Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Dany

Pages: [1]
1
Les alentours de la ville / Re : C'est combien un kebab ? [PV Dany]
« le: dimanche 27 octobre 2024, 01:44:06 »
Dany n'était pas la meilleure en relations humaines, et elle le démontrait parfaitement face à cette gamine des rues. Elle posait des questions d'un ton plutôt froid, sans chercher à comprendre la vie de son interlocutrice, tout en adoptant une position potentiellement provocante, la regardant de haut par-dessus ses lunettes rondes. Elle envoyait des signaux en contradiction avec ce qu’elle pensait réellement. Il ne faut pas s'y tromper : Dany faisait vraiment des efforts. Avec le temps, depuis qu’elle avait gagné sa liberté, elle s’était déjà améliorée dans ses interactions sociales, cessant de tabasser tous ceux qui la bousculaient dans la rue ou osaient lui faire des réflexions. Ce n’était qu’une question de temps, de patience… et pour montrer sa bonne foi à la gosse des rues, Dany osa lui faire un sourire. Ce n’était pas le sourire le plus rassurant ; sur le visage de cette femme à l’apparence froide, c'était même une vision dérangeante, donnant l’impression qu’elle sortait tout droit d’un asile.

Par chance, cette scène d’horreur ne dura pas longtemps, car le gérant du kebab arriva pour demander ce qui se passait. Dany n’eut même pas le temps de répondre que la gosse prit la parole, inventant une histoire de toute pièce pour se tirer d'affaire, tout en acceptant sa proposition. Maligne et pleine de ressources ! Dany s’approcha de la gamine et lui pinça doucement la joue, mesurant sa force pour ne pas lui faire mal.

Dany : Ah, les ados… toujours à en faire des tonnes.

Le scénario imaginé par la gamine fit ressurgir quelques souvenirs chez Dany, mais rien de joyeux. Sa propre mère avait joué un rôle clé dans son lavage de cerveau lorsqu’elle était aux côtés des Faucons Noirs, jusqu'à ce que Dany doive elle-même mettre fin à ses jours. Heureusement, la gamine n’avait ni la force ni la capacité de venir à bout de Dany.

Dany : Allons manger, ma puce. Ça va te faire du bien.

Dany prit les devants, sortant de l’arrière-boutique pour aller observer les menus affichés au comptoir. Elle n’avait jamais commandé de kebab et lisait chaque panneau, indécise quant à son choix. Elle finit par décider de commander la même chose que la gamine.

Dany : Je vais prendre la même chose.

Tout ça… pour ça. Dany sortit un billet de sa poche pour régler pendant que le gérant les invitait à s’installer en salle, le temps de préparer la commande. Avant de s’asseoir, Dany retira sa veste, révélant ses bras musclés, mais surtout marqués d’une multitude de cicatrices.

Dany : Commençons par les bases. C’est quoi ton prénom ? Tu n’es pas obligée de me répondre, mais sache que si tu ne le fais pas, je continuerai à t’appeler… ma puce.

Cette fois, un sourire moqueur illuminait le visage de Dany, alors qu’elle se tenait droite sur sa chaise, les bras croisés sur la table. Son sourire avait toujours un effet spécial, quelque chose d’étrangement dérangeant.

Dany : Et dis-moi aussi d’où tu viens? Tu es maligne, débrouillarde… j’ai du mal à croire que tu n’es qu’une simple sans-abri.

Le gérant apporta leurs boissons, interrompant un instant le flot de ses questions.

Dany : Et n’hésite pas, tu as aussi le droit de me questionner.

Le jeu de questions-réponses ne devait pas aller dans un seul sens ; la gamine des rues avait le droit de l’interroger, si elle le souhaitait. Dany attrapa son verre, bu une grande gorgée attendant les réponses.

2
L'Enfer / And I said hello Satan... Helel, ah.
« le: samedi 26 octobre 2024, 12:08:50 »
Charly :
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Ce jour-là, il y avait une lettre sur le parquet usé de l'appartement. Dany l'ouvrit tandis que Charly se réveillait enfin. Autour d’un bol de lait froid et d’une odeur de cigarette rance, Dany prit un vieux couteau sur la table, tâchant le papier blanc de l'enveloppe avec de la sauce tomate séchée. Elle déplia la lettre et commença à la lire dans sa tête avant d’en faire part à son frère.

Dany : Cher chien, cher bouclier…

Dany s'arrêta pour regarder son frère, qui avait levé les yeux vers elle. Ces surnoms leur venaient de l’époque de James ; ce n’était pas bon signe.

Dany : Je vous donne rendez-vous à l'entrepôt nord de la ville, à 14h tapantes. Je souhaite discuter d'une commission avec vous. Je vous conseille de venir, sauf si vous voulez que je parle à James de votre appartement et de votre nouvelle vie.

Dany jeta la lettre au centre de la table et termina son bol de lait d'une traite – c'est bon pour les os.

Charly :  C’est tout ?

Dany : C’est tout. Pas de signature, pas de prénom. Juste ça. Tu veux faire quoi ?

Charly : On va y aller. Si c’était James qui nous avait retrouvés, il aurait défoncé notre porte au lieu de nous envoyer une lettre. Autant régler ça vite pour éviter les risques.

Dany n’allait pas contester son frère, elle était d'accord. Une fois leur petit déjeuner de midi terminé, ils allèrent se préparer dans leurs chambres. Dany enfila un pantalon carotte noir, avec une ceinture massive qui marquait sa taille, un débardeur court s’arrêtant à son nombril, et une veste noire pour dissimuler les cicatrices qui balafraient son corps. Des baskets blanches aux pieds, ses lunettes de soleil rondes, elle était prête. Charly s’habilla dans un style similaire : tout en noir, des vêtements ajustés à sa corpulence massive pour lui permettre de bouger aisément. Les deux prirent ensuite la direction de l'entrepôt nord de la ville pour arriver à l'heure.

La zone industrielle était déserte en ce dimanche, les ouvriers étaient en repos ; seuls Dany et Charly déambulaient dans l’immense espace. À 14h pile, un des conteneurs s’ouvrit, révélant une silhouette.

Inconnu : Toujours ponctuels. Venez avec moi.

La silhouette s’enfonça dans le conteneur, et Dany et Charly le suivirent tout en restant sur leurs gardes. À l’intérieur, la boîte métallique avait été aménagée. Leur commanditaire se retourna, révélant un visage familier qui raviva des souvenirs dans l’esprit du duo : Marshall, ou plutôt le docteur Marshall, un des scientifiques du laboratoire de James. Il avait travaillé sur de nombreuses expériences, dont très peu avaient abouti. Un savant fou qui avait tué beaucoup d’enfants.

Marshall : Content de me revoir, les enfants ?

Il n’avait pas eu l’autorisation de travailler sur Dany et Charly, mais il venait souvent les voir pour connaître l’avancement des expériences.

Marshall : Je prends ce silence pour un oui. Installez-vous, mettez-vous à l’aise. Pas besoin de faire des manières avec moi, vous le savez bien.

Dany et Charly prirent chacun une chaise pour s’asseoir. Ils observèrent autour d’eux : des ordinateurs, du matériel de chimie, des tableaux couverts de chiffres et de lettres incompréhensibles. Au fond, un grand rideau tiré semblait dissimuler bien des choses.

Marshall : Je savais que je pouvais compter sur votre présence.

S’ensuivirent des louanges de la part de Marshall, qui évoqua le passé, effleura le présent et resta évasif sur le futur, jusqu’à aborder la fameuse commission.

Marshall : «Vous l’aurez compris, je ne suis plus en contact avec James et le reste de la bande. Je souhaite voler de mes propres ailes. Être sous les ordres d’un chef, ce n’est pas mon truc. Mais pour mes projets, j’ai besoin de plus de moyens. Travailler dans un conteneur n’est pas l’idéal. J’ai donc mis de côté tout mon argent pour vous offrir une belle somme si vous acceptez cette mission. C’est trois fois rien, juste un petit voyage d'une heure… en enfer.

Charly ne put retenir un pouffement de rire tandis que Dany levait les yeux au ciel derrière ses lunettes. Venir ici pour écouter les délires d'un scientifique… Une après-midi de perdue.

Dany : En enfer ?

Marshall : Je ne rigole pas. Vous savez qu’il existe une autre planète semblable à la Terre. Pourquoi être surpris quand je vous parle d’aller en enfer ? Le véritable enfer, celui sous terre, où les humains normaux ne peuvent aller sous peine de brûler. C’est pourquoi j’ai besoin de vous pour y faire un aller-retour. J’ai besoin d’un objet magique qui se trouve dans le dernier cercle de l’enfer : un sceptre…

Dany : Non. On arrête ici. Si personne n’a jamais mis les pieds là-bas, comment pouvez-vous être sûr que ce sceptre s’y trouve ?

Dany perdait patience à l’écouter. Elle avait envie de l’attaquer ici et maintenant pour qu’il se taise à jamais.

Marshall : Je connais quelqu’un qui y est déjà allé.

Dany : Contactez-le. Qu’il y retourne pour vous.

Marshall : C’était James qui était en contact avec lui, pas moi. Mais j’ai toutes les informations nécessaires : le moyen d’entrer en enfer, l’objet que je cherche, et le moyen de revenir. Il n’y a aucun danger, je vous assure. Et vous avez vu la somme que je vous propose en échange.

La conversation continua entre eux. À plusieurs reprises, Dany manqua de partir, et Marshall dut presque la supplier à genoux pour la retenir. Cette histoire semblait absurde, mais voir Marshall, habituellement scientifique et rationnel, s'y accrocher avec tant de ferveur rendait l’ensemble étrangement crédible. Les négociations durèrent jusqu'au crépuscule, et lorsque les portes du conteneur s’ouvrirent enfin, Dany et Charly sortirent.

Marshall : Merci encore. Je vous revois bientôt pour le versement final.

Dany et Charly avaient fini par accepter l'offre de Marshall, gonflant le prix pour obtenir presque le triple de la somme de départ, avec la moitié en avance. C’est les poches pleines qu’ils décidèrent de se faire un restaurant de viande ce soir, avant de partir découvrir l’enfer le lendemain.

