Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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End of an Era.

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End of an Era.

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Eyia

Créature

End of an Era.

mardi 13 août 2013, 13:41:16




(Envie d'un One-Shot. Et puis, envie de jouer une nana sexy et qui n'a pas froid aux yeux. J'aime pas les climats post-apocalyptique, habituellement, mais on m'en a parlé hier, du coup ... Envie d'essayer.  Si vous êtes tentés, faites-moi signe, envoyez-moi un MP !)







Nuit noire, lune grise. Territoire dévasté, cendres au vent, maisons écrasées par les arbres, ensevelies par le sable, bouffées par les flots.

Nous sommes en 2099, la Terre n'est plus qu'un champ de ruine. Ce bord de mer assassiné par des tempêtes crachantes n'est qu'un maigre aperçu de ce à quoi ressemble le monde entier. Mais Wicca*, elle s'en fout, elle vit là. Au milieu des gravats. Elle s'est improvisée une baraque, dans une maison hantée qui tient encore debout. Certes, les lieux sont un peu effrayants, mais c'est un petit plus. Comme ça, on ne l'emmerde pas. On la laisse vivre dans une attraction absolument effrayante, on l'évite soigneusement, on ne lui cherche pas de noises. Paraît qu'y'a des survivants, mais Wicca s'en fout. Elle s'en fout de tout. Quitte à ce que ce soit la fin du monde, autant savourer le calme et le silence qui va avec.

Fusil appuyé sur l'épaule, cigarette au bout des lèvres - elle se sera fait un plaisir de piller les tabacs - et chaussures à talons noirs, la jeune femme sort de sa planque, sans un bruit. Dehors, pas un rat, pas une vie. Juste elle. Giant ! Elle quitte l'attraction, remettant en place sa tenue ; une robe noire relativement courte, un imper' en cuir de la même teinte, des bas soigneusement retenus par un porte-jarretelles. Avant d'être une survivante, elle était une pute. Et y'a des trucs, comme ça, qui restent en vous, vous pouvez pas lutter. Wicca fait le tour de la foire en lambeaux, avant de retourner chez elle. Ce genre de rondes, elle se les coltine toutes les deux heures. Parce qu'on a déjà cherché à l'attaquer. Parce qu'elle a eu peur. Parce qu'elle n'est pas une victime.

- Où est le whisky ?

Elle met bien vite la main sur sa précieuse icône de verre, avant de mordre dans une pomme. Les fruits ne seront bientôt plus frais. Il faudra songer à partir, plus loin, chercher quelque chose. Mais sans caisse, j'irais pas loin. Wicca a fait le tour du patelin, sans trouver aucune voiture. Aucune qui soit en bon état. Alors, en attendant, elle squatte dans sa maison hantée. P'têt bien qu'y'aura un autre survivant, un jour, qui débarquera. Une sorte de nouveau prince charmant, qu'elle veut canon, bien monté, qui baise très bien, conduit n'importe comment, aime le whisky et cuisine un peu. Dans l'idéal, oui. C'est en s'affalant sur son lit improvisé - un des recoins de l'attraction, où sont superposées pleins de poupées absolument flippantes, des coussins, quelques couettes ramassées dans des baraques en ruine, des lampes de poche posées ici et là - qu'elle se met à rêver à tout cela.

Un ailleurs, des fruits, de la viande, du sexe et de l'alcool. Ouais.




* Oui, c'est le même avat' que Marionnette, mais ... Osef.


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

Re : End of an Era.

Réponse 1 mardi 29 avril 2014, 23:22:23

Le pauvre Hibernatus n'était qu'un film d'un autre âge ! Et c'est en 2071 que fut lancée la première expérience de cryogénisation. Oh, même sur cette terre en pleine décadence, et où la course à l'armement laissait craindre quant à atteindre le 22ème siècle, les grandes nations avaient réussi à convenir d'un accord pour ne pas laisser déraper dans des voies dangereuses. Accord de dupes, chacun le savait, mais c'était un minimum.
Pas assez cependant, pour empêcher quelques apprentis-sorciers de tenter leurs propres méthodes. Ainsi, dans les laboratoires Vanschtroft, le Professeur Dieker et son équipe avaient, dès début 2072, tenté leur propre expérience. Un volontaire d'une quarantaine d'années, moyennant un solide compte en banque pour son futur réveil, avait accepté de servir de cobaye. Son seul souhait, mentionné par écrit : être ramené à la vie lorsque la science saura offrir la vie éternelle qu'aucun dieu n'a pu garantir.
Hélas, même avec tous les protocoles et autres accords, tout ne se passa pas comme prévu. Car ce fut la Suède qui, contre toute attente, prit de vitesse les grandes puissances. Mais, au lieu de créer un consensus, cela déchaîna une lutte pour s'accaparer le processus. Entre bas coups, attentats et autres, la terre sombra dans un chaos indescriptible. De pays entiers rendus inhabitables par une bombe atomique aux exodes massifs, en passant par les mouvements sismiques engendrés par les failles consécutives aux explosions, qui ont endommagé de rares terres survivantes, ce n'était que désolation et mort. Tout s’enchaînait, jusqu'à ce que le générateur de secours des laboratoires Vanschtroft ne rende l'âme, entraînant la remontée en température de l'azote.

