A summoner's tale [PV]

- Une attaque combinée, Ciaphas ! J'vois pas d'autres moyens !
- Ton spécial n'est pas encore chargé ?
- Non ! Allez, au combat !

Arrivant à mi-cuisses de son invocateur, le gnome ingénieur Fulgurouage fit crépiter violemment la parcelle d'éclair divin que portait le conteneur mêlant verre et bois qu'il portait sur le dos. Sa main mécanique se prépara au combat tandis que l'Invocateur déjà bien amoché par les premières passes d'armes échangées avec leur adversaire accumulant sa magie pour lancer un de ses propres sorts. Certes, Ciaphas Cain n'était pas très puissant. Mais en combinant son pouvoir à celui de son invocation, peut-être parviendrait-il à défaire enfin l'adversaire qui se dressait devant eux, lui-même prêt à se jeter une nouvelle fois à l'assaut ? Les invocations de Cain, comme toutes les autres, possédaient une attaque plus puissante qui jouait les intermédiaires entre leur charge ultime et leurs pouvoirs plus modeste et c'est cela que Fulgurouage allait mêler au sort que préparait Ciaphas. Le gnome n'avait pas réussi à accumuler assez d'énergie pour sortir son final et lui comme celui qui l'avait convoqué moins d'une dizaine de minutes plus tôt avaient très bien compris qu'il n'en aurait jamais le temps. Leur ennemi était au-delà de leurs prévisions. Cain s'était attaqué à plus forte partie que lui, comme c'était souvent le cas.
En même temps, quand il s'agissait d'acquérir une nouvelle invocation, l'albinos se refusait à reculer.

Leur adversaire chargea en leur fonçant dessus tout en armant la lance qu'il tenait à la main. Cain et le nabot échangèrent un regard furtif avant de se lancer. Le bras mécanique de Fulgurouage ouvrit des compartiments cachés qui dévoilèrent de petites antennes à l’extrémité sphérique crépitante d'éclairs bleu-blanc alors que Ciaphas s'entourait de l'aura magique typique de la magie dite "commune", qui fit l'espace d'une seconde dresser ses cheveux sur sa tête. Finalement, les deux compagnons attaquèrent d'un bel ensemble vers la forme humanoïde armurée qui allait les percuter de front.

- FOUDRE X !
- THUNDER BLASTER !

La foudre verticale lancée par Fulgurouage emporta le pavé du couloir en absorbant le Foudre X de Cain pour augmenter en puissance. Le vieux plâtre orné qui décorait la partie haute de la salle fut détruit par la charge combinée, et l'adversaire frappé de plein fouet se retrouva prit dans une nasse électrique qui le figea avant de le faire hurler d'une voix étouffée par le heaume impénétrable qu'il portait.

- Alleeeeeeeeeeeeeeez !
 

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Ruines de Varina, territoire de Galbadia
-Un peu plus tôt-

Ciaphas avait beau vouloir découvrir le monde dans son ensemble (son second grand projet avec la formation d'un nouvel ordre d'Invocateur), il refusait encore de se frotter aux grandes cités. C'était pour cela qu'il avait jusque là soigneusement évité Nexus comme Ashnard, ne s'arrêtant sur les territoires régentées par ces dernières que dans de petits centres publiques qui lui permettaient de se reposer et de glâner quelques informations sur la suite de son voyage. C'était bien beau, d'avoir un grand projet, mais si on avait encore pas pensé à comment le réaliser, tout prenait une tournure plus compliquée. Cain avait passé les premiers mois de son voyage à hésiter sur la marche à suivre en ce qui concernait la façon de monter pièces par pièces un ordre qu'il voulait reconnu et officiel, avant de tirer la conclusion qu'il devait en fait penser à se renforcer lui-même. Les Invocateurs dont on lui avait conté les légendes étaient tous très puissants, à la différence de leur successeur... Ce qui avait donc motivé chez Cain une quête de pouvoir encore innocente.

Le monde regorgeait d'esprits guerriers à convertir en invocations à part entière. Certains étaient même des invocations depuis longtemps, à ceci près qu'elles n'étaient plus convoquées. Il faudrait d'abord à l'albinos se lier avec quelques unes d'entre elles des plus basiques avant d'entreprendre des pactes avec de plus gros morceaux. Alors, il avait commencé à se renseigner un peu partout sur des créatures qui auraient correspondu aux critères qu'il recherchait. A force de curiosité, de tavernes visitées et de godets vidés, Ciaphas avait fini par entendre parler du discret royaume de Galbadia dont on disait qu'il était dirigé par une sorcière. Rien que ça ! Cela lui semblant instinctivement un bon point de départ, Cain orienta ses pas vers ce territoire et y parvint après plusieurs semaines de voyage.

