- Le monde est vide des fruits de l'intérêt ...
- Pardon !?
Elle recommençait... Pour la troisième fois depuis la dernière décennie, Mor'Medras se trouvait là, sur son trône, lasse, et apparemment commençant lentement à faire de nouveau son cirque habituel, prétextant que le monde n'avait plus de valeur, que sa vie se résumait à diriger un domaine qui n'avait malheureusement plus d'attrait à ses yeux, ou que personne ne lui offrait enfin la distraction nécessaire pour qu'elle vienne à oublier les millénaires qui étaient passés sans qu'elle ne puisse en remarquer les évolutions. La succube en avait sa claque. La première fois, il avait fallut lui trouver en urgence un jeu terran qui consiste en un développement militaire non-canon basé sur des pions de différentes valeurs, et en moins que quelques semaines, il n'y avait plus personne pour faire face à Sulfure, la femme gagnant chaque partie avec un brio qui avait fini par lui provoquer un certain mécontentement, au point qu'elle vienne dire à Amalia de faire des efforts, où ça allait vite finir par devenir compliqué pour elle de ne pas lui faire bouffer ses pièces tant elles étaient inutiles entre ses mains. La deuxième fois, pire encore, la seule chose qui parvint à la rendre moins maussade fut une amphore d'une liqueur légendaire, qui produisait en permanence l'un des plus savoureux breuvage que ce monde ai connu, mais la quantité de boisson que la Dame de la Vie absorba chaque jour ne manqua pas de lentement embrumé son esprit, jusqu'à ce qu'elle se réveille un beau matin, ivre, et fasse connaître à toutes les membres du donjon sa nouvelle création, une plante passablement désagréable, qui désormais était enfermée dans les souterrains afin de faire connaître ses horribles racines à quelqu'un d'autre que les occupantes des lieux. Et là, non, ce n'était plus possible, elle devait apprendre à passer ce genre de phase !
- Ma vieille, excuses moi du peu, mais tes caprices commencent à devenir un poil trop récurrent !
- Le monde n'as plus la même saveur Mor'... Plus le temps passe, et plus mon éternité me fait languir de l'extase du vivant. Quelle maîtresse de la vie peut accepter connaître pareil désespoir ?
- Justement, fais un effort et lâche moi avec ta déprime !
- Je ne peux pas, plus le temps s'allonge et plus je sens le dure poids de notre univers s'écraser sur mes frêles épaules ... Les couleurs perdent de leur éclat, le monde se rit de moi qui ne vois plus son origine avec autant de clarté... Quel horreur de le sentir se gausser de ma frêle carcasse, moi qui n'ai même pas le millième de son expérience !
- Putain Sulf' tu commences franchement à... Noooon, tu sais quoi ? Je vais aller chercher Amalia, elle auras sûrement le don de te secouée de manière un peu plus vivace, elle a encore au travers de la gorge le fait que tu ait voulu lui faire bouffer les pièces du Nagô !
- Fais donc, avec un peu de chance je n'aurais pas dépérie entre ton départ et ton retour !
Fulminante, c'est une Mor'Medras prêt à tout pour s'éviter une nouvelle période à problème qui s'en alla pour aller rejoindre le Chemin de Cristal, cherchant à rapidement prendre contact avec la plus jeune des résidentes pour voir si son naturel et sa nature directe et cinglante n'aurait pas le miraculeux pouvoir de secouer un peu la dirigeante du domaine, car devoir supporte ses jérémiades allait bien au delà de ses capacités à la patience. Restant ainsi dans un calme parfait, Sulfure ne manqua pas de regarder autour d'elle avec cette air fatigué, comme si elle supportait en cet instant le poids de toutes les âmes qui avaient eut le don de voyager dans son donjon, et d'y périr dans les plus atroces et incroyables souffrances qu'il était concevable d'imaginer quand l'on se permettait de passer au delà des portes permettant d'accéder aux différents chemins d'Ahn Ak'Thar. Mais cela bien sur tenait plus du caprice, comme le prétextait la succube, que du véritable ennui, Sulfure seule n'en était pas consciente, et se trémoussant légèrement sur son trône, faisant cliqueter l'or qui se trouvait à ses poignets et ses chevilles, elle ne manqua pas de se poser ces quelques questions fatidiques, qui lui revenaient à chaque fois qu'elle se perdait mollement dans cette dépression d'opérette : Qu'est-ce qui saura trouver son attention, et la tiré de l'ennui mortel qui l'étreignait en toute circonstances ? Quel objet de valeur, quel divertissement fortuit, quel autre découverte merveilleuse allait-elle faire au travers de son désarroi au point qu'elle en comprenne les moindres secrets durant les quelques mois qui allaient s'ensuivre ? Elle n'avait pas foncièrement de réponses à cela, mais elle attendait cette surprise avec la plus vive des impatiences.