Lentement, le vagabond d'antan renaît à la vie. Comme avant la cryogénisation, un corps sans une ride supplémentaire, une mémoire toujours au même niveau. Il reprend ses esprits avec une vivacité incroyable et, poussant le couvercle déverrouillé, il passe la tête au dehors. L'atmosphère est étrange, lourde, étouffante, poussiéreuse. Quelle date ? Il ne le sait pas, mais à quoi bon savoir ? S'extirpant de la cuve, il s'habitue peu à peu à la lumière. Mais il n'est pas dans un laboratoire stérilisé ; pas une blouse blanche, pas même un bruit, mais un mur à moitié écroulé tout autour. Le vagabond ne s'attendait pas à un tel cadre au réveil !
Il est vivant, c'est déjà une bonne chose ; mais ça ne suffit pas. Il hésite, avance, observe. Il est seul ! Ça lui donne le bourdon, il n'avait pas prévu ça. Et rien ne lui prouve qu'il soit désormais éternel. Mais le plus angoissant est l'état de désolation alentour. Plus rien n'est debout. Et, s'il finit par trouver au sol une plaque fracassée du laboratoire, ça ne lui apporte rien de plus, si ce n'est que tous ses plans sont à l'eau. Le parking n'est plus qu'une succession de trous et de fissures, les voitures aux formes étranges ne sont plus qu'amas de tôles, et c'est derrière l'une d'elle que, surpris, il découvre un corps à terre.
Un vigile selon son uniforme, mais, plus utile encore, un pistolet 9mm. Une arme ! Ce n'est pas que le Vagabond aime ça ou même sache s'en servir. Mais, vu le chaos ambiant, autant prendre un minimum de précautions. Il progresse à grand peine au milieu des gravats, sous un ciel sombre. Il ne saurait dire ce qui s'est passé pendant son maintien sous azote, mais il n'y a pas âme qui vive pour lui raconter une histoire. Il faut aller voir ailleurs ! Mais, dans ce désordre, comment trouver un moyen de locomotion ?
La chance doit être de son côté, car il aperçoit un truc sur roues qui, de loin, ressemble à l'un de ces cabriolets Mercedes dopés au V12. Il ne se rappelle pas en avoir conduit auparavant, mais, là, il n'y a plus personne pour l'en empêcher. Chance au top, les clefs sont au fond de la boîte à gants. Et le V12 rugit, comme s'il venait juste d'être coupé. Ah, ces belles mécaniques, toujours aussi fidèles ! Même si l'éternité ne lui appartient pas, il démarre dans un super cab', calé dans un siège en cuir, écoutant le chant des 600 chevaux, et ne quittant que peu du regard le 9mm posé sur le siège passager.
La route d'accès aux laboratoires est, elle aussi, parsemée de trous, mais il parvient à slalomer entre eux, jusqu'à rejoindre ce qui fut l'autoroute W31. Pas question de rouler à fond vu la chaussée, mais au moins de chercher quelque trace de vie, et surtout de quoi se restaurer, si tant est que ça existe encore. Moins de dix minutes plus tard, il arrive dans un endroit étrange. Moitié décor de vieux western lugubre, moitié décor de fête foraine macabre, voilà encore un lieu peu rassurant, bien pire que les élucubrations de Mad Max, et que la poussière soulevée par son cab' emplit d'un brouillard ocre. La main sur la gâchette du 9mm, il observe, il guette, il ne sait pas ce qu'il va trouver dans ce futur où il semble bien seul.

Eyia

Créature

Re : End of an Era.

Réponse 2 mercredi 30 avril 2014, 00:00:18


Une voiture. C'est bel et bien une voiture, qu'elle entend, au loin. Une putain de caisse. Wicca attrape son fusil, sort de sa cachette. Ah, oui, le nom qu'elle porte nécessite sans doute une certaine explication. Peu de gens s'appellent Wicca. Pour ne rien vous cacher, ce n'est même pas son vrai prénom, c'est plutôt son nom de scène, disons. A vingt ans, sa mère la flanqua dehors, et elle dut vite trouver un filon pour survivre, seule, dehors. Un bar l'embaucha comme serveuse, puis comme danseuse. Je ne vous parle pas là de ballets, de ce genre de choses subtiles et délicates, de petits mouvements du poignet et de belles enjambées. Non, Wicca, c'était face à une barre verticale qu'elle avait fait ses preuves. Autant vous dire que ça l'avait gardé en forme. Et puis, après, elle s'était prostituée, mais c'est une autre histoire.

