Amour enchaîné [Pv Mélinda]

Cela faisait désormais à peu près un an que Ran avait déménagée à Seikusu avec sa famille. En une année, la jeune fille avait eu le temps de s'habituer à la température locale. Juste un peu. La ville ne valait clairement pas Okinawa et les longs bain de soleil à la plage lui manquaient cruellement. L'été était à peine plus chaud que l'hivers dans sa région natale. Et ne parlons pas de la neige. Son premier hivers, elle l'avait passé sous des tonnes de couvertures avec une forte fièvre. Non, vraiment, les îles tropicales lui manquaient. Mais d'un autre coté, l’ambiance à Seikusu était nettement plus agréable. Déjà, elle avait nettement plus d'amies, avec lesquelles faire des sorties entre copines ou juste du shopping. Et puis bien malgré elle, Ran était devenue une fille populaire au lycée, bien qu'elle n'ai rien fait pour l'être, au vu de son caractère plutôt calme et effacé. Cela, elle le mettait sur le compte de sa teinte de peau. Son bronzage se remarquait plus facilement que le teint pâle des autres lycéennes après tout.

A Mishima, Ran s'était inscrite à deux clubs. Le premier, plus en lien avec son aspiration professionnelle, était le club de cuisine, dans lequel la lycéenne s’entraînait à la pâtisserie. Faire de beaux et délicieux gâteaux et les partager avec ses amies, c'est un bonheur. Quant au second, il s'agit du club de natation. Après tout, elle vient d'une île tropicale et elle aime bien nager quand l'envie lui prend. Bon, le chlore ne vaut pas l'eau de mer, mais on fait avec ce qu'on a. C'est également le club dans lequel elle a le plus de prétendants. Etant en maillot de bain, son bronzage et ses formes sont bien plus visibles. Mais malgré toutes les lettres amoureuses, Ran est toujours célibataire. Cela est essentiellement dû au fait qu'une bonne majorité de ces lettres provenaient de filles, qu'elle a dû gentiment rembarrer car n'étant pas attirée par les filles, ainsi que de mecs qui ne pensaient qu'à la sauter et l'ajouter à leur tableau de chasse. Eux aussi elle les as rembarrés, avec pour argument qu'elle n'était pas qu'un bien de consommation jetable.

Du coup, en plus d'attirer l’œil, elle a aussi acquis la réputation d'être une fille difficile. Capricieuse diront même les plus rageux. Ran s'en fiche royalement. Tout ce qu'elle veux, c'est trouver un garçon qui voudra surtout être avec elle plutôt que de vouloir être en elle la majeur partie du temps. Heureusement, sur ce point, elle allait bientôt connaître un nouvel essai. Peut être le bon cette fois-ci ? En attendant, elle nageait tranquillement dans le bassin, avec les autres membres de son club, sans savoir ce qui allait bientôt se produire...

Haruka Natsuo était un pilier du club de natation de Mishima, et un membre de l’équipe de natation du lycée. Il faisait partie de l’équipe masculine, et était d’ailleurs considéré comme l’un des meilleurs membres du club, à hauteur d’Ayumi Nasegawa, la « Sirène de Mishima ». Haruka était un jeune homme qui aimait beaucoup l’eau, le monde de la mer, et avait toujours aimé nager pendant des heures. Cette pratique sportive avait permis de le doter d’un corps très agréable, mais, pour autant, Haruka restait très timide avec les femmes. Le fait est qu’il avait grandi dans un environnement très féminin, son père ayant divorcé avec sa mère, après l’avoir battu. Haruka avait toujours eu peur de faire mal aux filles, et avait bien du mal à sortir de son carcan de timidité. C’est sans doute ce qu’il expliquait pourquoi il s’entendait bien avec Ayumi, qui était également très nerveuse, elle aussi.

La vie d’Haruka avait changé quand il s’était étonné qu’Ayumi, d’habitude si studieuse, ne vienne à manquer les entraînements qu’ils faisaient ensemble, ce qui coïncidait avec l’époque où elle s’était rapprochée de cette gaijin riche, Mélinda Warren. Intrigué, Haruka avait essayé de lui dire d’arrêter de passer son temps dans le manoir de cette femme, et avait fini par s’y retrouver, quand Ayumi lui avait expliqué qu’il y avait une belle piscine à l’intérieur. C’est là que la vie d’Haruka avait basculé... Car il était ressorti de ce manoir différent.

