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Pogrom [PV]

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Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Pogrom [PV]

mardi 03 juillet 2018, 13:25:44


Siège de la Citadelle de Longplain

Sire Roderick Mahmër s’avançait avec fierté dans son nouveau domaine, sa nouvelle forteresse, sans s’intéresser outre mesure aux multiples gardes jonchant les allées, les murs et les couloirs de la Citadelle. Le siège avait été aussi intense que rapide, Mahmër ayant déployé une vaste armée, un ost comprenant beaucoup d’armes de siège, de golems, de Trolls, et de chevaliers ashnardiens expérimentés. Le baron ashnardien avait brisé les défenses redoutables de la Citadelle de Longplain. Cette élégante forteresse était à l’embouchure des frontières extérieures ashnardiennes, une citadelle militaire et artistique bâtie à l’entrée d’un long et large canyon serpentant entre les montagnes, et conduisant directement aux Contrées du Chaos. La Citadelle était le centre du pouvoir de la maison Wernberg, dont les Mähmer avaient historiquement été les suzerains. Las, le duc de Wernberg n’avait plus que l’éclat de sa gloire passée. Le duché s’était considérablement appauvri sous l’effet de multiples crises alimentaires d’épidémies et de conflits avec d’autres provinces locales.

Roderick Mahmër était un baron sévère, qui avait suivi avec succès ses classes militaires. Las, il n’avait plus d’héritiers. Sa première femme avait été atteinte de la syphilis, sa deuxième femme avait été tuée lors d’un accident de cheval, et il avait perdu ses enfants, soit à la guerre, soit dans des beuveries idiotes en ville. Mähmer avait dépassé la cinquantaine sans héritier, ce qui était d’autant plus préoccupant que, sous son règne, sa maison s’était considérablement enrichie. En vertu des règles de succession, c’était son jeune frère, un incompétent notoire, qui hériterait de la baronnie, ce que Roderick ne pouvait accepter... Ou l’un de ses bâtards, ce qui n’était pas non plus acceptable. Roderick avait alors demandé au duc de Wernberg la possibilité de se marier avec sa fille, une doucereuse pucelle venant d’avoir ses floraisons, et qui était très appréciée du peuple : la belle Maëlle Wernberg. Une jeune fille sensible, qu’on disait être une grande mécène, protégeant les artistes, mais aussi les animaux, la forêt... Le duc était fou de sa vie, car lui aussi avait perdu sa fille, et s’était juré que sa fille ferait un mariage d’amour.

Pour Roderick, une telle position était inacceptable. Il voulait que sa maison soit à la tête du duché, et savait que le Conseil Impérial n’y était pas défavorable. C’était une question de politique interne, et la Légion n’interviendrait pas. Au-delà de ses aspirations personnelles, Roderick était aussi, à sa grande surprise, très amoureux de cette femme. L’Homme-De-Fer avait eu un véritable coup-de-foudre en voyant la douce Maëlle, et lui avait fait la cour. Sa déception avait été de taille, car cette jeune impertinente s’était catégoriquement refusée à lui, ne voyant en Roderick qu’un boucher, un meurtrier, un seigneur cruel qui  torturait ses gens. Publiquement humilié, Roderick était reparti de la Citadelle, et sa colère n,’avait fait qu’enfler. Il avait enchaîné les prostituées et les maîtresses, mais repensait à chaque fois au corps de Maëlle. Il ne jouissait qu’en battant ses partenaires, ce qu’il faisait déjà auparavant, mais avec encore plus de violence. Cruel, Roderick l’était. C’était même un sadique et un pervers, et sa cruauté était connue sur le champ-de-bataille. Il n’avait pas hésité à empaler tous ces prisonniers de guerre une fois, et le savait laissé sur la plaine, en souvenirs pour les renforts ennemis.

« Pitié ! Pitié !! » hurla un homme en sortant brusquement d’une maison.

Un carreau d’arbalète le transperça soudain à la poitrine. À l’intérieur de la maison, d’autres hurlèrent, tandis que, sous contrôle d’un intendant, les soldats massacraient méthodiquement une bonne partie de la population. Cruel, oui, mais pas sauvage. Roderick était au contraire très organisé, et avait ordonné que tel pourcentage de la population de la Citadelle soit tuée, et leurs corps regroupés. Les autres seraient asservis, et travailleraient dans leurs carrières. Toutefois, Roderick avait demandé un sort particulier pour la famille ducale et pour leurs servants, qui étaient regroupés au sommet de la Citadelle.