Attirée par le bruit du moteur, elle sort à pas de louve. Pas question de courir comme une dingue. Elle ne peut qu’espérer tomber sur un mec bien. Au pire, si c'est un connard ou une pétasse qui s'approche, une balle entre les deux yeux réglera le problème. Un nuage de poussière s'étale dans l'air, au loin. Alors elle s'approche, fusil appuyé contre une épaule, lame coincée dans le porte-jarretelle. Elle fait ça bien.

- Y'a quelqu'un ?

Parler pour faire entendre sa voix, féminine, claire. Les femmes, ça attire, ça rassure. Et, pour un peu que ce soit un mec en rut, elle serait sauvée de cet endroit à l'agonie qu'elle commence à connaître sur le bout des doigts.

- Dites, y'a quelqu'un, ou ... ?

Elle s'arrête. La voiture est là, pas loin.

- Eh ! Eeeeh ! Arrêtez-vous, putain ! Je suis toute seule ici !

Le fusil, elle le prend dans une main, le tenant au niveau de sa jambe. Ainsi, de loin, on ne peut pas deviner tout de suite qu'elle est armée. On ne voit qu'une silhouette vêtue d'un long manteau noir et de très peu de vêtements. Sa cigarette s'est éteinte, elle la rallume en pestant. Belle caisse, admet-elle, détaillant l'engin. Une des rares qui fonctionne encore.

- J'ai de l'essence !

Finit-elle par crier, comme dernier argument.


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

End of an Era.

Réponse 3 mercredi 30 avril 2014, 06:57:31

Finalement les chrétiens avaient raison, l’apocalypse a dû avoir eu lieu pendant son sommeil. Tous comptes faits, c'était une bonne idée de se faire endormir pendant tout ce temps. Au moins a-t-il survécu à ça. Mais ça n'a pas calmé ses manques. D'abord une taffe, voir la fumée d'une clope, tirer dessus pour la griller, tout en s'enfilant une bonne grosse rasade de whisky, mais pas n'importe lequel, un single malt ; déjà, rien que ça, ce sera dur à trouver, même dans cette espèce d'épicerie sur sa gauche, avec les vitres cassées et un morceau d'enseigne... criblé de balles. Mauvais signe !
Instinctivement, il porte la main sur son 9mm et vérifie le compte-tours ; tirer et fuir, deux principes vitaux. Et ensuite il lui faut trouver à manger, peu importe, mais une bonne grosse côte de bœuf lui irait, si tant est qu'il y ait encore un  bœuf dans ce foutoir. Oh et puis, non ; avant de manger, il y a un autre besoin à satisfaire. Il ne s'est pas vidé les couilles pendant un certain nombre d'années, il a le manque qui doit être celui des taulards quand ils retrouvent la liberté, et s'en vont aussitôt se payer une pute. Oui, c'est ça, une pute ! Pas besoin de romantisme, de bouquet de fleurs si ça existe, de resto et tout le toutim. Non, juste une gonzesse à baiser, et puis basta. Tiens, la première qu'il trouve et, si elle ne veut pas, hop le flingue sur la tempe, ça la convaincra.

Il va falloir explorer ce foutoir ! Le vagabond coupe le moteur. Même pas une once de vent, la poussière se dissipe peu à peu, la boutique apparaît vraiment dans sa stricte désolation. Pas de doute, il ne doit y rester qu'une boite de conserves avariée et une bouteille de gros rouge piquant. Mais, à défaut d'autre choses, ça calera. Mad Max, il trouvait ça nul mais, plus ça va, et plus il se dit qu'il y est... bien malgré lui. Le flingue, la grosse bagnole, et là, au loin, comme un mirage, une silhouette. Enfin, mirage, pas vraiment. Et silhouette, euh petit bout de femme plutôt.

« Dites, y'a quelqu'un, ou... ? » Sacrée coïncidence, elle parle sa langue.

Presque trop beau pour être vrai.

« Eh ! Eeeeh ! Arrêtez-vous, putain ! Je suis toute seule ici ! »

Il lève la sécurité du 9mm. Une femme seule dans cet endroit, impossible ! Ses potes doivent attendre, cachés, et sans doute armés, eux.

Il redémarre, pas d'accélération brutale, juste un filet de gaz ; si le danger surgit, il enfoncera l'accélérateur et la boite auto le propulsera. La voiture avance. Pas de doute, ça ressemble à une vraie femme.

«  J'ai de l'essence ! »

C'est vraiment le remake de Mad Max ! En plus, maintenant qu'il est tout près, il peut la détailler, la petite robe, les talons hauts, les jambes gainées de noir, tout ça sous un long imper ; rien qu'avec ça, elle n'a pas un look de bonne sœur, et c'est bon signe.

« Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu veux. Pour l'essence, je prends, et il me faut aussi des clopes et du whisky ! »

Besoins vitaux pour le moment, sans oublier...

« Et après, j'aurai un autre besoin à satisfaire, et je suis sûr que tu sauras être bien gentille... », ajoute-t-il en montrant son 9mm. « Sinon, une balle dans la tête et, de toutes façons, je te baiserai quand même, parce que, putain, je suis en manque ! »

Mais ce qui est ridicule, c'est qu'elle garde les mains dans le dos. Que cache-t-elle ? Son esprit capte soudain le danger, elle est armée, cette salope !

Eyia

Créature

Re : End of an Era.

Réponse 4 lundi 05 mai 2014, 18:28:07



"Être bien gentille" ? Wicca connaissait cette phrase par coeur. Sois gentille, assieds-toi là, cambre toi bien, retire ça. Ces phrases avaient un écho particulier, sous son crâne. Ça lui rappelait toutes ces nuits. Oh, être une pute ne l'avait jamais dérangé, elle ne s'en plaignait pas, sinon dans certains cas heureusement très rares. Mais tant qu'on avançait l'argent, elle était "gentille". Du sexe dans le vent, ça ne l'intéressait pas, ou alors il fallait que ce soit à elle de décider. Et là, dans l'instant, elle n'avait pas vraiment son mot à dire.

Un regard, et elle appuya son fusil sur son épaule, s'alluma une clope, le dévisageant. La jeune femme adopta une attitude hautaine, son visage n'esquissant aucune émotion.

- Pardon ?

Une nuage de fumée forma une bulle blanche autour de son visage. Elle souffla dessus d'un coup sec.

- Tu penses peut-être que tu m'effraies, et que je vais te dire "oui" en tremblant ?

Quelques pas dans sa direction, ses talons claquant sur le sol. Elle gardait l'arme dans la main, prudente.

- Alors fais-moi plaisir, si tu veux des clopes et du whisky, suis-moi. Je te filerais de l'essence si tu m’emmènes en voiture, avec toi. Et pour le reste, on verra, mh ?

Wicca n'avait pas peur de grand-monde, et sa fierté lui tenait chaud. Elle faisait partie de ces femmes qui ont de l'assurance, qui n'ont pas froid aux yeux et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Non, non, Wicca, elle mord, attention.


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

Re : End of an Era.

Réponse 5 lundi 05 mai 2014, 19:55:44

Bingo ! La jeune femme a sorti une arme. C'est quoi ce fusil ? On dirait un lance-roquette miniature. Sûr que, si elle tire avec ça, il n'y a plus de caisse. Bon, la pute n'est pas disposée à se laisser faire pour le moment.

« Tu as très bien compris et, vu le merdier par ici, on a intérêt à s'entendre. J'ai la caisse pour t'emmener, mais ce sera avec conditions. Et ne t'avise pas de me faire un coup de pute, sinon je te brûlerai la cervelle avant même que tu aies armé ton machin. »

Inutile de tergiverser ! Même si c'est une femme, elle a un foutu caractère, et son fusil est un argument choc. Là, tout près désormais, il pourrait sans doute sortir son 9mm et la buter, mais il perdrait le whisky, les clopes, l'essence. Il la flinguera quand il aura tout ça.

« Bon, c'est OK » dit-il en coupant le moteur, et en glissant soigneusement les clés dans sa poche. « Je te suis à ta réserve ; j'ai la gorge sèche et il me faudra une sacrée rasade de whisky. Et, pour te payer, je ne le pourrai qu'en nature. », une phrase peut-être superflue, car ces arguments ne semblent pas toucher la jeune femme. Pourtant, si elle est en manque elle aussi...

Il descend, 9mm à la ceinture et vieux sac de toile à l'épaule. Non seulement il vaut mieux être prudent car elle cherche peut-être à le piéger, mais aussi il faudra prendre tout le whisky possible car nul ne sait où il y en aura ensuite.

Il fait quelques pas vers elle ; même de près, elle l'impressionne, avec son fusil et son regard froid. Mais le vagabond ne peut détacher son regard de sa silhouette, ou plutôt de son accoutrement. Avant d'être cryogénisé, il aurait dit que cette tenue était celle d'une pute. Peut-être que, pendant les dernières années, la mode a imposé de s'habiller comme ça ? Sauf le fusil, bien sûr ! C'est l'élément incongru, et aussi le plus dangereux.

Eyia

Créature

Re : End of an Era.

Réponse 6 dimanche 18 mai 2014, 00:35:16




Wicca le toisa à nouveau, silencieuse comme une tombe, avant de lui tourner brusquement le dos.

- Suis-moi.

