étaient orchestrés par des gens qui voulaient soit nuire au Roi, soit s'assurer de sa collaboration. Jusqu'à maintenant, ces deux cas avaient été amèrement déçus par le manque abyssal de sympathie du Roi pour les manigances politiques et de patience pour ceux qui cherchent à le tuer. Bien loin était l'époque où le jeune homme optimiste et idéaliste laissait ses ennemis vivre en espérant qu'ils trouvent une nouvelle voie.

Le silence qui s'installa s'alourdit un peu, comme en réponse à ses paroles. Il se sentit un brin… tendu, et corrigea un peu sa position sur son coussin. Il remarqua alors qu'elle l'observait. Qu'elle l'observait attentivement. Très attentivement. Sans être d'un naturel craintif, c'était la première fois que le Roi voyait quelqu'un le jauger ainsi, comme un maître-boucher devant la carcasse d'un bœuf de première qualité.

" J’ai rarement eu l’occasion de me trouver avec un homme tel que vous dans cet endroit. A dire vrai, un homme comme vous tout court. "

"Encore heureux," dit-il dans une voix discrète. "S'il y avait plus d'un seul moi, ce serait probablement insupportable."

Il se redressa en position assise et droite, et sa main se posa doucement sur celle d'Olympe, qui ne tenait pas la coupe, et le Roi lui sourit.

"Olympe, j'espère que vous ne me trouverez pas discourtois," dit-il en prenant sa main et en la portant à sa bouche pour un délicat baiser sur ses doigts. "Mais je voudrais goûter à votre vin."

Et pas à la coupe.

Pour un homme qui était normalement si réservé, faire un pas aussi franc était une chose qu'il ne s'attendait pas à faire. Pourtant, les regards et l'ambiance, surtout l'isolation et l'intimité, lui donnait l'impression que la jeune femme ne l'avait pas emmené ici pour boire ou pour manger. Bien qu'il soit parfaitement conscient qu'il était possible qu'elle prenne offense à son approche, il espérait vraiment ne pas avoir mal lu les signaux et les regards qu'elle lui envoyait.

Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 17 samedi 04 janvier 2025, 23:22:17

«Je crois que cela pourrait bien être mon lot dans cette vie, Olympe...Je n'ai que rarement mis le nez hors de chez moi sans que les problèmes ne me retrouvent, d'une façon ou d'une autre. J'ai fait beaucoup, beaucoup d'ennemis sur ce continent, et la plupart saisirait la moindre opportunité pour m'égorger, ou payer une coquette somme pour ma tête. De fait, si vous étiez un assassin et que vous en venez à me poignarder au cours de la soirée, je serais outré, certes, mais beaucoup plus surpris qu'outré. Je pourrais compter sur les doigts de la main ceux qui ont réussi à m'entraîner dans un endroit aussi isolé de mon propre chef.»

Olympe se prit à laisser un petit rire lui échapper «Allons bon. Un assassin...»

Elle s’imagina dans ce rôle et se rendit rapidement compte qu’elle serait bien incapable d’ôter la vie à qui que ce soit. Tout comme par le passé, elle avait été incapable de prendre la vie à une simple poule, ce qui lui avait valu d’ailleurs les moqueries de ses frères et le regard déçu de son père. Non. Olympe n’était pas de la trempe de celles et ceux capable de vivre avec du sang sur les mains.

Après quelques confidences lâchées, gorgées de liquide pourpre et regards échangés, le silence devint plus long, mais pas pour autant lourd pour la jeune femme, qui se rendait compte qu’elle savait les apprécier tout autant que les conversations. La main que Serenos posa sur la sienne ne se fit pas éconduire, mais la jeune femme ne fit pas un geste invitant à plus. Pourtant, Serenos laissa entendre que lui désirait plus que cela. Cette simple phrase en aurait fait rougir plus d’une, mais pas Olympe, qui se trouva partagée. Accepter et accéder à la requête de son invité ou se cacher derrière un nouveau rire ou un sourire énigmatique. Elle se contenta tout d’abord de reprendre un peu de vin et déposa la coupe sur la table, sans détourner le regard des lèvres de Serenos.