Au petit matin, Dany et Charly se trouvaient devant la forêt d’Aokigahara, plus connue sous le nom de la forêt des suicides. Une mer d’arbres s’étendait sur plusieurs kilomètres, dans un terrain escarpé. Les Japonais viennent ici pour mettre fin à leurs jours, sachant que leurs corps ne seront retrouvés que des mois après, voire jamais. Pour le duo, il s’agissait de traverser une partie de la forêt pour trouver l’une des portes de l’enfer. Cette histoire était vraiment glauque. Munis d’un plan, la sœur et le frère se mirent en route, avançant à bon rythme en évitant serpents, trous, et ronces, tout en tâchant de ne pas se perdre.

Dany : On y est presque. Encore un détour autour de cette rangée d’arbres.

L’humidité ambiante était inconfortable. Dany et Charly avaient retiré leur veste pour la nouer autour de la taille et éviter de transpirer davantage. En contournant les arbres, ils se retrouvèrent devant un énorme trou dont le fond était invisible.

Charly : C’est là ?

Dany : D’après le plan, oui.

Charly : L’autre n’a pas mentionné qu’on aurait besoin de cordes pour descendre. On ne voit même pas le fond.

Ils s’approchèrent du bord pour mieux observer, cherchant un point de repère. Tout se passa très vite. Une odeur de soufre émana du trou, accompagnée d’une présence invisible qui les happe depuis la surface. La pression était si puissante que le rebord en terre céda, les entraînant vers le fond. La lumière disparut dans les ténèbres à une vitesse vertigineuse. Dany et Charly furent projetés sur un sol noirci de suie. Bienvenue au premier cercle de l'enfer : les limbes.

Les deux se redressèrent, encore un peu groggys après ce voyage express et turbulent, en frottant leurs vêtements et leurs visages pour enlever la poudre noire. Les choses sérieuses commençaient : ils allaient devoir traverser, un par un, les cercles des enfers pour atteindre le sceptre. D’abord les limbes, puis la luxure, la gourmandise, l’avarice, la colère, l’hérésie, la violence, la ruse et la tromperie, pour finir avec la trahison. Un sacré périple qui, assurément, ne serait pas bouclé en une heure comme Marshall l’avait prétendu et qui cachait de nombreuses surprises dont une de taille que Marshall avait gardé sous silence.

3
Les alentours de la ville / Des bijoux et des embrouilles. v. Eugene.
« le: vendredi 25 octobre 2024, 18:34:49 »
Dany : Vos hommes n'ont rien vu ?

Dans un bureau immense, bien plus grand que son propre appartement, Dany se tenait face à un homme d'une soixantaine d'années. Ce dernier, à la tête d'une des familles les plus riches du Japon, était assis derrière son bureau, les coudes posés dessus, visiblement embarrassé par les récents événements chez lui.

Monsieur Hyuga : Ils n'ont rien vu, et ils ne pourront plus jamais rien voir.

Dany haussa un sourcil derrière ses lunettes noires, devinant que les hommes de son futur client avaient probablement rejoint les poissons.

Monsieur Hyuga : Je n'aime pas m'encombrer de gens inutiles qui abusent de leurs privilèges. Au lieu de surveiller ma résidence secondaire comme il se doit, ils préféraient vider mes bouteilles et profiter de la compagnie de femmes qu'ils faisaient venir... en parler m'agace.

Dany : Ce n'est pas grave, de toute façon s'ils ne sont plus là, cela ne sert à rien. Et les femmes présentes ?

Monsieur Hyuga : Celles qui étaient sur place au moment de la découverte du vol sont avec mes hommes.

Au fond de l'océan.

Monsieur Hyuga : Il y en a probablement d'autres que nous recherchons en ce moment.

Il était certain que d'autres femmes, plus discrètes, avaient décidé de partir rapidement et d’éviter de s’éterniser dès que le vol avait été découvert.

Monsieur Hyuga : Vous pensez être à la hauteur, mademoiselle ?

Dany : Oui.

Bien sûr que Dany était à la hauteur pour cette mission ; retrouver des bijoux volés était dans ses cordes, même si ce n'était pas ce qu'elle préférait. Pour récapituler, Monsieur Hyuga, qui possède une maison secondaire à la campagne pour y organiser des réceptions, s'était fait vandaliser. Ne disposant pas de caméras de surveillance, il n'avait pas d’enregistrement pour identifier le coupable. Ses hommes, qui devaient surveiller la maison jour et nuit, avaient quitté leur poste, préférant vider les placards et leurs poches. Ils n’étaient plus là pour en parler, mais il était possible que certaines des femmes soient encore en vie ; Dany allait devoir les retrouver et les persuader de parler. Les objets volés, qu'elle devait retrouver en priorité, étaient des bijoux : un collier dont elle avait une photo et une chevalière de famille, transmise de génération en génération.

Monsieur Hyuga : Si vous n'avez pas de questions, je vous laisse commencer vos recherches.

Dany : À bientôt, Monsieur.

Dany se leva de son siège, salua l'homme d'une courbette, puis quitta la pièce avec son sac de travail, en direction de la gare sans attendre. Elle prévoyait de se rendre directement dans ce petit village de campagne pour interroger les habitants ; le lieu, isolé, lui permettrait peut-être de savoir si des étrangers avaient été aperçus dans le coin. Durant le trajet, elle contacta Charly, qui travaillait sur une autre mission. Tous deux travaillaient en solo pour gagner davantage d'argent, les missions devenant rares et chacun jouant sur plusieurs tableaux à la fois.

Arrivée au village, Dany ne se rendit pas immédiatement à la résidence de son client ; de toute façon, elle avait déjà été fouillée de fond en comble. Elle préféra se diriger vers le seul hôtel du coin.

Dany : Bonjour, Monsieur, je souhaiterais une chambre. Il vous en reste ?

Gérant : Bonjour, Madame, bien sûr. Une simple ?

Dany : Non, je vais prendre une double, s'il vous plaît.

Dany allait en profiter, puisque c'était Monsieur Hyuga qui payait les frais. Elle observa les environs : une salle vide pour les repas, une autre, d’où venaient des bruits d'enfants, qui semblait être une salle de détente.

Dany : Vous avez du monde à cette période de l'année ?

Gérant : Toujours, oui. Beaucoup cherchent à quitter la grande ville pour profiter du calme de notre village et de nos services. Ici, par exemple, nous proposons des massages, un onsen extérieur, des ateliers de préparation du thé...

Dany l'écoutait distraitement. Il y avait donc beaucoup de monde dans le coin, ce qui ne jouait pas en sa faveur. Elle était cependant persuadée que le voleur était toujours là : Monsieur Hyuga avait déployé de gros moyens après le vol, établissant des barrages pour fouiller quiconque souhaitait quitter la région.

Dany : Merci, je vais y réfléchir.

Gérant : Je vous compte pour le repas de ce soir ?

Dany : Je prendrai un bento pour manger dehors.

Après avoir finalisé les formalités, Dany monta dans sa chambre pour y déposer ses affaires. Elle en profita pour observer les lieux par la fenêtre, cherchant tout signe d’agitation à l’extérieur. Le crépuscule ne tarda pas à apparaître ; Dany récupéra son paquet à la cuisine, prête à effectuer son premier tour d'observation en extérieur.

4
Les alentours de la ville / Re : C'est combien un kebab ? [PV Dany]
« le: jeudi 24 octobre 2024, 19:19:56 »
L'approche de Dany avait fait son petit effet, révélant une jeune femme cachée derrière la poubelle. Ce n'était pas une enfant à première vue, elle était juste maigrichonne… En même temps, se nourrir en fouillant les poubelles n'aide pas à rester en forme sur le long terme. La demoiselle sursauta, sur ses gardes, une main prête à filer sous sa veste. Cette gosse avait bien raison de rester méfiante face à des inconnus. De son côté, Dany restait très calme. Du haut de ses 2 mètres 15, ses yeux, cachés derrière des lunettes noires, regardaient vers le sol. Sans incliner la tête, elle donnait l'impression de la toiser. Elle posa sa main libre sur sa hanche tandis que l'autre tenait toujours son sac de produits d'hygiène, attendant des réponses à ses questions. Si la gosse décidait de fuir, Dany ne l'empêcherait pas de partir ; l'aider, oui, la retenir contre son gré, non.

Après la surprise, les deux se dévisagèrent comme deux chiens de faïence, puis la gamine décida de rester sur place et répondit aux questions de Dany. L'ambiance n'était pas des plus conviviales ; Dany voyait bien que la gamine n'était pas à l'aise, ses réponses étaient brèves et expédiées. Pourtant, une réponse fit légèrement sourire Dany : la gosse disait être "un rat". Le chien et le rat, cela pourrait donner une histoire amusante.

Dany : ton groupe aussi fait les poubelles ?

Y avait-il plusieurs gosses comme elle qui traînaient dans le coin ? Si c'était le cas, les commerçants ne devaient pas les apprécier. Ça fait fuir les clients.

Dany : les cannettes, ça rapporte moins que de fouiller les poubelles. J'ai du mal à y croire. Qu'est-ce que vous cherchez dans les poubelles qui coûte si cher ? Je ne crois pas que les gens jettent des billets avec leurs ordures.

Dany ricana. Pourquoi ne pas se regrouper pour ramasser des bouteilles en plastique et acheter quelques pommes ? C'était toujours mieux que des épluchures de légumes pourris ramassées dans les poubelles. Ils pourraient garder le reste pour leurs besoins essentiels. Elle mit ça sur le compte du fait qu'une bande de gosses cherchait probablement la facilité et qu'il ne devait pas être simple pour eux de s'organiser.

Dany : si je vais te laisser faire, je ne sais pas.

Dany fit deux pas vers la demoiselle, qui sortit une arme de sous sa veste pour l'impressionner. Mais ça ne fonctionnait pas avec Dany. Ce n'était pas un couteau émoussé qui allait lui faire peur, pas après tout ce qu'elle avait vécu.

Dany : tu ne devrais pas sortir ton arme si vite, ça gâche l'effet de surprise. Si ton adversaire sait à quoi s'attendre, il peut vite s'adapter. Là, je sais déjà que ta lame émoussée ne peut rien contre moi. Mais si tu n'avais rien montré, j'aurais pu croire que tu cachais un couteau plus gros, une hachette ou même une arme à feu, ce qui m'aurait mis plus de pression.