Peut-être pouvait-elle chercher à créer une nouvelle espèce végétale tiens ? Un truc qui serait capable de cracher des flammes, et d'avoir une gueule capable d'englober un être humain entier d'une seule bouchée, afin de le transformer par un procédé inexplicable en une pièce massive d'or pur ? Mouais non, l'esthétique qu'elle avait en tête à cette idée ne ressemblait à rien de sympathique, et ferait même tâche dans son domaine. Peut-être, alors, devrait-elle plutôt se tourner vers des buissons émeraudes, qui lui permettraient de protéger de la vue des potentiels aventuriers les nombreux danger qui se trouvent dans son domaine, mais qui auraient l'avantage d'être tranchée par l'épée du valeureux et purs combattant, afin de laisser à la place quelques récompenses. Une rosée d'émeraude serait fantastique tiens ! Mais paradoxalement terriblement stupide, parce que si elle offrait ainsi l'accès à de telles richesses à l'intérieur même de son domaine, il n'y avait plus aucune raison que quelques idiots bornés attirés par la richesse n'accepte de faire le chemin jusqu'aux profondeurs les plus dangereuses d'Ahn Ak'Thar, ils se contenteraient simplement de rentrer à l'intérieur des lieux, et finalement, de couper quelques brindilles peu menaçante pour récolter suffisamment de rosée précieuses pour pouvoir vivre des millénaires sans avoir à se soucier de leurs revenus. Non encore une fois, cette idée était tout simplement indigne de sa personne, décidément cette peine qui l'épuisait moralement avait aussi le don de réduire à néant ses capacités réflectives. Non finalement peut-être que tout ce dont elle avait besoin, c'était le genre de trucs qui se trouvait devant elle, un vieux majordome portant une lettre ... un vieux majo... QUOI !?
- Qu'est-ce que tu fais ici, intrus !? Je ne crois pas avoir donnée la moindre consigne pour laisser quelqu'un entrer en ces lieux ! Présentes toi immédiatement !
- Toutes mes excuses. Je suis Arlecchino, et je viens vous apporter ceci, de la part de ma maîtresse.
Il tendait une lettre à l'apparence soigneuse, et ce fut avec un air presque surpris que Sulfure se leva lentement, avant de descendre les quelques marches menant à son trône pour s'approcher de l'étrange intrus, sans jamais ne le perdre des yeux. A la moindre petite erreur de sa part, il était certain qu'elle le pulvériserait, elle n'avait pas la nature d'une personne clémente, et n'appréciait pas beaucoup la surprise d'avoir été prise de court dans son propre bastion par un être sortit de nulle part, mais pourtant l'homme ne fit que tenir la lettre des deux mains, la tendant devant lui avec une certaine forme de politesse qui ne fut pas sans plaire à la femme, qui aurait presque le désir de le faire se présenter à Mor'Medras pour qu'elle apprenne quelques comportements digne d'un serviteur dévoué à son supérieur. En tout cas, elle s'approcha avec méfiance, mais sans crainte, et rejoignit l'homme pour finalement tendre la main vers le délicat papier, et le lui prendre légèrement sans que le majordome ne semble se déplacer, attendant peut-être simplement qu'elle ait prise conscience du message contenu dans les quelques lignes qui transparaissaient à la lumière vive et ésotérique de la salle principale. Très bien, elle fit un signe léger à l'homme, l'invitant à se reculer juste un peu, afin que sa concentration dans sa lecture ne vienne pas lui donner de mauvaises idées, puis ouvrit le papier pour finalement en lire les fines écritures, les déchiffrant sans mal malgré la différence avec sa langue natale, pour finalement rougir légèrement au bout de cette lettre proprement indigne, laissant l'ennui au second plan, tandis que son ire commença à rayonner dans la pièce, les plantes des lieux se rétractant, et les racine grinçant d'angoisse face au regard courroucé de Sulfure :
Salutation à vous, très honorable plagiériste.
Je me présente, Valoria Wolfcrone, magicienne et maîtresse de donjon extraordinaire. Je suis plutôt déçue d’avoir eu vent de votre manque d’originalité et j’ai bien peur que pour cette insulte envers ma personne, je n’aie que d’autres choix que de prouver ma supériorité par la force. Vous êtes donc cordialement invité aux coordonnées si jointes pour discuter des conditions de votre abdication inévitable. Cordialement et bien à vous, veuillez agréer de mes salutations les plus distinguées. Love, Valoria Wolfcrone.
- ... Est-ce que vous venez, sérieusement, de me déclarer ouvertement la guerre ? Parce que pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment dans l'optique d'accepter ainsi pareille offense !
