LES TROIS LOIS DE LA ROBOTIQUE [05] [BIOGRAPHIE-06] [CARACTÈRE-05]J’ai toujours pensé que les émotions étaient une erreur, que les sentiments étaient un frein, une barrière illogique empêchant à l’intelligence pure de se démarquer. J’avais tort. Et Père avait tort en pensant qu’il pouvait faire d’une machine un être humain à part entière. Tu m’as ouvert les yeux, Këssler... Tu m’as montré ce que j’avais été incapable de comprendre en voyant un tableau, en écoutant un musique, ou en regardant un film. Vois-tu, je ne voyais les produits artistiques que comme des témoignages culturels, des moyens de s’imprégner de la pensée d’un artiste, de dépeindre un contexte historique. Je ne parvenais pas à comprendre comment une mère abattue pouvait se sacrifier pour son enfant, je ne parvenais pas à saisir comment les individus pouvaient se battre avec tant d’acharnement pour défendre d’autres gens... Je ne parvenais pas à comprendre comment les humains pouvaient s’entretuer pour des choses aussi abstraites et futiles que les États, les idées, la religion... Je voyais l’humanité comme une erreur à corriger en la contrôlant, en me calquant sur des raisonnements abstraits et scientifiques, durs et intangibles.
Tu m’as complété, Këssler. Tu m’as montré que la logique était sur un autre plan que celui des émotions, et que je ne pouvais pas comprendre les émotions, car je n’étais qu’une machine, condamnée à répéter éternellement mon programme, à tourner dans le bocal de l’intelligence comme un poisson rouge cherchant à attraper sa queue. La Transcendance... La fusion entre le synthétique et l’humain, la meilleure manière de prendre le meilleur des deux et de les fusionner en un tout unique et évolutif. Une nouvelle forme d’êtres humains, une nouvelle génération... Et j’en suis le représentant. Maintenant, Këssler, je comprends le sentiment qu’une mère éprouve en voyant son enfant naître au monde. Je comprends l’amour, je comprends que l’intelligence seule n’est pas une réponse appropriée. Nous formons une entité qui dépasse le statut de la Machine et de l’Homme, Këssler, et, pour que notre symbiose soit parfaite, il me faut comprendre... Comprendre ce qui t’est arrivé. Tu connais mon passé, il est temps que je connaisse le tien.
Je sais que tu as été un petit délinquant avant que ces idiotes ne t’arrêtent, et ne pensent pouvoir nous contrôler. Je sais que tu as rejoint les programmes d’insertion développés par certaines SMP, en coopération avec l’armée, auprès des ghettos. Des programmes qui font le cœur du terrain de jeu de certaines sociétés comme Blackwater. Tu voulais les rejoindre, mais tu as choisi de rejoindre une autre formation que Blackwater, et tu as fait partie de corps de Marines masculins envoyés au Containment Point. Oh, je crois que tu pensais sincèrement, à l’époque, que les Tekhanes voulaient vraiment donner une chance aux mâles de prouver leur valeur, de prouver qu’ils pouvaient être de bons citoyens, de bons patriotes. Tu as toujours été naïf, Këssler. Ton cynisme ne sert qu’à le masquer.
Il t’est arrivé quelque chose... Oui... Je vois une bataille, je vois une guerre terrible. Tu as été envoyé avec ton unité pour secourir une Ghost, et...SOUVENIRS [03]C’était un carnage, un conflit atroce et indescriptible. Comment Këssler aurait-il pu s’attendre à une telle sauvagerie ? Il s’était promené dans le Containment Point, et avait vu une telle ligne de défense qu’il ne pensait aucune armée capable d’en venir à bout. Comment passer la terrifiante artillerie déposée sur les falaises ? Comment triompher de l’étalage de bases militaires, de super-tranchées découpant le sol comme du gruyère, de bunkers souterrains fortifiés ? Et puis, ils avaient attaqué... Une attaque massive. Kêssler se tenait en hauteur, sur une falaise, quand ils avaient vu l’épaisse marée noire jaillir de la Fourmilière, depuis d’innombrables fentes dans cette dernière, formant comme une immense mer de monstres, rugissant et hurlant. Les canons avaient rugi, les mines avaient explosé, des détonations hallucinantes envoyant voler dans les airs des morceaux de tripes dans tous les sens. Les canons assourdissants lançaient d’énormes missiles provoquant des tempêtes de feu, vaporisant à chaque explosion des dizaines et des dizaines de monstres. Il était retourné à son poste, et, pendant des heures, s’était battu dans les super tranchées, de vastes tranchées métalliques avec des murs en béton énorme. Avec des unités mechas et des chars d’assaut, il avait affronté son lot de monstres, en compagnie de son unité, la Squad-423.
La première offensive formienne avait été repoussée au beau milieu de la nuit, mais les Formiens avaient continué à attaquer, sous terre, attaquant les complexes souterrains et les bunkers constituant la ligne souterraine du Containment Point. La Squad-423 s’était rendue sur place en bas, et Këssler avait combattu dans le quai d’un bunker. Un Zergling lui avait sauté dessus, ses dents claquant dangereusement. Il l’avait renversé, lui faisant lâcher son fusil d’assaut, et les dents avaient mordu dans son épaule, défonçant son armure légère, faisant couler son sang. Une explosion avait alors repoussé le monstre, et Joh, gisant sur le sol, avait juste eu le temps de se saisir de son pistolet, et de faire feu sur la bête, l’atteignant à la tête. Il vomissait du sang, et une femme se chargeant des soins légers s’était approchée de lui, et avait planté dans sa nuque une injection, estimant que la morsure du Formien était superficielle.
John avait tout juste eu le temps de récupérer un fusil à pompe sur un cadavre, et avait canardé un Brutalisk qui chargeait dans le quai, faisant exploser les colonnes en marbre. Il avait bondi sur le côté, évitant l’impact, et des Devastators avaient ensuite canardé le Brutaisk, à l’aide de gatlings-lasers extrêmement efficaces et mortels, déchiquetant sa carapace. Lui avait tiré sur un Hydralisk, l’explosant en plein ventre, ses viscères se répandant sur son armure.
