Abuser d'elles dans leur sommeil!?
Mais elle est complètement à côté de la pl…
Ouais, bon, d'accord, si on assume que se faire drainer de son sang peut être considéré comme abuser d'une personne, effectivement, elle n'est peut-être pas autant à côté de la plaque que ça. Mais merde, quoi, faut bien qu'une pétasse puisse se nourrir de temps en temps, et puis, soyons honnêtes, qui ramène quelqu'un qu'elle connait à peine dans sa maison, la même maison où elle vit avec sa blondasse de sœur en prime!
Et après, cette pute a même l'audace de me menacer d'appeler la police! ET DE LEUR DIRE QUE JE SUIS UN VAMPIRE!
Oh non.
Oh non non non.
Non, elle peut pas faire ça! Les policiers bossent pour le commissaire, le commissaire est une ghoule du shérif, et le shérif SUCE LA BITE DU PRINCE. Si le prince vient à apprendre qu'un vampire, surtout un vampire non déclaré se baladait dans sa ville et qu'il, EN PLUS, s'est fait choppé PUIS identifié par deux nanas qui n'ont rien à voir avec le monde caché, oh putain, je verrai pas JAMAIS les cellules d'une prison, je serais mort bien avant.
Je sens des larmes me monter. Pour une fois, ce ne sont pas des larmes de sang; l'éclat de la vie avait déjà réactivé mes glandes lacrymales.
"Tu peux pas! Tu peux pas faire ça! S'il te plait!"
Putain, non, elle peut pas ! Elle peut pas ! D'accord, je me fiche un peu de mourir, mais bordel, j'veux pas avoir mal! Quitte à crever, j'préfère me faire décapiter par un chasseur, au moins, ce sera vite fait ! Alors, peut-être que c'est juste pour me faire réagir, je sais pas, mais putain, quoi ! On menaçe pas les gens de mort pour quelques gouttes de sang, si !?
"Coopératif ?" couine-je en entendant sa dernière phrase.
Coopératif de quoi, merde!? Je suis attaché, avec à peine quelques gouttes de sang restant dans l'estomac, je peux pas être plus non-coopératif que ça! C'est ma limite!
"Ah!~! ♥"
Je pince les lèvres. Merde, je n'ai pas pu me retenir ! Pourquoi elle s'assit sur ma queue, l'autre, aussi, avec ses… grosses… fesses… charnues… douces… et chaudes… Et surtout avec cette note, quoi.
MERDE, EM! Concentre-toi! T'es en danger de mort, c'est pas le temps de bander et d'être en chaleur, salope à dents de sabre! Elle te parle, alors, écoute! Enfin, elle pose ses conditions; obéir, et répondre.
Non! Elle se prend pour qui, l'autre! Vas-y, Em! Dis-lui d'aller se faire foutre! Dis-lui de les appeler, les cochons!
"O… oui madame…"
QUOI!? Putain de… SALE TROUILLARD!
Mais j'y peux rien. Je veux pas crever. Et en plus… c'est pas si dur à faire, si? C'est pas la première fois que je fais ma petite pute pour en tirer des avantages. Elle veut que j'obéisse? J'obéirai. Elle veut que je réponde? Je répondrai. Je préfère ça à finir entre les griffes du Prince.
Elle s'approche de moi, et je sens ses seins se presser contre mon torse. Je me sens trembler, mais pas nécessairement de peur, mais d'anxiété. Mes jambes tremblottent sous elle, et je sens encore son fioutu parfum. Elle me dit de l'embrasser et d'y mettre du mien, avant de se tourner vers sa sœur. J'entends à peine ce qu'elles se disent, essayant de comprendre comment j'étais censé faire ce qu'elle me demandait. J'ai jamais aimé personne, moi ! Merde, selon le psy que j'ai consulté en 2002, j'crois même pas que je m'aime moi-même, alors quelqu'un d'autre…!
Mais faut le faire. Si je veux vivre. Au moins, Nina ne semble pas 100% d'accord avec l'idée de faire du chantage.
"Okay… okay, on fait ça... mais tu promets, hein?"
J'ajuste un peu ma position, reculant pour entourer les jambes de Noa avec les miennes. Je la regarde dans les yeux, et je redresse mon tronc contre son buste. J'étire le cou et j'atteins ses lèvres. Je fais un premier baiser sur sa bouche, mais légèrement, puis je reviens immédiatement à l'assaut avec un second, pressant ma bouche à la sienne. Le troisième, cette fois, j'y vais pour de bon, et je plaque mes lèvres contre les siennes et j'enfonce ma langue dans sa bouche, venant chercher la sienne. Le baiser est long; je n'ai pas besoin de respirer. Passionné? Probablement. J'essaie de vendre l'idée, en tout cas.
Sa bouche est chaude. Très chaude. Comparativement à la mienne, ça picote presque, comme lorsqu'on prend un bain chaud en rentrant d'une tempête de neige. Je frissonne. J'aime bien. J'aime bien ça.