Dany n'était pas inquiète depuis le début. C'était juste pour lui faire comprendre que se précipiter ainsi n'était pas très malin. Pour apaiser la tension, elle s'était arrêtée de s'approcher pour ne pas l'enfermer complètement.

Dany : tu gagneras en expérience en grandissant, tu as encore le temps d'apprendre. Et pour bien apprendre, il faut avoir les idées claires. Pour cela, il y a plusieurs cases à cocher, dont celle d'avoir le ventre plein. Tu as beau dire ce que tu veux, ce n'est pas en mangeant des restes que tu y arriveras… Je te le propose une seule et unique fois, alors prends le temps d'y réfléchir. Est-ce que tu veux qu'on aille manger un kebab maintenant ?

La voix de Dany était restée calme du début à la fin, sans menace ni provocation. Contrairement à la jeune fille, Dany n'avait pas sorti d'arme pour l'intimider, ni tenté de la saisir pour lui faire du mal. Peut-être était-elle impressionnante à bien des égards, mais elle n'avait aucune raison de lui nuire. Dany était même impressionnée, d'une certaine manière, par le courage de la jeune fille qui osait lui tenir tête. C'est pourquoi elle lui proposait d'aller se remplir l'estomac.

5
Les alentours de la ville / Re : C'est combien un kebab ? [PV Dany]
« le: jeudi 24 octobre 2024, 13:12:59 »
C’était une période très calme pour Dany et Charly. Les contrats ne manquaient pas, mais la rémunération ne suivait pas. Ils enchaînaient les missions simples, peu payées. Dany venait d’en terminer une : une mission de filature pour une femme qui soupçonnait son mari d’infidélité. En réalité, ce brave homme ne la trompait qu’avec des salles d’arcade géantes. Monsieur dépensait l’argent du foyer dans des machines de danse. Finalement, la femme était heureuse d’apprendre que son mari ne la trompait pas, et Dany repartait avec une enveloppe d’argent et une mission bouclée.

... tellement facile que Dany se demandait parfois si sa vie d’avant ne lui manquait pas. Elle avait l’impression de passer d’un chien d’attaque à un chien de salon à force de réaliser ce genre de missions. Elle espérait que cela changerait bientôt. En attendant, elle comptait utiliser l’argent gagné pour quelques achats nécessaires. Elle n’était pas à la Toussaint et ne connaissait pas bien le coin, mais après avoir tourné un peu, elle finit par trouver une boutique qui ferait l’affaire pour des produits d’hygiène : savons, shampoings, tampons, patchs pour les yeux. Dany avait trouvé son bonheur.

Profitant de l’occasion, elle se mit à regarder les magasins de vêtements. Dany, tout comme son frère Charly, veillait toujours à être bien habillée. Aujourd'hui, elle portait un pantalon carotte noir, serré à la taille pour la mettre en valeur, avec une grosse ceinture en cuir ajoutant une touche chic. Elle avait choisi un débardeur court pour montrer son ventre musclé, visible grâce à sa veste noire ouverte. Comme d’habitude, de petites lunettes noires rondes étaient posées sur son nez, et elle portait des baskets blanches qui tranchaient avec le reste de sa tenue. Dany préférait toujours les baskets pour être à l’aise, au cas où elle devrait se battre ou courir. Elle savait faire tout ça en talons, mais c’était toujours moins pratique.

En regardant les vitrines, Dany ne trouva rien à son goût. Elle se décida alors à rentrer à la Toussaint. Charly devait encore être en mission, et elle s’arrêterait au konbini du coin pour acheter de quoi manger pour ce soir. Suivant l’odeur de nourriture, elle finit par arriver à l’arrière d’un restaurant.

Dany : Mince… je pensais arriver à un konbini...

C’était un kebab. Dany n’avait jamais mis les pieds dans ce genre d’endroit et n’avait jamais goûté à un kebab. Son ancien patron, James, était contre tout ce qui était fast-food, et les kebabs étaient donc interdits. Depuis qu’elle était libre, Dany n’avait jamais essayé. Elle s’apprêtait à faire demi-tour quand un bruit attira son attention. Elle s’approcha de l’arrière du restaurant et vit des bras s’agiter dans tous les sens, accompagnés d’une paire de fesses pointées vers le ciel. Plissant les yeux à travers ses lunettes, Dany observa quelqu’un en train de fouiller une poubelle. À en juger par la silhouette, ce n’était clairement pas un adulte… du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Dany n’aimait pas interférer avec ce qui l’entourait, mais certaines scènes la touchaient plus que d’autres. Comme celle-ci : les enfants ne devraient pas avoir à fouiller les poubelles pour se nourrir, et ce quartier n’était pas sûr pour ça. Elle s’approcha silencieusement de la poubelle avant de lui donner un coup de pied.

Dany : sors de là avant qu’on te voie.

Elle parla sèchement, les sourcils froncés, cherchant à voir le visage du fouilleur.

Dany : tu cherches quoi ? Des clopes ? De la nourriture ? Des bouteilles en plastique ?

Selon la réponse et la réaction de la personne, Dany pourrait faire preuve de compassion… ou, au contraire, partir sans remords. Le temps allait le dire.


6
Charly :
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Dany était passée au konbini du coin pour s'acheter de quoi manger pour le soir. Elle était une très bonne cliente, tout comme Charly, car aucun des deux ne cuisinait jamais. Ils allaient donc régulièrement chercher des plats tout prêts ou des cochonneries à dévorer rapidement. Dans les rayons, Dany choisit des morceaux de poulet frit avec une sauce épicée, des plateaux de sushis, des boissons énergétiques et une boîte de Pocky au chocolat au lait et éclats d'amandes. À peine dehors, elle ouvrit la boîte pour en prendre un bâtonnet. Dany aimait lécher tout le chocolat avant de manger le reste. Les bâtonnets disparaissaient un à un pendant qu’elle marchait vers son appartement. Elle connaissait chaque recoin de ce quartier miteux : les rues à éviter à certaines heures pour ne pas avoir d'ennuis, celles où les drogués se rassemblaient pour planer, la grande rue des prostituées, très active par ici, etc. Dany tentait d’éviter tout ça, faisant des détours quand elle tomba sur un groupe de quatre personnes : une femme et trois hommes. En glissant un nouveau Pocky dans sa bouche, elle observait la scène. Les trois hommes semblaient s'en prendre à la femme. Vu leurs vêtements, ce n’étaient pas des proxénètes, mais la femme, elle, était sûrement une prostituée qui rentrait chez elle après une journée de travail. Approchant, Dany entendit ce qui se disait.

Femme : Je n'ai pas le droit de faire des passes après mes heures.

Homme 1 : Personne n'en saura rien.

Femme : Je n'ai pas le droit, on va croire que j'essaie de tromper mon groupe.

Homme 2 : Si c'est l'argent qui te bloque, c'est pas grave, tu peux nous offrir la passe.

Homme 1 : Oui, très bonne idée, une tournante gratuite. T'en fais pas, on reviendra dans quelques jours pour payer cette fois.

Les hommes, en se bidonnant, laissaient clairement deviner que c'était faux. C’était courant dans le quartier que des prostituées se fassent violer après leur travail : se faire passer dessus gratuitement, tabasser, laisser pour morte… car souvent ces hommes là n'étaient pas des tendres. Dany soupira en remontant ses lunettes rondes sur son nez, elle n'aimait pas interférer dans les affaires du quartier mais,elle ne pouvait pas laisser une femme se faire violer sous ses yeux.

Dany : laissez la pute tranquille.

C'était une approche très particulière. Dany n'était pas une personne très à l'aise à l'oral. Passant sa vie à se battre, elle était plus à l'aise avec la communication de ses poings qu'avec celle de sa langue. Elle était comme un chien à qui on avait lavé le cerveau : prendre la parole ne lui était pas autorisé sans la permission de James. Des lacunes étaient donc présentes, mais rien qui soit handicapant pour la comprendre.

Homme 1 : Qu'est-ce qu'elle dit, celle-là ?

Dany : Laissez-la…

Homme 1 : Ta gueule, je t'ai pas demandé de répéter. Ce n'est pas ton problème, ce qu'on fait ici. Alors, soit tu dégages rapidement, soit tu vas aussi y passer.

Homme 3 : je préfère la deuxième option, regarde son cul, j'ai envie de lui éclater.

Les trois hommes étaient de toute évidence concentrés sur Dany. D'un signe de la tête en direction de la prostituée, elle lui fit signe de détaler rapidement d'ici. L'homme qui semblait tenir le commandement se tourna pour tenter de l'attraper, mais c'est Dany qui lui serra le poignet pour éviter qu'il ne court après sa proie du soir.

Dany : Reste ici, toi.

Homme 1 : Tu as fait ton choix alors, c'est toi qui vas payer pour cette pute.

Dany poussa son Pocky du bout du doigt dans sa bouche ; elle n'avait pas fini de lécher le chocolat, quel dommage. Elle laissa ses lunettes sur son nez ; elle n'allait pas en avoir besoin bien longtemps de toute façon. Ces hommes se mettent en bande car, seuls, ils ne valent rien du tout. Ils ont une carrure impressionnante juste pour intimider ; en réalité, ce sont des guignols. Dany savait qu'elle ne craignait rien et qu'elle allait les éclater en moins de 5 minutes. Parfait, le poulet allait encore être chaud quand elle arriverait à l'appartement.

Homme 2 : Viens là, salope ! Je vais commencer par te boxer la gueule pour te faire perdre quelques dents. Ce sera mieux quand tu devras lui sucer la bite.

Il approcha son bras du visage de Dany, qu'elle repoussa de son avant-bras, c'était le début de la déferlante. Laissant ses sacs du konbini sur le sol, Dany entendit dans sa tête la voix de James : attaque ! Elle se jeta sur le premier attrapant sa tête pour la projeter vers le bas où son genoux attendait son nez. Fes mouvements de bassin pour accompagner son geste trois fois pour bien lui mettre en bouillie le nez.