Il trouva des traces très nettes à propos d'invocations, à tel point qu'il en fut surpris. Sa récolte d'informations fut des plus aisées, même dans le modeste petit bourg qu'il avait ciblé en premier et dans lequel il s'était reposé au terme de son vagabondage. Finalement, le choix de Ciaphas s'était porté sur l'extrême ouest du pays, sur les ruines de Varina, le tombeau des meilleurs soldats d'une ancienne armée depuis longtemps tombée dans les coins discrets de l'Histoire. L'albinos s'était aventuré dans les ruines l'épée à la main, repoussant les monstres qui se dressaient sur son passage grâce à ses propres dons et grâce à l'intervention de ses compagnons invoqués lorsque cela s'avéra nécéssaire.
Passant du temps dans les couloirs tortueux couverts de mousse et de lianes, Ciaphas avait finalement réussi à trouver la chambre centrale qui contenait le coeur du mausolée destiné aux guerriers de Varina. Et à son approche s'était éveillé l'agglomérat de leurs âmes qui après avoir virevolté dans la pièce en gémissant sinistrement s'était fondu dans des pièces d'armure abandonnées qui s'était combinées pour donner naissance à l'esprit-guerrier qui se présenta comme étant l'invocation Le Croisé et qui avait attaqué presque tout de suite Ciaphas.

Dire que ce dernier avait été malmené n'aurait pas été mentir. Cain se retrouva face à une puissance brute qu'il fut incapable de contrer de sa pauvre épée, qui en plus se retrouvait facilement déviée par l'énorme bouclier du croisé. Sa magie et ses passes d'armes inefficaces, il s'était retrouvé à invoquer à toute hâte Fulgurouage. Grâce à l'excellente symbiose qui existait entre les deux, le combat s'était enfin équilibré, avant que le Croisé ne finisse de plus en plus par reprendre l'avantage, forçant les deux amis à leur dernier coup de poker...

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Le choc électrique fut violent et explosa littéralement avant de s'estomper, ne laissant que des reliquats électriques crépiter sur les parties métalliques qui décoraient la tenue de Ciaphas ainsi que sur les morceaux d'armures abandonnées là comme autant d'autels à la gloire d'anciens soldats. Cain et son invocation étaient à plats et Fulgurouage se mit à devenir transparent avant d'exploser en particules lumineuses, signe qu'il était vaincu et inutilisable au combat. Le tatouage en forme de roue dentée qui le représentait s'effaça alors du dos de la main de Ciaphas, qui se retrouva seul pendant qu'il observait le Croisé resté à terre. Reprenant son souffle -et ses esprits, quelle erreur de rester sans bouger !- il entama le rituel de pactisation. L'invocation fut entourée d'un halo de lumière alors que se tracait autour d'elle le Seau du Pacte qui devait finir par la contraindre à l'obéissance. La résistance du Croisé sapa les dernières forces de Ciaphas qui parvint à conclure le pacte dans la douleur, s'apercevant alors que ses jambes flageolaient que le Croisé était de niveau faible. Si il avait autant peiné, c'est parce que lui-même n'était pas très puissant.

Trop éreinté pour rager sur l'évidence, Cain tomba à terre, complètement épuisé et blessé par les coups qu'était parvenu à lui infliger le Croisé. Dans le couloir qui menait à la salle du mausolée se réunissaient déjà quelques monstres attirés par l'odeur du sang et le tumulte du combat. C'était là une quête qui risquerait de se solder par une bien hâtive conclusion...

« Il se réveille ! Youhou !
 -  Inutile de lui hurler dans les oreilles...
 -  J’ai le droit d’exprimer ma joie, non ?
 -  Pas si ça implique de nous rendre sourds... »

Pour seule réponse, Selphie tira la langue, ce qui ne provoqua aucune autre réaction qu’un haussement d’épaules fugace chez Irvine, dont l’éternel chapeau était vissé sur son crâne comme la glu sur le papier. Quelques rayons de soleil filtraient depuis la fenêtre de la chambre médicale de l’infirmerie, et Selphie, comme à son habitude, parlait fort. Elle avait le talent incroyable de parvenir à toujours se faire remarquer, que ce soit en glissant sur le carrelage du réfectoire, en arrivant en retard... Ou encore comme il y a quelques jours, en heurtant le professeur de leur cours sur l’enchantement des objets. Irvine, qui peinait à croire qu’il était en même année que cette gamine idiote, lui intima à nouveau de se taire, et Selphie rouspéta encore.

Irvine, lui, s’approcha de l’homme endormi, un type avec des cheveux blancs, qui était couché dans un lit.

« Tu as été trouvé par nous dans les ruines de Varina. C’était suicidaire d’attaquer seul Le Croisé.
 -  Tu l’as vaincu TOUT SEUL ?! »

Selphie venait à nouveau de bondir, sautant sur le lit, entre Irvine et ce dernier, et le cow-boy grogna, puis la repoussa, le jetant au sol. Selphie grogna en se relevant, poings serrés... Puis une porte s’ouvrit dans leur dos, livrant passage à une nouvelle femme, le Professeur Quistis Trepe.

