Une très belle famille. [PV: Lilith]

La pluie tombait. Il y avait de l'orage et énormément de vent. Les Tekhanes n'osaient pas m'approcher pour me chasser de leur territoire alors que je me dirigeais vers l'église de l'Ordre Immaculé. Cet endroit était lié à un terrible souvenir pour moi. Juste à le regarder, j'avais une grosse envie de tout détruire, mais je ne détruisais pas les lieux de cultes, seulement les représentants. Après tout, ces immeubles étaient souvent bien décorés et les raser aurait été bien dommage. J'entrai dans l'église.  Le capuchon de ma cape noire voilait mon visage, un peu aidé par mes cheveux qui masquaient mes yeux sans pour autant nuire à ma vue. Un prêtre s'approcha, prêt à me bénir, mais un tentacule s'empara de lui. Je le dévisageai d'un air froid puis je remuai légèrement la main. Deux chiens infernaux apparurent, sortant de deux étoiles sataniques avant de se jeter sur lui et de le dévorer. Le cri de l'homme alerta les fidèles, qui se levèrent pour se jeter sur moi, semblant vouloir me tuer. Des paladins. Le premier leva sa massue alors que le second dégainait son épée. Lorsque l'arme massive allait s'affaisser sur moi, je lui envoyai ma botte  sur la main, déviant l'énorme masse qui heurta le visage de son camarade, lui broyant les os du crâne, le tuant par commotion cérébrale. Il allait recommencer, mais je dégainai mon sabre et je lui sectionna un bras, puis un autre avant de lui trancher la tête. Les ailes noires que me confèrent le sang de Meisa apparurent et mes yeux verts s'illuminèrent alors que deux tentacules broyèrent les restes des hommes et femmes que mon sabre tuaient, laissant couler le sang sur le sol.

-Vous qui croyez que votre religion est la bonne, périssez. Dieu n'est rien et les dieux païens ne seront pas épargné non plus. Cet endroit sera souillé par votre sang parce que vous vouez votre vie à un dieu qui cause des guerres et qui anéantit des vies juste en existant.

Une prêtresse, agonisante, agrippa un pan de ma cape, proche de la mort. Ses yeux bleus fixaient les miens, des larmes de souffrance glissant de ceux-ci. Si elle n'était pas une religieuse, je l'aurais sauvée, mais ma vengeance contre toute force divine ne me permettait pas la moindre gentillesse. Je devais m'armer de cruauté et d'impartialité pour mener à bien mes projets. Ce que je fais n'engendrera peut-être rien de bon, mais les dieux sont corrompus par leur propre puissance et cela les rend dangereux pour les êtres vivants. Ils étaient capricieux et personne ne pouvait leur tenir tête parce qu'ils avaient peur d'être mal vu... mais moi, la limite de la réputation n'est plus. Si je suis considéré comme un monstre, je l'ai mérité, comme un héros, tant mieux. Seule sera épargnée Fiela, ma déesse et amour.

-Tu ne gagneras rien à défier Dieu, engeance... tu y perdras tout... Enfant du Malin... Puisse notre...

Et je lui pris le visage dans ma main et elle se tut. Mon regard cruel perça son âme et je finis par embrasser la douce peau de son front. Son corps se décomposa alors et tomba en poussière à mes pieds, l'alchimie ayant séparé chacune de ses atomes. Je me relevai, laissant ma cape tomber. J'avais réellement l'air de Lucifer en personne, si on oubliait mes cheveux rouges-bruns et mes yeux verts. Je regardai les chiens de l'enfer essayer de dévorer une jeune femme et je les tuai. Même s'il s'agissait de cadavre d'être religieux, je devais respect aux morts. Je vis leurs petites s'éteindre et je sus que pour elles, il n'y avait pas d'espoir. Leur Dieu est un faux et leurs enseignements ne leur accordera jamais un bel endroit dans la vie après la mort. Je regardai les corps de mes adversaires et je leur mis le feu, prononçant quelques mots en éden pour eux, leur demandant pardon pour le voyage vers le Néant. Je regardai les restes de la jeune femme qui m'avait parlé puis je souris, presque à regrets.

-Je n'ai plus rien, alors, je ne perdrai rien du tout.