Haruka était un esclave de Mélinda. Il avait perdu sa virginité avec elle et avec Ayumi, et, depuis lors, Ayumi était autant une camarade de travail qu’une amante. Les relations sexuelles entre eux étaient assez particulières, car elle aimait beaucoup le sodomiser. Preuve de son comportement soumis, Haruka était souvent pénétré par des femmes, à commencer par sa Maîtresse, qui adorait le baiser. Il n’avait d’ailleurs joui qu’une seule fois dans le con de sa Maîtresse. Pour le reste, il portait généralement un anneau de cuir qui l’empêchait de jouir pendant que sa Maîtresse le baisait.

Pour autant, il y a quelques temps, Haruka était devenu le binôme d’une nouvelle élève. Ce n’était plus Ayumi, mais une autre fille très douée, qui venait tout droit d’Okinawa. Étant plus âgé qu’elle, c’est à lui qu’est revenu l’immense honneur de former Mitake Ran. Le club prévoyait en effet, outre des séances d’entraînement, des séances de tutorat, justement destiné à rapprocher les binômes en vue de participer aux épreuves mixtes. Et Haruka avait vite compris que ce qu’il ressentait pour Mitake était assez unique... Ce n’était pas le simple désir sexuel qu’il ressentait envers Ayumi, ni même le sentiment d’amour respectueux qu’il éprouvait envers sa Maîtresse, c’était... Différent.

Mélinda lui avait finalement expliqué qu’il était amoureux d’elle, et lui avait dit qu’elle envisageait justement de faire de Mitake Ran sa proie... Mais elle avait laissé le soin à Mitake de s’occupoer d’elle. Seulement, le temps lui était compté, car elle lui avait mis un ultimatum de trois mois pour sortir avec elle... Qui arrivait à expiration d’ici à la fin de la semaine.

*Et, ce soir, c’est notre dernier cours de la journée ensemble...*

Pour lui, la situation devenait de plus en plus difficile à gérer, car Mélinda le privait maintenant de l’orgasme, et le laissait dans un état semi-permanent de frustration. Tout ça ne le rendait pas violent, mais son sexe en devenait très sensible, et il suffisait presque qu’il soit dans la même pièce qu’Haruka pour paniquer ! Et là, alors qu’il était en maillot, et qu’il l’attendait, il grogna encore en imaginant le petit cul de Mitake moulé dans sa swimsuit, ce qui déclencha en lui une érection spontanée.

*Raah merde, calme-toi !*

Il s’efforça encore de se calmer, tout en enfilant un maillot de bain. Aujourd’hui, ça allait être dur... Haruka devait lui avouer sa flamme, et sortir avec elle ! Et, alors qu’il y songeait encore, il entendit Mitake approcher. Prudemment, l’homme avait déjà bondi dans l’eau, dissimulant ainsi son maillot, et leva la main quand il vit arriver, toujours aussi monstrueusement sexy dans sa swimsuit moulante...

« Bonsoir, Ran ! Tu... Tu vas bien ?! »

Ran nageait donc dans le bassin, faisant plusieurs longueurs, en crawl et sur le dos, quelques classiques histoire de s’échauffer sans avoir à penser à un quelconque chrono. Les activités du clubs n'avaient en réalité pas encore commencées, mais il était toujours bon de s’échauffer avant pour éviter des claquages et des courbatures. Et puis pour être honnête, Ran aimait bien être dans l'eau. Elle était pas chaude et iodée comme dans sa région à Okinawa, mais ça faisait très bien l'affaire. Mais après quelques minutes, Ran avait besoin d'aller au p'tit coin et se laisser aller dans l'eau ne serait pas très hygiénique, aussi décida t-elle de sortir de l'eau pour se rendre aux toilettes. Lorsqu'elle revint quelques minutes plus tard, elle vit Haruka près du bassin.

Haruka... Lorsqu'elle était arrivée au lycée et qu'elle s'était inscrite au club de natation, Ran avait été présentée à ses différents membres. Et sur le moment, elle devait bien avouée avoir été surprise de rencontrer un garçon avec un prénom féminin. Au point de se demander s'il n'était pas une trans, comme elle, qui était à l'origine un garçon. Par ailleurs, Haruka avait un coté très timide et coincé, assez effacé. Un peu comme elle mais en beaucoup plus prononcé. D'une certaine façon, cela le rendait attachant. En revanche, avec sa carrure, il était difficile de le trouver mignon. Beau et attirant, certes, mais pas mignon. Trop d'abdos pour ça. Mais c'était difficile de parler avec lui, car à chacune de leurs discutions, elle avait l'impression qu'il fuyait son regard et se réfugiait parfois dans un silence embarrassant. Ce qui était quand même un comble, étant donné qu'il était censé être son Senpaï.