« Arrêtez vos enfantillages, tous les deux !
 -  C’est lui qu’a commencé ! s’exclama Selphie en tendant un doigt vers Irvine.
 -  Ça suffit ! »

Quistis haussa le ton, et Selphie sembla se ratatiner sur place, baissant nerveusement la tête. Irvine, lui, se recula en arrière, et s’adossa contre le mur. Avec son fouet, Quistis avait souvent des arguments percutants pour instaurer le calme et la discipline parmi ses élèves. Faisant claquer ses talons sur le sol, elle s’avança vers l’homme, en train de se réveiller, et dont l’esprit était probablement plein de questions.

« Tu te trouves au sein de l’Université de Balamb, jeune explorateur. Je suis le Professeur Trepe, et j’avais organisé une expédition avec deux de mes étudiants, Selphie et Irvine, dans le temple de Varina. Irvine passait son test final d’admission, et devait capturer Le Croisé... À défaut, nous t’avons sauvé la vie en repoussant les monstres.
 -  C’est ma Matéria de Soin qui l’a soigné ! » précisa alors Selphie.

Quistis acquiesça lentement, puis reporta son attention sur l’homme assoupi.

« Ta bouche est pâteuse, détends-toi, et tu arriveras à reparler. »

Si l’homme regardait le décor autour de lui, il pourrait voir, sur un tableau, une peinture représentant l’Université de Galbadia. C’était une grande structure, se composant d’un bâtiment central, et de six structures annexes. On appelait cette université alternativement « université de Galbadia » ou « université de Balamb », car elle se situait à Balamb, mais était aussi la seule université de Galbadia.

Selhpie amena une bouteille d’eau à côté de l’homme, et lui fit un grand sourire, tandis que Quistis croisa les bras.

« Tu es un Invocateur, n’est-ce pas ? Je suppose que tu ignorais que Varina est interdit aux étrangers, vu les dangers qui résident à l’intérieur... »

Même si c'était pour découvrir qu'on vrillait ses tympans avec une voix haut perchée, Ciaphas était plutôt content de se réveiller. Il émergea d'un sommeil dans lequel il se souvenait à peine avoir plongé, n'ayant à l'esprit que les bruissements vagues qui s'étaient déclarés de plus en plus nombreux dans l'un des couloirs du mausolée alors qu'il s'était effondré à bout de force. L'albinos se souvenait avoir pensé que cette expédition n'avait jamais été plus que la preuve de son inexpérience et qu'il espérait que le Croisé en vaudrait la peine. Et puis, la voix d'une fille l'avait progressivement tiré des ténèbres qui l'avaient englouti, jusqu'à ce qu'il se retrouve sur le dos, face à un plafond d'un blanc aseptisé sur lequel brillait un néon blanc. Ciaphas se frotta les yeux et sentit ses sens lui revenir peu à peu, assez pour comprendre qu'on lui disait l'avoir trouvé après sa bataille insensée contre le Croisé. Il perçut surtout l'exclamation qui fit suite, que Cain décida de prendre comme un compliment au vu de l'intonation de crécelle admirative qu'il lui avait semblé sous-jacente au propos.
Mou et un peu patraque, l'Invocateur s'était redressé tant bien que mal quand arrivait le troisième larron qui ajouta une couche supplémentaire d'explications. Un test ? Une université ? Cain se passa la main sur le visage, récupérant l'eau qu'on lui proposait avait de penser à répondre à tout ce qu'on venait de lui balancer. Après une longue gorgée, Ciaphas parvint à s'asseoir sur le bord du lit.

Il fit un tour rapide des protagonistes présents, s'arrêtant sur celle qui était intervenue en dernier, la prof. Son statut devait sûrement l'amener à prendre la transgression des règles de l'accès aux ruines un peu plus au sérieux que les deux et Cain préféra adopter une position repentante; il n'était de toute façon pas en mesure de fanfaronner et avait apparemment des excuser à présenter. Sans compter que le trio venait de lui sauver la vie, ce qui paraissait à son humilité une excellente raison de se présenter. Ce fut d'ailleurs par cela qu'il se présenta, après un sourire qui n'était adressé à personne en particulier.

- Je me nomme Ciaphas Cain et je suis effectivement un Invocateur. Je suis désolé pour votre examen et pour les ruines... Quand on m'en a parlé, personne n'a évoqué d'interdiction et je n'ai rien vu qui évoquait une zone interdite. Quant aux dangers, ils font partie de ce genre de plan, vous savez sûrement ça comme moi. En tous cas, merci de m'avoir sauvé. Le Croisé était à deux doigts de me foutre la râclée de ma vie, je dois bien l'avouer. Et dans l'état dans lequel j'étais après ma victoire, sans vous, c'était cuit.

Cain balada ses yeux sur la pièce dans laquelle il se trouvait. Le style n'avait rien de commun à ce qu'on trouvait dans Terra en général, mais pour avoir vu quelques avant-postes tekhans au fil de ses pérégrinations, il n'en fut pas particulièrement surpris. Son oeil fut attiré par la représentation de ce que mademoiselle Trèpe avait désigné comme étant l'Université de Balamb" et y trouva un certain charme... Comme à l'instructrice, au demeurant. Il n'en pipa pas mot et préféra incliner légèrement la tête vers Irvine en guise d'excuses.

