Bizarre aurait été le mot pour décrire le sommeil d’Alix cette nuit-là. Elle se souvenait vaguement de rêves étranges, tous plus lubriques les uns que les autres, et surtout de vagues de chaleur au niveau de l’entrejambe. Ce qui était facilement explicable d’ailleurs. Quand Ran se sépara d’elle, le sexe d’Alix retomba platement sur son ventre, déversant un abondant lot de sperme et de mouille, preuve qu’elles avaient… Qu’avaient-elles fait au juste ?
La dealeuse n’avait pourtant pas le souvenir de s’être éveillée cette nuit. Etait-il possible qu’elles aient carrément fait l’amour de manière inconsciente ? Comme des sortes de somnambules ? C’était pour le moins inquiétant, mais au moins, Alix songea qu’elles seraient moins importunées par leurs pulsions dans la journée. Elle se redressa lentement, se massant le crâne et sa tignasse bleue ébouriffée.
« Pas trop non, j’ai l’impression d’avoir la gueule de bois… » Marmonna-t-elle se levant, s’aidant de la paroi rocheuse pour éviter de se vautrer.
Elle regarda en silence sa compagne d’infortune s’éloigner. Ran avait changé, cela ne faisait aucun doute. Son corps semblait le même, mais en plus lisse, plus érotique, en somme plus parfait. Seulement, Alix ne parvenait pas à déterminer si la lycéenne avait réellement changé physiquement, ou bien si ce n’était qu’une impression, une hallucination lié aux fruits. Elle en récupéra un de mauvaise grâce, et en croqua un petit morceau avant de s’éloigner vers la cascade.
Alix avait grandement besoin d’un bon bain. Tout son ventre et son entrejambe étaient recouverts d’un mélange de fluides, résultants de leurs ébats nocturnes, et la sueur rendait son corps vraiment collant. En chemin, la dealeuse nota la présence d’arbres, non pas des cocotiers comme sur la plage, mais de véritables végétaux solides, et surtout avec des branches bien droites. Leur nombre devenait bien plus important en avançant dans les terres, ce qui améliorait grandement les chances de trouver du matériel de construction pour leur grotte.
*Au retour, j’dois pouvoir en trimballer deux ou trois grosses… Ou alors, peut-être que ce serait plus pratique d’en faire des rouleaux.*
L’endroit où elle s’étaient baignées l’attendait, et Alix ne se fit pas prier pour se jeter à l’eau. Elle se leva avec empressement, se débarrassant de la coucher de sperme avec délice, se dépêchant d’en terminer pour pouvoir se concentrer sur le plus urgent. Finalement, la dealeuse sortit du bain et décida d’opter pour les deux solutions précédentes. Autant rassembler le maximum de matériaux valables et revenir plusieurs fois si besoin.
Alix se mit à rassembler un tas de branches de taille moyenne, les accumulant dans un endroit facile à retrouver près de la cascade. Les grosses branches seraient sans doute idéales pour fermer l’entée de la grotte, en faire un mur, mais leur transport allait demander bien plus d’efforts. Quoiqu’avec ces étranges fruits, Alix ne se sentait pas le moins du monde épuisée. Elle tira quelques grosses branches près de leur cascade, et décida d’en emporter seulement une seule.
*A deux, on doit pouvoir ramener tout ça et faire un truc pas mal.*
Le chemin du retour était un peu plus ardu. Alix se retrouva rapidement en sueur, trimballant sa branche et s’arrêtant pour récolter d’autres choses intéressantes. Elle avait notamment dans l’idée de s’acharner à fabriquer des chaussures avec des fibres de végétaux, et pour se faire, elle ramassa des feuilles de palmier en chemin. Ainsi que quelques dattes trouvées par hasard. Elle retrouva rapidement le chemin de leur nouvelle maison, et s’arrêta net à l’entrée, oubliant momentanément de déposer son chargement.
« Euh… D’accord… »
Le lit que Ran avait ramené était définitivement un confort de plus. Mais Alix n’avait pas les yeux fixés sur le mobilier. Ce n’était pas une hallucination, la lycéenne était véritablement devenu une déesse, avec sa voix sexy et ses formes sensuelles accoudées à la paroi rocheuse. La dealeuse se rappela brusquement de son chargement , et le posa aussitôt dans un coin.
« J’ai trouvé pas mal de bois qui pourrait servir… Ah, par contre j’pouvais pas tout prendre donc j’ai laissé ça à la cascade… T’sais, j’sais pas si c’est le fruit qui m’fait ça, mais t’as vraiment l’air d’une bombe. »
Et comme pour confirmer ses propos, Alix se vit gratifier d’une superbe érection. Que ce soit la pose, la voix de Ran, ou l’évocation du lit, la dealeuse trouva cette situation incroyablement excitante. Avec tout ce qu’elles avaient fait, avec ce fruit qui banalisait leurs rapports, Alix avait pourtant envie de Ran à ce moment-là.
« Tu vois ? » Dit-il en désignant son sexe dressé. « Là par contre, c’est ta faute. »