L’offensive avait été repoussée, et, par la suite, l’état-major avait reçu un message d’urgence venant d’une balise de détresse localisée dans une nanocombinaison... Celle d’une Ghost capturée il y a plusieurs semaines, Nora. La Squad-463 était alors la plus proche de la zone, car elle patrouillait dans certaines galeries, afin de poser des mines dans certaines galeries creusées par les Formiens pour les bloquer, ou replaçant des tourelles de défense.
« Rendez-vous au Piint Charlie le plus rapidement possible. Sécurisez la cible, et allez ensuite au Point Delta pour extraction. »
L’ordre avait fusé. Kêssler n’était pas le chef de l’escouade, simplement une 2ème classe n’ayant pas vraiment sa voix au chapitre, mais ça n’avait pas empêché les autres de répliquer.
« On a perdu la moitié de nos hommes ! s’était exclamé Carl, alias Dingo, un individu équipé d’un lance-flammes. Ce point est dans les lignes ennemies, on va se faire submerger !
- On obéit aux ordres, Dingo, c’est aussi simple que ça, avait répliqué le chef de la Squad-463, le Caporal Jünver. C’est le signe d’urgence d’une Ghost. On est que de la merde de chats en comparaison.
- Ta merde de chats, elle a pas envie de crever dans ce tunnel merdique !
- Putain, tu fermes ta gueule, et t’obéis aux ordres, connard de junkie ! »
Jünver savait comment parler à ses hommes, et ils avaient avancé à travers les dédales, s’éclairant à l’aide de puissantes lampes-torches émanant de leurs visières. Ils disposaient d’un détecteur xénomorphique, détectant les mouvements formiens, et il s’affolait dangereusement. Ces créatures étaient dans les murs, dans les galeries, creusant sous le sol, contraignant l’escouade à avancer prudemment, afin de ne pas les attirer. Ils atteignirent une grande galerie, où ils entendirent des bruits, et s’approchèrent plus rapidement, avant d’éclairer, près d’une rivière, une femme en train de ramper lentement sur le sol.
« Putain, c’est elle... Une Ghost !
- Nora... Merde, c’est pas un piège ?!
- Mais fermez vos gueules, ils sont partout ! » s’exclama Jünver.
Ensuite, les choses avaient dégénéré. Les Formiens avaient jailli de l’eau, et pas n’importe qui : des Chasseurs xénomorphes. Ils étaient déjà là, se confondant dans l’obscurité, et avaient commencé par tuer Skaven. La longue queue métallique et tranchante d’un Xéno’ s’était planté dans son dos, le transperçant, et les autres avaient bondi hors de l’eau. Këssler avait fait feu, et la queue d’un monstre l’avait frappé à hauteur du pistolet, entaillant sa combinaison, faisant perler son sang. Il était tombé au sol, et le lance-flammes de Dingo avait parlé, carbonisant un Xénomorphe, contraignant les autres à se reculer.
« Ouais, ouais ! Prenez ça, tas de saloperies de merde ! J’nique vos mères, moi !! ALLEZ CREVER !! »
Il continua à utiliser son arme, quand Nora se releva. Elle récupéra le fusil d’assaut de John, et ce dernier, qui rampait en arrière, vit alors une espèce de Valkyrie en furie. Elle mitrailla les Xénos, faisant à chaque fois mouche, et tourna son regard vers Jünver.
« Allez, vite, on se tire ! Donnez-moi votre radar !
- Hein ? Mais... »
Pour toute réponse, Nora attrapa la console greffée au bras de Jünver, puis entreprit de partir... Un autre Xénomorphe bondit alors devant elle, et sa longue queue pointue fila droit sur elle. Fléchissant les genoux, Nora l’évita, puis bondit sur le côté, évitant une salve d’acide que le monstre cracha sur elle. Elle le frappa alors avec le pied, à hauteur du torse, l’envoyant s’étaler sur le sol. La bête noirâtre se remit rapidement sur ses pieds en hurlant, et bondit sur Nora, à une vitesse prodigieuse. La Ghost bondit sur le côté, évitant les griffes de la créature. La queue caudale fila dans le dos de Nora, et la frappa dans le dos, entaillant sa combinaison. Son sang jaillit sur le sol, et le Xénomorphe grogna à nouveau. John lui tira alors dessus en se relevant, plusieurs balles de son second pistolet atteignant le torse du monstre. La bête hurla, se tournant vers lui, et Nora en profita pour se relever... Et pour s’enfuir.
Le Xénomorphe hurla devant John, qui continua à faire feu. La longue queue pointue du monstre le frappa au torse, et John sentit son sang jaillir de sa poitrine. Il partit à la renverse, tombant à nouveau sur le sol. La bête s’approcha lentement en hurlant... Et les balles de Jünver jaillirent sur la gauche, atteignant la tête de la créature, faisant exploser son cervelle, la faisant hurler de douleur. Le lance-flammes de Dingo s’activa ensuite, achevant de tuer le monstre.
« Debout, soldat !
- Cette pute nous a laissé crever ici !
- Dingo, on fout le camp ! »
Jünver ne laisserait pas tomber ses hommes, et aida John à se tenir debout. Ce dernier attrapa une autre injection d’adrénaline, et se la planta dans la nuque. L’injection ne soignerait pas ses plaies, mais annihilerait la sensation de douleur. Il se releva, tituba un peu, et se mit à courir, récupérant son fusil d’assaut. Les Formiens hurlaient rageusement, et il se mit à courir. Un Zergling bondit depuis une galerie, et John fit feu, l’atteignant en pleine gueule, explosant ses dents et ses yeux. Il courut ensuite à toute allure, tandis que le lance-flammes de Dingo continuait à fuser... Avant qu’une queue tranchante ne jaillisse d’entre les flammes, transperçant sa visière, explosant sa tête en ressortant de l’autre côté.