- Je suis désolé d'avoir faussé ton examen. Si j'avais su, je n'aurai pas lié de pacte avec la créature. Soudain, Ciaphas sembla réaliser quelque chose et ses yeux s'écarquillèrent. Il repassa directement à Quistis. Il devait capturer le Croisé ? C'est un Invocateur, lui aussi ? Et vous ?

De ce que racontait l'histoire des anciens de son temple, l'ensemble des gens sur Terra qui possédaient un pouvoir de convocation de créature relevaient d'une branche bâtarde de celle que suivait Ciaphas. Au final, tout remontait à un seul et unique savoir-faire dont seuls ceux du temple détenaient l'ensemble des secrets et des racines. Que les trois face à lui puissent se lier avec des esprits-guerriers n'était donc pas impossible. Pour autant, c'était la première fois qu'il croisait des gens possédant des facultés similaires aux siennes. Cain sentit une exaltation lui gonfler le coeur.

- Je peux voir vos invocations ? Comment vous liez vous aux créatures ? Comment combattez vous avec ?

Quand il s'agissait de son précieux talent, Ciaphas pouvait adopter un comportement qui n'avait rien à envier à celui de Selphie. Son esprit maintenant tout à fait éveillé liait les éléments entre eux de plus en plus vite et de nouvelles questions lui vinrent.

- Une "Université", c'est comme une académie, c'est bien ça ? Et l'examen d'Irvine constituait en la capture du Croisé... Mais vous êtes quel genre d'école, au juste ?

« Et bien, que de questions ! Au moins, ta langue t’est revenue... » plaisanta Quistis.

Irvine n’avait pas vraiment relevé les excuses de Ciaphas, se contentant d’un léger soupir. Il était difficile de lui en vouloir, car l’étranger avait agi en toute ignorance, mais, en faisant cela, il avait peut-être privé Irvine d’une année de formation. Étant un homme, il ne pouvait pas vraiment prétendre à rejoindre les Sorcières de la Reine, alors, à défaut, il envisageait de rejoindre le corps d’élite de l’armée galbadienne, le SeeD. L’épreuve dans les ruines de Varina, en compagnie de Selphie (elle avait beau être insupportable, Irvine reconnaissait en cette jeune femme un certain talent pour ce qui était de se battre ou d’utiliser la magie), aurait dû être l’épreuve finale de son test. S’il était revenu avec une Matéria contenant l’essence du Croisé, les examinateurs auraient validé son diplôme. Malheureusement, l’épreuve venait tardivement, et il ne savait pas si le jury aurait le temps de se réunir à nouveau pour organiser une autre épreuve. Il allait devoir compter sur l’efficacité de Mademoiselle Trepe et sur son influence au sein du jury, ce dont il avait horreur... Il était en ce moment dans l’incertitude, mais ce jeune blanc-bec n’avait pas agi de manière inconsidérée... Il ne le savait juste pas. Visiblement, il ne savait pas grand-chose sur Galbadia.

Cette dernière ne tarda pas à parler, en rehaussant sur son nez ses lunettes.

« L’Université de Balamb est l’université officielle de Galbadia. Elle comprend beaucoup de pôles et de domaines : sciences naturelles, sciences sociales, langues... Mais le cœur de notre enseignement universitaire est la magie. Moi, je suis une professeure de l’Université. Selphie et Irvine sont deux de mes élèves. Irvine est en dernière année, et Selphie, elle, est sa cadette de deux ans.
 -  Nous avons grandi à un orphelinat de Cetra. Madame Trepe nous a éduqués depuis notre enfance ! »

Quistis acquiesça de la tête. Malgré l’allure sévère qu’elle avait avec son visage, cette femme avait le cœur sur la main. Sommairement, elle expliqua à Ciaphas l’histoire proche de Galbadia. L’île avait été en guerre pendant des décennies avec une île voisine, Cetra, et la guerre s’était soldée par la victoire de Galbadia, notamment grâce à l’Université de Balamb, et aux programmes militaro-magiques qui y étaient dispensés. Malheureusement, la guerre avait été sanglante pour Cetra. L’île avait été ravagée.

« J’ai fait partie des multiples Galbadiens volontaires envoyés à Cetra pour y aider les réfugiés et les orphelins, comme Selphie et Irvine. C’est après cette expérience que j’ai rejoint l’Université, mon expérience à Cetra m’ayant permis d’avoir ce qu’il fallait à mon dossier pour que je devienne professeur. Voilà pour cette brève biographie. Pour le reste... »

Elle se redressa, et marcha un peu, se rapprochant de la fenêtre. Par cette dernière, on pouvait voir l’une des cours de l’université. Il faisait extrêmement beau, et des sakuras dispensaient des pétales violettes dans la région.

« Nous ne sommes pas que des invocateurs, mais l’Invocation est l’une de nos branches. La magie s’enseigne de bien des manières sur Terra, Ciaphas. Tout ceci doit te sembler un peu abstrait, alors, je vais te montrer l’une des choses que nous utilisons pour faire des sorts magiques. »

Elle tourna la tête vers Selphie.