Je m'assied sur le sol puis je fermai les yeux, mes ailes continuant de battre l'air à mes côtés. La vie était si dure... et j'en étais devenu dingue. Auparavant, arracher la vie avec autant de facilité n'aurait pas été dans mes cordes, mais aujourd'hui, je tuais sans le moindre mal, je tailladais les chairs sans difficulté, je torturais, je prolongeais les agonies pour détenir des informations... Mes mains étaient souillées de sang et je n'étais pas capable de m'en débarrasser. Je mis mon visage dans ma main et je lâchai un long soupir. Pourquoi je m'acharnais tant contre les dieux... ma raison est-elle la bonne? Moi qui est toujours sous les supplices du vice, qui est traité d'engeance simplement quand on me voit... comment je pourrais dire que ma décision aura de bonnes répercussions? Je regardai le plafond de la pièce et je fermais les yeux.

-L'accouchement de Taya devrait arriver bientôt... et moi, qu'est-ce que je fais ici? J'arrache des vies alors qu'une, bien plus importante pour Taya et pour moi, va bientôt voir le jour...

Quel jour affreux, il faisait tellement soleil, et cette lumière était vraiment insupportable. Lilith aimait l'obscurité, et ce plus que tout, se retrouver dehors en pleine journée avait sur elle un très mauvais effet. Elle n'avait le droit de sortir qu'au crépuscule, mais en ce moment, elle violait ce droit, car sur Terra, la nuit, elle ne trouvait rien à se mettre sous la dent. Elle était donc sortie, vêtue d'une robe noire touchant le sol, une paire de talons hauts, et une viole, copie exacte de celui de Despina, une vieille amie déesse. Elle avait marché dans Tekhos et était tombé sur une église, quel lieu affreux, elle haïssait les chrétiens. Elle se rendit compte en demandant à un passant, qu'ici ce n'était pas un culte voué à Dieu, son père, mais à une autre personne se prenant pour Dieu. Elle cracha sur la porte de cette antre d'hérétiques et pénétra dans les lieux, toujours voilée par le tissus.

Lorsqu'elle pénétra dans la salle de prière, le petit oratoire minable et pitoyable établit par l'Ordre immaculé, elle fut témoin de la violence d'un homme, qui coupait des têtes d'hérétiques. Cet homme était résolument intelligent ! Elle observa cet homme tuer les "fidèles" et pensa à son père, le pauvre, on lui piquait sa clientèle et celle de Jésus, son frère. Quand elle pensait que ce Jésus était son frère, elle avait toujours envie de vomir, ou d'éclater de rire. Elle se rappelait très bien la nuit où elle avait pénétré dans sa chambre en judée, à Jérusalem, et elle l'avait délicieusement hanté, toute la nuit durant. Peu importèrent les réprimandes de son père après, car elle avait souillé son frère, le plus pur des frères. Elle attendit qu'il eut mit le feu aux fidèles puis elle marcha jusqu'à l'autel, ses cheveux noirs le long de son dos, dépassant légèrement en dessous du voile, et ses yeux dorés si flamboyant étaient visible à travers le voile presque opaque. Elle poussa tout les objets dorés ornant la table de marbre, et le bruit au sol ne fut pas discret. Elle cracha au visage du Dieu représenté en statue, et malgré son faible intérêt pour la religion de son père, dit :

"Qui ose concurrencer mon père se verra bafoué à jamais."

Elle se retourna alors et vit que l'homme était toujours là, des ailes lui ornant le dos. Elle reconnut Lucifer, elle courut à lui et ôta son voile avant de l'embrasser passionnément, puis elle se recula soudainement pour voir les yeux émeraudes de son mari. Et là elle se rendit compte que ce n'était pas lui, elle recula, doucement, et les yeux plantés dans l'inconnu, elle laissa son voile tomber complètement, dévoilant ainsi sa chevelure ébène, et son visage marqué par son regard d'or et ses lèvres rouges sang. Elle se demandait à présent qui était cet imposteur, qui osait prendre l'apparence de son ex-mari, seul homme qu'elle fut capable d'aimer. Alors un peu confuse, réalisant l'envergure de son baiser, elle baissa les yeux, un peu rouge, ce qui n'était pas dans ses coutumes, à part avec Lucifer. Elle reprit ses esprit, se devant de rester la tête haute et ainsi dominante, elle dit :

"Qui êtes-vous pour prendre l'apparence de Lucifer ?!"