Roderick grimpait les marches y menant. Après son humiliation, il avait décidé de régler le problème à sa façon. Depuis des années, Mahmër prévoyait un putsch, et avait rallié à sa cause la majeure partie des bannerets du duc. Il avait ensuite mené l’ost, et, quand le duc avait demandé à des renforts de venir, ceux-ci, qui avaient en réalité juré allégeance pour le redoutable Roderick, avaient trahi les forces ducales, et ouvert la porte, tandis que les armes de siège de Roderick ébranlaient la forteresse. Celle-ci était redoutablement défendue, avec une succession de murailles internes, de miradors très hauts placés... Roderick avait perdu beaucoup d’ hommes, mais, finalement, son drapeau s’était hissé au sommet de la Citadelle.

Il rejoignit ainsi le Cœur de la Citadelle, un grand jardin ovale entouré d’alcôves, avec plusieurs arbres, une fontaine au centre... Et la jeune Maëlle. Il avait ordonné qu’on ne touche pas à elle, pas même qu’on la gifle. Elle portait ainsi une belle robe, ses bras ligotés dans le dos, et au sol. Derrière elle, on avait réuni de multiples individus : ses serviteurs, mais aussi sa famille, y compris son père, qui avait la bouche en sang, et ses jeunes frères.

Roderick s’avança lentement, savourant ce moment. Ses chiens de guerre aboyaient également, et l’un de ses hommes releva le visage de Maëlle en tirant sur ses cheveux, puis la força à voir Roderick.

« Alors, jeune Duchesse ? Vous fanfaronnez moins, maintenant, n’est-ce pas ? Votre précieuse citadelle est à moi. L’heure des Wernberg arrive à son terme ! » claironna-t-il, victorieux.

Mais, pour Maëlle, elle allait vite comprendre que la vengeance du Baron serait terrible...

Yulia Vesselovski

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 1 mardi 03 juillet 2018, 16:21:32

La Citadelle de Longplain avait été durant très longtemps le siège du pouvoir de la famille Wernberg, qui régnait au nom de l'empereur d'Ashnard sur un duché situé à la frontière avec les Contrées du Chaos. De par sa position et son architecture, c'était une forteresse qui n'avait jamais été prise par des assaillants venus de l'extérieur...aussi la jeune fille du Duc de Longplain n'aurait jamais cru qu'un jour elle se trouve dans une situation pareille. Jeune, belle, et issue d'une famille noble, elle avait été très rapidement au fait de ce que serait son devoir au sein de sa famille. Là où ses frères dirigeraient le duché ou ses armées, Maëlle elle était destinée à sceller des alliances par le biais du mariage, même si à 16 ans passés, la jeune femme se trouvait encore sans époux. Celà s'expliquait par le fait que le Duc, son père, avait perdu la même année son épouse ainsi que la seule soeur de Maëlle à cause de maladies. Ainsi, si le Duc de Longplain avait encore une plétore de fils, Maëlle était sa seule et unique fille, et il avait alors tenu à ce qu'elle ne soit pas la victime d'un mariage politique où elle serait malheureuse.
Maëlle en avait été reconnaissante à son père, d'autant que les prétendants qui s'étaient présentés à elle étaient en grande majorité des brutes assoiffés de sang et de guerre, qui ne voyaient guère plus en elle qu'un tas de viande plutôt joli à fourrer pour obtenir un héritier et une belle dot. La jeune femme était tout le contraire, douce et généreuse, elle était l'une des raisons pour laquelle suite aux multiples famines, le peuple ne s'était pas révolté à l'encontre de la famille du Duc, car elle avait été à l'origine de beaucoup de maisons de pauvres où l'on distribuait des soupes. Ce n'était certes pas grand chose, car Maëlle n'avait pas un pouvoir décisionnel important, mais en tant que fille unique du Duc, elle était au moins parvenue à faire remonter à ses oreilles la souffrance de ses sujets, et surtout la nécessité de s'y intéresser sous peine de révoltes.
Maëlle était aussi et surtout une artiste, et une peintre d'exception, qui avait également usée de son statut pour acceuillir à la cour un certain nombre d'artistes, de botanistes et d'architectes afin d'entretenir Longplain et sa cour, quié tait de ce fait l'une des plus belles et prestitigeuses de ces régions de l'empire. Las...tout ça était bel et bien sur le point de lui être pris, car l'un des prétendants refoulés de la jeune femme avait décidé de se venger de ce qu'il considérait comme une humiliation.