En approchant de lui, Haruka la vit et plongea dans l'eau, la prenant de court, avant de remonter à la surface, l'air de rien.

- Bonsoir, Ran ! Tu... Tu vas bien ?!

- Euh... Oui Senpaï... J'ai fais quelques longueurs avant que t'arrive... Et toi, ça va ?

Elle lui fit un petit sourire, avant de se glisser dans l'eau à ses coté. Pour lui, l'eau devait être encore un peu froide, mais pour elle, c'était la bonne température, depuis le temps qu'elle nageait. L'eau froide devait faire réagir son corps de façon gênante, ce devait sans doute être pour cela qu'il essayait de cacher son entre-jambe. Ran passa donc outre cet état de fait, inconsciente que c'était elle et non l'eau, qui était la cause de cette réaction, et se pencha un peu vers Haruka.

- Alors Senpaï, c'est quoi le programme aujourd'hui ?

Ran hantait de plus en plus son esprit, et la voir là, si près de lui, ne faisait rien pour arranger les choses ! Mélinda lui avait forcé la main, en lui disant qu’il était temps d’agir s’il ne voulait pas qu’elle en fasse une esclave ! L’hypothèse l’excitait et l’angoissait paradoxalement, car... Eh bien, même s’il était soumis à sa Maîtresse, il voulait quand même se garder Ran pour lui. C’était sans doute un peu égoïste, mais il voulait être sa première fois. Mélinda lui avait dit qu’elle était vierge (probablement grâce à ses instincts vampiriques), et, depuis qu’Haruka savait ça, il avait effectivement de s’unir à elle... Mais en redoutant aussi qu’elle le repousse, même s’il estimait qu’ils étaient très proches.

Il se retrouva donc avec elle, seul, et déglutit lentement. Mitake était trempée, et l’eau, comme à son habitude, moulait parfaitement son corps légèrement musclé, aux formes très appétissantes.

« Euh... Oui, oui, Ran-san, ça... Ça va ! »

Il rougit légèrement, ce qui ne devrait guère surprendre Ran, vu qu’Haruka était plutôt du genre timide et nerveux. Elle lui demanda ensuite quel était le programme, et Haruka haussa les épaules.

« Ben... Tu commences à être encore plus douée que moi, tu sais ! On va faire une séance classique, se préparer à la compétition. Il y aura une épreuve de nage rapide sur toute la longueur du bassin. Tu me chronomètres ? »

Le fait est qu’il ne se voyait pas vraiment sortir de l’eau, vu que son érection peinait à diminuer ! Nager, se défoncer, tout ça lui ferait du bien... Le sport l’aidait, dans ce genre de cas, à se calmer, et à voir son sexe perdre de taille, atteindre un niveau plus normal et plus acceptable.

*Après, ça ira mieux...*

Du moins, c’est ce qu’il espérait !

Comme à son habitude, son Senpai bégayait et rougissait en sa présence, ayant desdifficultés à lui répondre. Autant Ran était taciturne et ne parlait sue lorsque cela semblait nécessaire, autant son binôme était terriblement timide. Seule la natation semblait lui permettre de s'exprimer intelligiblement, comme il en fit la démonstration suite à sa question.

- Ben... Tu commences à être encore plus douée que moi, tu sais ! On va faire une séance classique, se préparer à la compétition. Il y aura une épreuve de nage rapide sur toute la longueur du bassin. Tu me chronomètres ?

- Okay, va pour le chrono, mais on inversera après.

La jeune fille ressortit donc de l'eau, celle-ci ruisselant encore une fois contre son maillot, mais en plus grande quantité ce coup-ci, avant d'aller chercher un chronomètre et revenir au début du bassin, au niveau des podiums.

- Prêt ? Trois, deux, un, Go!

Un coup de sifflet et le voilà partit telle une torpille. Ran suivit son partenaire du regrat en marchant à ses côtés, observant les moindres faits et gestes. Il n'était pas le plus rapide du club, Nasegawa le battant généralement d'une petite dizaine de secondes, bien qu'elle était moins présenté aux entraînements. Selon les dires de Haruka, c'était dû au fait qu'elle avait des "prédispositions naturelles" avec l'élément aqueux, un don naturel pour la natation, qui lui permettait d'acquérir un bon niveau avec un minimum d'efforts. Ran était une bonne nageuse aussi, mais sa différence était qu'elle nageait depuis toute petite dans l'océan pacifique. Les conditions n'étaient évidement pas les mêmes que dans un bassin, sans la force du vents ni celle des vagues. De fait, elle se déplaçait elle aussi plutôt vite, ayant moins d'efforts à devoir fournir qu'à la mer.