Concernant le deuxième homme qui voulait lui péter les dents, il allait recevoir le revers de la médaille. Décrochant à mains nues un pavé du sol, elle sauta sur ce dernier lui décrochant un coup de pavé dans la mâchoire. Un seul coup il n'était déjà plus là, tombant dans les vapes, la bouche ouverte vomissant du sang et quelques dents, ils n'étaient pas bien résistants, ces braves.

Le troisième de la bande sentant le vent tourner décida de prendre la fuite abandonnant ses amis. Ce n'était pas très gentil, le pavé que Dany tenait encore partit dans les airs et vint percuter l'arrière de son crâne, le laissant tomber lui aussi au sol.

Dany : déjà…

Alors qu'elle prenait ses sacs de course, Dany entendit un homme gémir.

Homme 2 : qui… qui es…

Dany : Je croyais que tu étais inconscient. Et tu peux encore parler ? C'est un miracle. Je vais remédier à ça.

Elle décrocha un pavé à mains nues du sol, une tâche facile pour elle, capable même de le broyer entre ses doigts. S'approchant de l'homme, elle l'approcha de sa bouche, prête à l'obliger à l'avaler.

Dany : bien, c'est ça ouvre grand la bouche pour que ça rentre. Ne t'inquiète pas j'ai l'habitude, tu ne vas pas mourir.

Il aura juste des problèmes à vie. Le pavé bien en place, Dany se releva pour lui donner un coup de pied derrière le crâne pour faire pression sur sa mâchoire qui mordait le pavé. Les craquements qui se faisaient entendre étaient ignobles en plus de la scène d'horreur qui se passait sous son pied.

Dany : en route, sinon Charly va s'inquiéter.

Un nouveau pocky dans la bouche pour finir son trajet jusqu'à l'appartement. Devant sa porte, elle remarqua un sac avec un peu de drogue dedans, une barre de chocolat et des préservatifs. Certainement la prostituée qu'elle avait aidé qui a voulu la remercier à sa manière.

Dany : Charly ? Je suis rentrée à table.

Charly : Tu as mis plus de temps que prévu, ça va ?

Dany : Oui, la routine.

Elle entre dans la cuisine, où son frère l'attend, et remarque son visage zébré de traces de sang.

Charly : La routine, hein ? Va te laver le visage et les mains, ça a un peu débordé.

Les deux rigolent en ce début de soirée. Dany se nettoie avant de s'asseoir pour engloutir son repas en discutant avec Charly. Ils passent en revue les contrats à venir, les nouvelles concernant James et sa bande, ainsi que les actualités du quartier. Une fois leur repas terminé, ils s'installent devant la télévision pour regarder une chaîne brouillée, qui, malgré tout, n'est pas du porno ; la réception est simplement mauvaise.

Le temps de digestion passé, il est temps de se mettre au sport, malgré l’heure avancée. Dany se rend dans sa chambre pour enfiler un short large comme ceux des basketteurs et une brassière pour maintenir sa poitrine. Charly, quant à lui, est en charge de la séance, ayant sculpté son corps pour devenir le parfait bouclier.

La soirée se déroule comme d'habitude. Une fois la séance de musculation terminée, c'est l'heure de la douche. Dany est la première à y aller, et c'est là qu'elle aperçoit cette silhouette sur le toit de l'immeuble en face. En se regardant dans le miroir, orienté vers la fenêtre, elle garde l’habitude de surveiller ce qui se passe autour d'elle. Cette fois encore, elle fait bien de le faire. Elle passe de l'eau sur son visage pour rester en mouvement tout en continuant d'observer la pénombre. Bien qu'elle n'arrive pas à bien distinguer, elle perçoit une forme qui ne semble pas humaine. Elle se tourne vers la fenêtre pour fermer les rideaux, mais la créature a déjà disparu, se fondant dans l'ombre.

Sous la douche, Dany réfléchit à plusieurs éventualités. Connaissant Terra, elle sait que certaines créatures peuvent se perdre ici en empruntant un portail, mais celles-ci semblent plutôt perdues et apeurées, tout comme ce qu'elle vient de voir. Une autre possibilité est que James ait réussi à retrouver leur piste, envoyant une de ses expériences à leurs trousses. Dany se perd dans d'autres pensées, sans parvenir à trouver de conclusion satisfaisante. En sortant de la douche, elle saisit une serviette pour se sécher et décide d'aller voir Charly dans sa chambre afin de tout lui expliquer ; ce n’est pas une information à garder pour elle. Dans l’obscurité de la chambre, ils parlent à voix basse, sachant que parfois les murs peuvent avoir des oreilles.

Dany : On fait comme ça.

Elle laisse Charly dans sa chambre et retourne dans la sienne pour passer une nuit calme. Le lendemain, elle enfile un vieux t-shirt avant d’ouvrir sa fenêtre pour scruter les toits. Il n'y a rien à l'horizon, sauf quelques hommes avachis dans la rue. Elle prend une bonne bouffée d'air pollué pour se lancer dans la journée. Sa première étape est de faire des recherches pour savoir si James a retrouvé leurs traces. Dany a ses propres contacts pour cela, donc une série de visites s'annonce pour le début de la matinée. Après une préparation rapide, elle commence sa journée, prenant son temps pour interroger ses contacts. Dans la rue, elle n’hésite pas à sortir son miroir pour se coiffer et vérifier derrière elle. Toujours rien, mais elle ne doute pas d'avoir vu quelque chose hier soir ; il était impossible d'imaginer une silhouette aussi massive. De temps en temps, elle prend son téléphone pour appeler son frère afin de l'informer de l'avancement des recherches.

L'option James devient de moins en moins crédible à mesure que la journée avance. Dany en profite pour explorer d'autres possibilités, mais sans succès. L'idée d'une créature de Terra reste plausible : un monstre nocturne qui expliquerait son absence jusqu'à présent. Reste à déterminer si elle en veut à la sœur ou au frère, ou si c'était simplement une coïncidence que Dany l'ait remarquée. La journée se déroule sans encombres, jusqu'à ce que la nuit pointe le bout de son nez.

Dany : Je passe au konbini et je rentre. Tu veux quoi ?

Elle passe un dernier coup de fil à Charly pour le prévenir de la situation ; depuis le début, son frère reste en embuscade pour garder un œil sur elle et intervenir rapidement si besoin.

Charly : Je ne vois rien pour l’instant.

Dany : Encore du poulet ?

Charly : Prends le même chemin qu'hier pour rentrer. Si c'est une bestiole, elle a peut-être un territoire et tu es passée à travers.

Dany : D'accord, comme tu veux. J’arrive dans cinq minutes.

Dany raccroche, se dirige vers le konbini pour acheter des filets de poulet avant de suivre le même chemin qu'hier. Dans la rue où elle a sauvé la prostituée, elle s'arrête devant une vieille vitrine abîmée pour s'ajuster et observer les toits. Là, jackpot : la silhouette se tient dans les hauteurs de la ville. Dany ne perd pas de temps pour sortir son téléphone.

Dany : J'ai oublié les boissons. Tu veux quoi ?

Charly : Tu as la cible en visuel ?

Dany : Oui, j'ai oublié. Ça arrive.

Charly : La ruelle est déserte après le carnage d'hier. Personne n'osera s'aventurer là ce soir, gagne un peu de temps.

Dany : Oui, je me dépêche.

Dany raccroche son téléphone et se positionne contre un mur de la ruelle, sortant un paquet de cigarettes de sa poche. Elle sort une garo, la coince entre ses lèvres et tire dessus, posant un pied sur un support derrière elle.

Dany : Je dois toujours l'écouter, qu'il est chiant.

Dany exagère un peu, enlevant ses lunettes rondes pour les ranger dans son sac. Elle sait d'avance que si elle se fait attaquer là, ça ne sera pas la même histoire qu'hier. Et elle n’a pas envie d’abîmer sa monture noire. Elle attend de voir si la créature va lui sauter dessus ou non ; en tout cas, elle est prête à agir, tout comme Charly.

7
Charly :
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Voix robotique : dix secondes avant l'explosion de la bombe.

Le chien et le bouclier courent aussi vite qu'ils le peuvent pour rejoindre leur vaisseau, au milieu d'un entrepôt au toit ouvert. Ils slaloment entre les cadavres et les employés apeurés, qui n'ont pas encore eu la chance de fuir. Au-dessus d'eux, une dizaine de vaisseaux flottent déjà vers le haut, des brigands prenant plaisir à les insulter maintenant qu'ils sont en sécurité.

Voix robotique : sept.

Dany et Charly avaient une mission très spéciale sur une autre planète que la Terre et Terra, la planète magnate. Dans le plan orbital de Terra, la planète magnate servait à la production de ressources ; les employés n’étaient que des esclaves qui creusaient toute la journée dans d’immenses mines pour en extraire des pierres servant à diverses fabrications. Il s’avère qu’un employé a trouvé une pierre qui n’était pas comme les autres : cette pierre est considérée comme l’une des plus belles merveilles du monde par les grands collectionneurs. Sa couleur ne ressemble à rien de ce que l’on peut voir actuellement ; il n’y en a que deux qui ont été découvertes jusqu’à présent, et elles sont gardées sous haute sécurité depuis des années.

Voix robotique : cinq.

Cette nouvelle pierre a directement suscité la convoitise de nombreux collectionneurs, qui se sont empressés d’engager des mercenaires pour récupérer ce précieux joyau. Dany et Charly ont été engagés par une femme, Dame Scintilla, comme elle se fait appeler sur Terra. Elle leur a mis à disposition un vaisseau, des plans, des armes, et tout ce dont ils pourraient avoir besoin pendant leur voyage.

Voix robotique : trois.

En arrivant sur la planète, c’était déjà un champ de bataille entre les différents groupes de mercenaires. Il n’y avait aucune pitié entre eux, tant les récompenses promises étaient importantes. Dany et Charly allaient tout faire pour réussir leur mission. Le sang coulait à flots, que ce soit celui des brigands ou des employés. La pierre, soigneusement emballée, passait de main en main jusqu’à arriver à un gros groupe de mercenaires. Une trentaine d’individus armés jusqu’aux dents, avec un énorme symbole de truite arc-en-ciel avec de longues moustaches dessiné sur leur vaisseau.

