C’est d’un air renfrogné qu’Akira quitte le bureau du proviseur. Cette fois-ci, il risque bel et bien l’expulsion pour avoir envoyé à l’hosto un terminale qui voulait faire le malin en le vannant sur sa taille. Ni une ni deux, Akira lui a écrasé les couilles d’un coup de genou bien placé, avant de lui balancer deux grosses droites et de l’envoyer faire une bonne sieste. Car si Akira n’est en effet pas bien grand, il est trapu, et plutôt musclé pour son âge. A la différence du bulletin scolaire, ses notes en sport sont très élevées. Chose plus surprenante encore, sur un terrain, Akira fait preuve d’un admirable fair-play.
Mais pas en dehors.
“Putain, 'fait chier !” A tous les coups, son père risque de le défoncer. Physiquement. Le caractère orageux d’Akira - qu’il partage avec sa sœur jumelle - ne vient pas de nulle part. Son père, avant de se reconvertir dans l’import-export, était un trafiquant notable d’opiacés.
“Akira, ça va ?” Avec humeur, Akira repousse la main secourable de Toshio, que son sous-fifre s’est permis de lui poser sur l’épaule. “Ouais c’est bon, casse pas les couilles, mec.” Ce soir, il faudra qu’il en parle à sa grande sœur, la seule capable - par il ne sait quel moyen - d’apaiser l’ire de leur père. Putain, il est même pas encore 9h30, et sa journée est déjà niquée. D’un geste de la main, il congédie son pote, avant de descendre d’un étage pour aller récupérer ses affaires d’anglais dans son casier.
“Mh ?”
Il fronce les sourcils lorsqu’il remarque le papier soigneusement plié en quatre sur sa pile de manuels scolaires. Immédiatement, son cœur s’emballe. Une écriture de
fille ?!
Wow. Il n’a jamais reçu de petit mot. C’est probablement une farce. Il baisse les yeux, fronce les sourcils. Assurément, c’est une écriture de nana. Fine ronde, soignée. Il embrasse les environs du regard, mais le couloir est presque vide ; la cloche a retenti depuis cinq bonnes minutes et il est déjà en retard. Pourquoi
en cours ? Et si c’était une nana de sa classe…
Sayuki ? Hana ? Rah. Impossible de savoir ! Dans le doute, il obéit à l’injonction, fourre le papier dans sa poche et se rend en salle 301, pour assister au cours lénifiant de
M. Taylor, un connard arrogant qu’il n’a jamais pu supporter, mais qu’il se garderait bien d’essayer d’intimider. Alors que l’européen interroge une élève au hasard sur la séance de la semaine passée, il sort le petit papier de sa poche, pour l’ouvrir délicatement, la bouche sèche.
Toilettes. 10h30. Mizuho.
“Putain c’est quoi ce… Bordel ?” Il a juré à voix basse, mais son voisin, un binoclard de première, lui jette un regard courroucé. Mizuho. Nan, c’est carrément impossible. Mizuho, c’est cette putain de bombasse inaccessible au commun des mortels. La suceuse de prof. Il a encore croisé l’adorable brunette, juste avant de se rendre dans le bureau du proviseur et il se souvient assez clairement avoir croisé son regard au moins deux secondes, avant d’avoir détourné les yeux sans demander son reste. Mizuho et ses gros seins, ses jambes interminables et ses lèvres pulpeuses. Son air indolent et sa démarche féline. Entre ses cuisses serrées, Akira sent sa grosse queue enfler à vue d'œil. Et si c’était possible ? Si elle avait vraiment jeté son dévolu sur lui ?
***
Une bonne demi-heure plus tard, Akira, en nage, pousse enfin doucement la porte des sanitaires féminins. Sourcils froncés, souffle court, il est sur ses gardes. L’adolescent a beaucoup d’ennemis - à juste titre - et il n’a pas écarté l’idée d’un traquenard. Dans son poing serré, le petit mot doux qu’elle lui a écrit.
“Mizuho-senpai … ?”
Lorsqu’une voix féminine lui répond, le garçon sursaute, et son cœur loupe un battement. Impossible de savoir si c’est elle puisqu’en réalité, il n’a jamais entendu sa voix, même s’il s’est masturbé un nombre incalculable de fois en pensant à elle. Plusieurs cabines sont grandes ouvertes, vides. Il avance avec prudence. Seule la cabine du fond est fermée. Le garçon se penche légèrement, et constate qu’il peut apercevoir d’adorable petites pieds chaussés de mocassins vernis.
Wow… Les doigts tremblants, il fait sauter les deux premiers boutons de son uniforme, avant de poser le plat de sa main sur le battant en bois verni.
“Mi… Mizuho-senpai.” tétanisé, l’adolescent recule d’un pas.
Il a du mal à y croire, mais c’est bien elle, sagement assise sur la cuvette des chiottes, le haut de son uniforme largement ouvert sur ses gros seins, compressés dans un élégant soutien-gorge en dentelle. Il rougit vivement, balbutie quelques monosyllabes. Son énorme chibre gonfle encore, jusqu’à tendre le tissu de son pantalon d’une manière particulièrement obscène. D’un geste, il plaque sa main libre sur son chibre, pour le plaquer sur le côté de sa cuisse, mais le mal est fait. Lorsqu’enfin il parvient à reprendre la parole, le regard fuyant, sa voix est faible, mal assurée.
“Tu… Voulais me voir ?”