Haruka termina sa longueur de 200m et Ran arrêta le chrono.

- 3min10, pas mal... Aller, à mon tour maintenant.

Haruka en était au stade où il aurait envie de partir. Il n’avait pourtant pas le choix, il se devait de sortir avec Ran, s’il ne voulait pas que Mélinda la prenne pour elle. Le jeune homme allait devoir passer outre sa timidité, mais il avait très peur que la femme le prenne pour un pervers ! Il plongea donc dans l’eau, espérant que nager rapidement permettrait, si ce n’est de le soulager, au moins de lui donner les idées claires. Il nagea donc rapidement, essayant de battre son record, tout en sachant qu’il n’appartenait pas aux meilleurs du club. Toutefois, Haruka se débattait fort pour rester dans le peloton, et avoir de bons résultats, de manière à pouvoir faire partie du groupe qui se rendrait sur une île pour une compétition nationale. Nageant vite, il arriva au bout, et remonta à l’air libre.

3 minutes et 10 secondes... Il hocha doucement la tête en se retournant vers Ran.

« Ouais, je fais de mon mieux. À toi, donc... »

Il déglutit donc, conscient qu’il allait devoir remonter, et nagea vers l’échelle. Son érection était toujours là, sans possibilité de la dissimuler dans son maillot de bain. Fort heureusement, le temps qu’il remonte, Mitake s’était éloignée, et il resta à bonne distance, la voyant grimper sur le plongeoir, et leva le pouce, avant de voir sa magnifique sirène plonger dans l’eau, et se mettre à nager rapidement. Lui avait mis le chronomètre, et vit Ran passer devant lui, véritable bombe. Il se pinça les lèvres en l’observant, et la jeune femme ressortit ensuite de l’eau, lui tournant le dos. L’eau moulait à la perfection sa swimsuit, et, preuve de la situation de manque dans laquelle Haruka se trouvait, son érection ne diminua nullement, surtout quand il vit l’eau glisser le long des fesses parfaitement moulées de la femme.

Se raclant la gorge, le jeune homme en oublia pendant quelques instants le chronomètre, avant de le regarder.

« Ah euh, oui, désolé. Hmmm... 2 minutes et 49 secondes, tu tiens une excellente forme ! »

Il n’y avait guère qu’Ayumi Nasegawa pour lui tenir tête, ce qui n’empêchait nullement Haruka de l’encourager, comme il le fit encore :

« Tu sais, tu te rapproches des scores d’Ayumi, c’est génial, Mitake-san ! »

En tout cas, il était maintenant très difficile, pour lui, de dissimuler son érection...

Ran et Haruka échangèrent donc les rôles. Elle lui passa le chrono et se rendit au plongeoir et commencer sa longueur en  crawlé, faisant totalement le vide dans son esprit jusqu'au bout du bassin. Il était en effet important pour Ran de ne penser à rien si elle voulait faire un bon score. Dans le cas contraire, cela la ralentirait. En ressortant, elle vit son Senpai la fixer, un peu perdu dans les siennes, de pensés, justement, avant de réagir à son approche.

- Ah euh, oui, désolé. Hmmm... 2 minutes et 49 secondes, tu tiens une excellente forme ! Tu sais, tu te rapproches des scores d’Ayumi, c’est génial, Mitake-san !

Elle lui sourit gentiment, le genre à faire fondre sur place, mais elle avait pu noter que son érection était toujours là, ce n'était donc pas à cause de l'eau. Il était même possible qu'elle même en soit la cause. En temps normal, qu'un mec bande comme ça pour elle l'aurait choquée, surtout un type qui ne la connaissait pas. Mais dans le cas d'Haruka, c'était différents. Pour commencer, ils se connaissaient depuis des mois à présents. Même si Ran était au lycée depuis plus de deux ans maintenant, elle ne faisait partie du club de natation que depuis le début de sa 3ème année. Et malgré leur relation, il avait toujours été gentil et prévenant avec elle. Et ensuite, Haruka était timide, c'était pas le genre à sauter sur les filles pour en abuser. Au contraire, il avait même tendance à se faire un peu marcher sur les pieds.