Roderick Mahmër était l'un des bannerets de la famille Wernberg, et indéniablement le plus puissant, car son influence rivalisait avec celle des Wernberg sur bien des points. C'était un homme qui faisait presque quatre fois l'âge de la jeune Maëlle, et ce dernier lui avait demandé sa main plusieurs mois auparavant, lors d'une visite à la capitale du duché. Maëlle avait refusée ses avances, car elle avait entendu bien des choses sur cet homme, sa cruauté à l'égard des prisonniers, de son propre peuple, et surtout des femmes. La fille du Duc avait donc été catégorique quand à son refus face à cet homme qu'elle méprisait...mais jamais elle ne se serait attendue à ce que ce soit l'élément décisif qui le mènerait à perpétrer un coup d'état.
L'armée du baron était ainsi venue à la Longplain plusieurs mois plus tard, afin d'en faire le siège, rejoint par d'autres bannerets révoltés ayant rejoint sa cause. La Citadelle toutefois ne serait jamais tombée sans la traîtrise de certains des vassaux de son père, qui étaient venus à la forteresse pour aider à la défense, avant d'ouvrir les portes à l'armée assiégeante. La bataille toutefois fut longue et acharnée, car les soldats restés loyaux au Duc étaient une vraie armée professionnelle, habituée aux assauts sur cette place forte. Mais malgré tout, les Wernberg furent défaits, Maëlle ainsi qu'une bonne partie de sa famille faire prisonnière.

La jeune femme se trouvait agenouillée au sol des jardins de la Citadelle, tout en hauteur, les yeux baissés vers le sol alors que ses bras étaient solidement attachés dans son dos. Elle tremblait, bien entendu, elle avait peur de ce qui allait lui arriver et à ses proches, car Roderick Mahmër était entre autres connu pour être un fervent adorateur de beaucoup de supplices aux prisonniers, dont celui de l'empalement...
Maëlle fut rapidement sortie de ses pensées quand l'un des soldats ennemis la força à redresser la tête, et elle se trouva à regarder le baron dans les yeux...elle à genoux et lui triomphant, comme il devait se l'imaginer depuis des mois. Il était évident que la jeune femme avait pleurée, mais elle tâcha de faire "bonne" figure face à cet homme, afin de ne pas lui donner cette satisfaction de la voir paniquer.

Au contraire Baron, vous avez eu amplement l'occasion de prouver que ce que j'ai dit à votre sujet était justifié. Vous êtes un traître et un monstre, doublé d'un couard, et ce jour restera à jamais une tâche indélébile sur votre famille.

Maëlle se savait après tout perdue...elle allait subir les pires atrocités, elle en était certaine, pour avoir frappé l'orgeuil de cette homme, quand à son père, ses frères, et ses servants, elle ne doutait pas qu'il aie aussi des "projets" pour eux.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 2 mardi 03 juillet 2018, 20:26:34

Roderick sourit devant l’affront de la jeune femme. Celle-ci ne manquait clairement pas de toupet, et il ricana même légèrement, en se tenant devant elle.

« Oh, tu crois ça ? Douce Maëlle, jeune ignorante écervelée... Tu ignores donc vraiment comment le monde fonctionne, n’est-ce pas ? La Nature, vois-tu, n’apprécie guère la gentillesse. Le prédateur dévore la proie, et profite de la faiblesse de son rival pour prendre le dessus. En ce qui me concerne... »

L’Homme-De-Fer avait su tirer son épingle du jeu lorsqu’une forte épidémie avait ravagé cette région. Une peste redoutable, qui avait décimé des villages entiers. Les Mahmër, grâce à leur rigidité, entretenaient toutefois une très bonne hygiène de vie, et, depuis des temps ancestraux, étaient situés à la périphérie du duché, afin de le protéger des menaces extérieures. De manière très claire, Roderick avait été indispensable pendant la peste, repoussant les invasions d’Orcs, les attaques de clans barbares, les hordes de goules jaillissant des grottes, attirées par la chair en putréfaction...

Roderick avait fait preuve de cruauté en créant des zones de quarantaine, endiguant la maladie en enflammant des quartiers entiers. Des gestes qui avaient profondément choqué, mais qui étaient recommandés par le Conseil Impérial, et avaient effectivement permis de mettre fin à la maladie.

« Tout ce que je demandais, décréta-t-il au duc, c’était la main de votre greluche de fille ! Était-ce là trop demandé ? Mais vous, Monsieur le Duc, vous en avez profité pour m’humilier encore ! Moi, Roderick Mahmër ! Vous avez continué à vous auréoler de votre gloire passée, à voir en moi le rustre que mon père était ! Votre arrogance est la cause de ce désastre ! »

Le duc avait du mal à parler, car il avait été battu. Plusieurs croûtes et hématomes déformaient son visage, et sa bouche était ensanglantée, plusieurs dents ayant sauté sous l’effet de coups de poings. Roderick marcha encore, l’air menaçant, vers le duc.