«Vous savez Serenos...» Bien sûr, Olympe aurait pu jouer sur l’humour ou la fausse naïveté et lui tendre sa coupe ou lui faire remarquer qu’il avait du même vin dans la sienne, mais elle n’était pas d’humeur joueuse. Tout ça était très sérieux. «...Si j’avais été un assassin...» Elle parlait lentement, entrecoupant ses propos d’un souffle sensuel tout en déplaçant les objets sur la table pour pouvoir rejoindre son partenaire en passant dessus. «J’aurais empoisonné mes lèvres.» Elle était désormais devant lui, agenouillée sur la table. Sa main était toujours prisonnière de celle de Serenos, l’autre s’appuyait sur le rebord de bois qui les séparait il y avait tout juste un instant. Elle n’attendit pas d’invitation pour retirer ses doigts de sous ceux de l’homme et se glisser sans gêne à califourchon sur lui. Elle avait pour cela légèrement soulever ses jupons afin d’être libre de ses mouvements. «Quitte à mourir dans un dernier baiser.»

Olympe soupira ses mots contre la bouche de Serenos, mais ne l’embrassa pas. Non. Ses lèvres se glissèrent dans sa barbe, glissèrent à son oreille et elle huma son odeur, près de cette dernière. « Et là, vous n’auriez pas le temps d’être outré...ni même surpris.» Elle minaudait, mais ce n’était pas la putain en cet instant. C’était la femme. Ses désirs à elle et non encouragés par quelque accord peccunier. Olympe en tremblait presque, tant cela faisait longtemps qu’elle n’était pas sortie de son rôle de coureuse de rempart. Ses doigts maintenaient toujours ses jupons sur ses cuisses qu’elle avait dénudées sans timidité, mais sans vulgarité. C’était simplement par confort. Elle sentait le rugueux des vêtements de Serenos contre sa peau. Sa bouche embrassa le lobe de celui qui serait son amant s’il y consentait et recula son buste afin de le regarder à nouveau dans les yeux.

«Et là...nous pourrions parler de problème...pour vous.» Son sourire se perdit dans un baiser légèrement fruité, qu’elle offrit sans s’attarder de trop. Elle ne savait si elle était aller trop loin en se rapprochant ainsi ou si elle avait provoqué le destin en avouant ainsi comment elle le tuerait si elle avait été payée pour. «Est-ce que vous m’en voudriez ? A moi de demander...est-ce que vous êtes offusqué ? Pensez-vous...que je le sois par votre requête ?»

Enfin, Olympe lâcha ses vêtements pour saisir les poignets de Serenos et conduire ses mains épaisses sur sa taille, puis les faire descendre à la naissance de ses fesses, sans les y presser. C’était comme elle lui faisait effectuer les gestes qu’elle désirait qu’il fasse ardemment, sans le forcer. Sans le laisser réellement toucher cependant. Il ne pouvait que frôler de ses paumes, accompagner et peut-être encouragé par le souffle un peu plus rapide d’Olympe. Elle ne voulait pas paraître pressée, mais c’était un peu malgré elle que son corps se tendait et son coeur s’accélérait, trahissant un appétit grandissant. Car c’était une chose, que de coucher pour de l’argent. Peut-être même que les gens seraient surpris d’entendre dire qu’une prostituée qui ne manquait pourtant pas de client, pouvait à ce point manquer de sexe. N’était-ce après tout pas son travail ? Et pourtant...pourtant, ce n’était pas pareil du tout. Autrement, peut-on se demander si un boulanger prend encore plaisir à manger du pain ? Si un cuisinier à la même passion lorsqu’il cuisine pour des proches ou des convives ? Olympe savait pertinemment que pour beaucoup une pute restait une femme de mœurs légère, probablement nymphomane, qui se fichait parfaitement de la qualité tant qu’il y avait de la quantité. Et cela avait le don de l’agacer. Peut-être était-ce en grande partie pour cela si, bien que n’ayant aucune honte de son statut de fille de joie, elle n’en avait pas fait mention durant leurs conversations. Ce n’était pas des cachotteries, simplement…

Olympe n’avait pas envie que Serenos la croie là par intérêt autre que pour sa personne.
Et s’il avait pensé ça, alors oui. Oui, elle l’aurait trouvé discourtois.