Ran en arriva donc assez rapidement à la conclusion qu'Haruka était attiré par elle, sans doute depuis un moment, mais que sa nature timide l'empêchait de d'exprimer clairement. Vu qu'il se connaissaient depuis le début de l'année scolaire, peut être n'était-ce pas seulement de l'attirance physique — auquel cas, il aurait bandé pour elle dès leur rencontre — mais tout simplement de l'amour ? Aussi décida t-elle de lui donner un coup de main.

- Senpaï... Tu as l'air de vouloir me parler de quelque chose... On peut s'éloigner un peu dans les gradins si tu veux ?

Et comme pour le rassurer un peu et lui donner du courage, elle prit ses mains dans les siennes.

Impossible de dissimuler son érection maintenant, surtout que Mitake-san se rapprocha de lui ! Il déglutit doucement en rougissant benoîtement, confus, s’attendant à ce qu’elle le gifle, ou à ce qu’elle le jette dans l’eau… Ce qui aurait assurément été très mérité ! Mais, au lieu de ça, elle attrapa doucement ses mains, et invita l’homme à s’asseoir avec elle dans les gradins.

« Mitake-san… » murmura-t-il doucement.

Toujours aussi gêné, il acquiesça doucement de la tête. Les gradins n’étaient pas très éloignés, et il marcha à côté de la femme, rougissant furieusement. Même si Haruka venait de passer du temps dans l’eau, il avait extrêmement chaud. Cette situation était vraiment des plus déstabilisantes ! Il connaissait Mitake depuis des mois, et, depuis des semaines, il la protégeait de Mélinda, en avançant son amour, sincère, pour elle. Rencontrer Mélinda lui avait pourtant permis de gagner un peu de confiance, mais il n’en restait pas moins nerveux face à elle, redevenant le jeune homme nerveux et timide qu’il n’avait cessé d’être. C’était incroyable ! Il ne se contrôlait plus ! Pourtant, Mélinda l’avait longuement briefé. Ils se rappelaient encore de leurs séances, nus tous les deux, où elle l’embrassait en lui expliquant ce qu’il devait dire à Mitake, mais, en ce moment, plus rien ne venait à l’esprit du jeune homme, comme si un blanc s’était instauré dans son esprit.

Ils rejoignirent les gradins, surplombant les bassins, et l’homme s’assit, serrant ses cuisses pour essayer de dissimuler son érection… Un peu vainement. En effet, quand il leva la tête, il loucha pendant quelques secondes sur les seins de Mitake. Sa swimsuit était terriblement moulante, mettant ses seins en valeur, tant et si bien qu’il pouvait même discerner… Ses tétons !

*Cette fois, tu ne peux plus faire marche arrière, Haruka. Elle a vu ta queue, alors vas-y !*

Le jeune homme inspira longuement, ferma les yeux, puis les rouvrit en levant la tête, regardant la femme. Il revit alors Mélinda, qui lui avait conseillé de dire une seule chose, un mot plus simple, mais le plus dur à dire. De fait, les mots eurent bien du mal à franchir ses lèvres, avant qu’il ne finisse par les lâcher :

« Je t’aime, Mitake-san. »

Il soupira encore. Un ange passa avant que l’homme ne reprenne :

« Je ne saurais te dire depuis combien de temps précisément, mais… Je sais que je t’aime. Vraiment. Genre… Comme un fou, en fait. Bon, peut-être pas comme un fou, mais… Enfin, je t’aime. Je… Je voulais te le dire depuis longtemps, mais… Euh… »

Ne trouvant rien pour terminer sa phrase, Haruka la laissa en suspens, attendant de voir la réaction de sa partenaire…

Ran conduisit donc Haruka dans les gradins, un peu plus loin et s'assit à côté de lui, attendant ce qu'il avait à lui dire. Bon, à vrai dire, elle se doutait de ce qui allait sortir de ses lèvres. Le corps tremblant et bouillant, le visage rouge, une certaine nervosité palpable... Elle était certaine qu'il allait lui déclarer sa flamme... C'était tout elle avant son déménagement vers Seikusu. Celle-ci tarda un peu à venir, mais atteignit finalement ses oreilles.

- Je t’aime, Mitake-san.