Je n'avais pas remarqué qu'une jeune femme était entrée dans l'église de l'Ordre Immaculé à ma suite. Je l'ai suivie de mes yeux émeraudes, l'observa un moment renverser les objets sur l'autel, ces stupides offrandes éternellement resté sur une table de bois, attendant d'être ramassés par une quelconque entité céleste qui ne viendra jamais, car inexistant. Je la vis ensuite cracher au visage d'une statue en prononçant une phrase qui sonnait bizarrement faux. Lorsqu'elle me vit, ses yeux dorés, magnifiques et charmeurs, se remplirent de joie, comme si elle m'avait reconnu après un long moment d'absence, et elle se rua sur moi pour m'embrasser d'une passion rare. Je restai cependant de marbre à ce baiser, blasé par mon massacre, totalement indifférent à ce contact. Croisant mes yeux, elle recula puis me demanda qui j'étais pour prendre l'apparence de Lucifer. Je la regardai avec attention, pour me rappeler de ce visage au teint incroyablement immaculé. Elle était fort jolie. Je me redressa lentement, dévisageant la succube (la première que je rencontres, d'ailleurs, mais les livres les décrivent comme des femmes exerçant un charme fou sur les homme). Après un moment de silence, où le vent se faisait entendre, bougeant les mèches de mes cheveux, je finis par lui répondre.

-Kamui Meisa, descendant de l'Ange Déchu, le Prince Détrôné, ou communément appelé Lucifer, ainsi que son héritier depuis sa disparition.

Je fermai les yeux et lâcha un soupir. Je n'aimais pas vraiment mes origines, puisque je devais peut-être avoir à le tuer aussi pour étriper Belzébuth, le seigneur des démons. Je toussotai un peu, parce que ma forme démoniaque me drainait pas mal. Tout sauf les ailes redevinrent normaux. Mes griffes redevinrent ongles, mes crocs redevinrent dents sauf mes canines, ma peau sombre redevint pâle, comme celle de la succube. Troublant à remarquer, mais notre peau était exactement de la même teinte. Je l'aidai alors à se relever, prenant sa main, d'une douceur exquise, dans la mienne. Je me demandais surtout qui était cette magnifique personne. Mes yeux verts brillèrent légèrement, mais pas assez pour que je me jettes sur elle. Entre elle et moi, il y avait un lien vieux de plusieurs millénaires, parce que mon corps avait eu un puissant frissonnement. Je regardai la demoiselle puis je pris une apparence qui n'était pas du tout la mienne. Mes cheveux se tintèrent de noir, mes yeux devinrent rouge-sang. J'étais toujours moi, mais quelque chose en moi venait de se réveiller à ce contact. Je craignis le retour de Zirach, mais cette présence avait quelque chose de rassurant, comblant le vide que l'absence de ma seconde entité avait laissé. Je parlai alors, d'une voix douce, pleine d'amour, mais qui n'était pas la mienne. J'avais simplement envie de parler ainsi et de dire les mots suivant:

-Lilith...

Lilith... oui, je me rappelais d'avoir lu des trucs sur cette femme, son passé en tant que première femme d'Adam qui a été remplacée par Ève, provoquant la première vengeance sur Terre, ainsi que le premier meurtre, le premier mensonge et la première trahison. Je regardais la jeune femme avec une adoration qui devait probablement être celle de Lucifer pour cette femme.

Un sourire apparut sur le visage de Lilith, l'héritier de Lucifer, intéressant. Elle eut un pincement au coeur lorsqu'il lui rappela que Lucifer était mort, mais lorsque ce dénommé Kamui prit l'apparence complète de son ex mari par elle ne savait quel stratagème, elle retrouva son sourire. Elle se demandait comment il pouvait autant ressembler à Lucifer, et même s'il n'était pas en train de le posséder simplement. Sa voix était rassurante, aimante, comme celle de Lucifer, cet ange qui l'avait tant aimé et qu'elle avait tant trompé. Elle se rendait alors compte qu'elle avait mal agit avec lui, qu'elle n'aurait pas du être si avide de pouvoir. Alors, elle s'avança à nouveau et se jeta dans ses bras, omettant complètement que ce n'était pas Lucifer en personne, mais son petit-fils. Elle passa sa main sur la joue de cet homme, se rendant compte que leur peau avait le même grain, la même teinte. Cet homme devait être le fils d'une de ces bébés que Lilith avait mit au monde et qu'elle n'avait pas mangé, sous les supplications de son bien aimé. Elle resta contre lui, le serrant aussi fort qu'elle le pouvait, une de ses mains caressant une de ses ailes noires, qui lui manquait tant.