- Je ne suis là que pour délivrer ce message, madame.
- Eh bien alors retournez auprès d'elle et prévenez là : J'arrive immédiatement, et je compte bien lui rappeler que le minimum de politesse est requis pour parler à autrui ! Allez filez, je ne veux plus vous voir dans mon domaine !
Cette connasse voulait la guerre ? Très bien ! Elle attendit que le majordome s'en aille, et prit de son coté une de ses plantes pour pouvoir y concentrer son énergie, et l'envoyer sur le trône, à sa place, avec un message simple à faire parvenir à ses chères consœurs quand elle viendront à rejoindre la salle principale du donjon. Sitôt cela fait, elle ne manqua pas de palier au manque clair de protection de son domaine, et tissa immédiatement l'énergie des lieux pour produire un énorme bouclier anti-magie autour de l'énorme forme rocheuse abritant Ahn Ak'Thar, afin de s'assurer que la prochaine fois que quelqu'un voudra s'adresser à elle, il devra le faire depuis le pied de l'à-pic montagneux, et non en se téléportant directement au coeur de son donjon. Ses préparatifs fait, elle se concentra, et se mit lentement à se fondre dans le sol, laissant son corps disparaître lentement à l'intérieur du flux vital du désert, s'enfonçant dans la terre, touchant du doigt les rivières souterraines, puis se déplaçant immédiatement en direction du point de rendez-vous, à une vitesse faramineuse. Il n'y avait plus d'ennui pour elle, il n'y avait plus de dépression, de tristesse maussade. Non, elle en voulait clairement à la personne qui venait ainsi de lui cracher au visage, et elle allait lui faire comprendre qu'on ne se moquait pas impunément d'elle. Et pendant qu'elle défilait dans un état de semi-conscience à l'intérieur même de la vie de ce monde Terran, ses alliées de toujours parvenaient tout juste à la salle du trône, Mor'Medras observant celui-ci vide avec une certaine crainte, tandis qu'Amalia commençait sérieusement à se demander ce qu'il se passait, jusqu'à ce que la fleur posée négligemment là vienne à parler avec un ton furieux :
- Bonjour, bonsoir, je sais pas quand est-ce que vous allez revenir. Mais vous pouvez retourner à vos postes, ne vous en faites pas pour moi, je suis juste partie bottée le cul d'une petite connasse prétentieuse, ou l'humilier, c'est selon, et serait de retour sans trop attendre. Si vous voulez vous rendre utile, se trouve dans la pièce un message que je souhaites que vous carbonisiez immédiatement. Avec plein d'amour, votre chère Sulfure.
- - -
Une fois arrivée à destination, elle sortit de terre immédiatement, emportant avec elle les racines, le bois, et les roches des environs pour s'extirper du sol en grands pompes, assise sur un trône végétal qui l'accompagnait dans sa montée, jusqu'à ce que la solide pierre des fonds terrestres ne viennent elle aussi consolider son assise, produisant une assises aux formes insolites, mais relativement esthétiques. En revanche, la dame de vie n'avait pas du tout prévue qu'il fasse aussi froid en ces lieux, et elle prit vite le partie d'user de la force vitale des racines autour d'elle pour créer deux loupiottes d'énergie au bouts des accoudoirs végétaux, lui permettant ainsi de profiter d'une certaine vision dans le crépuscule de plus en plus important, ainsi que d'une douce chaleur lui permettant de ne pas se soucier de la température ambiante, malgré son habillage des plus légers. Sa peau halée contrastait avec le blanc de la neige, et les symboles qui parcouraient son corps s'illuminaient sous l'effet de l'utilisation de sa magie, et de sa relative fureur. En face d'elle, sur un trône des plus macabre, se tenait l'horrible connasse qui avait osée la provoquer, et même si son teint cendreux, ses courbes élégantes et remarquable, ou son air étrangement assoupi lui offrait un charme qui aurait sûrement le don d'offrir à plus d'un aventurier une érection plus qu'exploitable. Mais la colère, le saint ire de la maîtresse d'Ahn Ak'Thar l'empêchait tout simplement de remarquer la beauté de son adversaire, et elle s'exprima immédiatement, sans le moindre détour, avec un ton impérieux, afin de faire entendre son mécontentement :
- Mes félicitations, tu m'as tirée hors de chez moi ! Je vais prendre juste le temps de me présenter, Sulfure, et passablement celle qui vas rapidement te mettre une branlée pour ton insolence ! Soyons désormais clair, ton message est une insulte, et je ne compte pas laisser cela impuni. Que comptes-tu faire, hein ? Me provoquer en duel ? Tenter de me menacer de raser mon territoire ? Chouiner dans mes jupes que c'est trop injuste ? Vas-y, je t'écoutes !