Je pense que je finirai Pape ; j'en ai tous les droits désormais, il ne me reste plus qu'à choisir mon nom de règne. Et ma première décision, le jour même de ma nomination, sera de supprimer le vœu de chasteté, grande hypocrisie dont je peux parler à mon aise, puisque le renier ne m'a pas mené en Enfer .
Justement, à propos de ça, c'est grâce au Diable que je vais accéder aux plus hautes fonctions. Je ne vais quand même pas aller le remercier, mais il m'a donné un sacré coup de pouce. C'en est même surprenant ; d'ailleurs, connaissant quelque peu ses travers, je me demande même s'il ne l'a pas fait un peu exprès.
Tout cela pour dire que nul ne fait attention à un homme comme moi, pieux, distant, lisse. L'avantage numéro un est que je peux abuser de lycéennes de Mishima sans que nul ne croie les ragots. L'avantage numéro deux est justement de parler librement devant moi puisque je ne peux rien répéter du fait de mon ministère.
Le premier indice fut quand deux fidèles se disputèrent, l'une employant le terme « démone » et l'autre employant le terme « succube ». D'une certaine manière, aucune différence. Mais, de là à entendre que ce genre d'entité circulait à Seikusu ?
La rumeur a vite enflé. Les journaux en ont fait des unes à sensation. La police a même arrêté une de mes fidèles ouailles, qui a avoué avoir couché avec trente-sept lycéennes de Mishima. Que ça ? Heureusement que la police ne m'a jamais demandé !
Mais c'est quand j'ai vu, dans le journal local, cette annonce « Beau gosse viril cherche succube à démonter », que j'ai décidé de me porter volontaire pour intervenir. J'ai repris l'idée, j'ai fait appel à un jeune séminariste beau comme un Apollon, et j'ai mis l'annonce à ma manière sous le titre : « Beau jeune homme offre pucelage à femme expérimentée et vicieuse ».
J'ai géré les réponses, eu mon lot de surprises, avec la mère Briochin l'une de mes plus revêches ouailles ou encore l'un des adjoints au Directeur de Mishima. Mais j'ai vite cerné la réponse que je cherchais, une certaine Vicky ; mon sixième sens à détecter l'envoyée du Malin allait me mener directement à Rome.
Le jene séminariste accepta de se sacrifier, au nom du combat contre Satan. Quelle belle motivation ! Sauf que et imbécile a couché avec la succube, et qu'elle a noirci son âme. Irrécupérable ! Il était hilare, comme s'il n'était plus lui, quand il se vanta à moi de l'avoir enculée, selon ses propres termes. Il m'a même expliqué qu'il était si excité qu'il l'avait faite jouir dix fois sans débander. Pauvre idiot qui ne sait pas de quoi ces créatures sont capables ! Il est perdu, désormais.
Heureusement qu'il ne savait pas que le gel qu'il a utilisé, tiens pour la sodomiser justement, était couplé à un puissant somnifère ! Lui, il s'est juste réveillé pour me conter ses exploits, vu que je lui avais arrangé l'accès à la sacristie pour batifoler. Elle, je l'ai menée direct au sous-sol, légère, et sexy je l'avoue. Tiens, j'aurais bien essayé de me la faire pendant qu'elle était inconsciente, mais j'avais trop de doute sur le durée d'effet du produit.
L'église est la copie conforme de celles dressées au temps de l'Inquisition ; elle regorge donc de cellules et de salles adaptées dans son sous-sol. J'ai volontairement choisi la cellule la plus sombre, et j'ai quand même ajouté un bandeau opaque sur les yeux de la créature. Quand je l'ai trouvée, inconsciente, dans la chambre, elle avait les yeux rouges du Malin, et c'est très dangereux !
Je lui ai bien attaché les poignets aux anneaux de métal descendant du plafond, et j'ai solidement arrimé ses chevilles aux anneaux de métal scellés au sol. Écartelée ainsi, et quand même vêtue très sexy avec ses propres habits que je lui ai remis, elle est canon, surtout en imaginant sa chatte bien ouverte par la position. Bon, les ailes et les cornes, je ferais avec !
J'ai disposé le crucifix au mur dans son dos, et des bougies au sol tout autour d'elle. J'ai prié pour me donner la force, en fait je ne sais pas si c'est la force de combattre le Diable ou la force de ne pas céder à la tentation. En d'autres circonstances, un tel canon, offert comme ça, je n'aurais pas résisté. Dommage. Vu que j'ai demandé au Père André et à Frère Jérôme, mais aussi à Soeur Adélaïde, de venir m'aider dans mes incantations, je verrai si leur œil est aussi subjugué. Du moment qu'ils attestent de mon audace à capturer une succube, ça m'ira déjà.
Tiens, elle se réveille ! « Alors, fille de Satan, on dirait que tu as échoué ». Je prends mon pied de multiples manières. Une femme attachée à ma merci, j'aime ça. Une succube livrée à mon bon vouloir, et sachant tout le talent qu'elle a côté sexe, c'est encore mieux. Et je suis sûr que mes trois invités n'auront nulle retenue à utiliser tous les moyens pour l'exorciser.
À vouloir copier l'inquisition, il y a même des ustensiles accrochés dans la salle du fond, une salle de torture sans doute, dont j'ignorais l'existence. Le champ d'expérimentation s'annonce intéressant, et je pourrai en écrire la thèse sur l'exorcisme qui me mènera à Rome.