«Désirez-vous plus de vin ?»

Serenos I Aeslingr

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Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 18 dimanche 05 janvier 2025, 03:13:29

Nul ne pourrait dire que Serenos, dont l’histoire se rappelle encore le stoïcisme que nos lecteurs ont l’habitude d’attribuer aux hommes justes et bons, n’avait pas également ses failles. Devant Olympe, simple putain des rues d’une Ville au nom oublié, le Roi n’était plus Roi. Il n’était plus souverain, il n’était plus soldat, et encore moins était-il noble. Alors que le jupon de la courtisane, qu’il ignorait être une courtisane, se soulevait et que ses cuisses devenaient son nouveau siège, il restait bluffé, comme le jeune homme mené pour la première fois aux soins d’une fille de la Terre. Il n’était qu’un homme, et un homme dont les yeux et le cœur, parfois, s’égaraient au gré tumultueux des rencontres.

Sa voix, comme le miel, faisait couler ses mots au creux de son oreille, poussant sa plaisanterie un peu plus loin, mais le Roi, bon joueur, ne s’en offusqua pas. Il n’y avait, dans cette personne qui siégeait sur lui, aucune malice, et ses sens, tout surnaturels qu’ils étaient, ne détectaient aucune intention malveillante, et donc, il ne s’en offusqua pas.

Le premier baiser échangé entre le Roi de Meisa et la fille des villes était une chose qui, dans son intensité, s’apparentait à de la magie, car comme nos lecteurs le savent, Serenos de Meisa, depuis fort longtemps à cette époque, conservait précieusement ses baisers comme ses attentions. La bouche d’Olympe vint à la sienne avec la fraicheur du fruit interdit, ainsi que son allure et son charme. Serenos savait qu’il se laissait gagner, et il lui était maintenant fort difficile de se faire violence, car maintenant, c’était entre les mains de la petite femme que reposait tout le contrôle de la situation. Et cela ne l’effrayait pas du tout. De fait, il n’avait pas envie de se faire violence. Bien au contraire. Il voulait être ici, là, maintenant.

– Est-ce que vous m’en voudriez ? A moi de demander...est-ce que vous êtes offusqué ? Pensez-vous... que je le sois par votre requête ?

Les grandes mains du Roi se posèrent enfin sur les hanches rondes et délicates de la princesse des villes, guidé par celles, douces et élégantes, de celle-ci. Il était de ces hommes qui, lorsque l’opportunité de goûter, ne serait-ce que pour une nuit, aux fruits sucrés du bonheur, oubliait même où il était. Il en oubliait l’odeur du hashish fumé dans les tentures voisines, les rires enivrés par les vapeurs et les vins forts, les gémissements et les soupirs qui appelaient à l’un des participants les caresses de l’autre. En ce moment, Serenos n’avait qu’un seul et unique objet pour son écoute, sa vue, son goût, son toucher et son odorat ; il n’y avait qu’Olympe, et le tissu qui, dans sa cruelle indifférence, les maintenait épart l’un de l’autre.

Il dût faire appel à toute sa raison, toute sa volonté, pour répondre à une question pourtant si simple.

– Offusqué, vous dites, Olympe ? Je ne me sens même pas la force de m’insurger, encore moins de m’enflammer, sinon de désir, de colère. Si votre baiser est, à vous, le geste d’un acquiescement, alors, permettez-moi de baiser vos lèvres, encore et encore, car je ne saurais m’offusquer de vous.

