Malyath avait mal entre les cuisses. Fort heureusement, le smoking qu’il portait permettait de dissimuler à la perfection son érection, mais là, tandis qu’il attendait la venue de sa future femme, planté bien droit devant l’autel, au sein des jardins du Château-Neptune, le palais royal du royaume des Elfes d’Illÿath, il se devait de faire le constat que son érection ne diminuait pas.
*
Putain, j’aurais jamais cru ça possible...*
Il s’était attendu à ce que sa future femme,
Aerin, soit aussi belle. En la voyant, il y a à peine une demi-heure, et avant d’être vertement repoussé par les servantes qui la préparaient, Malyath était tombé...
Instantanément amoureux. Il avait croisé le regard de saphir de cette beauté, vu son corps parfait... Puis les servantes lui avaient rappelé que l’époux n’avait pas le droit de voir la femme avant la cérémonie, et on lui avait claqué la porte au nez, le laissant pantois dans le couloir. Lui qui s’était attendu à ce que son père le punisse en le mariant à un vieux boudin moche et gras, il avait vu...
*
La perfection même !*
Et son corps avait réagi en conséquence, puisque, depuis lors, il avait eu une érection qui ne voulait pas diminuer. Malyath avait mis sa demi-heure à profit pour se masturber dans les toilettes, mais, en repensant encore à ce corps magique, et à tout ce qu’il allait lui faire subir, sa queue était revenue à la charge, comme dans les grands jours.
Malyath était le Dauphin du glorieux royaume guerrier de Nomendör. C’était l’un des plus puissants royaumes elfiques du continent. Et Malyath, en tant que tel, était un guerrier d’exception. Beau et musclé, il était même le plus puissant Prince guerrier qui avait vu le jour depuis des générations. Sous son règne, Nomendör avait réalisé de multiples campagnes militaires couronnées de succès. Orcs, démons, propagations de monstres, Barbares... Malyath était fougueux et tactique, un stratège d’exception. Le peuple l’adorait, car il était très charismatique... Mais aussi, et surtout, affreusement coureur de jupons. À un point tel que son père, le Roi, en était irrité.
Bisexuel, Malyath ne se refusait rien, et sûrement pas les plaisirs du vin et de la chair. Chaque fois qu’il partait en campagne, il emmenait avec lui ses maîtresses et ses courtisanes, et adorait coucher avec des paysannes. Combien de fois le Roi l’avait-il surpris au petit matin à dormir dans la chambre d’une noble ? Malyath avait un talent naturel de séduction avec les femmes, car il bénéficiait, non seulement de sa redoutable beauté, de sa verve affutée, mais aussi de son charisme. Et le Roi en avait tout simplement assez des frivolités de son trublion de fils. Lors du dernier incident en date, Nomendör avait reçu une délégation venant d’un autre royaume, et il avait surpris son fils au lit dans la chambre du Prince héritier... En compagnie de la Princesse héritière, et de la Reine de cette famille, dissimulée sous le lit, occupée à le sucer.
Nomendör avait une réputation à défendre, et les ardeurs de son fils commençaient à porter atteinte à cette réputation. Le fait est que la mère de Malyath était une succube, l’un des secrets les mieux gardés du royaume. La Reine de Nomendör était malheureusement inféconde, et, pour obtenir un enfant, le couple avait dû faire appel aux services d’une succube. Pour le Roi, l’appétit sexuel insatiable de Malyath venait de ses gênes, mais, si ce secret finissait par s’apprendre, c’était l’intégrité du royaume tout entier qui était menacée. Or, à force de coucher à droite et à gauche, son libertin de fils finissait par attirer l’attention, et par amener les nobles à poser des questions indiscrètes.
«
Elle arrive, Maître... »
La voix suave du page de Malyath,
Edgar, un humain androgyne, l’arracha à ses pensées. Edgar était son fidèle page, l’assistant aussi bien sur le champ de bataille que dans le lit. De fait, tout à l’heure, quand il s’était « masturbé » après avoir vu son épouse, c’était en réalité Edgar qui l’avait masturbé.
«
Tu aurais vu à quel point elle est belle, je n’ai jamais vu ça... -
Moi, je n’ai jamais vu une femme vous mettre dans une telle situation, Maître... Les gens ne tarissent pas d’éloges sur la Princesse Aerin. C’est un grand honneur que le Roi d’Illÿath vous fait, sa fille est extrêmement courtisée. »
Récemment, le royaume d’Illÿath avait été envahi par de multiples Orcs. Nomendör était venu à la rescousse, et Malyath avait fait preuve de prouesses exceptionnelles. Nomendör avait tout simplement sauvé le royaume, et des tractations politiques avaient été engagées, aux termes desquels les deux royaumes avaient juré de se rapprocher... En mariant leurs enfants respectifs. Pour le Roi, c’était, espérait-il, l’occasion de canaliser les ardeurs de son fils. Il avait volontairement dissimulé à ce dernier la beauté de son épouse. Et le résultat était à la hauteur de ses espérances.
Tout en l’attendant, Malyath ne débandait pas...