« Passe-moi l’une de tes Materias, Selphie, je te prie...
 -  Yup ! »

L’intéressée lui tendit une sorte de cristal lumineux. Une boule verte, que Quistis tint entre ses mains.

« C’est une Matéria de Soin, que Selphie a utilisé pour panser tes plaies, avant que nous ne t’amenions ici, où tu as été opéré de manière plus efficace. Vois ça comme une sorte de parchemin magique... Une Matéria est une sphère d’énergie  magique cristallisée. Elle est ce qui permet à des individus n’ayant aucune affinité magique de pouvoir recourir à la magie. En ce qui concerne les Invocations... Le terme technique pour les désigner, dans notre école, est ‘‘G-Force’’, mais ‘‘Invocation’’ fonctionne aussi... Irvine... ? »

En grommelant, ce dernier sortit une autre Matéria, rouge... Mais qui ne luisait pas.

« Pour contenir une G-Force, nous utilisons une Matéria rouge... Il suffit de l’affaiblir suffisamment pour pouvoir l’enfermer à l’intérieur. Du moins, un fragment de son âme... Ces Matérias rouges sont puissantes, et permettent de relier la G-Force à celui qui l’a capturé. Le Croisé est une G-Force, selon nos propres critères, mais, après ton intervention, il faudra attendre des mois pour que son esprit se reconstitue, et pour qu’il soit à nouveau possible de l’affronter et de tenter de le capturer. »

Elle rendit à Irvine sa Matéria, et ce dernier la rangea dans ses affaires.

« Galbadia est un petit archipel, et, avec la moitié du territoire en ruines, l’Université de Balamb centralise tout... Aussi bien les formations civiles que militaires. Irvine se prédestine à rejoindre l’armée galbadienne, et vise plus particulièrement son corps d’élite, le SeeD. Ce test était son examen final, et il sera reporté... Le temps de trouver une autre G-Force à capturer.   
 -  Vous pensez pouvoir en trouver une autre, Professeur ? s’enquit Irvine.
 -  Oh, mais c’est déjà fait, Irvine... Tout ce qu’il faut voir, maintenant, c’est vers laquelle aller. Tu es talentueux, mais je ne pense pas que, à ton niveau, tu sois capable d’affronter une G-Force comme Bahamut... »

Irvine fit une légère grimace, et Selphie gloussa.

« N’en soyez pas si sûre, Professeur... Il y a une semaine encore, il fanfaronnait en prétendant pouvoir vaincre Anima ! »

Irvine sembla se décomposer sur place, et fusilla Selphie du regard, qui rigola de plus belle. Quistis se racla la gorge, et Selphie se tut subitement, redevenant (ou essayant, au mieux) sérieuse comme un pape. Ceci sembla toutefois satisfaire Quistis, qui reporta son attention vers Ciaphas.

« Comme tu t’en doutes, il me faudrait des heures pour te parler de Galbadia, des Matérias, des G-Force, et de tout ça... Sache juste que tu es dans un endroit sûr. Maintenant, je crois qu’il est de bon aloi que tu m’en dises un peu plus sur toi, sur ton pèlerinage, et sur ce qui t’a amené à vouloir affronter quelqu’un comme Le Croisé. »

Son ton restait toujours calme et doucereux. Difficile de voir en elle une femme autoritaire, car Quistis avait clairement deux visages. De fait, elle était réputée pour être la professeur la plus réputée de l’Université, ce qui avait parfois amené certains élèves à confondre sa gentillesse avec du laxisme... Et, alors, ils réalisaient que son fouet n’était pas qu’un simple outil de décoration.

Aussi attentif qu'un bon écolier, Ciaphas avait écouté mademoiselle Trèpe lui donner les informations qu'il attendait. Les deux oreilles grandes ouvertes, l'albinos buvait les paroles de l'institutrice et ne manquait pas de les graver dans son esprit... Comme il conservait parfaitement vivace la belle image de la perceptrice blonde. Sa concentration était toutefois ailleurs que sous la ceinture et c'était sans désir tendancieux qu'il braquait ses yeux sanguins sur la jeune femme. Elle lui parla de l'université de Balamb et des matières y étant enseignées, plus nombreuses que dans une académie purement militaire et évoqua l'affrontement de Galbadia avec un gouvernement voisin, celui de Centra dont étaient apparemment issus ses deux élèves. Cain se contenta d'hocher la tête en n'osant pas lui en demander plus de peur qu'elle ne finisse par s'interrompre et la laissa basculer sur un sujet ô combien plus prenant encore pour l'invocateur : la magie, qu'elle expliqua se retrouver ici condensée dans une petite boule cristalline que n'importe qui pouvait utiliser. Ciaphas regarda la sphère donnée par Selphie à sa prof, sentant un léger flux magique émaner de cette petite chose. A vue de nez, Cain estima le sort contenu dans cette étrange matéria à une puissance équivalente à ce qu'il pouvait lui-même déployer pour se guérir. Pratique ! L'albinos manipulait une magie tout à fait simpliste et destinée au tout-venant, mais cette sphère en remettait en question la notion même. Elle lui rappelait une autre matière, le Solsticium, qu'il avait croisée au fil de ses voyages dans les mains de Vaporéens, les habitants de cette invraisemblable cité suspendue dans les nuages.
Il allait faire le parallèle à l'enseignant quand elle trouva opportun de parler des invocations, ce qui poussa Ciaphas à garder son bec clos.

