« C'est pour te remercier de tout ce que tu fais pour moi, Père Yves. »
Oh Dieu, ne me soumets pas à la tentation, même d'un simple bisou ! Tu le sais bien, la chair est faillible, et la mienne tout particulièrement. Tu m'as envoyé une créature d'un monde que je ne connaissais pas ; même quand je me suis plongé dans les dix-sept tomes de l'histoire de la chrétienté dans la bibliothèque de l'abbaye de Pfaffenheimer, je n'ai jamais lu qu'il existait comme un monde parallèle... et avec de si troublantes créatures. Ce ne peut être l'oeuvre du Diable car, si je n'étais pas intervenu, ce sont précisément des sbires de Satan qui l'auraient malmenée.
Mais là, donne-moi la volonté de juste l'aider, sans profiter de sa faiblesse, de la soigner pour qu'elle puisse repartir heureuse et soulagée, sans que je faillisse encore à mon vœu de chasteté. Ah non, je ne peux pas ! Elle m'a dit : « les deux hommes de tout à l'heure doivent attendre mon retour ». Tu vois que je dois la garder ici, au moins la nuit, pour sa propre sécurité. C'est là faire œuvre de charité. Si je l'oblige à partir, une fois qu'elle sera soulagée, je serai un mauvais chrétien indigne de toi.
« Vous... Tu pourras rester ici le temps que tu désires. Il en va de ta sécurité, et l'Eglise sait accueillir et protéger les faibles que le Diable menace. »
Tu vois, Dieu, je ne lui ai pas parlé de mon it, ni même de ma chambre. Et ce n'est pas parce que mes mains adorent masser sa, ou plutôt ses jambes, que je suis, moi, menaçant pour elle. D'ailleurs, elle ne peut pas voir mon érection, dans ma position accroupie !
« Est-ce qu'il est possible, ici, de se laver ? »
La question me surprend comme je ne m'y attendais pas du tout. D'ailleurs, Dieu, je te ferais remarquer que ce n'est pas moi qui en ai parlé ! Et, si elle me dit qu'elle a très chaud, elle précise bien que c'est à cause de la course poursuite de tout à l'heure, et pas de mes massages strictement à caractère de soulagement. Allons, Yves, garde ta raison, même si ce petit rond humide sur la culotte de cette neko fait gamberger ton imagination. Calme-toi, sinon tu vas avoir du mal à contrôler ton érection !
« Mais oui, Koya, si tu le souhaites, j'ai une petite salle d'eau, juste à côté de la sacristie. Tu sais, c'est ici que je vis ; alors, si la sacristie est le lieu « officiel » où je travaille, j'ai ma partie privée juste derrière, avec une cuisine, et bien sûr ma chambre. »
Non, Dieu, je te jure, enfin je te dis que je n'ai eu aucune idée malveillante, en lui parlant de ma chambre. Tu m'as enseigné d'être à l'écoute de mon prochain, et c'est ce que je fais, être attentif à ses moindres souhaits.
« Mais je vis modestement ; ce n'est pas un jacuzzi, mais une baignoire à l'ancienne, avec de jolis pieds sculptés, et qui se remplit à la main. C'est tout simple, mais j'aime m'y détendre le soir. »
Je ne vais pas lui dire qu'il m'arrive de m'y détendre au point de songer à quelque lycéenne récemment déflorée, et que mes mains alors...
« Justement, j'avais fait chauffer de l'eau, et elle doit être à température. Mais, si tu préfères, il y a aussi un lavabo tout simple. Et puis, j'ai fait venir, de France, des savons parfumés. Si ça peut te soulager... »
Soulager ? Voyons, Yves, sa petite culotte est mouillée rien que de tes mains sur ses cuisses, et toi tu bandes, tu ne crois pas qu'il y a d'autres soulagements ? Et puis, réfléchis un peu, essaie de te lever, et elle va remarquer la bosse sous ton pantalon !
Là, c'est vrai que, côté discrétion, ça ne va pas être ce qu'il faut. Si je la mène à la petite salle d'eau, il va falloir que je sois très... discret.