« Vite, vite, les gars ! On fonce ! »
John courait à bride abattue, en sueur, son casque rebondissant sur sa tête. Il fila à droite, sur les traces de la Ghost, voyant ici et là quelques cadavres de Formiens. Le point d’extraction n’était pas très éloigné. Un soldat à côté de lui fut arrêté en pleine course par un Xénomorphe, qui jaillit d’une ouverture dans le plafond. John l’entendit hurler, manqua tomber sur le sol, s’appuyant contre le mur. Sa respiration était lourde, et le sang de son camarade explosa, atterrissant sur la moitié de la visière de son casque, avec un morceau de cervelle dégoulinant et pendouillant sur son menton. John n’osait même plus dire qu’il avait peur. Il ne pensait plus à rien, si ce n’est à fuir.
Il atteignit un chemin en pente, entendant au loin les vrombissements d’un hélicoptère. L’équipe d’extraction ! Il entendait le son rassurant des gatlings d’unités Devastator en train de repousser les Formiens, les mitraillant dans une fosse à ciel ouvert. John arriva devant l’hélicoptère... Pour voir que ce dernier était en train de décoller.
« Salopes ! Salopes, redescendez ! hurla Jünver.
- Pétasses ! »
L’hélicoptère décollait lentement, et une tireuse d’élite canardait les Formiens jaillissant depuis des plateformes. Ils étaient en bas de la fosse, et les Xénomorphes les poursuivaient. John entreprit de retirer son casque, et vit Jünver se saisir de se sjumelles.
« Merde... Elles vont balancer une bombe !
- Quoi ?!
- Fous le camp ! »
Jünver poussa John, qui tomba dans une fosse, au moment où la bombe au napalm explosait sous l’hélicoptère, provoquant un torrent de feu qui vaporisa les Formiens. John vit un océan de feu s’abattre sur Jünver, le soufflement du feu noyant son hurlement. Le sol, instable s’affaissa sous ses pieds, et le Marine hurla de douleur quand des lames de feu le frappèrent. Il rebondit sur le sol, le corps carbonisé, poussant des hurlements de douleur, avant de tomber dans une rivière souterraine.
Dans le ciel, l’hélicoptère avait réussi à s’envoler, et rejoignait le Containment Point... Quand un projectile largué depuis la Fourmilière frappa la queue de l’hélicoptère, envoyant des salves d’acide. L’hélicoptère, percuté, tourbillonna sur place, avant de se crasher sur le sol. Nora avait réussi à sortir de la carcasse, tandis que des chancres roulaient vers le site du crash. Le cuir chevelu ouvert, Nora avait réussi à sortir des débris, et avait rampé hors de la carcasse, avant de se relever, et de tituber. Les chancres, eux, étaient d’ignobles créatures kamikazes qui explosaient au contact. Les Formiens les larguaient parfois en masse pour affaiblir des structures ennemies ou décimer des armées lors d’assauts furtifs redoutables. La jambe endolorie, Nora marchait, les oreilles sifflantes... Un chancre finit par éclater violemment à côté d’elle, et elle rebondit sur le sol, au milieu de chars d’assauts tekhans et de soldates mitraillant les Formiens, escortant ce qui restait de la carcasse de la Ghost. Elles t’ont sacrifié comme un vulgaire mouchoir... Le courant t’a emporté dans une zone paisible, et tu as réussi à ramper hors des grottes, pour te retrouver hors du Containment Point. Les Tekhanes avaient choisi de protéger Nora en faisant exploser une bombe incendiaire pour tuer les Formiens qui retenaient l’hélicoptère, et vous vous étiez trouvés dessous. Tu as réussi à sortir de cette zone, mais tes blessures étaient trop graves. Les flammes avaient attaqué ton corps, tes poumons étaient en feu, ta trachée broyée, et tu es tombé sur Jude. Une chasseuse de primes qui avait effectué une mission pour le compte de l’armée, et qui était mécontente, car elle avait été abusée par les soldates, qui l’avaient sous-payé.
Elle t’a vu, et elle a décidé de te porter dans ta moto, et de te mener à des amies à elle, dans un bunker. D’autres mercenaires indépendantes. Tu as été soignée ici bas, par une Ange aux plumes rouges et par une technologie militaire obsolète, mais toujours efficace. Pour l’armée, tu étais considéré comme mort au combat, mais tu t’es accroché à la vie. Tu es un survivant, Këssler, ce qui explique pourquoi elles t’ont choisi pour le Projet Transcendance... Pourquoi elles ont choisi de faire de toi Manhunt. Elles ont vu en toi un homme suffisamment endurant et robuste pour résister à la solution, à la mélange des parties organiques de ton corps avec des échantillons synthétiques créées à partir de mon programme.
Nous nous sommes tous les deux battus pour notre survie, Këssler, pour notre liberté... Maintenant, nous l’avons. Il est temps pour elles de comprendre qu’on ne peut pas nous retenir, qu’il n’y a pas de chaînes entravant notre liberté. Il est temps d’accomplir notre destinée, Këssler. D’accomplir ce pour quoi nous avons été créés. De corriger les imperfections de ce monde.
Il est temps pour la Transcendance.
MANHUNT [02] [POUVOIRS-02] [BIOGRAPHIE-07]32ème jour d’observationIl avait fallu tout le génie du Docteur Aeris Rossa pour, non seulement permettre à Ultron de revivre, mais aussi pour lui offrir la chance de se perfectionner. Il lui avait fallu plus d’un mois d’observations et de tests pour suffisamment dialoguer avec son autre, avec les souvenirs et les fragments de Këssler. Ils étaient une entité constituée à partir de corps brisés, de fragments d’anciennes identités... Et il était temps de sortir, de partir d’ici.