La matéria rouge telle que Quistis l'expliqua n'était ni plus ni moins que le cercle de pacte des Invocateurs, à ceci près que la pierre emprisonnait définitivement l'esprit invoqué dans les circonvolutions du cristal. Ainsi, une de leurs invocations (ou "G-Force" comme elle disait, ce drôle de terme qui sonnait pourtant bien à l'oreille) était plus ou moins exclusive. Forcément, cela gênait fortement ce pauvre Irvine dont Ciaphas comprenait enfin pourquoi cette histoire d'invocation semblait si cruciale -et cruelle, quelque part- pour lui. Cain se gratta la tête tout en se levant de son assise, réalisant qu'il était en fait torse nu. Plus pratique pour les soins, probablement. L'invocateur ne s'en soucia pas et préféra répondre à son tour à Quistis, ravi qu'il était de partager à son tour son savoir. Ce n'était pas tous les jours qu'ils en avait l'occasion !
Croisant les bras et s'efforçant d'adopter un visage sérieux pour faire échos à celui de son mentor, Cain commença ses explications.

- Et bien pour commencer, je parcours le monde afin de réunir le maximum d'invocations tout en devenant plus puissant. C'est une donnée essentielle de ma formation originale, au terme de laquelle je pourrais être établi comme Sage au sein de ma caste... Mais ce n'est pas ce que je veux. Mon ordre était puissant autrefois, mais il a commis de nombreuses erreurs l'ayant conduit au déclin. Aujourd'hui, c'est un ramassis de vieux bougons qui se terrent dans un temple perdu en attendant que je fasse le travail pour eux. Ce que j'ai refusé ! J'ai quitté l'ordre en partant en pélerinage et je compte bien en créer nouveau, qui ne reproduira pas le schéma d'antan. Je n'ai pas de trajet précis, je me contente de vagabonder au fil de mes envies tout en évitant les grandes cités... Je n'y suis pas vraiment à l'aise, pour l'instant.

Il sortait de deux décennies d'isolement dans le temple des invocateurs et découvrait littéralement le monde, mais son passé faisait qu'il craignait encore un peu les mouvements de foule. Cain s'en accommodait de mieux en mieux mais continuer de passer au large des grandes villes, dont il avait peur qu'elles ne finissent par l'étouffer. Bien entendu, il finirait tout de même par y passer. Un jour. Pas tout de suite.

- Je suis arrivé un peu par hasard sur le territoire galbadien et j'ai fais comme d'habitude, je me suis renseigné sur les légendes qui avaient cours chez vous pour trouver des traces d'esprits-guerriers à convertir en invocations. On m'a parlé du Croisé et des ruines dans une petite taverne et la suite, vous la connaissez !

Cain se tourna vers Irvine, lui adressant un nouveau sourire.

- Par contre, pas la peine de faire toute une histoire de ma victoire, hein ! Un Invocateur n'enferme pas son invocation dans une matéria, il le contraint simplement à une obéissance momentanée lorsqu'il le convoque. C'est que ce nous nommons le pacte. Le Croisé n'a pas "disparu", il se trouve simplement dans un autre plan dimensionnel et devrait bientôt réapparaître dans les ruines de Varina, prêt à conclure un pacte avec un autre. Ciaphas haussa les épaules. Nos invocations ne nous sont pas exclusives et, dans les faits, je pourrais me retrouver à affronter l'une des miennes entre les mains d'un autre.

[color=greyPeut-être que pour les galbadiens c'était une chose impossible à imaginer vu leur système d'invocation ? Il lui sembla que les trois levèrent sur lui un regard interrogatif et perplexe, aussi consenti t'il à exposer davantage sur son art, ce qui le flattait au passage. [/color]

- Comment expliquer, voyons... Ah, je sais ! Imaginez la matéria rouge au centre d'une table et l'un de vous de chaque côté. Le premier à attraper le cristal serait le premier à pouvoir utiliser l'invocation à l'intérieur, pas vrai ? Pour nous, c'est pareil. Lorsque deux invocateurs ayant passé un pacte avec un esprit-guerrier similaire se font face, c'est le plus rapide à le convoquer qui peut le lancer au combat et l'invocation pourrait bien se retrouver à affronter un Invocateur avec lequel elle entretient des liens d'amitié. Pour autant, le pacte la forcerait à la bataille ! C'est pour cela que la plupart des Invocateurs passaient une bonne partie de leur vie à réunir de très nombreuses invocations, afin de pouvoir faire face à n'importe quelle situation sans se trouver désarmé. Sans compter qu'invoquer l'esprit-guerrier familier de son adversaire, c'est aussi lui porter un éventuel coup psychologique.