Cela devait faire quelques millénaires qu'elle n'avait plus vu Lucifer, depuis le jour où il l'avait trompé avec cette catin d'Ève, et qu'elle avait ainsi accomplit la quadruple vengeance, avec l'aide de Satan. Ah, le bon vieux temps, celui où elle n'éprouvait aucun remord dans ses actes, où elle était le mythe de la femme contradiction, elle n'était ni fidèle, ni soumise, ni obéissante. Elle avait échappé au contrôle de son père Dieu, et faisait ce qu'elle voulait, au point de faire l'amour à Jésus. Beaucoup l'avaient qualifié de folle à lier, et exigeaient une punition, ce qu'elle reçut de Lucifer. Elle fut enfermée dans les abîmes, et ne pouvait en sortir que la nuit. Maintenant qu'il était mort, la punition s'était affaiblie et sur Terra, elle sortait quand elle le souhaitait, ou presque. Elle pensait encore à Lucifer, et dire qu'il était son ex mari était une mot assez drôle pour elle, car même si elle avait aimé cet homme au point d'en devenir la plus méchante des femmes, elle regrettait maintenant ses actes, un petit peu, 2 ou 3 millénaires plus tard.

Elle se recula de l'étreinte de quelques pas, observant Luci.. Kamui, d'un regard des plus aimants et plein de regrets. Elle aurait voulu que ce soit Lucifer pour de vrai, pour lui dire à quel point elle était désolée, et lui clamer tant elle l'aimait, quitte à ce que la terre entière le sache, son père inclus. Car tout le monde sait, même les païens, que Dieu et Lucifer ne sont pas en bon terme, pour une histoire de domination, et la punition avait était à la hauteur, car son père était puissant. Lucifer et Lilith avaient ainsi deux points communs : le désir de domination et la punition conséquente. Elle aurait aimé être intime avec Hadès, pour qu'il le lui rende, puisqu'il était le gardien des âmes défuntes. D'ailleurs, elle se demandait pour elle n'était pas morte, elle, puis qu'elle était un être comme Ève et Adam, qui moururent noyés lors du déluge. Et elle se félicitait encore d'avoir séduit Noé pour monter sur sa splendide arche pleine de bêtes. Elle sortit de ses pensées et dit :

"Oui Lucifer, c'est moi.."

Lucifer comprenait que Lilith ne se doutait nullement qu'il était en ce moment même en moi. Il craignit qu'elle ne le reconnaisse pas et il en avait très peur. Elle pour qui son cœur battait ne le voyait pas dans le corps de son descendant, soit moi. Contrairement à ce que je croyais de lui, il était plutôt sensible quand il s'agissait de cette femme. Doucement, j'attirai Lilith contre moi et je l'embrassai tendrement, faisant vibrer l'âme de Lucifer dans ce baiser. Vous vous demandez surement comment son âme s'est retrouvée en moi, hein? Bah, je crois que je l'ai accidentellement assimilé alors que je me suis baladé dans les enfers. À ce souvenir, mon cœur se fendit encore une fois en me souvenant la haine que j'ai vu dans les yeux d'Hana. Mes yeux rouges s'emplirent d'amour, le même amour que je ressentais pour Taya et Fiela, cet amour torride qui nous empêche de détourner les yeux de la personne aimée tant qu'elle est à nos cotés. Lucifer parla à travers moi pour s'exprimer à la femme qu'il aimait:

-Lilith... crois-le ou non... c'est bien moi...

Le pauvre Ange déchu cherchait un moyen de se faire reconnaître, mais en moi, il n'avait plus ses pouvoirs originaux, soumis à mes propres contraintes. Il plongea ses yeux dans ceux de la démone. Mes ailes noires entourèrent nos deux corps. Doucement je al plaquai contre le sol et je la regardai dans les yeux.

-Peu importe le désir que tu peux éveiller dans le corps d'un homme, aucun ne te désir autant que moi, Lilith.

Lilith avait la sincère impression que celui qui lui parlait était Lucifer, mais elle ne pouvait en être sûre, malgré ses paroles. Elle sentait son cœur battre la chamade, comme il le faisait il y a de ça 2000 ans, lorsqu'elle était dans ses bras, en Enfer. La vie était si belle pour elle avant qu'elle ne perde la tête et qu'elle le trompe, elle regrettait ce temps là. Elle commençait même à culpabiliser, se demandant s'il n'avait pas disparu par sa faute, où s'il ne s'était pas tout simplement donné la mort pour combler l'absence de sa femme. Elle ne pouvait plus dire ex-mari, mais mari, car le sentir là, l'entourant de ses ailes noires, la propulsait dans le passé. C'est le baiser que lui offrit ce dénommé Kamui qui fit battre son cœur au dessus des normes de résistance que Dieu avait imposé aux êtres humains. Elle posa un main sur sa poitrine, se courbant légèrement sous l'effet des palpitation, et lorsqu'il l'allongea au sol, elle soupira, car elle était maintenant presque sûre que c'était Lucifer, dans le corps de cet homme, et elle avait pitié de son impuissance, il ne pouvait pas le lui prouver.

