Les adorateurs d’Eilistraée étaient des faibles, des sentimentaux, des compassionnels. Une véritable honte pour la fierté du peuple drow. Ce n’était pas pour rien que Lolth détestait leurs adorateurs, et que les Drows les traquaient impitoyablement. Traître à leur race, traître à leur sang, ils ne méritaient que mépris et dédain. Omi proposa de se rendre si les Drow épargnaient les humains. Dalael esquissa un sourire, et répondit en l’attaquant, bondissant sur lui. Elle était rapide et mortelle, mais lui aussi savait se battre, et la dague de la Drow heurta son bouclier. Elle bondit ensuite en arrière, évitant son bâton, et attaqua avec la longue chaîne métallique reliée à sa dague, qui se heurta encore contre le bouclier de l’homme.
En l’état, c’était à Marceline de décider quoi faire des Orcs. La bataille tournait clairement en la défaveur des humains, et la lutte se regroupait sur la grand-place, où les humains étaient en train de se repositionner... Quand Marceline siffla entre ses doigts. Un sifflement suraigu, provoquant un son pour lequel les Orcs avaient été conditionnés. Ils s’arrêtèrent brusquement, surprenant les villageois. Marceline bondit ensuite depuis son arbre, et atterrit sur le sol, puis rejoignit le village.
« Brandunn ne nous intéresse pas, Drow. Dépose tes armes. »
Nerveux, les humains se regardaient entre eux. Il y avait déjà eu beaucoup de morts, et les Orcs se regroupèrent à leur tour, grognant et grondant. L’un d’eux hurla alors, et, échappant visiblement au contrôle de Marceline, se rua vers un humain... Avant que la dague de Dalael ne fuse vers sa gorge. Elle la lança avec sa chaîne, faisant preuve d’une terrifiante précision, puisque la dague égorgea rapidement l’Orc. Ses yeux se révulsèrent dans ses orbites, et le puissant monstre s’effondra lourdement sur le sol, se vidant de son sang. Il y eut naturellement cris et hurlements du côté des humains, extrêmement nerveux par cette scène.
« Désolée, la discipline, vous savez ce que c’est chez les Orcs... »
Marceline s’avança ensuite. Avec ses yeux rouges et ses canines proéminentes, on pouvait clairement qu’elle était une vampire, ce qui pourrait surprendre. Les Drows étaient un peuple très raciste par nature. Qu’une Drow accepte d’avoir une vampire à ses ordres, même si Marceline était une Drow à la base, c’était la preuve que Streeaka n’était pas comme les autres.
« Ma Maîtresse sera bientôt là, nous allons la recevoir dans le manoir du seigneur local... Est-il toujours présent ? »
Il y eut du remue-ménage parmi les villageois, jusqu’à ce qu’un homme ne soit poussé hors de la cohue. Plutôt âgé, avec une barbe grisonnante, l’individu tremblait sur place.
« Je... Nous... Nous n’avons que peu d’or, mais... Si vous êtes disposés à nous épargner, nous vous donnerons tout ce que nous... »
Un grognement s’échappa alors de la bouche de Dalael, faisant sursauter l’homme, et la chaîne le frappa au visage. Il tomba au sol, une plaie sur la tête.
« Je n’aime pas me répéter ! Nous ne voulons pas votre or de bouseux, ni vos vies de péquenauds, simplement ce Drow, et une maison décente pour recevoir notre Maîtresse. Vous tous, vous serez consignés dans l’auberge. Si personne ne se prend inutilement pour un héros, nous repartirons, et vous n’aurez que ces morts-là à pleurer. Dans le cas contraire, nous détruirons le village, tuerons les hommes, et asservirons vos plus belles femmes pour en faire nos esclaves. Si j’étais vous, j’y réfléchirai donc à deux fois, car je suis sûre que ma Maîtresse trouvera parmi vous de jolis lots pour sa collection personnelle. »
Cette menace lourde de sous-entendus attira un long frisson de répulsion, mais le seigneur local acquiesça, en se relevant lentement.
« C’est... C’est entendu. Mes portes vous sont ouvertes... »
Dalael acquiesça, puis regarda ensuite le Drow. Allait-il se soumettre ? Il l’avait dit... Mais le ferait-il ?