« Tu me trouves cruelle, Maëlle ? Tu as raison. L’Histoire retiendra de moi ce que les bardes et les historiens en diront. Un homme dur, un homme fort, mais quelqu’un qui a su préserver l’intégrité et la puissance de ce duché, là où toi et les tiens seraient dépeints comme une famille fatiguée, incapable de protéger son peuple. Et, si j’étais aussi cruelle que tu le dis, la logique voudrait que je te tue, toi et le reste de ta marmaille. »

C’était un grand classique des putschs. Pour forcer la population à acclamer son nouveau suzerain, et les autres à en reconnaître la légitimité, le nouveau suzerain exterminait tous les héritiers potentiels, évitant ainsi des réclamations ultérieures, ou des mouvements de résistance. Il attrapa les cheveux du duc, et le jeta au sol, avant de le traîner sans ménagement. Peu importe ce que sa fille disait, le sort de son père était scellé.

Roderick le coucha au sol, et sortit son épée. Il mit un genou sur son dos, et plaqua son couteau contre sa gorge.

« Sa vie est suspendue à tes lèvres, Maëlle. Si je me marie à toi, et que tu portes mon enfant, ma légitimité sur le duché sera totale. Alors, accepte de m’épouser maintenant, ou je le tue. »

Il n’y avait aucune alternative possible. Roderick, comme à son habitude, était terriblement sérieux.

Yulia Vesselovski

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 3 mardi 03 juillet 2018, 22:07:06

Même si elle faisait en sorte de tenir tête à cet homme, Maëlle n'en demeurait pas moins une jeune fille qui était terrorisée par la situation actuelle, et à juste titre. Le pire était probablement qu'elle était en train de culpabiliser, intérieurement, en se disant que si elle avait su...si elle avait épousée Roderick, peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé. Mais elle n'avait tout simplement pas pu, à l'époque, se douter que son refus entraînerait une telle cascade d'évennements, avant de comprendre bien trop tard que tout ça était en quelque sorte l'élément déclencheur d'un plan déjà bien ancien. Pour accaparer ainsi la loyauté d'autant de bannerets, la baron avait du ourdir ce coup depuis au moins quelques années, car la trahison n'était pas une mince affaire...sauf si les traîtres étaient de facto les vainqueurs, comme c'était le cas ici.
Elle lui tenait tête, mais son air sévère, cette cicatrice au visage, et l'absence claire de pitié en lui la rendait fébrile, et Maëlle ne gardait sa constance que pour ne pas donner une dernière image d'elle et de sa famille qui serait risible. Elle voulait se débattre, mais deux des hommes de Roderick la maintenaient fermement au niveau de ses épaules, ce qui se révéla nécessaire lorsque le baron s'approcha du Duc.

Père ! NON !!!

Elle se débattit tellement que l'un des gardes la saisit fermement par les cheveux en plus de l'épaule, et la força à regarder dans cette direction. L'homme se tenait au dessus de son père, qui était ventre à terre...bon Dieu, elle avait même du mal à le reconnaître tant son visage était tuméfié et ensanglanté, quand à ses deux frères, si ils étaient dans un légèrement meilleur état, eux aussi avaient clairement des cicatrices de ce combat. La jeune femme se mit à pleurer quand le baron glissa la lame d'une dague le long de la gorge de son père, en mettant son sort entre ses mains...une chose que Maëlle avait bien du mal à croire, car une parole de traître n'avait absolument aucune valeur. Pourtant...pourtant Maëlle voulait impérativement se raccrocher à ce faible espoir qu'en se montrant "docile", ce qui restait de sa famille puisse être épargée, mieux valait la prison que la mort n'est-ce pas ?
Son regard croisa celui de son père, qui semblait, à défaut de pouvoir parler, la supplier de ne pas faire ça...mais comment pouvait-elle refuser ? Elle était convaincue que si elle refusait, alors son père ne serait pas le seul à être tué, mais ses frères également, qui étaient les héritiers légitimes, et donc une menace claire pour le baron.
Maëlle dégluttit alors, tâchant de réfréner ses larmes.

Je...J'accepte votre demande en mariage, Sire Roderick...