Ses yeux d'or se fixèrent dans le rouge de ceux de son mari, elle sourit alors et l'embrassa à nouveau, le sourire restant intact, elle ne pouvait l'enlever se son visage tellement le bonheur l'envahissait. Lorsqu'il lui dit qu'il la désirait, comme il lui avait dit à des centaines de reprises il y a de la 2 millénaires, elle passa ses griffes dans son cou, lui prouvant son accord, lui prouvant son désir, car ils avaient leur langage, qu'ils avaient créé au fil des nuits. Elle ne regrettait pas aujourd'hui d'être sortit avant l'heure du crépuscule, et d'être entré dans cette antre d'hérétiques. Elle comptait faire l'amour avec son mari, ici même, et souiller cet endroit qui n'a lieu d'exister. Elle l'embrassa à nouveau, se cambrant pour coller son bassin au sien le temps d'un instant avant de retomber le dos contre la pierre du sol.

Elle le désirait, mais d'autant plus qu'il y a 20 siècles, car avec la distance et la séparation, elle avait finit par l'oublier, et le choc qu'il avait donné à son cœur en apparaissant ici, dans cette église, était en réalité une défibrillation, il venait de la réanimer, car son cœur battait à nouveau, elle sentait le sang circuler dans ses veines, et ce battement régulier sous sa peau, chose qu'elle n'avait pas ressentit depuis des dizaines de siècles. Elle l'embrassa encore, un million de fois à la seconde si cela était possible, puis elle dit, avec le même sourire intact :

"Lucifer, mon cœur bat à nouveau.."

Non, cela ne me plaisait pas du tout. Je ne voulais pas faire quoi que ce soit avec cette femme. Mes yeux verts s'affichèrent contre toute attente et je reculai. Dans ma tête, Lucifer hurlait de colère, il voulait son épouse tout comme je voulais la mienne. On n'arrivera jamais à s'entendre sur ce point. Je ne laisserais pas mon corps à cette femme, ah ça non. Mon esprit et celui de Lucifer étaient en véritable conflit. Le seul problème, c'est qu'il était vraiment plus fort que Zirach... mais j'étais tout aussi fort. C'était comme essayer de compresser de l'eau, on ne pouvait rien faire l'un contre l'autre. Sans ménagement, je plaçai mon couteau sous ma gorge. Je n'allais pas hésiter à m'enlever la vie. De toute façon, je n'avais plus rien. Fiela n'était plus... et je ne voulais plus avoir le moindre vice. Aussitôt, le démon se relâcha. Je reculai de la demoiselle pour me placer contre le mur.

-Pardonnez-moi, Lilith-san... je sais que vous voulez votre mari... et sachez que je vous comprends... mais j'ai fait un serment... et je ne peux revenir sur ma parole. Lucifer est en moi... mais je ne suis pas Lucifer et mon corps et cœur n'est pas vôtre, je regrettes.

Je lui souris tristement, vraiment désolé d'être un tel annonciateur de malheur encore une fois. De toute façon, qu'est-ce que ça change? Je n'étais plus qu'un mercenaire, maintenant. Mon travail ici était fini et j'étais fatigué. Il me tardait de retourner à la maison pour rejoindre ma sœur et son bébé à naître. Je me pliai soudainement en deux et je me mis à tousser, crachant du sang. Je fus ainsi quelques secondes puis je me mis à sourire. Ma partie divine avait été à moitié arrachée par Fiela et on dirait que mon corps avait du mal à l'accepter. Chaque fois que je souffrais, c'était Lucifer qui murmurait qu'il pouvait me faire oublier mes souffrances, mais c'était le prix à payer pour mes erreurs et péchés. Les dieux m'ont sévèrement punis en m'arrachant celle que j'aimais et les cadeaux qu'elle m'a fait de son corps. J'ai pu garder le pouvoir de me défendre contre les dieux, mais ma vie en était raccourcie, qui était sauvegardée par mon immortalité tant que je l'avais.

