Lie restait attentive, les oreilles bien tendues au moindre son et à la moindre prononciation de la japonaise. En apparence, sa mère l’avait prévenue de ce saut soudain dans le futur. La rousse ne voulait pas tout de suite la questionner sur son passé et les circonstances derrière sa présence sur cette plaine d’existence. Toutefois, il y avait une réaction moins intense, même qu’Ashley prenait la situation avec sang froid, retenant les larmes avec discipline. Il fallait s’en douter, puisque étant une prétendue samouraï. Lie pensait que seuls les hommes possédaient ce titre durant l’ère féodal, information remis en doute grâce à sa nouvelle camarade de magasinage.
- Respirez et détendez-vous mademoiselle Ashley. Pour commencer, je veux voir comment va ce kimono sur votre corps. Au fait, je me nomme Lie Matoï.
Mais le temps n’était pas à la guerre. Pour détendre l’ambiance entre les deux demoiselles, elles allèrent vers les cabines d’essayage. Elles se prirent une cabine séparée pour se changer en silence et dans le calme. Lie se déshabilla et plaça ses vêtements en ordre sur la chaise en bois. Inattentive à ce qui faisait son interlocutrice, elle se regarda dans le miroir et se tâte la poitrine avec le sourire. Elle songea avoir gagné un tour de poitrine plus large. Devant le miroir, elle se vêtit du kimono aux broderies ardentes. Le teint des flammes complimentait sa chevelure rubis. La tradition de porter cette tenue semblait perdue depuis quelques temps au profit d’une vie de travail ou de banalité. C’était comme retrouver une partie de ses origines que de sortir de la pièce avec le kimono, ses jambes se révélant subtilement après chaque pas vers l’avant, devant la présence d’Ashley.
- Vous êtes magnifique. Il est évident que pour une femme comme vous, cela puisse vous faire comme un gant. Et je crois avoir constaté un rabais pour la paire que nous avons.
Elle sourit à la demoiselle avant de la relooker avec un doux regard, bien familier à juger des formes et de l’apparence d’une comparse féminine.
- Que pensez-vous de moi, Ashley ?