Maëlle se dégoûtait elle même en prononçant ces mots, car la perspective d'offrir sa pûreté à ce traître, et de se marier avec lui la révulsait au plus haut point...mais elle était prête à tout pour atténuer les souffrances de ses sujets et de sa famille...tout, y compris se marier à un homme qu'elle n'aimait pas.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 4 mardi 03 juillet 2018, 22:54:10

Roderick sourit doucement quand la jeune fille, désespérée, accepta à sa demande en mariage. Il sourit donc doucement, un sourire de prédateur, et clarifia les choses :

« Pour être honnête, douce Maëlle, tu n’es pas la seule responsable de cette guerre. Disons que ton comportement a été le dernier élément. Depuis toujours, ma maison est méprisée par la vôtre, et, après cette épidémie de peste... C’est moi qui ai permis d’éviter que le duché tout entier ne s’embrase, et, pour seule récompense, je n’ai eu que votre mépris. Alors... »

Le Baron reprit :

« Il est temps de t’apprendre que tous tes désirs ne sont pas des réalités, jeune et arrogante Maëlle. »

Roderick remonta alors son couteau, et égorgea sèchement le Duc. Le geste fut rapide, fatal, et il retourna ensuite le Duc, achevant ses souffrances en plantant furieusement le couteau de combat au milieu de son crâne, le plantant dans son crâne jusqu’à la garde. Les yeux de l’homme s’écarquillèrent, tandis que la vie se mit à le quitter. Roderick se releva alors, et fit signe à ses hommes. L’un après l’autre, les soldats de Roderick se mirent à massacrer toute la famille et tous les servants de Maëlle. Les oncles, les cousins, les serveuses, les capitaines, les derniers soldats restés loyaux...

En quelques minutes, le jardin se recouvrit de cadavres et de corps égorgés, ne laissant finalement plus que deux garçons qui pleuraient à chaudes larmes. Les jeunes frères de Maëlle, les derniers encore en vie, tandis que, tout autour d’elle, Maëlle venait de voir toute sa vie partir devant ses yeux. Encore une fois, l’Homme-De-Fer avait été fidèle à sa réputation. Jamais il ne laisserait un risque derrière lui, et il savait très bien que ces enfants étaient de potentielles menaces.

Roderick s’approcha de ces derniers, qu’on avait regroupés dans un berceau, et récupéra un autre couteau.

« Si je les tue, tu n’auras plus aucune raison de vivre, je le sais, et tu ne me feras aucun enfant. »

L’Homme-De-Fer n’était pas totalement idiot, et savait qu’il lui fallait un enfant, et que, même s’il avait réussi à réunir bien des gens autour de lui, bien des bannerets, la population ne le soutiendrait pas. Il avait donc d’autres propositions en jeu. Maintenant qu’il avait fait montre de sa cruauté, maintenant que Maëlle avait vu qu’il ne plaisantait pas, Roderick poursuivit :

« Je m’engage aussi à épargner tous mes prisonniers. Comme tu le sais, mes prisonniers sont destinés à une vie aride et douloureuse dans les mines. Accepte de m’aimer, et ils resteront là... »

Roderick prenait des risques, car il lui serait bien plus difficile de contrôler la Citadelle avec des locaux, qui se révolteraient contre lui. C’était toutefois un risque à prendre, et peut-être bien qu’il était inconsciemment attendri par cette jeune femme.

« Tes frères seront exilés à l’autre bout de l’Empire, dans une famille impériale. Ils y mèneront une vie heureuse comme pupilles de la Nation. Voilà ce que je te garantis, Maëlle, car je n’ai qu’une parole. J’épargne tes gens et tes frères si tu m’offres un enfant. »

Yulia Vesselovski

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 5 mardi 03 juillet 2018, 23:45:12

Maëlle aurait honnêtement pu continuer de résister, juste pour ne pas offrir la moindre satisfaction à ce vieux porc...mais elle n'avait pas pu tourner le dos à une possibilité de sauver des membres de sa famille, alors elle venait de donner sa parole, devant témoins, qu'elle acceptait la demande en mariage de Roderick Mahmër. Néanmoins, la jeune femme se rendit très vite compte qu'il ne déméritait vraiment pas son surnom de boucher, car il trancha alors la gorge de son père, pour lui donner une leçon. La réaction de la jeune femme fut immédiate, elle écarquilla les yeux de surprise et de peur, avant de se mettre à hurler et à se débattre telle une possédée.

PÈRE !!!! NON PÈRE !!!! NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!