Tout cela, Cain l'avait apprit au temple et non pas en se battant lui-même. Pour ce qu'il en savait, il était l'un des derniers invocateurs en activité et avait comprit les règles des duels en combattant ses professeurs, qui lui avaient souvent opposé Fulgurouage au début de sa formation, alors que Ciaphas avait un penchant affectif marqué pour le gnome qui représentait son premier pas en tant qu'invocateur. Depuis, il avait fait du chemin mais ne pouvait que s'estimer heureux de ne pas risquer de se retrouver "sérieusement" face à l'une de ses invocations. Il avait fini par s'attacher à toutes et ne s'imaginait pas pouvoir les combattre.

- Il y a néanmoins des restrictions, sinon les Invocateurs pourraient déployer des pouvoirs incontrôlables ! Pour commencer, il faut affaiblir l'invocation avec laquelle on veut pactiser en l'affrontant. Si vous finissez trop faible à la fin du duel, elle pourrait tout à fait détruire le cercle magique et vous tuer. C'est ce qui a failli se passer pour moi avec le Croisé, d'ailleurs... Bref ! On ne peut utiliser qu'une invocation à la fois et cela puise énormément dans notre capital magique; ainsi est-il délicat de multiplier les convocations durant un combat. Mieux vaut bien choisir son invocation ! Il y a aussi une restriction au nombre symboliquement illimité d'invocations que l'invocateur peut contrôler, déterminée par... La surface de peau.

Ce n'était pas plus mal qu'il se retrouve torse nu, finalement. Il allait pouvoir rapidement faire une démonstration parlante de ses dires. Pour que les trois protagonistes puissent le voir, Ciaphas fit quelques pas pour s'écarter du lit afin de se retrouver au centre de l'attention. Ceci fait, il concentra sa magie et produisit autour de lui une faible aura rougeâtre qui fut largement suffisante pour réveler sur sa peau jusque là vierge plusieurs tatouages, de formes et de tailles diverses. Pour l'exemple, il désigna le dessin en forme d'engrenage qui lui mangeait une partie modeste du dos de sa main gauche. Un autre reposait sur son épaule gauche et descendait jusqu'à son coude tout en caressant son pectoral, un troisième naissait visiblement sur son aine, un quatrième se dessinait sur la partie droite de son visage en encerclant essentiellement son oeil et un cinquième enfin ne se voyait pas et prenait une petite place sur le haut de l'un de ses pieds. Quant au sixième, et bien... Cain s'était aussi déplacé pour ne pas avoir à le montrer, le tatouage s'étendant lui sur tout son dos, le noircissant dans une forme presque indistincte.

- Une fois le pacte scellé, il est représenté par un tatouage propre à chaque invocation, qui apparaît sur la peau lorsqu'on s'apprête à les convoquer. La forme est sensée renseigner sur l'identité de l'invocation, la taille sur sa puissance. Cette marque par exemple est celle de ma première invocation, Fulgurouage. Il n'est pas très puissant, mais notre affinité fait que nous sommes un bon duo au combat. Et de plus, la puissance d'une invocation convoquée dépend aussi de celle de son invocateur. Seuls les plus puissants peuvent tirer le maximum de leurs compagnons. Les tatouages ne peuvent absolument pas se superposer. Donc, il n'est plus possible de lier de pacte si l'ensemble de la peau est recouverte. C'est pour cela qu'il faut faire attention à la puissance de ses invocations et donc à l'ampleur de leurs tatouages. Se barder d'esprits-guerriers trop puissant reviendrait en fait à se limiter énormément.

L'aura rouge autour de Cain alla en s'apaisant, ne tardant pas à disparaître tandis que les tatouages disparaissaient eux aussi, comme absorbés par la peau diaphane du jeune homme.

- Je ne vois pas grand'chose à vous dire de plus, là. Mais si vous avez des questions...

C’était au tour de Ciaphas de se présenter, maintenant. Quistis n’avait évidemment pas dit tout ce qu’elle avait à dire sur l’Université de Balamb. Si elle avait voulu être exhaustive, elle en aurait eu pour des heures. Elle en avait dit suffisamment pour que leur invité comprenne l’essentiel, et lui leur expliqua qu’il était un voyageur itinérant, issu d’une caste désuète et obsolète, qui était en train de péricliter. Il n’envisageait pas de la rénover, mais de repartir sur des bases neuves et propres, en créant sa propre caste. C’était un plan ambitieux, et, pour l’heure, il explorait le monde, à la recherche d’artefacts, d’Invocations, et probablement d’autres connaissances magiques. La magie, en effet, était une notion extrêmement vaste et générique, et elle ne s’appliquait pas de la même manière n’importe où. Galbadia avait ses propres techniques, comme Nexus, Ashnard, Tekhos, et comme d’autres nations. Les Materias, par exemple, ne se retrouvaient pas partout, et n’étaient pas utilisés par tous les mages, même ceux qui en avait entendu parler. Certains préféraient de bons vieux parchemins, ou des glyphes magiques. Le choix des Galbadiens portait sur les Materias, essentiellement parce que Galbadia disposait de multiples gisements riches en cristaux de mana concentrée, qui étaient à l’origine des Materias.

