Lorsque Thaïs avait muettement signalé le début d'une trêve, Grayle n'avait pas résisté, ni protesté. Avec une sincérité presque adolescente, les deux immortels avaient longuement fait l'amour sur le lit, sans songer un seul instant à faire de pause ou même changer de position. Encore et encore, Grayle s'était enfoncé en Thaïs, au point que le matelas lui-même était légèrement enfoncé en son centre, épousant la silhouette fluette de la jeune fille. L'épuisement de l'un influençait celui de l'autre, et, allongé sur le dos dans le lit poisseux et puant, sans la présence de Thaïs auprès de lui, Grayle s'endormit presque instantanément.
Un doux sourire aux lèvres, plus heureux qu'il ne l'avait été depuis longtemps, le jeune homme rêvait, inconscient du drame qui s'était joué à l'extérieur de la maison. Ses songes l'amenèrent chez lui, à Arcadia, là où sa famille travaillait inlassablement les champs. D'immenses étendues de blé dorés s'étendant à perte de vue, sur un sol plus fertile qu'aucun autre dans l'univers. Sa famille était autour de lui, mais leurs visages étaient flous et indéfinis. Depuis les siècles, il avait oublié à quoi ils ressemblaient. Ça n'avait aucune importance. Le soleil, les champs, le ciel bleu, les animaux de la ferme, tous étaient là.
Une jeune fille vint à sa rencontre. Il la reconnu instantanément. Thaïs lui souriait, habillée d'une belle robe de mode Arcadienne. Il s'enlacèrent, s'embrassèrent, avec tendresse. Ses lèvres étaient douces, et il poussa un lent soupir lorsqu'il senti une main coquine se glisser contre son pantalon. Doucement, les rêves de Grayle se teintèrent d'érotisme, influencés par les souvenirs de ses dernières actions.
Au loin, il vit un nuage blanc se griser et tonner, annonçant un orage. Grayle fronça les sourcils. A Arcadia, les précipitations n'existaient pas en plein jour, et ne se déroulaient que la nuit, lorsque ses habitants dormaient, afin qu'ils ne connaissent que le ciel bleu. Quelque chose n'était pas normal. Réalisant ceci, son cerveau comprit qu'il rêvait, et, peu à peu, le rêve se délita, pour laisser place à la réalité.
" Grayle, s'il te plaît ! "
Une douce voix était en train de l’appeler... il cligna des yeux, encore un peu sonné. Il poussa un bâillement, qui se mua en un soupir de plaisir lorsqu'une sensation familière envahit son corps : celle de sa verge enfoncée dans les entrailles de Thaïs.
- Th.. Thaïs ?
Thaïs était au-dessus de lui, cette fois entièrement nue, le chevauchant au début lentement, puis avec une vigueur renouvelée, le visage déformé par le plaisir. Voir son corps enfantin se mouvoir de manière aussi adulte l'excitait de façon perverse, et, par réflexe, ses mains vinrent se saisirent des hanches, puis des seins de Thaïs, pétrissant ces derniers avec envie et jouant avec leurs mamelons.
- A... ah ! Thaïs... hm...
Il avait envie de prendre le contrôle, de la capturer entre ses bras, de la ravager sous ses assauts, mais il se contenait, laissant l'immortelle prendre le contrôle, fasciné par les mouvements lascifs de Thaïs qui montait et redescendait contre lui comme si sa vie en dépendait. Au sein d'elle, l'immortelle pouvait sentir à quel point la verge de Grayle était dure et brûlante et mesurer le désir colossal qu'elle suscitait chez lui. Alors qu'il ondulait doucement pour accompagner ses mouvements, son sexe avide déformant ses chairs, les mains avides de Grayle exploraient son corps nu, venant caresser ses joues, ses lèvres, ses bras puis ses mains. Les yeux bleus du pérégrin allaient de la poitrine -terriblement mignonne- de Thaïs à son visage.
- Thaïs !
Mais en contemplant ce dernier, entre les expressions de plaisir de sa partenaire, il décela quelque chose, comme une fausse note, une subtile erreur presque imperceptible au milieu d'une symphonie. Il se souvint de son rêve et des nuages. Toujours étendu sous elle, il redressa son torse, faisant ressortir ses abdominaux sous l'effort.
- Thaïs...
Redressé, il avait son visage juste en face de Thaïs. Il l’enlaçait, gémissant de plaisir à chaque fois que son petit corps s'empalait encore une fois sur son vit. Ses mains caressèrent le bas du dos et les cheveux de Thaïs, qu'il embrassa avec maladresse, avant de lui demander.
- Thaïs... est ce que... tu vas bien ?