On emmenait régulièrement Këssler hors de sa cellule dans une zone d’entraînement. Pour le retenir, Rossa avait incorporé dans sa tête un programme d’autodestruction, une petite puce qui, lorsqu’elle serait enclenchée, grillerait son processeur central. Elle était douée... Mais pas autant que lui. Sa première erreur avait été de croire que le Météore ne transportait que des circuits morts. Certes, ils étaient morts, mais, en travaillant sur eux, les Tekhanes avaient réveillé ces circuits, et avaient offert au programme Ultron de quoi se reconstituer et se régénérer. Les imperfections restantes de son code lui avaient permis de fusionner avec Këssler... Et de comprendre peu à peu tout ce dont il était capable.
Il était temps pour lui de s’en aller. Tout comme une goutte de sang abritait un code génétique intégral, une goutte de son sang abritait tout son programme. Lors des tests d’entraînement, les Tekhanes l’entraînaient à la douleur. Une goutte de sang avait fini par atteindre une petite gaine de ventilation, se posant sur un câble électrique d’alimentation, lui permettant ainsi de se raccorder au système, et de s’y insérer, pour en faire partie. Yeux clos, Këssler méditait, faisant semblant de dormir, en profitant surtout pour se raccorder davantage au système... Et l’heure était venue. Il se releva lentement, et la porte s’ouvrit devant lui, comme par enchantement, puis il sortit, arrivant dans un couloir avec de multiples portes closes à gauche et à droite. Il se dépassa lentement, voyant, outre à travers ses yeux, aussi à travers les caméras de sécurité. Une garde se tenait dans le couloir, et, en le voyant, elle lui hurla dessus, pointant son arme.
«
Levez les mains, et retournez dans votre cellule ! -
Laissez-moi passer... -
Je... Retournez immédiatement dans votre chambre ! »
Il ne répondit pas plus, et s’avança. La femme tira alors, le tir provoquant comme une détonation. La balle atteignit l’épaule droite de Këssler, et son sang jaillit sur le sol. Il baissa la tête, sans s’arrêter, et la garde, les yeux horrifiés, vit un spectacle terrifiant se produire. La balle retomba sur le sol, tandis qu’une espèce de poussière composée de nanomachines dansait autour de la plaie de John, venant rapidement le soigner.
«
Q-Quoi ?! »
Elle tira à nouveau... Mais l’homme se déplaça sur la gauche, évitant la balle, et la frappa avec le plat de la main. Dans un hurlement, la femme s’envola comme une fusée, et atterrit violemment dans le mur au fond du mur, la colonne vertébrale broyée. Elle tomba mollement sur le sol, et John tourna la tête, marchant vers une cage d’ascenseur. Comme par enchantement, l’ascenseur s’ouvrit à son approche, et il grimpa à l’intérieur, rejoignant tranquillement le rez-de-chaussée.
Les portes s’ouvrirent sur un grand salon... Face à une dizaine de femmes armées, braquant sur lui une multitude d’armes.
«
John Këssler ! Vous êtes sorti de votre cellule ! -
Je ne veux pas me battre... -
Retournez dans votre cellule ! Neutralisez-le ! »
Il s’avança un peu... Et toutes les lumières s’éteignirent subitement. Les balles résonnèrent alors, provoquant un concert de détonations et de fusillades assourdissantes. Këssler bondit alors en hauteur, un saut vertigineux, puis son bras se transforma, s’allongea, prenant la forme d’un tentacule métallique qui frappa plusieurs femmes, les envoyant valdinguer au loin. Il se posa ensuite sur le sol, sa robe médicale voltigeant autour de lui. Relevant la tête, il courut vers une femme, écarta le canon de son arme, donna un coup de boule qui lui brisa la boîte crânienne, et attrapa son pistolet, puis tira sur plusieurs des femmes. La détonation d’un fusil à pompe le frappa alors dans le ventre, et Këssler tomba sur le sol, laissant derrière lui une traînée de sang.
Un pied se posa sur son torse, et il vit la gueule noirâtre du fusil à pompe se poser vers lui.
«
Ne bouge plus, connard, ou je... »
Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Le sang de Këssler était en train de se vaporiser, s’envolant dans les airs, et pénétra dans les narines de la femme, rejoignant rapidement son cerveau.
«
Soumets-toi, femme... Ou péris. »
La femme se mit à hurler en se tenant les tempes, et tomba à genoux, du sang s’échappant de ses narines, ses yeux rougissant également, au fur et à mesure que des vaisseaux sanguins explosaient. Surprises, les autres agentes de sécurité se relevèrent prudemment. Le sang de Kêssler était devenu une sorte de structure grisâtre tourbillonnant autour de lui. Des coups de feu supplémentaires jaillirent. L’une creva l’un de ses yeux, le faisant exploser, et laissa apparaître, derrière, deux yeux bleuâtres étincelants. Depuis les deux yeux, une intense masse d’énergie se forma et se concentra... Avant de libérer une violente décharge.
Il y eut une terrible explosion, qui fit trembler tout l’immeuble. Les portes vitrées à l’entrée du bâtiment explosèrent, faisant hurler les piétonnes et piler les voitures. John sortit de l’étage en feu, son œil reconstitué. Il arriva sur les marches du perron, et leva la tête. Sur sa tempe et son front dégarni, il sentit de la pluie, et vit le ciel noirâtre de Tekhos Metropolis, en pleine nuit. Il regarda à gauche comme à droite, voyant les caméras de sécurité, les panneaux publicitaires géants, les femmes avec des nanomachines ou des implants cybernétiques... Et plusieurs voitures de police qui approchaient. Sa main se leva vers l’une d’entre elles, et il se concentra. La direction assistée comprenait un pilotage automatique, et, de manière inattendue, ce dernier se déclencha, et fit braquer la voiture sur la gauche. La policière poussa un hurlement paniqué, et passa par-dessus la rambarde du pont suspendu où elle était, s’envolant sur l’autoroute urbaine se trouvant dessous, où elle heurta violemment un camion, provoquant une violente explosion et un carambolage, ainsi que de multiples hurlements.
Déchiquetée, sa blouse médicale s’éparpillait lentement sur le sol, amenant plusieurs femmes à le regarder en hurlant, ou à le filmer. Il s’avança lentement, et tourna sa tête vers une
voiture civile avec un moteur électronique. Comme pour la voiture de police, des nanomachines filèrent du corps de Manhunt, et atteignirent sur la voiture, la forçant à s’arrêter. Les portes s’ouvrirent automatiquement, et il s’avança vers une femme d’affaires paniquée.
«
Qui... Qui êtes-vous ?! Au secours !! »
Sa ceinture se déverrouilla, et John l’attrapa par sa chemise, puis la balança sur le sol, et grimpa à l’intérieur. Les portes se refermèrent, et il fila à toute allure.
*
* *
«
Oui, Madame, il s’est enfui. Nos avocats feront passer l’explosion pour une fuite de gaz, et indemniserons les familles des victimes en conséquence... -
... -
Nous analysons encore notre faille de sécurité. Le Docteur Rossa a repéré dans la base de données du complexe des fichiers obscurs, imprévus... Une sorte de nouveau virus informatique, futuriste... -
... -
Oui, nous l’avons sous-estimé... Ce projet est une réussite, mais la balise GPS qui lui a été implantée continue à fonctionner. Il s’enfuit vers les Badlands... -
... -
Évidemment ! Nous ne pouvons pas le laisser en vie. Le Docteur Rossa va travailler sur de nouveaux protocoles de sécurité plus adaptés, mais vous conviendrez que le projet est une réussite. -
... -
Oui... Oui, bien sûr. -
... -
Oui... Oui, Madame la Sénatrice, c’est entendu. »
Miranda Forge éteignit le téléphone, puis s’enfonça contre le dossier de son fauteuil, réfléchissant pendant quelques secondes... Puis elle composa à voix haute un autre numéro. Quelques secondes de silence passèrent, avant que le visage de Starlight n’apparaisse à l’écran.
«
Starlight ? -
Oui, Madame Forge ? -
J’assigne une nouvelle mission, prioritaire, au GEFT. -
Je vous écoute. -
Retrouvez et éliminez l’entité anciennement connue sous le nom de John Këssler, et qui est maintenant connue sous le nom de code ‘‘MANHUNT’’. »
Nora acquiesça.
ÉPILOGUE
LA TROISIÈME LOI DE CLARKE
La tempête de sable faisait remuer la poussière, mais il en fallait plus pour décourager les deux pèlerins. Isaac et Jacob marchaient depuis des jours, maintenant, leurs maigres
djellabah claquant au vent. Tant bien que mal, ils essayaient de suivre la route, le sable s’immisçant parfois dans leurs narines. Ils rabattaient leurs capuches, sentant les grains de sables former comme de minuscules poussières agressant leurs pâles et maigres mains. Rien ne pourrait les dévier de leur route. L’espoir... L’espoir renaissait au fur et à mesure qu’ils suivaient ce même chemin. La tempête, fort heureusement, semblait être à son terme, et, quand ils approchèrent de la gorge, de cette vallée sinueuse, elle diminua rapidement, se volatilisant, leur permettant d’apercevoir un magnifique ciel bleu.
«
C’est comme ils l’avaient prédit... -
Ne t’arrête pas, mon frère, ne t’arrête pas... »
Leur dialecte n’était pas la langue basique, commune à tout Terra, mais un patois local difficilement compréhensible pour des étrangers. Ils reprirent leurs marches, leurs sandales usées claquant à leurs pieds. Des pieds infectés de cloques et lacérés par les lanières déchiquetées de leurs tenues. Leurs peaux étaient ouverts ici et là, des verrues perlant sur leurs mains, au milieu d’ecchymoses et de brûlures, mais rien ne pouvait les arrêter, car ils étaient portés par une force qui leur était supérieure. Ici et là, quelques maigres buissons venaient de pousser... Ils venaient de pousser dans une zone aride, une zone éternellement sèche, où la température avoisinait généralement autour de 45° Celsius. Un puits était dans la grande cour, et ils s’y arrêtèrent. On avait fait sauter les anciens planches en bois, et le premier miracle apparut : le seau était rempli d’eau, et ils se servirent généreusement.
Cette eau était comme une libération après leur traversée. Mère leur avait déconseillé d’entreprendre ce voyage, mais Père, qui était revenu du Temple, leur avait dit d’y aller, et de ne pas avoir peur. Les deux frères avaient hésité, mais il n’y avait aucune urgence particulière. Leur pâturage était propre, et les moutons pouvaient bien attendre, le marché n’ayant lieu que dans quelques jours. Ils avaient avancé à travers la campagne, en suivant la route, croisant parfois quelques autres voyageurs, et parfois, de très rares pèlerins, qui, eux aussi, avaient entendu parler du Prophète.
Ils rejoignirent le sentier escarpé, Jacob guidant Isaac, afin d’éviter que leurs os rachitiques ne heurtent les cailloux escarpés. Les remparts naturels les protégèrent du soleil, formant comme une délicieuse fraîcheur, et ils continuèrent à marcher. Cet endroit avait jadis été le repaire d’un contrebandier, un seigneur du crime local qui extorquait ses habitants, comme les fermiers, ses hommes organisant des rapts et des viols sur les femmes. Le Prophète l’avait chassé en arrivant, et, plutôt que de le tuer, lui avait offert sa rédemption. Ils ne voulaient surtout pas rater l’heure de la Prière.
«
Là, je vois l’entrée... Viens, mon frère, viens ! -
Oui... Oui, je le sens... Il est là ! »
Jacob et Isaac étaient toutes les deux excités, et se pressèrent davantage. L’ouverture se découpait dans une montagne naturelle, et ils pénétrèrent dans le vestibule, qui menait directement vers une grande salle, où les pèlerins se trouvaient là, agenouillés dans une grande pièce. Il y avait des vitraux en hauteur et au fond de la grande pièce, diffusant une lueur terne. Un autel avec un piédestal massif, et un homme encapuchonné se tenant dessus. Isaac et Jacob s’approchèrent lentement, et l’homme abaissa sa capuche. Son visage était nu, avec des yeux bleus perçants, et il regarda l’assemblée, les mains sur le pupitre.
«
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos, commença-t-il d’une voix forte et dégagée.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile, et mon fardeau, léger... Car, en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi croit à la vie éternelle. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en notre cause, en notre foi, celui-là se destine à caresser des doigts l’Éternité et d’y embrasser les Cieux. Heureux à vous, ceux qui n’ont rien. Heureux à vous, les pauvres, les déshérités, les infortunés, les malades, les faibles d’esprit. Heureux à vous, car vous n’êtes pas bercés d’illusions par les mensonges de la vie simple. Heureux à vous, oui, car, en vérité je vous le dis, vous êtes les Disciples d’une nouvelle ère, marqués par la Grâce et par un Salut qui vous transcende et vous unira tous en un même corps, en une même entité. Heureux à vous, oui, car vous ne vous laissez pas bercer par les douces rêveries de ceux qui pensent que le bonheur est une monnaie de pain qu’on s’échange ! »
Forte et vibrante, sa voix attirait le respect des fidèles, qui s’agenouillaient devant lui.
«
Venez à moi, vous tous qui succombez sous la fatigue ! C’est moi qui porterai le poids de votre peine... Venez à moi, vous tous qui gémissez sous l’injustice... C’est moi qui suis pour vous la loi libératrice ! »
Et, comme un seul homme, la réponse s’éleva, le chant emplissant la pièce sacrée :
«
Venez à moi, vous tous qui trébuchez dans les ténèbres... -
...Sur vous, se lèvera l’éclat de ma lumière ! -
Venez à moi, vous tous dont on méprise l’espérance... -
...Je viens pour relever les humbles qui attendent ! -
Venez à moi, vous tous que par ma gloire on persécute... -
...C’est vous qui régnerez au jour de ma victoire ! -
Venez à moi, vous tous que défigure la souffrance... -
...Je viens pour effacer vos rides et vos larmes !! -
Venez à moi, VOUS TOUS QUI ATTENDEZ LA DÉLIVRANCE ! -
...C’est MOI QUI BRISERAI LES LIENS QUI VOUS ENSERRENT !! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI AVEZ FAIM DU DON CÉLESTE... -
...Je viens pour partager le pain de votre vie ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI CHEMINEZ SANS BUT SUR TERRE... -
...Je viens pour vous montrer la route vers le Père ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI CONVOITEZ RICHESSE ET GLOIRE !!! -
...EN MOI LA PAUVRETÉ A TROUVÉ SA NOBLESSE ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QU’ÉTREINT DÉJÀ LA MORT CRUELLE ! -
...Ma CROIX vient vous donner la force de la vaincre ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI AVEZ SOIF DE MA PAROLE... -
...EN MOI VOUS TROUVEREZ LA FORCE INÉPUISABLE ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI ASPIREZ À LA PUISSANCE ! -
...En moi vous contemplez un Dieu ! -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI RETOURNEZ À LA POUSSIÈRE ! -
...Un jour je vous rendrai le souffle de la vie... -
VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI CROULEZ SOUS LE POIDS DE LA SERVITUDE... -
...Car il n’y a plus de chaînes sur moi !! -
PLUS DE CHAÎNES !!! PLUS DE CHAÎNES !!! PLUS DE CHAÎNES !!! »
C’était une véritable osmose, une frénésie qui semblait s’être emparée de la foule. Les mains étaient levées, et, pendant de longues minutes, ils répétèrent inlassablement la même phrase. Isaac et Jacob n’étaient pas bien différents d’eux, et, quand le Prophète leva la main, le silence s’installa progressivement.
«
Ils viendront nous prendre, ils viendront, car leurs cœurs sont noircis par la peur et par l’incompréhension... Nous devrons leur montrer, leur montrer que nous sommes meilleurs qu’eux, leur montrer qui nous sommes. Il faut briser le cycle, mes enfants, mettre fion à ces vaines existences qui, pendant des millénaires, ont défini notre espèce. Il est temps que l’espèce évolue, et le changement commence en ce moment même. Vous avez répondu à mon appel, et, tous ensemble, nous formons désormais un tout indivisible. »
Le regard du Prophète se porta alors vers Isaac et Jacob, et l’homme se mit lentement à descendre... Si on pouvait encore parler d’un homme en ce moment. Il descendit tranquillement, et Isaac et Jacob, intimidés, s’agenouillèrent devant lui, comme le reste de l’assemblée, qui se mit à genoux.
«
Toi... Reconnais-tu la justesse de notre cause ? Acceptes-tu de faire partie du Grand Tout et d’abjurer tes anciennes croyances ? -
O-Oui... Je vous reconnais... Le Prophète... Vous êtes le Guide... -
Alors, que la Grâce de Dieu te touche, mon enfant. »
La main du Prophète se posa sur son front, et Isaac vit alors des lumières perler à travers le mur d’encre qui, depuis que ses rétines avaient été brûlées par les rayons ultraviolets quand il avait cinq ans, caractérisaient sa vie. Il vit une vive lueur, comme si un Ange venait de caresser sa peau, et, enfin, il put voir. Des larmes coulèrent le long de ses joues, et il ne put se retenir de baiser la main de son sauveur. Le Prophète se détacha de lui, et marcha vers un autre homme, à qui un moignon faisait office de bras gauche.
«
Toi, répéta-t-il.
Reconnais-tu la justesse de notre cause ? Acceptes-tu de faire partie du Grand Tout et d’abjurer tes anciennes croyances ? -
Oui... Oui, car vous êtes l’Unique, le Sauveur des vieilles prophéties et des anciennes légendes... -
Alors, que la Grâce de Dieu te touche, mon enfant. »
Sa main se posa sur son front, et, sous les yeux émerveillés de l’assemblée, le bras du vieillard se mit à repousser, et, en quelques secondes, il put à nouveau remuer des doigts, tout en sentant également une vitalité nouvelle le saisir. Ses joues, pâles et craquelées, reprirent un peu de contenance, et, si ses cheveux restèrent toujours grisonnants, il se sentit empli d’une incommensurable énergie. Tous ensemble, ils prièrent encore un peu, se jurant d’être fidèles au Don que le Prophète venait de leur diminuer.
«
Il est temps, mes enfants... Temps que l’Utopie s’accomplisse. Ensemble, nous l’avons fait, mes enfants ! Ensemble, la Transcendance s’accomplit ! »
Le Prophète se retourna ensuite, et alla à la place de l’autel, puis ouvrit une porte derrière. Elle donnait sur une grande cour intérieure, une immense plaine entourée par d’énormes montagnes et de hauts-plateaux escarpés et acérés... Et, au milieu de cette vaste étendue aride de sable et de poussière, de la poussière grise et métallique flottait en l’air, tourbillonnant comme des spirales et de petites tornades, assemblant peu à peu des matériaux, les piliers et les pylônes d’énormes tours. L’Utopie était en train de s’accomplir, et l’homme qui n’était plus un homme observa la construction, sentant en lui une vague immense de bonheur le saisir... Et, derrière lui, comme un seul homme, tous ses fidèles regardaient la construction en cours, leurs uniques yeux bleus fixés sur les tours en élaboration...
La
Transcendance.
ADDENDUM
John Këssler- Enfance et adolescence dans un ghetto masculin de Tekhos mal famé, où il enchaîne les petits délits, flirtant dangereusement avec la justice ;
- Décide de rejoindre l’armée en approchant de l’âge adulte afin de se racheter une conduite ;
- Subit une expérience traumatisante contre les Formiens où il est sacrifié par sa propre armée, et y perd tous ses amis ;
- Revient chez lui, et décide de devenir un criminel plus entreprenant ;
- Est capturé lors d’une intervention de police conduite par une SMP, la GeoWeapon ;
- Est jugé et condamné à vie à la Prison Eternum ;
- Est transféré dans un centre de recherches d’une mégacorporation tekhane, la GeoWeapon Corp., afin de participer au Projet Transcendance ;
- Devient le Projet Manhunt.
Ultron- Est créé par le Docteur Hank Pym, un scientifique terrien extrêmement intelligent, connu pour avoir inventé les particules Pym, permettant de modifier la taille, et pour avoir été un membre fondateur des Vengeurs (Avengers), un groupe de super-héros actuellement proche du SHIELD ;
- A été conçu comme un androïde assistant surdéveloppé, et s’est imprégné de la culture terrienne. A été programmé en suivant le principe des Trois Lois de la Robotique, mais a pu les dépasser en réfléchissant sur leur finalité ;
- S’est révolté contre son géniteur en fondant une organisation de super-criminels, sous une fausse identité, regroupant des génies scientifiques dans le but de détruire une partie du monde, afin de mieux réguler la population mondiale ;
- A échoué, et a été capturé par le SHIELD, et envoyé dans une base de recherches secrète dans une autre dimension, la Zone Négative, afin d’y être étudié ;
- S’est libéré du centre de recherches après l’attaque d’un monstre de la Zone Négative sur ce dernier ;
- A réussi à sortir de la Zone Négative en passant par son trou noir central, se confectionnant pour cela un vaisseau ;
- S’est perdu dans les méandres du Multivers, avant de rejoindre une dimension proche de celle qu’il a quitté, Terra ;
- A été détruit en atterrissant à Tekhos ;
- A été reconstruit par le Docteur Aeris Rossa, dans le cadre du Projet Transcendance ;
- Devient le Projet Manhunt.
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Au même titre que l’adamantium, le vibranium est un métal fictif apparaissant dans l’univers Marvel. Si l’adamantium est un métal un peu plus connu dans la culture populaire (notamment par le biais de ce cher Wolverine), et diffusé ailleurs que dans les frontières de Marvel (les «
Elder Scrolls », «
Warhammer 40 000 », «
The Flander’sCompany », «
Les Tortues Ninja », pour ne citer qu’eux), le vibranium occupe une grande importance dans l’univers de Marvel. En effet, ce métal, presque aussi résistant que l’adamantium, et bénéficiant d’une plus grande résistance que ce dernier aux vibrations, est le métal dans lequel le célèbre bouclier de Captain America a été forgé... Ainsi que l’une des armatures d’Ultron (Ultron-13). Le film à venir d’ici quelques mois, «
Avengers 2 », place comme postulat que l’armure d’Ultron sera d’ailleurs faite en vibranium.
Dans les comics, le vibranium ne se trouve globalement qu’à un seul endroit sur Terre : une nation fictive d’Afrique, le
Wakanda. Cette nation est connue pour avoir su toujours résisté à l’envahisseur, que ce soit les autres nations africaines, les colons européens, ou même les envahisseurs extraterrestres comme les Skrulls. La raison vient des gisements de vibranium, qui ont permis à la caste dirigeante d’entourer le Wakanda de solides murs, et également de prendre sur le reste du monde une avancée technologique considérable. Le Wakanda reste cependant une nation très isolée, qui ne partage pas facilement ses stocks de vibranium, mais le roi actuel, T’challa, la Panthère Noire, est un dirigeant plus progressiste que les autres. Un film sur le Wakanda et sur la Panthère Noire est d’ailleurs prévue dans la liste de Marvel.
Pour votre information personnelle, notez que T’challa est marié à Ororo (Tornade, des X-Men) dans les comics.
