- J'ai été sculptée par un homme dans le monde des humains. À la base, je suis née de l'argile. Je sais... C'est étrange. Puis un démon m'a trouvé, m'a emmené et m'a donné la vie grâce à de puissants pouvoirs. Je l'ai servie durant un siècle avant qu'il ne soit tué par un autre démon. Celui-ci a ensuite essayé de me tuer, mais il a échoué.
Une succube sculpté par un humain ? Voilà une nouvelle qui me fit encore me poser des questions, mais elles n'étaient pas urgentes et pouvaient bien attendre de se mettre à l'abri, si j'accepte qu'elle m'accompagne bien sur. Je n'étais pas du genre à rabaisser les humains, ils étaient capable de bon nombre de merveilles comme j'avais put le découvrir, depuis mon arrivé. Mais bien que d'habiles créateurs, la succube qui se trouvait en face de moi était tout simplement hors catégorie. La simple pensée que c'était un humain qui l'avait réalisé pouvait presque faire frissonner, avec le bon talent et la bonne idée, il aurait put être capable de créer un être d'une puissance égale à celle d'un dieu, si ce n'était pas déjà le cas. Elle aurait ensuite servie un autre démon pendant un siècle qui lui avait donné vie, et ça aussi me fit poser des questions, encore plus même. L'idée me traversa même que l'assassin de son premier maître aurait put être un démon tué de ma main, cela aurait rendu la situation intéressante, quoique gênante pour moi car cela lui aurait donné une raison supplémentaire de vouloir se mettre à mon service. Mais toutefois, elle avait passé un siècle en enfer au minimum, donc soit elle était plus vieille que moi (ce que je ne peux de toute façon pas déterminer car je ne connais pas mon propre âge), soit je n'étais pas si connu que ça et du coup cela prouvait que mon influence avait été insuffisante pour les calmer, il faudrait que j'y retourne.
- Instinctivement, j'ai eu besoin de trouver un être puissant à servir. On ne m'y a pas obligé, on ne m'a pas créée dans ce seul but non plus. J'ai... Simplement envie de servir de grandes causes auprès d'être exceptionnels, de les protéger et de les aider à atteindre leur but. Qu'ils soient bons ou mauvais. Je ne fait pas de distinction entre le Bien et le Mal. C'est ma raison de vivre, c'est tout, je ne peux pas vraiment l'expliquer.
Le mouvement de sa main pour replacer une mèche ne m’échappa pas, et j’observai que cela lui donnait un côté presque innocent, mais je préféra ne pas me concentrer la dessus, cherchant plutôt à me concentrer sur ses paroles. D'ailleurs, mon regard ne sembla pas la gêner une seconde, elle avait du caractère et ne se laissait pas faire, une chose que j'appréciais. La suite de ses paroles me fit comprendre qu'il s'agissait bien d'un besoin pour elle de servir un être puissant, provenant en partie de sa création et je me doutais aussi en partie de sa naissance, directement sous le joug d'un démon. Cette idée m'énervait un peu, il fallait le dire, obliger de servir, que sa fasse partie presque de ses propres gênes, et le pire c'est que c'était un acte à moitié humain sur le coup. Mais au final, était-ce vraiment de sa faute ? Non, sûrement pas. Mais ça répondait à une autre question, le simple fait de m'accompagner lui donnera l'impression d'être sous mes ordres, et remplira en partie ce besoin d'être sous les ordres, du moins jusqu'à ce qu'elle soit vraiment sous mon contrôle. Elle ne connaissait pas non plus la différence entre bien et mal. Bon, même pour moi, j’avoue que c'est un concept très floue, je n'agis qu'en fonction de ce que je pense, et parfois je me fiche même un peu de cette pensée, prit dans la rage, j'ai déjà fais des choses que jamais je n'aurais du faire. Le démon qui avait forgé mon épée en était une preuve. Cette pensé réveilla encore la colère, mais envers moi-même, bien que son agissement ne m'aidait pas à me calmer. Elle cherchait à être honnête, et même si elle avait dût comprendre que je n'aimais pas ça, elle ne chercha pas à tout faire pour me plaire.
- Tu sais, moi non plus je n'ai jamais réellement eu de coéquipier. Mon maître m'envoyait souvent seule en mission. Et puis, moi non plus je ne te connais pas. Même si ça a l'air de te surprendre. Pourtant, c'est ce qui me pousse à vouloir t'accompagner. J'aimerais apprendre à te connaître.