Pendant ce temps, Ciaphas leur expliqua que ces Invocations fonctionnaient un peu comme les leurs, mais en étant bien différentes. Pas besoin de Materias, un Invocateur devait soumettre une créature en l’affrontant, et en formulant un pacte. Le pacte, concrètement, était matérialisé par des tatouages, ce qui revenait à dire que le nombre d’Invocations était limité au nombre de tatouages possibles. Quistis, de plus, était convaincue que, plus une Invocation était forte, et plus le tatouage était à l’avenant. L’homme leur montra tous ses tatouages, et, si Quistis avait un regard purement professionnel, Selphie, elle, sourit devant ce corps glabre. Il était beau, et ce sourire et ce regard intéressé n’échappèrent nullement à Irvine, qui, sans pouvoir se l’expliquer, en ressentit une pointe d’agacement. Les hommes étaient assez mal vus à Galbadia, et les critères de beauté favorisaient les torses glabres. Or, le sien abritait beaucoup de poils, et il devait régulièrement se raser le menton pour enlever ses poils. Irvine poussa un léger soupir, tandis que Ciaphas terminait en disant qu’il n’avait rien de plus à dire. Quistis hocha la tête.

« Des questions, j’en ai, oui… Mais je ne veux pas non plus te harceler dès ton réveil. Commence par t’habiller, puis je te présenterais un peu l’intérieur de l’Université. »

Elle lui montra un placard, où il y avait plusieurs tenues, dont un uniforme scolaire. Il était obligartoire pour les élèves de premier cycle, mais, Ciaphas n’étant pas encore élève, il n’avait pas le droit de le mettre. Elle sortit donc avec Irvine et Selphie, afin de laisser le temps à Ciaphas de reprendre des forces, et le trio se retrouva dans le couloir. Irvine embraya directement sur ce qui l’intéressait :

« Quand pensez-vous que je pourrais réitérer cet examen, Madame Trèpe ?
 -  Nous allons vérifier si les rapports que nous avons sur la Plaine Foudroyée sont bonnes, et, si c’est le cas, tu pourras partir dans moins d’une semaine.
 -  La Plaine Foudroyée ?! s’exclama Irvine.
 -  D’après certains rapports, Ixion s’y trouverait…
 -  Ixion ?! » s’exclama Selphie.

Rien à voir avec Le Croisé, Ixion était une Chimère terriblement puissante, une licorne de Foudre. De simples élèves étaient-ils de taille contre lui ? Quistis était convaincue que Selphie et Irvine pouvaient l’affronter, et Irvine trouvait ce défi… Séduisant. La Plaine Foudroyée était, en soi, un univers dangereux et redoutable. Y aller en sortant du Sentier du Paratonnerre était souvent suicidaire, et, si, en plus, il faudrait traquer Ixion… Ah, Irvine avait sacrément hâte !

La porte s’ouvrit à nouveau sur Ciaphas, qui avait fini de s’habiller.

« Parfait. Je vais te montrer l’Atrium. »

Ils avancèrent le long du couloir, jusqu’à atteindre l’Atrium. C’était un immense hall circulaire, ressemblant à une sorte d’œuf géant, avec des ponts suspendus filant au-dessus d’un bassin où de l’eau s’écoulait de fontaines. Il y avait, au centre de l’Atrium, une grande structure ronde, comme un énorme pilier, qui permettait d’atteindre les niveaux supérieurs (et inférieurs) de l’Université par le biais d’ascenseurs ou d’escaliers.

« L’Atrium, poursuivit-elle, est le cœur névralgique de l’Université. Les six dépendances sont toutes reliées par cette structure centrale, qui abrite l’administration, les bureaux du Directeur, quelques amphithéâtres, et des salles de cours.
 -  Ainsi que les sous-sols, mais nous n’avons pas le droit d’y aller… »

Quistis acquiesça, et marcha le long d’un des ponts suspendus.

« Ce qu’il faut savoir sur Galbadia, c’est que l’île a été fondée sur les vestiges d’une ancienne civilisation ayant une technologie supérieure. Nous comprenons encore très peu sur cette technologie, et nous n’avons par exemple que récemment remis en marche la parabole de Dollet, qui permet d’avoir un système moderne de télécommunications. Notre université est un ancien bâtiment hérité de cette civilisation, et les souterrains sont dangereux, car ils abritent des machines que nous ne comprenons pas, et qui, partant de là, sont interdits aux élèves… Malgré la volonté parfois obstinée de certains de s’y rendre… »

Cette dernière phrase fut lancée avec un regard appuyé sur Selphie, qui joignit ses mains dans le dos en se fendant d’un large sourire, les joues rouges. Quistis soupira légèrement, puis continua à marcher, ses talons claquant élégamment sur le sol. Elle se retourna ensuite vers Ciaphas, et lui posa une question :

« Que comptes-tu faire, Ciaphas ? Poursuivre ton voyage ? L’Université de Galbadia n’est pas hostile aux étudiants étrangers, et nous serons ravis de te compter dans nos rangs. »