Elle attendit qu'il fasse quelques pas dans sa direction et qu'il atteignit son niveau pour indiquer la route. Pas question de le laisser sans surveillance, derrière elle. Ce serait de la folie. Un coup et bam!, elle finirait en sang, au sol. La jeune femme ne faisait confiance à personne, surtout ces temps-ci. Croiser un être vivant lui réchauffait toujours le coeur pendant un temps, mais le soupçon refaisait surface juste après. Elle n'avait pas le droit de se laisser aller. Elle luttait pour sa survie.

Le manège dans lequel elle vivait n'était pas loin. Wicca lui fit signe de la suivre, tandis qu'elle s'aventurait sur les rails d'un train fantôme délabré. Ses talons claquaient sur le métal à chacun de ses pas. Elle ne titubait pas, connaissant bien trop le chemin. Ils passèrent à côté de tueurs en plastique et de fantômes mal dessinés, avant d'arriver "chez elle". Un groupe électrogène, dans un coin, était relié à un néon qui éclairait faiblement la pièce. Une lumière blafarde était jetée sur les murs, découpant violemment les silhouettes. Un amas de coussins, des couettes, de matelas formaient son lit, un frigo faisait de son mieux pour survivre, un tas de fringues dormait à côté d'une bassine d'eau. Wicca sortit du whisky et un paquet de cigarettes d'un sac, dans un coin, lui jetant la bouteille après avoir bu une lampée d'alcool. Elle fit de même avec les clopes.

- Sers-toi. Mais ne sois pas trop gourmand.

Elle craqua une allumette.

- Je te filerais l'essence après. Tu veux juste boire et fumer ? T'as pas faim ?

Wicca n'était pas très douée pour faire la conversation, mais s'efforçait d'être une bonne hôtesse.

- Ça fait trois mois que je n'ai pas vu quelqu'un de vivant, souffla t'elle en retirant son manteau, dévoilant une robe noire trop courte pour être appelée robe, qui ne servait qu'à recouvrir d'un peu de pudeur ses sous-vêtements ostentatoires. D'où tu viens ?


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

End of an Era.

Réponse 7 dimanche 18 mai 2014, 10:52:35

Visiblement, il y a des codes qu’il ne maîtrise pas encore ! Stephen a voyagé dans le temps, d’une certaine manière, mais les choses ont très vite changé en son « absence ». Plus il réfléchit, et plus il se sent plongé dans un Mad Max revisité, comme si le film de fiction devenait soudain réalité. Son interlocutrice est vraiment sexy, mais aussi froide qu’un glaçon, et elle aurait plutôt une mentalité de Lara Croft que de Marilyn Monroe, pour autant qu’il se souvienne de ses classiques d’antan.

« Suis-moi », le ton est tranchant ; étrange de s’habiller comme une pute et de parler comme une bourgeoise hautaine et autoritaire. Armée, qui plus est ! Mais, une fois arrivé à sa hauteur, il se rappelle d’un autre classique, Jean de La Fontaine cette fois, en se disant que ramage et plumage sont à la hauteur l’un de l’autre. De loin elle était pas mal, de près elle est canon. Et, vu depuis combien de temps il n’a pas goûté au sexe, il aimerait bien vérifier s’il est toujours opérationnel de ce côté-là. Reste à lui piquer son flingue…

Mais elle est méfiante ; ils marchent côte à côte et, avant qu’il ait sorti son 9mm, elle lui aurait collé une balle en pleine tête, car elle persiste à garder le doigt sur la gâchette. Mais dans quel monde est-il donc tombé ? Une nana vêtu comme une pute des bas quartiers, armée comme un milicien en révolution, et qui le mène à une fête foraine en désolation. Le chaos, c’est tout ce qui règne ; et, au milieu de ça, demeurent l’alcool, les cigarettes, l’essence, et peut-être même le sexe.

Et, revenant sur ce sujet, il faut reconnaître que le numéro d’équilibriste de la jeune femme est un délice ; même manteau descendant très bas, sa façon de marcher sur les rails donne un sublime mouvement de hanches à chaque claquement de ses talons. Mais à voir plus tard… dans son chez elle, très cosy il faut l’avouer. Bon, il suffira de dire que la lumière est tamisée, que les coussins sont moelleux, que le whisky est du Champagne. Enfin, vu comme elle le descend, ça doit être du très bon !