Voix robotique : deux.

Le groupe qui détenait cette pierre n’allait pas l’abandonner, sacrifiant les soldats les plus faibles en les utilisant comme kamikazes pour stopper le chien enragé qu’était Dany. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas rivaliser avec cette folle furieuse. La marchandise en main, ils devaient fuir en lui mettant des bâtons dans les roues. Et le dernier bâton n’était pas des moindres : une bombe, confiée par leur client pour réduire en cendres cette planète et les autres mercenaires. Un cadeau accroché à un kamikaze qui n’hésita pas à appuyer sur le bouton avant de se jeter du vaisseau.

Voix robotique : un.

À la voix robotique qui s'était enclenchée, et en voyant la taille de la bombe, Charly et Dany savaient qu’ils devaient fuir le plus rapidement possible. S'ils arrivaient à atteindre leur vaisseau, ils allaient pouvoir continuer la course-poursuite dans l’espace.

Voix robotique : zéro.

Le souffle de l’explosion fut dévastateur, creusant le sol jusqu’au noyau de la planète et s’élevant dans le ciel pour foudroyer les vaisseaux qui n’avaient pas été assez rapides pour s’échapper. Il carbonisa toutes les personnes au sol, sans qu’elles puissent sentir la douleur ni leur mort, tant c’était rapide. Mais ce ne fut pas le cas pour tout le monde. Charly, le bouclier, protégeait sa sœur en se plaçant derrière elle, le temps qu’elle prenne sa forme de défense. Ils n’avaient pas eu le temps d’atteindre le vaisseau et devaient faire face à l’explosion. Charly, dont le corps était à toute épreuve, ne craignait aucune explosion. Dany avait également une protection grâce à son pouvoir : elle solidifia ses os au maximum et les fit sortir de son corps le long de sa colonne vertébrale. Une prison d’os se forma autour d’elle, tandis qu’elle se recroquevillait sur elle-même, voyant le visage de Charly devant elle, la couvrant encore.

Charly : on se retrouve vite.

Les os se refermaient pour construire un sas hermétique que rien ne pouvait briser, tandis que les explosions continuaient. La planète s’auto-détruisait jusqu’à une détonation plus forte, projetant tous les débris dans le vide de l’espace. Y compris Charly et Dany. Le bouclier se mit comme en hibernation : en l’absence d’air, son corps décida de gérer les ressources par lui-même, le plongeant dans un profond sommeil. Pour le chien, enfermé dans son énorme carapace blanche, c’était autre chose. Dany était encore consciente, mais ne pouvait rien faire. Elle devait attendre qu’on la retrouve, si possible, le plus rapidement.

Dans le noir, sans aucun son provenant de l’extérieur, Dany ne savait pas ce qu’il se passait. Les brigands avaient récupéré le corps de Charly pour l’offrir à leur client, pensant que ce serait une bonne idée vu la résistance et la force de l’homme. Ils avaient essayé de retrouver Dany sans succès. L'explosion qui avait eu lieu attirait forcément les curieux, et les brigands avaient décidé de partir avant d’avoir des problèmes. Autour des débris de la planète, des vaisseaux de toutes les nations commençaient à arriver pour des raisons diverses. Peut-être que l’un d’eux ramasserait Dany en se demandant ce qu'était cette énorme masse blanche, ou bien que des rayons thermiques puissants remarqueraient qu’il y avait de l’activité sous cette coque épaisse.

8
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: jeudi 17 octobre 2024, 12:49:06 »
J3

9
Prélude / Re : Dany [Validoulalidée]
« le: samedi 28 septembre 2024, 12:32:41 »
Merci  ;D

10
Prélude / Re : Dany [Validoulalidée]
« le: vendredi 27 septembre 2024, 16:26:59 »
Merci Rubis

11
Prélude / Re : Dany [Validoulalidée]
« le: vendredi 27 septembre 2024, 14:09:38 »
Bon, on ne dira pas que Serenos chôme ce mois-ci.

ALORS.

Le Modérateur va chercher son carnet, écrit une note, lèche sa plume, réécris la note, change de plume, puis essaie encore d'écrire sa note, vire le carnet et sort le portable.

Alors, l'histoire, c'est OK. C'est pas standard, mais on peut dire que tu as été dans le détail.

Pour le physique et le mental... bon, alors, normalement, je râlerais que c'est court, mais à lire le background, au moins, on sait un peu à quoi on a affaire, donc je râlerai pas.

Alors, pour moi, c'est OK, donc, tu es validé.

Tu prends ton laissez-passer à l'accueil, et tu fais gaffe à la marche en rentrant, et fait aussi gaffe au cadre de porte, il est plus bas qu'on pourrait croire!

VA JOUER.

Merci Serenos I, j'étofferai le physique et le caractère  :D

Bienv'nue l'épave ! Au plaisir de te lire ici, voire même de t'accompagner. ;D

Le chien* je peux comprendre l'erreur, chien/épave quelques lettres changent  :P Au plaisir aussi.

Bienvenue !

Bienvenue

Merci.  ;D

12
Prélude / Dany [Validoulalidée]
« le: jeudi 26 septembre 2024, 17:24:06 »
I. Les cauchemars

Toujours ces mêmes cauchemars... ou plutôt terreurs nocturnes. Ses doigts serrent les draps trempés de sueur, son visage déformé par une terreur qu'elle seule connaît. Elle se tord en grognant, arrachant la housse du matelas sur lequel elle dort. Elle a du mal à respirer, ses lèvres commencent à virer au bleu, et son cœur bat à un rythme effréné, au point de faire décoller son dos du lit. Elle suffoque, bave, se redresse, se recouche, sans jamais se réveiller, toujours piégée dans ce film d'horreur qui tourne en boucle dans sa tête.

?? : Dany ?

Quelqu'un entre dans sa chambre, probablement alerté par les coups qu'elle a donnés contre les murs si fins que même les voisins ont dû entendre le vacarme.

?? : DANY !

Toujours aucune réaction de la part de Dany, qui reste prisonnière de sa terreur. Ses yeux mi-clos ne laissent apparaître que du blanc dans la pénombre, leurs globes roulent frénétiquement sous ses paupières. La voix grave continue de l'appeler, de plus en plus fort, alors que les voisins en colère se font entendre. Ceux du dessous frappent contre les tuyaux, criant à pleins poumons.

Voisins : C'est quoi ce bordel ? On va appeler les flics !

Elle est secouée dans son lit, une grosse main l'attrape par la gorge, la secouant comme un pommier.

Dany : AHHHHHH !

L'effet escompté n'est pas celui attendu. Au lieu de se réveiller, elle pousse un cri strident. Les voisins du dessus frappent le sol si fort que de la sciure de bois tombe sur les deux jeunes.

Voisins : FERMEZ-LA !

C'est un enfer. Dany s'accroche à sa terreur. La poigne autour de son cou se fait plus raide, la voix grave s'excuse brièvement avant de lui asséner une claque sur son visage humide. Sa tête tourne sous l'impact, mais elle ne se réveille toujours pas. Une autre claque, puis encore une... Les doigts se ferment pour former un poing qui s'abat avec une violence inouïe. C'est le coup de libération. Le hurlement de Dany se transforme en grognement, ses yeux s'ouvrent brusquement pour fixer le plafond. Et c'est l'explosion. Des lames jaillissent de tout son corps, à la manière d'une protection - bien trop tardive - ou comme la carapace d'un hérisson. Des lames si fines qu'elles ressemblent à des aiguilles géantes. Tout son corps en est couvert, transformé en une boule de piques. Le mobilier alentour est transpercé, le lit, la table de nuit trop proche, et le drap est en lambeaux. Quant à la main qui serrait son cou, elle a complètement disparu, tout comme l'avant-bras.

?? : Respire, Dany. Tu ne crains rien.

Dany : Charly ?

Charly : Oui, tu es à la maison. Tu dormais. Tu peux te détendre.

Dany prend quelques minutes pour reprendre ses esprits et relâcher sa protection d'aiguilles. La main qui l'étranglait n'est plus qu'un amas de chair informe. Même les os ont été broyés dans l'élan.

Dany : Pardon, Charly.

Charly : Ce n'est pas grave. Tu sais que je ne sens rien, et je vais me soigner.

Il attrape un morceau de tissu pour entourer ce qu'il reste de son membre.

Charly : Je vais aller me soigner. Profite-en pour remettre tes idées en ordre… On n'a pas fait attention… Aujourd'hui, ça fait 20 ans.

Dany : Oui, je viens de m'en rendre compte.

Même s'ils l'avaient oublié, le subconscient de Dany, lui, n'allait pas laisser passer cette date. Charly sort de la pièce, la laissant seule. Dany sort de son lit troué et attrape un vieux t-shirt trop grand pour se couvrir. Elle se dirige vers la fenêtre et ouvre le volet pour prendre l'air. Elle en a besoin, de cet air frais. Sur le rebord de la fenêtre se trouve son paquet de clopes. Elle en prend une et l'allume. La cigarette entre ses lèvres, elle se penche légèrement à l'extérieur. À la lumière des lampadaires, elle observe l'agitation de son quartier. En bas, des prostituées font le trottoir, des clients plus ou moins alcoolisés rôdent, d'autres essaient de se dissimuler sous des vêtements amples, même s'ils reviennent presque tous les jours. Plus loin, dans l'ombre, les proxénètes surveillent les filles et récupèrent l'argent, leurs rires gras parfois audibles. Sous leurs longs manteaux, ils dissimulent des armes, prêts à faire régner leur loi. En plus de ce monde, il y a les dealers qui traînent dans les halls d'immeubles délabrés, et les drogués qui errent sur les trottoirs, tels des zombies, passant leurs journées dans leur propre crasse avant de disparaître un jour, ne laissant rien derrière eux. Si vous pensez que cette scène n'existe que la nuit… c'est que vous êtes bien naïf. Tout cela, c'est le quotidien, jour et nuit, de ce quartier abandonné par le gouvernement, une zone de non-droit, le repaire des cassos, de ceux qui ne rentrent pas dans le moule de la belle société japonaise. Ou comme Dany, de ceux qui cherchent à se faire oublier pour diverses raisons.