Ces paroles me firent me demander combien de maître elle avait eu jusque-là, et aussi ce qu'elle était obliger de faire sous leurs services. Étant une succube, j'avais bien ma petite idée sur la question, mais je chassa cette idée alors qu'un frisson de rage m'envahit, je ne pouvais pas supporter ce genre de choses quand elle étaient forcés, et même si elle n'était peut-être pas mécontente de cela, ce ne sont simplement pas des choses qui se font. J'avais véritablement horreur de la domination, sous tous ses aspects. Elle me confirma ensuite ce que je savais déjà, elle ne me connaissais effectivement pas et c'était une erreur car si elle l'avait sut, il y avait de fortes chances qu'elle choisisse les trois autres démons. Mais alors qu'elle avait été honnête avec moi jusque-là, ne cherchant pas à me cacher des informations susceptibles de m'énerver, je me dis que la meilleure des choses à faire était encore de lui dévoiler moi aussi ce que j'étais.
-Je ne suis pas vraiment un démon je pense, mais j'ai passé beaucoup de temps en enfer à les tuer, je ne connais pas le nombre exact mais ça doit faire beaucoup de millions,, voir même certainement milliards. Je suis finalement devenue pour tous une véritable menace et ce qui se rapprochait le plus de l'apocalypse, et tous cherchèrent à me détruire, sans succès comme tu peux le constater.
A ces derniers mots, elle semblait prendre un air beaucoup plus "chaud", parlant d'une voix qui réchauffa mon sang instantanément. Il en fallait plus pour me faire rougir, mais cela eut son petit effet. Son sourire qu'elle me donna n'aida d'ailleurs pas à reprendre le contrôle de mon flux sanguin. J'avais bien entendu qu'elle m'avait tutoyé, mais je ne le releva pas, je n'aimais pas le contraire et je ne me prétendais au dessus de rien, il était donc logique de s'adresser à moi de la sorte.
- N'as-tu pas envie de me connaître, Orta ?
Ça aussi, cela me fit un peu bizarre, la façon dont elle venait de prononcer mon nom pouvait présager beaucoup de sous entendu, et cela allait avec les yeux ravageur qu'elle me lançait et le petit sourire de ses douces lèvres roses, pendant une seconde, je me vis me jeté dessus pour les dévorer et m’efforçai de chasser ses images au plus vite. D'ailleurs, je pouvais ressentir en elle aussi un certains désir et quelques regards faussement discret vers mon corps, les muscles gonflant sous l'effet de ma respiration. D'ailleurs, mes yeux a moi avaient du mal à décrocher des gouttes d'eau qui coulait lentement vers le paradis de son décolleté. Malgré toute ma volonté et ma résistance, cette vue était plus dangereuse pour moi que Hartan et la totalité de ses démons réunis. Dans un effort surhumain, je réussis à décrocher mes yeux de la forme de ses courbes qui apparaissait sous sa robe trempé. Le constat de notre discussion était assez simple quand on y réfléchissais. Dans un certains sens, elle est aussi perdu que je l'était en enfer, ne vivant qu'en suivant ses instincts, et incapable de se rendre compte de ses erreurs, elle vivait d'une manière, mais n'en connaissait aucune autre. Je pouvais bien sur la laisser là et simplement partir car il y avait beaucoup de choses dérangeantes au fait qu'elle m'accompagne, comme le fait de devoir m'occuper d'elle, supporter sa présence (bien qu'elle ne soit pas dérangeante, l'idée seule de se retrouver accompagné tout a coup était déstabilisante), et surtout résister à la tentation grandissante dans ma chair. L'ancien moi l'aurait d'ailleurs sans doute fais sans hésitation, mais maintenant je ne pouvais pas la laisser la, d'ailleurs il n'y avait aucune chance qu'elle accepte de partir. Je fis une chose alors plus symbolique que pratique: je retira ma cape de mes épaules et les posa sur les siennes, la capuche sur la tête pour la protéger de la pluie, me retrouvant alors plus qu'avec mon pantalon et mes bottes. Le but premier était surtout d'essayer de faire preuve de sympathie envers elle et de montrer qu'elle n'était pas ma servante, lui prêtant quelque chose d'égal à égal. La cape n'était pas des plus douces, ni des plus belle, mais elle avait le mérite de tenir chaud et de posséder a force mon odeur assez forte. Je me retournais donc, et elle pouvais voir dans mon dos une marque énorme faite de feu gravé dans ma chair, mais elle ne put correctement déterminer ce que c'était, presque totalement caché dans ma longue chevelure. Je me mit alors à avancer en laissant passer d'un ton un peu plus chaleureux:
-Viens, on a de la route a faire jusqu'à l'abri, on aura le temps de parler la-bas.