A son tour, une bonne rasade, la gorge qui le brûle. « Putain, le tord-boyaux ! » éructe-t-il en toussant comme s’il est sur le point de recracher ses poumons. « Oh, je n’ai plus l’habitude, ou c’est du spécial ? Pas du single malt, en tout cas ! » ajoute-t-il, comme pour se justifier. Sauf que la clope, par-dessus, lui arrache encore une quinte de toux le faisant passer pour un ado découvrant, pour la première fois, alcool et tabac. Mauvaise impression face à une femme aussi « aguerrie » qui, d’ailleurs, ne lâche toujours pas son flingue. Mais elle est aimable, du moins elle fait l’effort

« Ouais, si t’as quelque chose à bouffer, n’importe quoi… Ça fait des dizaines d’années que je n’ai rien mangé » ; à vue de nez, ça doit être un bon ordre d'idées, même s'il n'est plus sûr de quoi que ce soit. Mais, s'il peut boire et manger, fumer aussi, c'est un bon début, c'est qu'il est bel et bien vivant, dans un univers de sang et de sexe. Car, vu comme elle est roulée, il vaudrait mieux que la nana qui l'héberge, gentiment malgré son flingue, enlève sa robe ; ça ferait moins vulgaire.

« Et pour le reste, on verra », lui a-t-elle dit. Ben, pour le reste justement, elle ne doit pas être très farouche ! Se fringuer comme ça et prendre des poses comme ça, ce n'est pas pour aller au confessionnal, ou alors pas que pour se confesser. Chaque chose en son temps...

« Et puis l'essence, tu me diras, car je suppose que tu ne fais pas ça gratis ». Si elle pouvait monnayer tout ça contre une partie de jambes en l'air, ce serait quand même plus simple, surtout que Stephen commence à sentir une grosseur qui confirme que tout va bien de ce côté-là.

Ne pouvant retenir un sifflement admiratif lorsqu'elle enlève enfin son manteau, il répond par un « Moi, ça doit faire quelques dizaines d'années que je n'ai vu personne de vivant. Au fait, en quelle année sommes-nous ? » qui va faire passer ses trois mois de solitude pour une miette de pain dans l'immensité temporelle.

Et, profitant de ce qui doit être un sacré effet de surprise, il ajoute « Mais bon, je veux bien rattraper le temps perdu ici... », sans savoir si non seulement elle captera le sens de ses propos, mais surtout si elle appréciera l'allusion sans tirer à bout portant.

Eyia

Créature

Re : End of an Era.

Réponse 8 mercredi 21 mai 2014, 23:08:10



2099.

Elle répond à sa question tout en cherchant quelque chose à manger, dans un petit placard. Elle se demandait d'où sortait ce mec. Il n'y avait que dans les mauvais films qu'un petit comique posait cette question, ce « En quelle année sommes-nous ? ». Et là, en l'occurrence, elle n'était pas dans un film. Juste dans le réel. Ce putain de réel. A cette pensée, elle s'allume un cigarette, sortant des biscuits salés, des fruits secs, et quelques gâteaux du placard. De la nourriture qui tient. Elle jette les quelques boîtes sur le « lit », avant de le fixer, silencieuse. Elle l'a bien entendue la siffler. Ça l'a même plutôt amusée. Au moins autant que cette remarque sur « le temps à rattraper », tiens. Elle y voit un paquet d'allusions qui lui plaisent.

- Non, effectivement, l'essence n'est pas gratuite. Disons que, tant que tu m’emmèneras sur les routes, tu auras de l'essence. Ma compagnie, contre de l'essence.

Voilà qui répond à sa question.

Féline, elle s'avance vers lui. Un petit sourire flotte sur ses lèvres.

- Mais tu verras que ma compagnie n'est pas si désagréable que ça.

Elle se met à son niveau, le regardant, toujours aussi souriante.

- Dix ans, c'est très long, non ?

A son tour de faire quelques allusions mignonnes. Elle prend une bouffée de tabac, la recrache tout doucement devant lui, pas de cette façon violente qu'ont certaines personnes de le faire. Juste un souffle gris. Et encore un sourire.


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

End of an Era.

Réponse 9 vendredi 23 mai 2014, 06:28:22

« 2099 ? Putain, j'ai dormi tant que ça ? », Stephen a du mal à le croire, mais il ne peut que faire confiance à cette nana décidément bien roulée. Même quand elle tire une bouffée de sa clope, elle a de ces lèvres qui lui font penser à autre chose. Mais... chaque chose en son temps ! Quand elle aura le canon du 9mm sur la tempe, elle saura bien ou poser ses lèvres.

Pour le moment, autant savourer le festin. C'est presque plus supportable que la première rasade de whisky, sauf que les gâteaux ont un goût de plastique et que les fruits doivent être secs d'avant sa cryogénisation. Quitte à se réveiller, il aurait préféré Champagne et caviar, mais peut-être que ça n'existe plus. Du moment qu'il y a  boire et manger, et à baiser bien sûr ! Mais soyons polis.

« Ben... Merci. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais c'est sympa. »
, elle ne doit pas être dans le trip bouffe contre baise, et ça le contrarie un peu. Soit elle est en manque de ne pas avoir baisé depuis trois mois au moins, soit elle a un complice dissimulé et elle espère endormir sa méfiance en le nourrissant et en se montrant quasi à poil ou, du moins, habillée assez pour l'exciter.