Passant : Montre tes seins, salope !

Les yeux verts de Dany se recentrent sur le bas de sa fenêtre, où un type se tripote en l'insultant. Il ne va pas faire long feu. Les dealers n'aiment pas que les drogués emmerdent les résidents ou foutent le bordel, ça nuit à leur business. Des voix s'élèvent déjà pour le menacer de lui couper la queue s'il n'arrête pas. De quoi faire peur à beaucoup d'hommes, sauf que le camé est dans son délire. Il va bientôt passer un sale quart d'heure. Dany tire une dernière fois sur sa cigarette, puis la jette sur le type, alors que des hommes arrivent dans son dos.
Si seulement elle avait le choix, elle serait dans un autre quartier avec Charly, un endroit plus calme, plus serein, et non dans ce dépotoir. Heureusement, les gens ont vite compris que le duo n'était pas comme les autres, et on les emmerde rarement. Ils ne demandent rien à personne, et personne ne vient leur demander des comptes. Un pacte tacite entre tous, né d'un petit incident lors de leur arrivée. Une fouine qui voulait trop en savoir sur eux, chercher d'où ils venaient… Et qu'est-ce qu'on fait aux vilaines fouines qui veulent trop en savoir sur Dany et Charly ?

II. Le ménage

Il faut faire le ménage. Une petite frappe. Dany n'a pas eu de mal à la liquider toute seule. Elle a débarqué chez lui en pleine nuit, prenant tout son temps pour lui faire regretter. À l'aide d'une de ses lames, qu'elle avait volontairement rendue moins tranchante que d’habitude, Dany s’est amusée à l’écorcher vif.

Pendu par les bras dans son salon, le type se tordait, nu devant Dany, dont le bras avait pris la forme d'une lame émoussée. Elle lui avait rempli la bouche de tissu, bien scotché, pour l'empêcher de hurler, se contentant de ses gémissements de peur et de supplication. Mais Dany s’en fichait. Ce n’est pas qu’elle n’ait pas de cœur, ni qu’elle prenne du plaisir à torturer. Non. Elle se protège, elle protège Charly. Elle montre l'exemple. Sa vie et celle de son frère passent avant tout. Elle a vu pire. Elle a fait pire. Et elle recommencera autant de fois qu’il le faudra pour réussir à trouver un semblant de paix.

Elle prend son temps, comme avec ce type, chez qui elle est restée une semaine. Dany lui parlait chaque jour, fouillant ses affaires, passant en revue son téléphone, son ordinateur, s’assurant qu’il n’avait pas divulgué d'informations sur eux. C’était long, minutieux, mais elle n’avait pas le choix. Pendant les moments où il perdait connaissance, Dany continuait son inspection. Découpé petit bout par petit bout, le pauvre gars s'évanouissait fréquemment durant l’opération. Sans parler de l’odeur d’urine et d’excréments qui envahissait la pièce, puisqu’il était obligé de se faire dessus. Jamais Dany n'aurait eu pitié au point de le détacher, il devait se débrouiller.

Au bout de deux jours, les mouches avaient déjà envahi l’endroit, attirées par la puanteur, pondant leurs œufs dans les plaies à vif. Des lignées d'œufs blancs apparaissaient dans les coupures, jour après jour, et les premières larves émergeaient pour commencer à le dévorer. Si l’odeur aurait fait vomir n’importe qui, pour Dany, ce n’était rien. Cette odeur de mort, elle la connaissait, elle y était habituée.

Le type avait finalement rendu l’âme lorsque Dany lui coupa les bourses. Elle tenta de le réanimer, mais après une semaine de supplices, son corps avait fini par céder. Quelle petite merde. Elle termina de l’écorcher, accrochant sa peau sur les murs du salon, formant le kanji "沈黙" (silence), pour accentuer le message. Puis elle lui coupa la langue et la cloua en dessous.

Après avoir terminé ses recherches, Dany brûla tout ce qui la dérangeait, prenant le disque dur de l’ordinateur et quelques dossiers avant de partir, laissant tout ouvert pour que l’odeur attire rapidement les voisins. L’histoire ne tarda pas à se répandre. En même temps, vu l'horreur de la scène, personne n'avait jamais vu quelque chose d’aussi abominable ici. Le lien entre le type, les informations qu’il cherchait, et les nouveaux arrivants se fit naturellement. Tout coulait de source. Depuis, tout le monde a pris soin de fermer son clapet pour le bien de tous.

Avec les dossiers et le disque dur récupérés, Dany intensifia ses recherches tranquillement dans sa chambre, découvrant que le type qu’elle avait égorgé avait bel et bien des contacts avec l’organisation des Faucons Noirs.

III. La main du diable.

L’organisation des faucons noirs est la cause de ses maux, de ses terreurs nocturnes, de ses balafres et pas que pour elle, Charly aussi à sa façon. Cette histoire remonte à 20 ans, comme Charly l’a signalé plus tôt. Elle avait 7 ans, et lui 4 ans. Sa famille vivait très modestement dans un quartier en extérieur de la ville, dans cette bâtisse on comptait le grand-père, une personne âgée en fauteuil mais qui avait eu la chance de garder toute sa tête juste elle et la famille de Dany ne pouvait pas payer pour une maison de retraite ou une aide à domicile.

Il y avait aussi la mère, une femme forte, mais dont la beauté avait été volée par le temps, l’usure des travaux dégradants et la fatigue. Sa posture fière avait été remplacée par un dos courbé et douloureux, son visage couvert de rides, des poches sous les yeux, et des zones dégarnies sur son crâne. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit de se reposer, car elle devait s’occuper de la maison tout en gagnant un peu d’argent. C’est pourquoi elle avait deux emplois : un tôt le matin et l’autre tard le soir, afin de pouvoir s’occuper de la famille pendant la journée et dormir quand elle le pouvait.

Parmi les membres de la famille, il ne faut pas oublier les enfants. Dany, l’aînée, âgée de 7 ans, allait à l’école mais était déjà très indépendante. Elle s’occupait de son frère Charly, âgé de 4 ans, pour soulager un peu leur mère. Elle manquait souvent l’école pour rester à la maison, un problème que sa mère ne pouvait pas lui reprocher, même si cela l’inquiétait.

Enfin, il y avait le père, un homme cumulant sans cesse des petits boulots. La majeure partie de l’argent gagné finissait dans des pachinkos, des paris illégaux et autres jeux d’argent. Très peu revenait réellement à la famille, expliquant ainsi leur vie très modeste. L’addiction du père était problématique, source de conflits depuis des années. Sans en parler à personne, il avait emprunté de l’argent à une organisation pour subvenir à ses pulsions. Cet emprunt avait été remboursé par un emprunt plus important à un autre groupe, puis cet emprunt avait lui-même été remboursé par un autre encore plus grand… Un serpent qui se mordait la queue.

Tout s’est terminé quand plus personne n’a voulu lui prêter d’argent, car la somme était devenue astronomique. Le dernier emprunt, il l’avait contracté auprès des Faucons Noirs. La descente aux enfers a commencé un soir d’été.

C'était bientôt l'heure du repas du soir.

Mère : Michika, va dire à ton père et à ton frère qu'on va passer à table. N'oublie pas de ramener papy, je finis de mettre la table.
Dany, qui portait le prénom Michika à cette époque, déposa les bols sur la table pour obéir à sa mère. En allant au salon, elle dit à son frère et à son père de venir à table, puis se dirigea vers sa chambre pour récupérer son grand-père, qui dormait avec eux faute de place. Elle poussa le fauteuil jusqu'à la cuisine, l'homme âgé la félicitant pour sa gentillesse. À table, il y avait de la soupe avec quelques légumes et du riz.

Père : C'est tout ?

Mère : Je t'avais demandé de l'argent pour les courses.

Père : Je t'en ai laissé.

Mère : Oui, juste de quoi acheter un sac de riz pour la semaine. Les légumes, ce sont les restes de la semaine dernière.

Père : T'avais qu'à prendre ton argent pour acheter au moins du poisson.

Mère : Tu sais bien que je ne peux pas. J'ai dû encore faire réparer le chauffe-eau ce mois-ci. Et Kyo va commencer l'école, je dois payer son uniforme, son sac, ses…

Père : C'est bon, pas besoin de me faire une liste, je comprends bien que tu veux encore me rappeler que je suis un bon à rien.

Mère : Tu pourrais faire des efforts pour ta famille...

[...]

Encore cette même conversation que les parents de Dany avaient à chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble. Dany et Charly mangeaient en silence, essayant de ne pas les écouter ou les regarder, tandis que leur grand-père avait appris à ne pas s'interposer, ne pouvant rien faire face à cette situation. Ce soir-là, au milieu des cris, on entendit frapper à la porte.

Père : À cause de toi, les voisins vont encore nous faire la morale.

Mère : À cause de moi ? Qui a commencé à râler parce qu'il n'y avait pas de poisson ?

Père : Ça recommence...

Les coups à la porte se firent plus forts, suffisamment pour alerter Dany et son frère.

Père : C'est bon, on va faire moins de bruit. Vous n'avez qu'à fermer vos fenêtres si vous ne voulez pas nous entendre !

?? : Monsieur Ryoka, c'est James des Faucons.

Dany se souvient encore de ce moment où son père, assis à table, perdit toute contenance. Il devint livide, lâchant son bol de soupe sur ses genoux. La mère de Dany posa des questions, mais n'obtint aucune réponse.

Père : Les enfants, allez dans votre chambre et ne faites pas un seul bruit. Ici aussi, je veux du silence. Tout va bien se passer, je vous assure.

L'ambiance avait totalement changé, devenant glaciale et tendue. Plus un bruit ne se faisait entendre dans la cuisine. Dany tira son frère dans leur chambre, prenant un peu de riz pour l'occuper et éviter qu'il ne fasse du bruit. Elle imaginait son père se lever pour ouvrir la porte. De là, elle ne pouvait rien entendre, mais elle regardait par le trou de la serrure pour voir ce qui se passait. Elle avait une vue sur le salon et, au fond, une partie de la cuisine où elle voyait sa mère tendre l'oreille. En se penchant sur le côté, elle aperçut son père à genoux devant une silhouette qui venait de franchir la porte d'entrée. Il reçut un coup de pied, s'effondrant sur le côté, pendant que des hommes entraient chez eux et fermaient la porte coulissante de la cuisine, laissant Dany dans l'inconnu. Elle s'écarta de la porte pour retrouver son frère, qui finissait son bol de riz.

