« Mais... Encore ? »
« Si tu savais, belle inconnue, que c'est le plus beau compliment qu'une femme ne m'ait jamais fait »
Pourtant, la situation est absurde, incohérente, inimaginable. Nos vies n'ont rien à voir, notre rencontre est le fruit d'un choc, nos routes sont opposées. Et pourtant...
« Atterris, Camille ! Il suffit que tu te branles entre les seins d'une nana, et voilà que tu es amoureux! ». J'ai un cœur d'amadou, paraît-il, et voilà la mèche qui l'a enflammé.
Pas que mon cœur, d'ailleurs. Jamais, je n'ai joui et rebandé comme ça. « Ouais, ben, Camille, c'est ça, en fait. T'en as enfin trouvé une qui t'excite, point barre. »
Alors qu'elle se redresse, toujours emprisonnant mes jambes, me privant du contact de sa poitrine, je redécouvre son visage, sous quelque lumière nocturne pourtant légère. Comme il est beau, ce visage, fin, délicat. « Et ton foutre en travers, tu ne le vois pas ? », une petite voix intérieure me balance cette connerie. Mais je l'ignore.
Comme elle est loin, la jeune femme directive et indélicate. Elle est soudain si fragile, si femme enfant. Si ce n'était ce trou à son épaule, que la lumière me renvoie, criard et incongru. Quand elle n'a plus cette dureté du regard, cette violence des gestes, elle est si radieuse. Comme ça, je la suivrais au bout de la terre, ma belle inconnue.
« Je m'appelle Gwen... », elle n'est plus si inconnue, désormais.
Mais Gwen, ça sonne comme le sifflement de la lame froide d'un poignard, qu'elle avait peut-être, à notre choc initial. Sans doute un diminutif, mais de quoi ? Gwenaëlle ? Gwendoline ? Tiens, oui, ça lui irait bien, ça, surtout en ce moment.
Ce moment ? Si celui qu'elle appelle son grand frère entrait, comme il a failli le faire déjà, que trouverait-il ? Un mec quasi à poil avec la queue qui se redresse, alors qu'il y a du sperme partout, sur mon boxer, sur le lit, sur les habits, et même sur le visage de... Gwen.
Oui, Gwen, ça lui va bien, finalement. Je la regarde, sous la lumière extérieure un rien plus insistante. Elle a un charme réel, sa mèche blonde est un délicieux détail. Vêtue à ne pas se dévoiler intimement, elle est délicieusement suggestive, et la forme de ma queue en atteste : elle ne me laisse pas de marbre.
« Je t'aime, Gwen », ma voix a agi, échappant au contrôle de mon cerveau. Initialement, je devais dire « J'aime bien ce prénom, Gwen », mais il y a un truc qui a merdé, en moi. Je ne l'ai pas dit fort, elle ne l'a pas entendu. Ouf !
Mais c'est vrai que, si le coup de foudre existe vraiment, alors il porte son prénom. Et il se dessine là, dans la pénombre, si éloigné de celles qui me faisaient rêver. Un instant me passent les images de celles que je photographie, pour compléter mon book et décrocher quelques contrats, celles qui sont excessives dans leur look siliconé et leur maquillage outrancier.
Merde ! Mon matériel photo. J'y repense. Et soudain un éclair. Mon portefeuille n'était pas dans mon sac à dos ; je suis certain de l'avoir rangé dans le tiroir sous le canapé. Ouf ! A moins de pas de bol, les flics ne devraient pas remonter jusqu'à moi. Ce serait vraiment con que j'aie laissé un ticket de paiement dans mon sac à dos, et que, par la vidéo du magasin ou je ne sais quoi, on remonte jusqu'à moi.
A peine suis-je ainsi soulagé, que j'entends grincer dans la pièce à côté ? Le grand frère ou l'intrusion des flics ? Non, c'est trop léger, ce doit être... mais pourquoi grince-t-il ? Il faudra que je demande à Gwen. Ça y est, je retiens son prénom.
Gwen, dont les mains me caressent doucement. Le boxer empêche mon sexe de se tendre, et seul le gland dépasse vraiment, décalotté, turgescent, sans aucune culpabilité de ce qui s'est passé avant.
Ses mains sont douces, comme l'est en ce moment l'expression de son visage. Elle dessine la forme de mon sexe à travers le tissu. Je ne me souviens pas avoir eu si douce caresse, à moins que Gwen ne me fasse oublier toutes les (rares) autres.