Venant de Serenos, ces paroles pouvaient sembler un brin naïves, et l’on pourrait se tromper et le croire un simple homme, dirigé par ses pulsions, comme tous les autres ; les demiurges qui les ont mis sur Terra, ou du moins qui ont peuplé celle-ci de leurs prédécesseurs, les avait fait ainsi, après tout. Mais Serenos était, ou du moins se croyait, d’une nature toute autre. Dans les bras d’Olympe, dans son geste comme dans ses yeux, il ne voyait pas une femme cupide, stupide ou fourbe, mais une dame, élégante, chaleureuse, douce et, pour la première fois depuis fort longtemps, qui n’avait pour lui aucun intérêt autre que celui d’une femme pour un homme. Pas de titre, pas de statut, pas d’argent ou même de privilège ; simplement le bonheur d’être seule, avec lui, et à ce sentiment trop étranger depuis qu’il avait, pour la première fois, prit le titre de Roi, il n’était que des plus réceptifs.

Les lèvres du Roi vinrent, à leur tour, se poser sur les lèvres d’Olympe, comme toute réponse à sa question ; il ne désirait plus réellement le vin, car il avait, sur lui, une drogue plus puissante encore que l’alcool ou le hashish que leurs voisins consommaient, et alors qu’il l’attirait plus près encore, pressant le corps de la jeune femme contre le sien, sa main droite grimpa jusqu’au centre de son dos, alors que l’autre, grimpant plus haut, se faufila dans sa chevelure noire comme la nuit, venant délicatement y glisser les doigts, et dans cette étreinte voluptueuse, Serenos abandonnait les faux semblants et leur statut ; dans l’ombre de cette tente, il ne voulait qu’être Serenos, et qu’elle soit Olympe.

Le baiser se brisa, forcément à regret pour le Roi, mais il ne s’arrêta pas là. Il vint à l’assaut de sa joue, de sa mâchoire, et de son cou, qu’il gratifia de quelques baisers délicats, et sensuels.

Il s’arrêta après un moment, se rendant compte qu’il se perdait de nouveau dans son désir ; une fille de la Terre l’aurait gentiment rabroué de ses rustres manières ; une femme n’était pas un buffet qu’un homme se pouvait de dévorer. Elle était une pêche juteuse qu’on se devait de déguster et d’apprécier à sa juste valeur.

Il recula doucement, et s’adossa aux coussins moelleux, avant de lever les yeux vers Olympe, et de lui sourire doucement, avec un air navré.

– Pardonne mon… enthousiasme, Olympe, dit-il sur un ton fort plus… camarade que précédemment, abandonnant le vouvoiement qui avait ponctué leurs phrases jusqu’à maintenant pour se rabattre sur les termes plus complices de la familiarité. Le voyage et la sauvagerie des grandes routes semblent pas avoir creusé que mon appétit pour la bonne chaire et le bon vin, et voilà trop longtemps que je n’ai pas eu à contenir mes élans.

La main qu’il gardait dans ses cheveux se décala doucement et vint plutôt caresser la joue de la demoiselle, son pouce effleurant avec tendresse la haute pommette de cette femme qu’il connaissait si peu, mais qu’il voudrait connaître davantage.

Il s’approcha de nouveau, mais cette fois, il contint ses élans, et il vint de nouveau l’embrasser, tendrement. Puis encore. Et encore une fois. Et une dernière fois. La bouche d’Olympe, aussi douce que le miel et bien plus savoureuse, épousait si bien la sienne qu’elle lui semblait presque avoir été modelée pour lui. Une arrogance, assurément, car Olympe n’appartient qu’à Olympe, et que nul ne pouvait prétendre qu’elle avait été créé pour assouvir ses désirs, mais il y avait quelque chose, dans ce corps, dans cette âme, qui faisait enfler son cœur et embrasait son corps.


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