-Vous avez le droit de m'en vouloir, mais je ne peux vous accorder votre époux... bien que je saches à quel point il est douloureux d'être séparé de la personne que nous chérissons.

Lucifer était vraiment furieux et mon corps ressentait les effets de sa présence. Du sang coulait sur le sol, tombant de ma main gauche, parce que Lucifer voulait me tuer pour respecter mon serment alors que j'étais si proche de la personne qu'il aimait. Je ne bronchai pas à sa colère, parce que cela aurait été inutile. Je n'aimais plus que trois personnes, dont l'une avait disparu, peut-être à jamais, l'autre attendait de mettre au monde mon fils et la dernière était dans les Enfers avec son époux, le dieu des Enfers, Hadès. D'ailleurs, il faudrait que je saches si elle va se décider à lui pondre des enfants, elle aussi. Je souris à la demoiselle, nommée Lilith.

-Si je peux vous rendre un service quelconque pour me faire pardonner de mon égoïsme, n'hésitez pas à demander. Je peux vous accorder tout sauf une union charnelle.

Chaque, parole, hérissait, Lilith. Elle sentit son cœur s'arrêter à nouveau lorsque Kamui lui refusa de lui prêter son corps, pour quelques heures avec son mari. Elle resta la tête haute et se dit, que coûte que coûte, elle ferait l'amour avec Lucifer, aujourd'hui et ici. Elle voyait qu'il le torturait de l'intérieur, le sang coulait, et son mari était furieux que son héritier refuse. Elle se recula et partit s'agenouiller devant la statue où elle avait auparavant craché, dans une position de prière. Si elle ne pouvait obtenir Lucifer, pour une nuit, elle préférait mourir, car passer si près du bonheur était meurtrier. Elle dit alors :

"Tuez moi, je suis une hérétique."

Elle avait préparé son coup, car il ne la tuerait pas, sinon Lucifer le tuerait de l'intérieur en quelques secondes. Elle resta donc dos à lui, sa dague à la main au cas où il ferait preuve de sang froid, et elle fit mine de prier, pour voir si il lui rendrait l'énorme service de la tuer, et de la rendre à son mari par cet acte. Elle ne l'en pensait vraiment pas capable, elle remit son voile sur son visage et commença à pleurer, se sentant si proche de son mari et à la fois si séparé de lui. Elle ne demandait pas grand chose, juste une nuit, reformer cette union charnelle, pour une nuit, Lucifer et Lilith.

"Kamui! C'est ma femme! Juste une fois!"
"Non! J'ai promis! J'ai juré de ne plus le faire!"
"Tu es cruel!"
"J'ai fait un serment, Lucifer!"
"C'est moi qui couchera avec elle, ce n'est pas ton corps qui la touchera, mais le mien! S'il te plait!"

Nous nous disputions. Comment se fait-il que je sois forcé de m'obstiner pour poser un geste. Mais Lucifer avait raison, c'était cruel de ne pas pouvoir faire qu'un avec l'être aimé. Je grommelai puis je laissai mon corps se transformer en celui de Lucifer. Doucement, je m'approchai de la femme qui m'avait demandé de la tuer et je l'enlaçai doucement avant de l'embrasser doucement dans le cou. Je n'arrivais pas à croire que je cédais aussi facilement aux demandes de mes ancêtres. La peau de Lilith était douce et chaude, un vrai délice. Ce n'est pas pour rien qu'elle était la chef des succubes. Lentement, tel un vampire, je mordillai la peau tendre de son cou et, obéissant aux souvenirs de Lucifer, je glissai ma main entre les seins de la demoiselle et je trouvai une fermeture éclair camouflée et je l'abaissai doucement.

-C'est d'accord. Mais je refuses de laisser mon corps à Lucifer. Je ne lui fait aucunement confiance. Les hommes amoureux sont les plus dangereux et je ne tiens pas à passer ma vie sous le contrôle de l'ange déchu.

Je glissai une main dans l'ouverture de la fermeture éclair de la demoiselle et lui pelota doucement le sein gauche. Pas que cela ne me plaisait pas franchement, mais c'était pas mal ça. Dans mes yeux, c'était l'éclat de passion de Lucifer qui était dans mes yeux. Je n'avais absolument aucun sentiment pour cette femme et heureusement que je n'étais pas seul, parce qu'elle ne aurait été offensée.