Les vastes ruines millénaires habitées par l’Ordre elfique sont entourées d’une forêt luxuriante et enchantée. Certains des conifères centenaires ont poussé sous le regard attentif des générations de gardiennes se succédant. Ils se sont liés aux anciennes habitations, étendant une branche par une fenêtre et parfois crevant les toits disparus. Le temps n’a ravagé la belle cité d’autrefois, il l’a harmonisé avec la nature environnante et l’a sublimée.
Les elfes vivent dans un éternel printemps, un temps si doux qu’elles ne quittent jamais les tenues légères et traditionnelles de l'ancien territoire. A l’image d’
Arryn. Comme à son habitude, l’argentée s’est levée d’un pied enjoué mais
Lyrei l’intercepta à peine, l'espiègle elfe désira réveiller son adorable cadette, Siraye. Devant sa porte, la mine boudeuse, elle tourna les talons.
La forêt est son lieu de prédilection ; elle est toujours celle qui s’aventure le plus, le plus longtemps. Curieuse d’explorer les environs, embêter les rares créatures sauvages qui croisent parfois sa route. Malgré l’automne naissant, le manteau rougeoyant des arbres, seule une infime brise caresse le corps peu couvert. Pour faciliter ses déplacements, elle n’a opté ce matin-là que pour une robe noire bien légère.
Même celle-ci finit par tomber aux abords d’un lac. Tant sa nudité doit lui manquer. Ou peut-être est-ce l’eau claire qui l’appelle ? Dont quelques rares feuilles tombantes couvrent la surface translucide. Enfin, Arryn, en inconditionnelle amoureuse des baignades promptes, se jette à l’eau du sommet d’un petit rocher. Sans imaginer ou être dérangée par une quelconque présence.
Les gardiennes de l’Artefact s'embarrassent que peu de pudeur. Entre elles, à vivre des centaines d’années en autarcie presque totale, certaines mœurs se sont effacées. Pour l’espiègle elfe, il peut être même agréable d’avoir un spectateur inconnu que l’une de ses consoeurs déplorant son attitude, encore.
Elle remonte à la surface. Ses mèches argentées se collent contre sa douce peau laiteuse. Un bruissement bref amène ses pupilles écarlates à observer les alentours déserts. En apparence, du moins… Cette belle matinée réserve peut-être de belles surprises à Arryn et ses comparses.