Evidemment que rien ne se passait bien. Bien sûr… C’eut été trop facile, et sans doute aurait-ce perdu de sa saveur si elle avait accepté d’emblée juste avec cela…. Oh, certes, il aurait pu retourner à la composition musicale, bien sûr, il avait quelques notes qui lui faisaient de l’œil, donc forcément… mais bon, il aurait eu un gout de trop facile, probablement, dans la bouche.
« Je prétends en effet – et à juste titre – que vous avez une affinité avec les flammes et que le Père des Flammes est à l’origine de ceux qui ont de tels dons, d’une manière ou d’une autre… »
Il sourit, peut être avec malgré lui un petit côté condescendant. Mais quoi de plus normal ? Il était des évidences pour lui. Et s’il parlait du Père des flammes au lieu de l’Eternel Ardant, c’était pour le rendre, au moins pour le moment, plus sympathique. Enfin bon. Elle refusait tout lien avec. Et ce, sans donner la moindre explication, parce qu’elle ne voulait pas. Preuve s’il en était qu’elle serait potentiellement très fallacieuse, cette explication.
« Je vois. Je comprends. Vos raisons vous appartiennent. »
Pourquoi lui dire qu’elle avait tort ? La confrontation, il l’avait compris, ne servait pas à grand-chose. Ça n’avait jamais mené à rien. Encore que, en terrain conquis, la confrontation pouvait avoir un intérêt, mais en terrain inconnu, presque hostile – elle était hostile d’une certaine manière – très peu pour lui… il lui restait calme et croisa les doigts sur son giron, comme si rien ne pouvait aller de travers dans cette situation.
« Alors pour ma part je ne suis d’un héraut, un émissaire si vous préférez ; je vais là où mon Maitre m’envoie. Et c’est ici qu’il m’a envoyé. Avec un nom, le vôtre. Cela m’a pris des semaines de trajet juste pour vous. Alors puisque vous étiez dans une bonne auberge, je me suis dit que je faisais d’une pierre deux coups. Je vous rencontrai, et je profitais d’une ou plusieurs nuits dans une bonne chambre. »
Il grimaça.
« Je ne suis pas fait pour les nuits à la belle étoile. Et je suis, vous pouvez le constater, que je suis dans un piètre état. »
Bon, il exagérait peut-être un peu. Il était peut-être un peu poussiéreux du voyage, mais c’état bien tout. C’était déjà presque trop pour le rouquin.
« Après si ce n’est qu’une question de manque de connaissance, je peux vous en parler plus en détail. »
Puis, semblant se rappeler de quelque chose, il écarquilla les yeux.
« Oh, attendez, j’ai failli oublier. J’ai aussi quelque chose à vous remettre… »
Il prit son gros baluchon et en détacha un pan pour chercher un peu, retirant sa flute, et un trouva enfin, sous un ballot de vêtements de rechange soigneusement roulés pour éviter de les abîmer et pour les compresser. Dessous, j’avais quelque chose. Un petit écrin d’une vingtaine de centimètres de long pour un peu moins de dix de large. Le voilà.
« C’est un bien précieux qui n’est jamais destiné à personne d’autre que vous. Un cadeau de sa part. »
Il s’agissait d’une chaîne en argent où, en guise de pendentif, il y avait une flamme. Une vraie flamme. Mais cette flamme ne la brulerait pas.