La jeune femme se sentit au bord de défaillir quand Roderick retourna le corps du Duc, qui était en train de suffoquer dans son propre sang, avant de planter sa dague en plein milieu du crâne de son suzerain...lui ôtant la vie. Mais ce ne fut pas la seule victime, car toute la famille de Maëlle se trouvait dans ce même endroit, et il s'en suivit un véritable carnage, qui n'épargna pas certains des loyaux soldats ainsi que des servantes qu'elle avait connu depuis qu'elle était toute jeune. Maëlle de son côté hurla, encore et encore, il n'était même pas improbable que ses cris se répercutent bien au delà du jardin, tant elle se déchirait les poumons. Elle se maudissait pour son impuissance, pour avoir seulement pu croire que Roderick tiendrait ce qu'il lui avait dit...
A l'issue du massacre, Maëlle se trouva être l'une des très rares à avoir survécu à cette exécution de dizaines de personnes...presque toute la famille Wernberg venait d'être fauchée comme les blés, seule elle, ainsi que deux de ses petits frère, des jumeaux âgés d'à peine plus d'un an, étaient encore en vie...et Maëlle comprit très vite pourquoi ils étaient "épargnés". Roderick voulait s'assurer que Maëlle aie encore une raison de s'acquitter de son futur devoir conjugal, mais la pauvre jeune femme était...brisée, car tous ceux à qui elle tenait venaient de se faire exécuter sous ses yeux. Elle releva sa tête pendant vers le sol en direction du monstre, et sembla un moment devoir choisir ses mots. La tentation était grande, très grande, de lui cracher au visage, de lui affirmer qu'il n'avait absolument aucun honneur et aucune parole...mais elle savait aussi que si elle faisait ça, alors il n'hésiterait sans doute pas à exécuter ses deux petits frères.

J'ai donnée ma parole...et je la respecterais...mon époux...

Ces mots lui étaient aussi agréables que de s'allonger dans des ronces, mais elle venait de comprendre que dans un sens, Roderick avait vraiment besoin d'elle. Si tous les membres de sa famille ne "pouvaient pas" rester en vie, le baron n'avait toutefois aucun intérêt à ôter tout espoir à la jeune Maëlle. Comme il l'avait dit, sans ça, elle se laisserait mourir, ou au minimum s'assurerait de ne jamais porter la moindre grossesse à terme, et pour légitimer sa prise de pouvoir, il avait impérativement besoin que la jeune duchesse lui donne un enfant de son sang...mais même ça ne l'empêcherait pas de tuer ses deux frères au cas où...
Toutefois, il semblait bien évident que Roderick n'aurait au mieux droit qu'à une politesse glaciale de la part de sa future femme.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 6 mercredi 04 juillet 2018, 00:44:12

« Bien ! Allons régler cette histoire rapidement, alors ! »

Ashnard était un Empire laïc, où l’Ordre Immaculé n’avait qu’une influence très résiduelle. Il siffla rapidement, et on coupa les liens retenant les poignets de Maëlle. Une fois libre, celle-ci fut relevée de force, tandis que Roderick se rapprocha d’un des hommes l’accompagnant, un officier ministériel habilité à les marier. Ce dernier semblait relativement nerveux, et, pour cause, car il s’agissait du bailli de la Citadelle. Son visage était à moitié en sang, recouvert du sang des autres. Roderick empoigna fermement dans sa main celle de Maëlle, une doucereuse petite main potelée. Encore une fois, Roderick se fit la réflexion que, en d’autres circonstances, les choses auraient pu être bien différentes.

Tremblant sur place, le bailli savait ce qu’il lui incombait de faire, et l’Homme-De-Fer ne tarda d’ailleurs pas à le signaler :

« Bien ! La seule raison pour laquelle tu vis encore, bailli, est qu’il me faut quelqu’un pour officialiser notre mariage.
 -  Je... Mais...
 -  Je pourrais aussi te tuer sur place et nous marier plus tard, mais, maintenant que mon épouse est en de bonnes dispositions, je n’ai guère envie de patienter encore. »

Un mariage en plein milieu d’un pogrom, au cœur d’un carnage sanguinolent. Le bailli fixa le corps massacré du duc, tandis qu’on éloignait les enfants, qui continuaient à pleurer. Une fois la situation apaisée, Roderick grommela sur place.

« Eh bien, il faut que... Que je vous annonce vos obligations, et que...
 -  Oh, je pense que nous pouvons tous les deux accepter une version abrégée, bailli. »

L’homme acquiesça encore. Ce qu’il vivait devait sans doute être un cauchemar, mais, s’il avait la moindre chance de survie... Roderick était cruel, bien sûr, mais aussi logique. Il ne pouvait pas massacrer tout le monde si rapidement. La Citadelle devait être tenue, car elle était à l’embouchure de l’Empire, et ce siège sanglant allait nécessairement attirer des bandes d’Orcs, ou de bandits. Il aurait donc besoin de nobles implantés sur place pour assurer son autorité. Le bailli observa néanmoins brièvement Maëlle, claquant nerveusement des dents.