Je me laisse faire. Je la laisse faire. Elle est étrange, comme gênée, mais persistante. Ce moment est magique. Mes mains, posées sur le lit, au long de mon corps, se crispent un peu sur les draps de tissu rugueux.
A-t-elle compris mon allusion ?
Oui, le doute n'est plus permis. Je relève mes hanches, elle fait glisser mon boxer sur mes cuisses, libérant mon sexe qui se redresse. Ce n'est pas très glorieux qu'il soit encore couvert de foutre, mais sa caresse reprend de plus belle.
Je vis un rêve éveillé. Elle me fait doucement monter en vigueur, puis elle enlèvera ce shorty qui me cache un trésor j'en suis sûr, oh et le top aussi car je veux voir ces seins où je me suis épanché.
Puis, déjà agenouillée sur mes chevilles, elle remontera sur mon corps, jusqu'à venir guider elle-même mon sexe en elle, pour lentement descendre dessus.
Je la laisserai faire, à son rythme. Je ne ferai aucun bruit qui perturbe encore son grand frère. Je lui ferai l'amour, comme aucune autre ne m'a jamais offert cela.
Elle est si délicate. Elle semble si bien maitriser cela, une main à la base de ma queue, l'autre glissant au long de la hampe en anneau de ses doigts.
Je suis bien, je m'abandonne à elle. Ma queue grandit, grossit, alors que les lieux sont encore imprégnés de son liquide gluant et de cette odeur forte.
« Juste... comme ça », la phrase n'est pas parvenue à mon esprit comme elle aurait dû.
Oui, comme ça, doucement, à faire monter. Juste, avant de...
Sa caresse s'accélère, gardant la même douceur, mais sa main coulisse plus rapidement au long de la tige. Pas en reste, son autre main joue de la base de mon sexe, serrant et desserrant.
« Juste... comme ça », la phrase soudain rebondit, comme en écho. Je perds le contrôle. L'une des mains de Gwen serre fermement la base de ma verge, l'autre s'emballe au long de la tige désormais bien grosse.
Je lève les yeux vers Gwen, pour comprendre.
Pour la supplier aussi, quand je comprends.
Mais son regard est aussi doux qu'implacable.
Elle sent mes hanches palpiter, elle continue.
Je mords mes lèvres pour ne pas hurler.
Je m'accroche plus encore aux draps, crispé.
Je continue de la fixer, les yeux dans les yeux.
Elle maîtrise, et je vais perdre le contrôle.
Non, pas comme ça, encore ! Mais c'est si bon.
Et le premier jet jaillit, avant-coureur, déjà fort.
Je veux fuir, mais mes hanches se lèvent vers elle.
Un deuxième jet jaillit, retombe sur ses mains.
Mais celles-ci continuent, plus vite encore.
Un troisième jet, qu'elle dirige vers mon torse.
Je perds pieds, murmurant « Non, pas comme ça ».
Mais trop tard, mon sperme jaillit sous la branlette.
Mes yeux dans ses yeux, heureux mais frustré.
Combien de jets, quelle quantité, je ne sais pas. C'est comme ininterrompu. Et pourtant, ça ralentit, jusqu'à diminuer, s'arrêter. La main de Gwen continue, mais se fait plus douce. Je m'étais déjà répandu sur son top et même sur son visage, voilà qu'il y en a désormais sur mes cuisses et mon torse, et même sur son lit.
Je la regarde, comblé sans l'être : « Pourquoi ? Et toi ? », lui murmure-je.
Ma question est peut-être stupide, mais elle est sincère.
Mon plaisir a été intense, nul doute, mais le sien ?
J'espère qu'elle ne fait pas ça pour s'excuser, car, moi, je ne le vois pas ainsi.
Ses mains se sont apaisées, posées sur ma queue qui s'est un peu ramollie, sans perdre trop de son volume, comme somnolant avant de recommencer. C'est incroyable l'effet que me fait Gwen, peut-être même malgré elle.
Mes mains ont cessé de se crisper sur le drap à l'arracher. Je lève mes bras vers elle : "Viens, Gwen". Geste de tendresse. Geste de désir. Envie de me blottir contre elle ou de lui offrir ces caresses à mon tour?
Peu m'importe qui elle est, où je suis, ce que nous ferons. Je suis bien, tout simplement.