« Ma compagnie contre de l'essence », en fait, le deal serait plutôt celui-là... à condition de l'emmener. Où ? Il ne sait pas. D'ailleurs, avec le peu qu'il a vu, il ne doit guère rester de routes ni de sites à touristes, et encore moins de destinations romantiques. Mais à quoi bon ? Une fois qu'il aura aussi l'essence et qu'ils seront en route, il suffira de s'arrêter pour la baiser sur le capot de la voiture, puis une balle dans la tête et adios. Un cadavre au bord de la route, ça ne devrait ps choquer grand monde, vu dans quel état est justement le monde.

Pour le moment, gagner sa confiance. « Ton deal me va. Je m'enfile encore un peu de whisky, et puis on se barre. », inutile de perdre du temps, elle n'a pas envie de tester le lit. Stephen saisit la bouteille, sans le quitter des yeux. Elle s'est levée, prête à partir. Elle a une de ces démarches ; il ne l'avait pas remarquée sous son manteau. Mais là, manteau ouvert, espèce de robe ne demandant qu'à montrer son sexe, elle a une de ces putains de démarche !

Cette fois, le whisky manque l'étrangler. Elle est là, tout près, laissant monter une volute de fumée de cigarette, un peu comme ces pin up d'il y a si longtemps, avec leur fume-cigarettes et une classe inouïe. Bon, pour la classe, on repassera ; vu comme elle est fringuée et comme elle cause, elle ferait plus le tapin dans les bas-fonds que d'accompagner Al Capone au Bar des Italiens. Mais, pour le reste, elle en jette, et plus encore de près. Celle-là, dans un bar à putes, elle serait du style à aller racoler les clients à leur table, après les avoir chauffés à la barre ; elle excite le mec, elle lui fait croire qu'il est le seul, et bingo, le Champagne et la chambre et le fric bien sûr, sans oublier le sexe qu'elle doit savoir faire monter très haut.

Son pantalon... Il bande ! Il a une de ce érections. Pas à dire, ça fonctionne toujours. Et il a du temps à rattraper. « Dix ans ? Et même plusieurs fois dix ans ! Ouais, c'est très long... Et j'ai tout ça à rattraper », elle devrait quand même comprendre. Juste un petit truc avant de prendre la route, histoire de vérifier que tout fonctionne... et de lui verser un acompte sur l'essence. Il pourrait même lui faire une faveur. Bon, les capotes, ça ne doit plus exister, mais, vu l'état au dehors, ça ne doit plus être important.

Stephen avance la main, comme pour caresser ses cheveux. Un peu de douceur dans cet univers chaotique. La seule qu'il y a trouvée, c'est une femme, et quelle femme ! Ils ne vont pas se la jouer version Adam et Eve à l'aube d'une ère nouvelle, mais il lui ferait bien croquer la pomme. Ouais, bon, s'il se met à devenir romantique avec une pute, ce n'est pas le meilleur moyen de survivre !
« Modifié: jeudi 29 mai 2014, 09:24:49 par Vagabond »

Eyia

Créature

Re : End of an Era.

Réponse 10 lundi 26 mai 2014, 15:34:28


La main, dans ses cheveux, Wicca prend ça comme un signal de départ. Elle ne le voyait pas faire le gentil puritain, loin de là, trèèèèèès loin de là même, mais la jeune femme préférait être sûre de ce qu'elle faisait. Chauffer des gars, elle savait faire, elle se démerdait même pas mal dans ce milieu. Elle avait été la reine des putes, et elle tenait à le rester encore un peu, même au milieu du chaos. La jeune femme pencha la tête sur le côté, le fixant, sans cesser de fumer. Les volutes blancs qui s'échappaient de sa cigarette flottaient autour de leurs têtes. Wicca s'approcha encore. Encore un peu.

- Mais dis-moi … Tu voudrais que je te paye un acompte, pour l'essence ? Histoire d'être sûre que tu ne me laisseras pas là, toute seule.

Elle s'était énormément rapprochée, si bien qu'elle lui murmurait littéralement à l'oreille ces mots-là. Elle sentait la chaleur qui flottait autour de son corps tout contre sa peau. Beaucoup d'idées, plus ou moins immorales, s’entrechoquèrent dans sa tête.

Wicca s'éloigna de lui, un petit instant, pour attraper la bouteille. Bouteille qu'elle porta à ses lèvres. Lèvres qu'elle faillit essuyer du revers de la main, après avoir réalisé que sa bouche était toute tachée par l'alcool. Mais non, non, il y avait bien plus drôle à faire. La petite brune laissa les quelques gouttes de whisky sur ses lèvres, et s'approcha de l'homme qu'elle venait de faire entrer chez elle. Féline, elle se glissa contre lui en un souffle, pour lui voler un baiser. Un baiser au whisky. Quand leurs lèvres entrèrent en contact, il put sentir le goût caractéristique de cet alcool ambré l'atteindre. Wicca adorait le whisky, au point de se faire tatouer, dans ses folles et connes années, « whisky seems to be m holy water » sur le bras.