Roderick grommela alors, comme pour manifester son impatience, et le bailli acquiesça :

« Je... Roderick Mahmër, acceptez-vous de prendre co... Comme épouse Maëlle Wernberg, de la chérir, de l’aimer, et de la protéger jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
 -  Oui.
 -  Et... Et vous, Maëlle Wernberg ? Acceptez-vous de prendre comme époux Roderick Mahmër ci-présent, de le chérir, de l’aimer, et de la protéger jusqu’à ce que la mort vous sépare ? »

Maëlle n’avait plus aucune autre option. Si elle refusait, elle serait quand même forcée. Dans tous les cas, la jeune femme allait connaître le courroux légendaire de Roderick. L’Homme-De-Fer allait faire sévèrement payer aux Wernberg leurs humiliations constantes de sa maison. Le mariage fut prononcé, et l’homme agrippa douloureusement les cheveux de la femme, puis le scella par le biais d’un baiser fort et appuyé, serrant le petit corps de la jeune femme contre le sien, ses grosses mains serrant fortement son corps.

« Voilà... Maintenant, ma chère femme, je vais devoir te dresser. Ne crois pas que je vais me laisser attendrir par tes yeux de biche... À la moindre occasion, tu chercheras à me tuer dès que tu auras la certitude que tes frères seront loin de moi. »

Il empoigna le menton de la femme entre ses doigts, et grogna silencieusement. Oui, il n’était pas dupe une seule seconde.

« Tu vois, tu aurais accepté, je t’aurais chéri, je t’aurais effectivement traité comme ma femme... Mais tu es trop indisciplinée pour ça. Tu ne seras ma femme que quand tu auras été bien traitée, et, pour ça, ce soir... Je vais faire de toi ma chienne ! »

C’était tout un programme qui s’annonçait...

Yulia Vesselovski

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 7 mercredi 04 juillet 2018, 12:08:46

Maëlle suivit d'un regard inquiet ses deux petits frères alors qu'ils étaient emmenés ailleurs, et le tout tandis que les soldats la maintenant en place la relevèrent de force et enlevèrent les liens qui maintenaient ses bras attachés. La jeune femme avait comme l'impression que ce serait la dernière fois de sa vie qu'elle verrait ses deux jeunes frères, qui n'étaient encore que des bébés...ils allaient grandir dans une famille d'adoption, qui ne serait pas la leur, et sans doute sans jamais savoir d'où il venaient vraiment, ni qu'elle était leur soeur, et ce qui s'était passé...mais c'était peut-être pour le mieux. Ils vivraient, et n'auraient aucun souvenir de ces atrocités, ce qui ne serait pas le cas de Maëlle pour cette partie là, dont les nuits seraient sans nul doute hantées par ce qu'elle avait vu.
On la força donc à se mettre debout, et Roderick la prit fermement par l'une de ses mains. Face au "couple", un autre prisonnier fut amené, que la jeune femme reconnu immédiatement comme le bailli de la Citadelle, un haut fonctionnaire Ashnardien qui servait sa famille depuis des années, et qui, surtout, avait l'autorité pour prononcer des mariages. Maëlle dégluttit, tentant de refouler la bile qui lui montait à la gorge tant elle était dégoûtée...c'est ainsi que son mariage allait se passer, avec un monstre qui avait massacré presque toute sa famille, et au milieu des cadavres encore chaud, de façon expéditive. Le bailli sembla hésiter durant un bref instant, mais résignée, Maëlle lui fit discrètement signe de faire son office...nul besoin qu'il sacrifie lui aussi sa vie pour quelque chose que Maëlle Wernberg n'éviterait pas.

Oui...

Maëlle avait répondu d'une toute petite voix à la question qui scellait son union avec cet homme...et il n'y aurait plus de retour en arrière désormais, elle venait de prononcer ses voeux devant un officiel Ashnardien, et il n'y avait dans l'absolu nul besoin de cérémonie pour qu'un mariage soit considéré comme officiel, elle était donc bel et bien l'épouse de Roderick Mahmër. Ce dernier, après qu'elle aie prononcé son oui, la prit alors subitement par les cheveux pour la coller contre elle, et vint l'embrasser.

Hnnnnpf !!!

La jeune femme tenta vainement, et faiblement, de s'en défaire, mais ce n'était pas possible. Maëlle n'était pas du tout une force de la nature, elle était gracieuse, belle, et douce...mais n'avait quasiment aucune force physique, d'autant qu'elle rentrait tout juste dans l'âge adulte. Son premier baiser...et elle du réprimer une envie de vomir tant le fait de se sentir serrée contre le corps de Roderick la dégoûtait, mais elle n'avait plus aucune échappatoire possible. Enfin si, il restait toujours à Maëlle l'option de pouvoir divorcer si le mariage n'était pas consommé, mais elle savait que non seulement celà signifierait la mort de ses frères, mais aussi que Roderick allait vouloir passer sa nuit de noces avec sa femme impérativement aujourd'hui, et qu'il ne lui laisserait pas d'autre choix.
Maëlle avait autant envie de le tuer qu'elle en était terrorisée, et quand après son baiser, il prit son menton entre l'une de ses dures mains pour la forcer à le regarder, pendant qu'il déclara qu'il allait la dresser...et bien Maëlle ne put s'empêcher d'en trembler. Elle avait entendu bien des rumeurs sur la façon dont il traitait ses maîtresses, on le disait un homme aussi impitoyable sur un champ de bataille qu'au lit, et Maëlle avait terriblement peur pour sa première fois. Pour preuve, elle ne trouva même pas de quoi répondre...

La jeune femme passa ensuite plusieurs heures à être enfermée dans sa chambre, qui avait été au préalable nettoyée de toutes ses fournitures, et dont les fenêtres avaient été barrées. Il ne restait, littéralement, plus que son lit sur lequel elle était assise, et où elle attendait, nerveusement...le début de sa nuit de noces...

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Pogrom [PV]

Réponse 8 mercredi 04 juillet 2018, 13:54:27

Roderick dut passer quelques heures à organiser les suites du siège, ordonnant le regroupement des prisonniers dans un grand hall central. Mine de rien, malgré son mariage, l’Homme-De-Fer avait encore bien des tâches à faire. Il ordonna le regroupement des corps sur des chariots, tout en s’assurant que le bailli remplisse bien l’acte de mariage. De son côté, Roderick réunit ses différents capitaines, et leur annonça la bonne nouvelle, tout en demandant à ce qu’on prépare le hall du palais de la Citadelle. Tout ceci prit bien plusieurs heures, tandis qu’il se mit à constater, en retirant son armure, qu’à l’idée de planter sa verge dans le con de la femme, il avait une belle érection.

Comme la tradition pouvait l’exiger, Roderick avait opté pour une consommation publique du mariage. Ses alchimistes avaient préparé une potion de contraception à l’aide de quelques gouttes de sang que Roderick avait récupéré sur sa promise, et, tandis que la scène se préparait, qu’on déplaçait un grand lit au centre de la place, les soldats allèrent chercher les rares nobles de la Citadelle qui avaient été épargnés, ainsi que le bailli, et un Huissier de justice, de manière à ce que tout ce qui allait se dérouler soit consigné. Bien au courant des lois, Roderick savait que la non-consommation du mariage était une cause de nullité de celui-ci, et qu’il existait même certaines coutumes locales prévoyant comme cause de nullité supplémentaire l’absence de fécondation de la mariée. Une fois la potion prête, et les nobles réunis, Roderick se mit en position, et ordonna qu’on aille chercher la femme.

Plusieurs gardes se rendirent donc dans sa chambre, et, sans plus de ménagement, lui ordonnèrent de sortir. Être la femme de Roderick Mahmër n’offrait pour l’heure à Maëlle aucune protection. Elle fut ainsi conduite à travers les couloirs du palais, jusqu’à rejoindre, non pas la grande salle, mais une salle de bains.

« Sa Majesté exige que vous soyez agréable pour le mariage ! »

Roderick avait fait venir ses servantes, qui se chargèrent de la nettoyer. Aucune solidarité féminine, toutefois, car elles étaient âgées, acariâtres, avec des ongles crochus. Elles conduisirent la jeune femme dans le bain, et la rincèrent rapidement. La préparation ne prit que quelques minutes, et elles la coiffèrent, la parfumèrent, et l’épilèrent proprement, avant de faire signe aux gardes de venir la chercher... Nue. Elle n’eut même pas le droit de porter des souliers, et fut amenée de force par les gardes, un collier autour du cou avec une laisse. Ainsi, si elle traînait, les puissants gardes n’avaient qu’à tirer sur la laisse. Comme ils avançaient le long d’un tapis, elle ne s’écorchait guère les genoux sur le sol.

Elle rejoignit ainsi la grande salle, arrivant depuis une alcôve. Toute une assemblée se trouvait sur des estrades, et un grand lit éclairé par ces candélabres se trouvait au centre. L’usage voulait qu’on l’entoure de rideaux avec l’aide d’un baldaquin pour préserver l’intimité du couple, mais ce n’était pas le cas ici. Et, quand les gardes poussèrent Maëlle, elle put voir que Roderick, également nu, se trouvait près du lit. Son corps était superbement musclé. Le poids des années n’avait nullement érodé son armature charpentée, et son torse était décoré de plusieurs cicatrices et autres balafres. Mais, surtout, il avait un solide sexe, une belle verge élancée et assoiffée.

« Ne croyez pas que j’ignore les coutumes du mariage, Maëlle. Venez ici, mon aimée, que je vous engrosse, et que plus personne ne puisse contester notre heureux mariage ! » la nargua-t-il.

Pour elle, il n’y avait plus aucun espoir.

Elle allait se faire baiser sous les yeux de son propre peuple...


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