Dany : Kyo, tu te souviens qu'on ne doit pas faire de bruit, d'accord ?

Son frère acquiesça, et les deux restèrent assis au milieu de la pièce, à genoux. Parfois, des cris les faisaient sursauter, et des sanglots résonnaient jusqu'à eux. Le temps semblait passer lentement pour les deux enfants, jusqu'à ce qu'un énorme bruit les fasse sursauter, suivi des cris de terreur de leur mère. Par réflexe, Dany mit sa main devant la bouche de son frère pour l'empêcher de crier. Ce bruit, qu'elle n'avait jamais entendu auparavant, lui donna immédiatement un mauvais pressentiment.

Dany : Va te cacher sous le lit tout de suite, et tu ne bouges pas.

Charly, sous le lit, Dany poussa devant lui des piles de vieux journaux pour lui faire une barricade.

?? : Je t'avais dit de ne pas jouer à ça avec moi.

Père : Pitié. Je vais trouver un moyen, je ferai tout ce que vous me demanderez.

?? : Tu m'as déjà servi ce discours, ça ne marche plus. Je te l'ai dit une fois, pas deux.

Père : Je vous promets que cette fois… Pitié. Et nous n'avons pas d'objets de valeur ici, nous n'avons rien.

?? : Je sais bien que tu n'as rien, je cherche des gamins. Eux aussi ont le droit de participer à nos conversations et de voir ce que leur père a fait.

Père : Ils ne sont pas là, on les a envoyés chez une tante pour quelques mois.

?? : Vraiment ? Je vais quand même vérifier.

Si Charly était caché, ce n'était pas le cas de Dany qui dégageait les journaux devant le placard. Si seulement il n’y en avait pas autant, ses petits bras la brûlaient pendant qu'elle entendait les bruits de pas s'approcher d'elle, la poignée de la porte tournée, et la silhouette imposante de cet homme.

Père : James… je voulais dire… juste Kyo est chez sa tante.

James : Je ne veux plus t'entendre. Viens ici, ma petite, approche, je suis un ami à ton papa.

En voyant la tête de son père, Dany comprenait bien que ce n'était que des mensonges. Cet homme, qui se nommait James, dépassait facilement les deux mètres de haut. Il avait une carrure massive et ce n'était pas du gras ; sous sa chemise blanche, ses muscles étaient bien visibles. Son crâne rasé à blanc lui donnait un air strict, sans oublier cette cicatrice qui lui traversait le visage de gauche à droite et de haut en bas. Malgré la peur qui nouait le ventre de Dany, elle prit les devants pour marcher jusqu'à James.

James : C'est bien, ma petite. Dis-moi où est ton frère ? J'espère que tu n'es pas une menteuse comme ton papa.

La grosse main de James se posa sur la tête de Dany, ses doigts s'écartant sur son crâne ; d'un mouvement, il pouvait la broyer.

Dany : Mon frère… chez… chez ma tante…

James : Bien, brave petite, retournons à la cuisine et tu vas venir avec nous.

Elle était soulagée ; Kyo allait rester en sécurité sous le lit. La main de James glissa dans le dos de Dany pour la faire avancer, et de l'autre main, il fit signe à ses hommes présents dans le couloir de fouiller la pièce. Les hommes, de la même corpulence que le patron, entrèrent en trombe dans la chambre pour tout retourner. En quelques minutes, ils sortirent Charly de sous le lit, le traînant par les cheveux.

Dany : Non, laisse-le !

Si le père de Dany n'osait pas bouger, regardant son fils hurler en se faisant traîner sur le sol par les cheveux, Dany ne supportait pas la scène. Elle se retourna pour aller le rejoindre, mais la main de James se referma sur son petit poignet.

Dany : Lâche-moi !

Elle se jeta sur la main intrusive pour la mordre, plantant ses dents jusqu'au sang avant de se faire jeter contre la porte.

James : C'est qu'elle attaque, la petite ! Un vrai petit chien. Elle ne tient pas de son père.

Dany se releva rapidement pour se jeter sur les hommes de main, essayant de libérer son petit frère.

James : Ne les touchez pas. Et toi, tu vas les faire écouter.

Père : Michika, arrête, tu as entendu ? Ils ne vont rien vous faire. Vous allez venir avec nous à la… la… cuisine… vous regardez le sol…

James : Non, les enfants, vous allez bien regarder devant vous. Si tu voulais les protéger, c'était avant qu'il fallait le faire. Maintenant, c'est trop tard. Tout ça, c'est de ta faute.

James prit Dany et Charly par un bras pour les faire avancer ; il avait assez perdu de temps comme ça.

James : Et toi, ne t'avise plus jamais de me mordre, ou je fais sauter la tête de ton frère.

Dany allait vite comprendre qu'il en était capable quand ils arrivèrent dans la cuisine. Avec toute cette agitation, Dany n'avait pas fait attention aux pleurs de sa mère, assise sur sa chaise ; elle n'avait pas eu le droit de bouger.

Dany : Maman ?

Sa mère ne lui répondit pas, les yeux rouges et gonflés, semblant regarder quelque chose sur le côté de la cuisine. C’est en arrivant que Dany se pétrifia, et tout commença à faire sens dans sa tête. Le gros bruit sourd d’avant… elle l’avait déjà entendu, dans des films que son père regardait parfois. Un tir de pistolet. Dany avait devant les yeux son papy, le crâne déformé par la balle à bout portant qui lui avait été tirée. Un trou à l'avant, tandis que le reste de son crâne, à l’arrière, était ouvert en une fleur, laissant tomber sur le sol du sang, des morceaux de boîte crânienne et de cervelle.

Dany : P… pa… papy ?

James : Ce n’est rien, ma petite. Il était trop vieux pour être utile vivant. Maintenant, mort, c’est les chiens et les cochons qui vont être contents. Fais attention de ne pas tomber, il y a eu des éclaboussures. Allez, tous vous mettre à votre place, tout le monde est présent, je vais vous expliquer ce qui va se passer.

James se mit au bout de la table, restant debout les bras croisés pour imposer sa présence. Les hommes de main organisaient la table, mettant Dany à côté de son grand-père mort. Son frère et son père se trouvaient vers sa mère, toujours en larmes et semblant être déconnectée.

James : Je vais récapituler la situation pour vous, les enfants. Votre papa a eu la bonne idée de m’emprunter de l’argent. Tout aurait pu très bien se passer s’il me l’avait remboursé avec les intérêts que je lui demandais. Au lieu de ça, il a demandé à avoir plus de temps parce qu’il n’avait pas assez d’argent. Il a commencé à ignorer mes messages, mes appels, mes hommes. Votre papa trouvait toujours une bonne excuse pour ne pas me voir, pensant peut-être que j’allais oublier ?

Père : No… non… jamais je…

James : Il arrive encore à le nier alors que votre papy a le crâne éclaté et que vous allez devoir rembourser à sa place. Votre papa est trop vieux pour bosser pour moi, et surtout, il n’est pas fiable. Votre mère… elle n’est pas assez bonne pour aller sur les trottoirs, personne ne voudra d’elle. Il ne reste que vous. Je voulais vous mettre en vente à des clients qui aiment la viande fraîche, j’en aurais tiré un bon prix, mais finalement, une autre idée m’a traversé l’esprit. Mon groupe a un laboratoire pour faire des expériences, trois fois rien, une piqûre, c’est tout. Petite, te voir te débattre comme tu l’as fait pour aider ton frère, te jeter sur moi ou sur mes hommes, j’ai aimé. Tu ne mérites pas de finir entre les mains de pervers, tu vas rester avec moi et devenir mon chien.

Les yeux de James fixaient Dany, sortant de leurs orbites, comme s’il venait de trouver un trésor.

James : Ton frère va rester avec nous aussi, je sens que sa présence va aider à ce que tu te surpasses, à ce que tu te transcendes.

Il frappa dans ses mains pour faire revenir tout le monde à la réalité.

James : Bien, comme c’est bon pour tout le monde. Chargez les gamins dans la voiture, la mère aussi, gardez-la en vie, elle pourra aider. Pour le reste… grand nettoyage.

C’est ainsi que la soirée se finit pour cette famille. Dany et Charly finirent dans un coffre de voiture, les mains et les jambes liées, avec du gros scotch gris sur la bouche pour ne pas faire le moindre bruit. La mère, sous le choc, finit de la même façon dans une autre voiture… Et le père, seul, les hommes de main de James savaient ce qui lui était arrivé.

Une nouvelle vie allait commencer pour la sœur, le frère et la mère.

IV. Le laboratoire

Le laboratoire, c’est ici que tout allait changer pour Dany et son frère. Elle eut droit à son nouveau prénom : Dany, et elle devait s’y habituer le plus tôt possible. Charly également, ils avaient le droit d’être ensemble dans la salle de repos. Après cela, cela dépendait des tests qu’ils devaient passer. La petite piqûre dont James parlait s’était multipliée en un nombre impossible à compter : des radios, des opérations, des médicaments à prendre chaque jour, des douleurs les clouant au lit, des journées à vomir… C’était un enfer. Plusieurs fois, Dany avait eu l’envie de mourir, même à son âge ; elle n’en pouvait plus de vivre ainsi, de souffrir tous les jours, d’écouter les scientifiques lui parler, d'obéir à tous les ordres qu’on lui donnait. Ce qui la maintenait en vie, c’était de voir son frère dans le même bateau qu’elle. Il ne lâchait rien de son côté. Dany ne pouvait pas le laisser endurer ça tout seul, alors elle allait serrer les dents autant de fois qu’il le faudrait.

Ce laboratoire était comme une ruche, un ensemble d’une centaine de sections différentes qui contenait quelques patients pour y faire des tests. Parfois, les mêmes, pour voir des évolutions, ou de nouvelles idées dans la tête des fous aux chemises blanches. Pour Dany, c’était l’expérience CFK - 234. Elle ne se souvenait plus de ce que signifiait CFK, mais le nombre après correspondait au total des sujets qui étaient passés avant elle. Son frère était le numéro 53 de l’expérience AFP.