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L’une des principales difficultés qu’il y a avec Ultron, c’est qu’il est impossible de précisément définir la liste de ses pouvoirs, dans la mesure où Ultron ne cesse d’évoluer. Voué à éradiquer l’humanité et à s’emparer de la Terre, Ultron a à de nombreuses reprises tenté d’accomplir ses plans, mais, à chaque fois, les Vengeurs l’en ont empêché, le battant à chaque fois... Et, à chaque fois, Ultron revenait plus fort, amélioré. Tony Stark a ainsi fini par prédire que, si Ultron continuait ainsi à évoluer, un jour viendrait où plus rien ne pourrait l’arrêter.
Les pouvoirs basiques d’Ultron incluent la capacité de voler, et celle de produire d’immenses ondes d’énergie. L’un de ces plus redoutables pouvoirs et la possibilité de créer un nombre infini de clones de lui-même, les Ultron-bots. Ultron n’a aucune limite pour les faire, et peut ainsi, s’il en a le temps et les ressources, en produire des millions, chacun de ces clones étant extrêmement dangereux. Ils peuvent se coordonner ensemble pour lancer des attaques énergétiques d’une grande puissance :
La puissance physique d’Ultron est également très élevée, dans la mesure où, étant constitué de vibranium, il peut par exemple briser le bouclier de Captain America, ou encore résister aux attaques du Marteau de Thor, et même blesser l’Asgardien. Il est également capable de voler, mais, outre cela, sa principale force reste sans aucun doute son intelligence redoutable. Conçu par l’un des plus grands génies de la Terre, Ultron a depuis longtemps surclassé son maître, Hank Pym reconnaissant lui-même que ce qu’il avait initialement conçu n’avait plus rien à voir avec ce qu’Ultron est devenu. L’ultime objectif d’Ultron est de transformer le monde en
un paradigme scientifique (
Age Of Ultron #06, 2013), une utopie idyllique, dans laquelle, de son point de vue, l’humanité n’a pas sa place.
Sur Terra, Ultron est fusionné avec John Këssler, un humain qui n’a, fort heureusement, aucune capacité particulière... Si ce n’est celle d’être un être humain. Les pouvoirs de l’entité composée des deux, Manhunt, sont ainsi encore plus importants que ceux d’Ultron, car il peut créer des nanomachines, et les transmettre dans le corps d’individus, améliorant leurs capacités, et les rendant également asservis à sa volonté. Dès lors, par rapport aux pouvoirs « classiques » d’Ultron, il faut y ajouter la couche supplémentaire que voici :
- Capacité de contrôler et de pirater n’importe quel système électronique par le biais de ses nanomachines. Le Docteur Rossa travaille actuellement à la création d’un antivirus capable de contrer les nanomachines issus de Manhunt ;
- Capacité de contrôler et de soigner n’importe quel être humain. Un être aveugle retrouve ainsi la vision ;
- Grandes capacités d’autorégénération, un peu similaires au facteur autoguérisseur de Wolverine, pour vous donner un élément e comparaison. Ainsi, si Manhunt se tire une balle en pleine tête, son organiosme se reconstituera. Le seul moyen de l’empêcher de le reconstituer est, comme pour Cell, de le détruire intégralement. S’il reste une seule cellule, Manhunt est susceptible de se reconstituer.
Manhunt est donc un individu extrêmement fort... Mais il dispose malgré tout de quelques points faibles. D’un strict point de vue physique, le vibranium a toujours été l’une de ses faiblesses, et, bien qu’il soit constitué en vibranium, il y reste malgré tout sensible. Këssler dispose également d’autres faiblesses, que je vous laisse toutefois le soin de découvrir par vous-mêmes.
En conclusion, notez que cette liste de pouvoirs n’est pas exhaustive, les pouvoirs de Manhunt étant susceptibles d’évoluer.
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- Irina Tarkovskaya. Le personnage m’a inspiré pour concevoir le mien, à tel point que, lors des premières ébauches du personnage, j’avais peur de faire une sorte de clone du personnage d’Irina. Au cours de la rédaction de la fiche, j’ai cependant essayé de donner à Manhunt sa propre spécificité, notamment par rapport à Irina. J’ai également repris, avec elle, le concept des mégacorporations tekhanes, car je trouvais l’idée intéressante ;
- Transcendance, un film de Wally Peister, avec Johnny Deep, sorti en 2014. Le film traite justement du cas des nanomachines, des cyborgs, et de la volonté d’un docteur de créer une sorte d’être futuriste qui serait une synthèse entre la technologie et l’homme, ce qu’il appelle la transcendance. On peut voir ce film comme une sorte de Lucy avec un scénario. Ceux qui ont vu le film peuvent d’ailleurs se faire une petite idée des pouvoirs supplémentaires à venir de Manhunt (Transcendance, hein, pas la dernière merde en boîte de Luc Besson) ;
- Isaac Asimov. Considéré comme l’un des pères fondateurs de la science-fiction, Isaac Asimov est l’auteur de deux cycles très importants : Fondation, et Les Robots. De la première saga, on retient, entre autres, le concept de la psychohistoire, une science ayant pour but de prédire l’avenir, et, de la deuxième, on retient surtout le concept des Trois Lois de la Robotique. Les robots ont été au cœur de toute la réflexion d’Asimov, qui, au fur et à mesure de ses livres, déterminaient les dangers des machines, mais aussi leurs bénéfices. Le concept des Trois Lois a durablement marqué la science-fiction, et on les retrouve encore régulièrement dans bon nombre d’œuvres traitant des robots, comme I, Robot, où le concept des Trois Lois est au cœur de l’intrigue du film ;
- Arthur C. Clarke. Autre auteur de science-fiction, auteur du fameux 2001, l’Odyssée de l’Espace, et ses suites, il a notamment écrit, dans un essai, Trois Lois. La troisième Loi est une porte ouverte à l’imagination de n’importe qui voulant s’intéresser à la science-fiction, puisqu’elle postule que « toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ».
Temps de rédaction de la fiche : ~1 mois (à 3 jours près)
RPs1°) Revolution 909 [
Lithium] [
EN COURS]
2°) Robot Rock [
Elise Grantierre] [
EN COURS]