Réaction normale malgré tout, Ran se mît elle aussi à rougir en baissant les yeux. Après sa déclaration désastreuse quelques années auparavant, ça lui faisait un peu bizarre aussi... N'était-ce pas son cœur, qu'elle entendait tambouriner furieusement dans sa poitrine ? Les deux ado restèrent silencieux un moment, avant qu'Haruka ne reprenne

- Je ne saurais te dire depuis combien de temps précisément, mais… Je sais que je t’aime. Vraiment. Genre… Comme un fou, en fait. Bon, peut-être pas comme un fou, mais… Enfin, je t’aime. Je… Je voulais te le dire depuis longtemps, mais… Euh…

Nouveau silence de sa part, gênée cette fois-ci. Le pauvre ne savait sans doute plus ou se mettre, souhaitant sans doute fuir par un trou de souris. Ran chercha ses mots, que dire après ça...

- Il... Il y'a environs deux ans, j'ai... J'ai déclarée ma flamme à un garçon... Mais celui-ci m'a rejetée violemment... Et j'ai même dû déménager à cause de harcèlements suite à celle-ci... Donc je... Je veux bien essayer avec toi, voir... Voir si ce sera différent...

En gros, elle acceptait de sortir avec lui, tout en le mettant en garde. Elle avait vécue une mauvaise première expérience, à la limite du traumatisme et ne souhaitait pas la revivre... Mais en même temps, elle voulais savoir ce que ça faisait d'être aimée et aimer en retour. Elle releva donc son visage vers lui, toujours rouge d'embarras, mais un léger sourire accroché aux lèvres.

- Donc oui, je veux bien sortir avec toi...

Normalement, il était d'usage de s'embrasser suite à une déclaration, mais Ran n'avait tout simplement aucune expérience dans ce domaine.

Dire qu’Haruka était nerveux en ce moment relevait d’un fort euphémisme. La vérité est que le jeune homme avait rarement été aussi tendu qu’en ce moment. Difficile de dire quand il avait été plus nerveux… Peut-être lorsqu’il avait perdu sa virginité avec sa Maîtresse ? Mais Mélinda, avec son autoritarisme naturel, avait le don de le calmer, puisqu’elle agissait pour lui, et ne lui laissait guère le choix. Là, c’était différent, car c’était à lui de prendre les devants. Et il l’avait fait. Aussi incroyable et délirant que ce puisse être, Haruka s’était dévoilé, il avait pris le risque de s’avancer avec Mitake, de lui déclarer son flamme, son amour… Et attendait maintenant, avec une profonde nervosité, sa réaction.
 
Elle lui répondit donc, en lui expliquant qu’elle avait eu une précédente relation il y a deux ans, qui s’était mal terminée. Une histoire compliquée, avec un petit-ami jaloux qui n’avait visiblement pas accepté la rupture, puisqu’il avait harcelé la jeune femme. Haruka écouta tout cela silencieusement, conscient de la difficulté que la jeune femme avait à parler de ça. D’ailleurs, c’était aussi à cause de cet individu qu’elle avait dû déménager.
 
*La vache, quel salaud !*
 
Et lui qui débarquait après ça… Haruka aurait voulu lui dire qu’elle n’avait rien à craindre de lui, car il respectait profondément les femmes, et ne les verrait jamais comme son objet personnel. Après tout, n’avait-il pas une femme comme Maîtresse ? Mais cet exemple avait ses propres limites… Difficile d’avouer but en blanc, après avoir soufflé son amour, qu’on était un esclave. Autant garder cette information pour plus tard…
 
« Mitake-san, je… » commença-t-il.
 
Mais, au même moment, Mitake répondit qu’elle était d’accord pour sortir avec lui. Haruka déglutit doucement, dans cette sensation un peu irréelle, surréaliste, de flotter dans sa propre bulle… Comme si rien d’autre ne comptait que la femme face à lui, que Mitake… Mitake, et rien d’autre ! Perturbé, Haruka se racla la gorge, et posa sa main sur la joue de la femme, le souffle lourd.
 
« Mitake-san, jamais je ne te ferai le moindre mal…, lui assura-t-il. Je… »
 
Et, comme s’il prenait subitement conscience de la situation, du fait que parler devenait inutile, Haruka se pencha brusquement en avant, et l’embrassa. Ses lèvres étaient tendres, humides. Il comptait initialement simplement coller ses lèvres aux siennes… Mais constata, en tentant de les retirer, qu’il n’en avait aucune envie, et retourna donc l’embrasser. Ses lèvres se pressèrent davantage aux siennes, et Haruka se colla contre son corps, soupirant longuement, ressentant une série de frissons parcourir son corps, l’agitant nerveusement.
 
Oh, comme c’était bon !