Tekhos, le dernier endroit où j'éprouvai le moindre désir de me rendre. Je n'aimais pas du tout cet endroit, pour la simple raison que la technologie de ce lieu était franchement agaçante. Trop évolué pour que je puisse me repérer facilement dans tout ce système. Et de plus, il pleuvait à crier l'inondation, mais bon, c'était pratiquement la seule chose de normal dans cet endroit.
Mais j'y était pour une seule raison, marchant vers l'église de l'Ordre immaculé, le plus souillé des Ordres religieux, je recherchais Abigaëlle, mon esclave ainsi que la femme dont je me suis épris. Dans mes yeux bleus était enregistrée la position de l'actuel maître de cette inconsciente. Ma main gauche, serrée en un poing douloureux, crépitait de l'énergie verte d'Abigaëlle, cette même énergie que j'avais absorbée pour la soulager de ce surplus, il y a presque neuf mois de cela. Cette même énergie s'était éveillée par trois fois et chaque fois, mon esclave était souffrante, et pourtant, cette énergie me guidait et aussi, elle avait réveiller plusieurs pouvoirs dans mes pupilles, telle que l'emmagasinage d'énergie, me permettant de transmuter même si je n'avais aucun matériau sous la main.
À chaque fois que je pensais à ce qui a provoqué notre séparation, je pensais à ce que je lui ai fait. Je ne voulais pas lui faire de mal, mais elle aurait pu risquer sa vie pour réussir sa recette et je l'avais engueulée, parce que, inconsciemment, j'avais eu si peur de la perdre alors qu'elle avait eu mon interdiction la plus formelle de se servir de l'alchimie sans ma présence. Les petites alchimies simples tel qu'un mur de pierre pour se protéger ou alors s'en servir pour aider passe encore, les intentions sont bonnes et elle se forge une bonne réputation d'elle-même, mais je lui ai interdis toute recette sans moi et elle m'a désobéit. C'était la seconde fois que je m'emportais ainsi contre elle. J'en avais tant de remords que lorsque je me suis calmé, j'ai voulu aller m'excuser, que ce n'était pas une punition nécessaire, mais à la place, j'ai trouvé une lettre qui me disait qu'elle était partie pour se punir. Mes deux servantes, de huit ans et onze ans, Kayla et Lily, toutes deux aussi violées et capturées par Don, se mirent à rechercher leur grande sœur dans toutes la maison. Elles la surnommaient grandes sœurs parce qu'au départ, je leur faisais peur. (Moi? Faire peur? Allons donc!). À force de recherches, elles m'ont supplié de la retrouver. En fait, je préparais déjà mon voyage. Une fois prêt, j'ai demandé à Darimon de veiller sur mes deux esclaves et de les diriger dans la maison, en lui faisant la promesse que s'il osait toucher mes esclaves, je lui foutais un cône de terre dans l'anus jusqu'à ce qu'il lui sorte par la bouche et il ne prit pas cette menace à la légère parce que je le ferai.
Je heurtai une personne, me tirant de mes pensées. À son accoutrement, je pouvais dire que c'était une nonne, mais lorsque je l'agrippai pour éviter qu'elle ne tombe et se blesse, je vis un visage que je n'aimais que trop sous la cagoule de nonne. Abigaelle. En me voyant, son visage se peint d'horreur, perçant mon cœur de mille aiguilles et elle s'enfuit, s'arrachant à ma prise. Mais je ne tardai pas à la poursuivre. Elle disparut derrière la porte de la maison de l'évêque. Mes yeux réagirent à cet endroit, l'évêque était le nouveau maître d'Abigaëlle. Abigaelle... pourquoi ne voulait-elle pas me voir? Me haïssait-elle?
Je la suivis à l'intérieur. L'évêque était là et je ne voyais guère mon esclave. Je regardai l'homme avec une colère incommensurable et je me souvenais l'avoir vu à la vente d'esclave. Ce sale être était réputé pour être un pervers de première, un abuseur d'enfants, de nonnes et de croyantes, leur promettant ainsi le salut de leur âme au paradis. Cet endroit était une vrai farce. Même un idiot ne pourrait le croire. L'homme s'approchait et me sourit.
-Bien le bonjour, mon fils. Que puis-je pour toi?
-Je viens ici pour récupérer ce qui m'appartient, Excellence.
-Mais rien qui n'est ici n'est à toi, je peux te l'assurer.
-La femme que je recherches est ma servante et je viens de la voir entrer.
-Cette demoiselle est ma protégée.
-Je viens la récupérer, Excellence. Je vous prierais de vous écarter que je puisses aller la chercher.
-J'ai bien peur de ne pas pouvoir faire cela.
-Je ne suis pas ici pour discuter.
-Mes gardes te surveillent, mon fils.
-Lesquels?
Sous ses yeux, deux murs de fer se formèrent dans l'entrée, sans même que j'eus fait un mouvement. J'étais du genre très impatient, en ce moment. Je voulais Abigaëlle et j'ai bien l'intention de la ramener à la maison. L'évêque fit une sale tête devant cette démonstration et recula. Un garde monta avec un poignard sous la gorge d'Abigaëlle. À ce même moment, mon sabre pointa la gorge du "saint" homme.
-Si tu oses lui faire du mal, je te tranches la gorge.
-Si tu me fais du mal, cet homme tranchera la gorge de cette fille. Laisse tomber ton arme et soumets-toi à nous. Tu as osé agresser un serviteur de Dieu, tu payeras pour ce crime.
Je regardai l'homme puis Abigaëlle. Il ne fallut pas longtemps avant que je ne laisse tomber mon sabre. Ce prêtre était un vrai salopard, prêt à tous les bassesses pour se tirer d'affaires... en fait, il n'était pas mieux qu'un autre, juste plus sournois que d'autres. Les murs s'abaissèrent et les gardes s'empressèrent de m'attacher les bras. Ils m'emmenèrent dans une cave, suivit de l'évêque et d'Abigaëlle. Ils m'attachèrent au mur, les bras écartés et les jambes jointes, comme si je venais d'être crucifié.
-Ella (Nouveau nom de Fiela donné par le prêtre), occupe-toi d'absoudre notre invité de ses péchés. Fais-le souffrir comme le fils de Dieu, mais en pire, puisqu'il a réellement péché.
Je regardai Abigaëlle, mais je me préparais déjà à me faire massacrer, car je savais que je ne risquais pas d'y échapper. Je lui souris gentiment, très content de la revoir.
-Abigaëlle... Je t'ai enfin trouvée ^^