L’expérience AFP - 53 : le bouclier
L’objectif de cette expérience était de transformer les tissus extérieurs et intérieurs du corps pour en faire un bouclier, résistant aux brûlures, aux coups d’armes blanches et aux armes à feu, contre les écrasements, les fractures, les cassures. En clair, il s’agissait de devenir intouchable et d’avoir une protection parfaite, le tout à travers un processus de solidification des os, de la peau et des membranes. Charly avait subi de nombreuses injections pour solidifier son corps, membre après membre, avec à chaque fois des tests pour s’assurer que ça fonctionnait. Les tests progressaient toujours de manière croissante : une aiguille pour transpercer la peau, une lame de rasoir, une hache, ainsi de suite, toujours avec des méthodes de plus en plus brutales. Une erreur, c’était bien entendu la mort. Qui réussit à survivre à un tir de pistolet à bout portant ? À résister dans un sas en feu sans rien ressentir ? À ne pas se désintégrer à un tir d’obus ? Charly passa tous les tests, pas haut la main, car il y eut des complications, surtout au niveau des yeux.

L’expérience CFK - 234 : le chien
L’objectif de cette expérience était de transformer un humain en une véritable arme de combat aux ordres de son maître. Les scientifiques avaient en main la première partie, transformant Dany en arme de combat grâce à une substance qui allait modifier la constitution de ses os. C’était une expérience difficile, beaucoup de patients y avaient laissé la vie. Dany avait vu les photos des cadavres, souvent des êtres difformes qui avaient muté à cause des produits, ne pouvant retrouver une forme normale. Pour cette expérience, les scientifiques voulaient que les os deviennent des armes, que le patient puisse s’en servir pour se battre ou se défendre si besoin. Contrôler son corps en profondeur, pour faire sortir des os, en contrôler la taille, la grosseur, le tranchant, la dureté, pouvoir les projeter à la sortie du corps, se reconstituer en cas de perte et ne pas s’effondrer comme un corps sans âme si les os n’étaient plus à leur place. C’était une expérience périlleuse, digne des plus fous des savants, dirigée par le docteur Marakoch, qui s'était fait virer d'un centre hospitalier pour avoir testé des produits dangereux sur des bébés. Le patient 232 était presque viable, le 233 n'avait pas eu assez de volonté pour vivre et s'était laissé mourir pour ne plus supporter la douleur. Marakoch avait grand espoir en Dany.

Avant de toucher à la génétique des os, il y avait des phases à prendre en compte, comme protéger les organes internes pour éviter de s'auto-transpercer. Dany recevait alors le même traitement que Charly, mais en moins concentré. Une autre phase consistait à lui donner une peau élastique pour pouvoir changer de forme si besoin, en fonction de la modification de ses os. En dernier, il y avait une régénération accrue pour éviter toute hémorragie lorsqu’elle faisait sortir un de ses os et pour se guérir rapidement après un combat. Des mois de traitement et une batterie de tests furent nécessaires pour réussir à avoir une Dany qui tenait debout, prête à encaisser la modification de ses os. Une injection continue de produit dans l'intégralité de son corps laissa son squelette muter pendant des semaines, laissant derrière elle une traînée de cadavres. Des scientifiques se faisaient empaler sans qu'elle ne puisse rien y faire, jusqu'à ce que Dany arrive à reprendre le contrôle de son corps, un périple pour cette gamine de 8 ans maintenant. À partir de là, elle n’avait plus le droit de tuer les scientifiques ; si elle le faisait, son frère y passait… même si c’était un bouclier. Les scientifiques avaient bien des méthodes pour tuer les gens.
À partir de là, Dany et son frère restèrent environ 2 ans dans le laboratoire pour s'accommoder de leurs particularités, renforçant leurs corps en adoptant une certaine hygiène de vie. Parfois, James passait pour s’assurer que tout se passait bien, heureux de voir qu’il avait eu raison de suivre son intuition. Après cela, il ne manquerait plus que le dressage.

V. La naissance, le chien

Si les scientifiques avaient fait du bon boulot, c’était maintenant au tour de James et de son équipe de prendre les choses en main pour passer à l’étape du lavage de cerveau. Les scientifiques avaient un peu travaillé le sujet sans entrer dans les détails, car James aimait beaucoup trop cette partie. C’était son dada : démolir les autres mentalement. À 10 ans et 8 ans, avec des enfants, c’était encore plus simple de les modeler à sa façon. Il aurait aimé commencer plus tôt, mais il ne pouvait pas aller plus vite que la science. Le nouvel entraînement allait commencer, visant à enlever toute humanité pour en faire des pantins. Trouver leurs peurs et les exploiter ; pour James, c’était du tout cuit : Dany avait peur de perdre Charly et inversement. Le lien entre la sœur et le frère était trop touchant pour que James ne l’exploite pas à son plein potentiel pour les briser.

Pour la première fois, les deux enfants étaient séparés, chacun ayant son propre lieu de vie. Charly vivait dans une pièce totalement capitonnée, avec un écran large diffusant en continu la chambre de sa sœur. Des enceintes s'allumaient parfois pour lui transmettre les bruits qui provenaient de chez Dany ou des instructions.

James : Bonjour Charly, c'est ici que tu vas vivre pendant les prochaines années. Tu vas m'écouter à la lettre. Si tu ne le fais pas, c'est ta sœur qui en subira les conséquences. Tu as compris ?

Charly : Ouais.

James : On dit : « oui, monsieur » et non « ouais ».

Charly : Oui, monsieur.

James : C'est bien, Charly. Tu m'as l'air moins intrépide que ta sœur.

Il ne se trompait pas. Charly était plus réservé que Dany. Dans leur maison, il ne disait jamais rien. Il passait souvent son temps dans sa chambre à s'amuser avec le peu qu'il avait. Dany s'occupait toujours de lui, le protégeant des colères de leur père, lui créant un monde imaginaire pour l'extraire de l'ordinaire déprimant dans lequel ils vivaient.

James : Mes hommes vont venir dans quelques heures pour commencer ton entraînement. Tu devras écouter tout ce qu'ils te diront. En attendant, je vais voir ta sœur.

Dany était dans une pièce plus solide, plus épaisse à cause de son pouvoir. Il n'y avait pas d'écran comme chez Charly, il n'y avait rien. Quand James arriva pour la première fois, il pouvait déjà voir que l'atmosphère était différente de celle de la pièce de son frère. Elle avait essayé de forcer la porte, était à bout de souffle, et une forte odeur de transpiration flottait dans l'air.
Dany : Il est où ?

James : Bonjour Dany, tu vas bien ?

Dany : Où est mon frère ?

James : Dany… je vais te dire presque la même chose que ce que j'ai dit à ton frère.

Dany : Dis-moi où il est… vite…

James : Dany, c'est ici que tu vas vivre pendant les prochaines années. Tu vas m'écouter à la lettre. Si tu ne le fais pas, tu en subiras les conséquences, et ton frère aussi. Tu as compris ?

Dany : Tu nous menaces ? Tu crois que tu peux faire quelque chose tout seul sans tes scientifiques ?

Malgré son jeune âge et tout ce qu'elle avait vécu, Dany gardait la tête sur les épaules, espérant voir une ouverture pour s'échapper tout en sauvant son frère. Avec un regard fou, il était évident qu’elle était prête à se jeter sur James pour lui faire payer toutes ces années de souffrance.

James : Les scientifiques à ma botte m'ont fait un petit cadeau.

Levant sa main pour exhiber une télécommande ornée de plusieurs boutons, un sourire dominant sur le visage, il en pressa un. Dany s’effondra, se tordant de douleur sur le sol en métal de la pièce.

James : Tu ne vas pas mourir, je te rassure. Il serait dommage qu'après tout ça, je décide d'en finir maintenant. Je sais que le dressage est parfois une étape longue, selon le chien… mais plus c'est long, plus c'est bon, n'est-ce pas, Dany ?

Dany subissait encore, étalée au sol.

James : Les scientifiques ont transformé ton corps ; ils en ont profité pour te greffer quelques bonus pour ma sécurité.
Il cessa d'appuyer sur le bouton et se pencha au-dessus du corps recroquevillé de Dany, qui, la gueule ouverte et baveuse, cherchait à reprendre son souffle.

James : Maintenant, tu vas m'écouter ?

Dany, sous le choc de la douleur, n'était pas en état de répondre, mais elle eut le réflexe de tendre son bras pour saisir la botte de James, le regardant avec une haine infinie.

James : Ce n'est pas comme ça qu'on regarde son patron. Je n'aime pas ça.

Appuyant de nouveau sur le bouton, le corps de Dany se remit à convulser, tandis que James prenait plaisir à lui asséner de grands coups de pied. La régénération du corps de Dany rendait James encore plus joyeux dans son dressage ; il pouvait s'en donner à cœur joie.

James : Les dents, ça ne repousse pas. Je demanderai pour t'en faire poser des nouvelles.

De l'autre côté, Charly, dans sa chambre, voyait toute la scène. Parfois, les hurlements de sa sœur résonnaient dans la pièce capitonnée. Il se demandait ce qu’il avait bien pu faire de mal pour que James s'en prenne à elle. Avait-il vraiment mal dit "monsieur" la première fois ? Est-ce pour cela qu'elle méritait tout ça ? Il hurlait, frappait les murs, essayant de fracasser la télévision pour ne plus voir les images de Dany qui se faisait rouer de coups.

Tout cela n'était que le premier jour d'une longue phase de dressage, comme le dirait James. Il voulait faire de Dany son arme, son chien, qu’elle obéisse à la lettre, même au prix de sa vie, car le but était de l’envoyer sur les lignes de front. Pendant ce temps, Charly servirait de bouclier à l'arrière pour la protéger. C'était le duo parfait ; James avait une maîtrise totale sur eux grâce à ce lien profond qu'il allait entretenir pour en tirer les meilleures notes.

Une année passa. James se rendait chaque jour à son entrepôt pour les démolir mentalement. