Eris accepta l’idée de se rendre dans un autre endroit, de quitter le hall d’accueil pour l’une des chambres du Harem. Rhian accepta volontiers, et sa main resta dans celle de la femme. Tandis qu’elles se mirent à marcher, les courtisanes récupéraient leurs affaires, tandis que d’autres continuaient à les peloter de temps en temps, gloussant à leur passage. Parfois, en s’approchant de portes entrouvertes, Rhian pouvait entendre des gémissements. C’est ainsi que, par l’embrasure d’une porte, elle vit une femme attachée par les poignets à un lit, une autre s’occupant de lui lécher le minou. Ce n’était pas une cliente quelconque, juste deux courtisanes s’occupant entre elles, perfectionnant leurs techniques pour leur propriétaire. Un endroit secret et important, caché de la vue des autres pour des raisons simples et évidentes. Nul, en effet, ne devait savoir ce qui se passait ici, derrière ces portes closes, et, si personne n’en savait rien,
tout pouvait arriver. Rhian était bien placée pour le savoir. Les fantasmes débridés des Ashnardiens explosaient dans le confort de l’intimité et le respect de la vie privée.
Sanaa les guida vers une grande porte à double battant en or, et l’ouvrit. Elle donnait sur une
belle chambre avec un balcon donnant tout droit sur la mer. La particularité du lit est qu’il était enfoncé dans le sol, formant un cercle concentrique avec des draps en soie, et des oreillers un peu partout. On descendait ainsi dans une espèce de petite fosse ronde. Une autre particularité de ce lit était que le mur qui l’entourait se composait de multiples trappes, faisant office de tiroirs, abritant différents objets sexuels.
«
Vous savez vous y faire, en matière de décoration... Mais pour des déesses, c'est normal, après tout. On se doit de les traiter avec respect... Et amour. »
Rhian esquissa un sourire. Se comparer à une Déesse... La modestie ne faisait pas partie des qualités de cette femme, mais Rhian lui accordait cela. Elle avait
besoin de l’aide de cette femme, tant d’un point de vue purement personnel que politique. Sanaa restait proche d’elle, et frissonna au contact des doigts d’Eris, qui se retourna ensuite vers Rhian. Cette dernière l’embrassa à nouveau, venant poser ses mains sur ses hanches, ses ongles caressant la peau de la femme, la faisant frissonner. Sa langue ne tarda pas à s’enfoncer dans sa bouche, remuant en elle, caressant la sienne, explorant sa cavité buccale. Elle caressait son corps, appréciant ses formes, sa chaleur, sa douceur... Ah ! Que c’était bon ! Voilà qui lui avait manqué pendant tous ces mois de captivité, et c’était avec une joie sans bornes et sans limites qu’elle retrouvait ces sensations abandonnées. Elle l’embrassait joyeusement, pendant de longues secondes, retirant ses lèvres pour mieux l’embrasser ensuite, ses mains filant de ses hanches pour se poser sur ses épaules, son corps se serrant contre le sien. Un long et tendre baiser les unit pendant un temps, avant que Rhian n’écarte ses lèvres.
Sanaa en profita pour parler. Dans le dos d’Eris, elle caressait également ses hanches, et déposait des baisers sur sa nuque.
«
Ici, il n’y a nulle oreille indiscrète, Eris... Ici, il n’y a personne pour vous juger... Ici, tout ce que vous avez à faire, c’est de vous laisser aller, et de laisser tous vos fantasmes et tous vos rêves s’exprimer. Voilà ce qu’est ce harem, sa raison profonde d’être : exaucer les vœux et les désirs... Nous sommes les génies de Papua. »
Elle lui sourit, et s’écarta un peu, en tenant Rhian et Eris par les côtes, les poussant gentiment vers le lit.
«
Allongez-vous, Mesdames, et faites-vous l’amour... Honorez-vous comme il se doit de le faire, et abandonnez-vous entre nos mains et entre nos corps... »
Comment refuser une telle invitation ?