- Ce sera un plaisir de te rafraîchir la mémoire, après toutes ces années.

Souffla t'elle, aguicheuse, après ce baiser particulier.

- Baise-moi.

C'était plus direct, certes, mais au moins aussi efficace. Wicca, quoi.


"Un cri s'écarquille dans la nuit. Et le voilà. Le fantôme de la Reine des pierres, au corps lisse comme une roche polie par les flots battants et salés. La lumière vomissante de cette nuit striée d'éclats devient crémeuse sur sa peau laiteuse. Son nom sonne comme une prière : Eyia."


Stephen, l'errant

Humain(e)

End of an Era.

Réponse 11 jeudi 29 mai 2014, 09:53:24

Il revient à Stephen quelques relents d'un truc genre péchés capitaux. Ouais, ça se disait il y a un certain temps. Voyons...
La gourmandise ? Son immédiate envie de whisky, ça doit être dans le genre.
L'avarice ? Son irrépressible besoin d'avoir de l'essence pour se tirer, ça doit y ressembler.
La luxure ? Vu comme il a envie de se faire la seule femme vivante, c'est un signe.
Il se souvient que c'était mal. Mais là, il s'en fout !

Les volutes de fumée dessinent même une auréole angélique. Tiens, jute au dessus de sa tête ; on y croirait presque ! Un ange... dans un long manteau noir, avec des dessous sûrement sexy, sous une robe qui n'en est même pas une. Si c'est ça la religion d'aujourd'hui, il veut bien signer tout de suite, quel que soit le nom de la divinité !

« (…) tu voudrais que je te paye un acompte (...) », au moins elle a compris le deal, et ce qui sera pris maintenant ne sera plus à négocier plus tard. « (…) tu ne me laisseras pas là (...) », elle assure ses arrières mais il verra le moment venu. « Ça me paraît une sage précaution, et je pense que je dois aussi te remercier pour le whisky. » puis, réfléchissant encore, Stephen ajoute : « Et puis, si ça marche nous deux, je t'emmènerai où tu veux ! ».
Croix de bois, croix de fer ; si je mens, je vais en enfer ; c'est ce que disaient les vieux, mais l'enfer semble déjà au dehors, alors autant s'assurer un coin de paradis au dedans. Et puis, qui pourrait venir lui rappeler qu'il a donné sa parole.

Il voit ses lèvres s'arrondir au goulot de la bouteille de whisky et, comme un flash, c'est le même arrondi, mais ailleurs, qu'il imagine. Ces lèvres, certes étrangement colorées comme d'un gloss défraîchi à moins que le régime alcool/clope n'en soit responsable mais peu importe, qu'il voit glisser sur le col de la bouteille comme elles épouseraient la forme de son sexe.
Oui, sentir ces lèvres, comme là lorsqu'elle lui roule un de ces patins où leurs whiskies se mélangent. Mais pas que ça ! Leurs sueurs, leurs excitations, leurs no limits.
Son pantalon est tendu à lui faire mal, son sexe se tend comme s'il voulait expulser des litres de sperme cryogénisé lui aussi, l'envie de juste la culbuter, comme en écho à un « Baise-moi » qu'il ne peut pas qu'avoir rêvé.

L'étincelle ! Ses deux mains folles qui glissent sous la pseudo robe, la main gauche qui écarte ce qui doit ressembler à un string, la main droite qui palpe. Un sexe, une chatte, oui c'est ça, il s'en souvient. L'humidité, la chaleur, il s'en rappelle aussi. L'index, dressé, les lèvres oui c'est ça moite et doux à la fois, cet antre du plaisir, ce petit bouton qu'il trouve aussitôt. C'est un flash, tout lui revient, il a l'impression de la tenir comme suspendue sur son doigt, d'y concentrer tout ce qui lui a manqué même s'il était juste au froid.
Et là, ça le brûle ! Sa main gauche a abandonné le string pour dégrafer sa propre ceinture, écarter comme il le peut ce pantalon et ce boxer, sortir enfin son sexe, le tenir raide et gonflé dans sa main pour s'assurer qu'il est bien en forme, pour lui montrer qu'elle a de quoi lui rafraîchir la mémoire.

« Putain, tu vas prendre tout ce que je n'ai pas fait pendant ces années... »

Un sexe ouvert et un sexe dressé, il n'a pas oublié ! Pas de présentations, pas de préliminaires, pas de précautions, la baise quoi, comme elle dit.


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