Susanna poussa un profond soupire, dont l'écho se répercuta contre les parois des murs, unique souvenir temporaire du son de ses cordes vocales. De plus en plus lasse, la jeune femme regarda une fois à gauche, un autre fois à droite, ne sachant pas vraiment quel couloirs noircis par les flammes elle devrait emprunté. Quelle perte de temps inutile... Elle devait tout d'abord trouver un plan de cet hôpital qui n'était pas entièrement calciné, si cela était possible...Donc, elle se dirigea de nouveau vers l'entrée, pour faire le tour du comptoir et fouiller dans les archives restantes, qui avait été plus ou moins à l'abri durant l'incendie dévastateur qui s'était produit voilà de cela de nombreuse années auparavant. Bingo... Du bout des doigts, elle souleva la carte fragile et poussiéreuse, l'examina, et repéra rapidement les salles de labo et de la stérilisation. Elle mémorisa le plan, ne voulant pas le trainer avec elle comme une idiote, et tourna les talons pour s'engager dans un escalier qui tenait toujours debout. Avec précaution, elle les monta d'un pas souple, léger et rapide, avant d'arriver à l'étage supérieur. Sans perdre une seule seconde de son temps précieux, elle piqua à gauche, faisant résonner sur le plancher noirci les aiguilles effilées de ses talons hauts de couleur sombre. Dans cet hôpital abandonné, dans un uniforme personnalisé d'infirmière gothique, son rouge à lèvre écarlate et sa peau de porcelaine, on aurait pu la prendre pour un fantôme revenu d,entre les morts pour hanté les lieux, comme une âme au buts inachevés.
Puis, elle entra dans une salle de labo. Cette pièce était particulièrement en bon état, malgré l'incendie ravageur. Une grande majorité des armoires renfermant ce qu'elle recherchait était parfaitement intactes. Elle en ouvrit une, ramassa plusieurs fioles de produits diverse, comme de la morphine, des liquides pouvant être très nocifs pour l'être humain, et aussi une bonne petite demi douzaine de seringues, usagées ou non. Ensuite, elle quitta les lieux vers sa prochaine destination.
Sur le chemin, elle rencontra des passages inutilisables, des escaliers impraticables et des murs effondrés, qui l'a força, non sans faire monter l'eau dans le vase de sa colère, à prendre plusieurs détour. Plusieurs fois, elle avait cru entendre des bruits résonner autour d'elle, sentit une présence quelconque et quasiment inhumaine. Mais bon, elle avait rapidement oublié ces idées saugrenue. Les fantômes, ça n'existait pas! Puis, enfin, elle trouva la salle de stérilisation, l'endroit où l'ont entreposait les instruments d'opération à laver ou alors déjà lavé. Étrangement, étant donné le fait que cet endroit était dans une partie du sous-sol, il n'était presque pas détruit. Elle en profita donc pour faire un plein de scalpels, dont elle rangea une partie dans son sac et en coinça plusieurs dans de tout petit étuis à sa ceinture noire qu'elle avait fabriqués elle-même. mmmh...oui...Pratique, ses étuis!
Elle sourit de façon vicieuse, s'imaginant déjà ''dégainer'' un scalpel pour trancher d'un geste précis et meurtrier de n'importe quel abruti qui tenterait de l'importuner. Oh oui...Vraiment...Chouette! De bonne humeur, la jeune femme fit volte-face et sortit de la pièce, tapotant d'un index ses lèvres maquillées de rouge. À peine fit-elle deux pas qu,elle vit, à travers ses cheveux qui lui barraient une partie du visage, un étrange personnage qui se tenait devant elle. Elle s'arrêta, son sac à la main gauche, sa main droite maintenant posée sur sa hanche, et pencha légèrement sa tête sur le côté, son sourire effacé.
''- Tiens donc, commença-t-elle de sa voix cristalline mais pas moins sinistre. Une drogué qui cherche une dose de médicaments périmés, peut-être?''
Sans attendre aucune réponse, car elle méprisait tout le monde, Susanna tourna dans l'autre couloir en soupirant d'exaspération. Après tout, ce n'était qu'un autre pouilleux, sans doute...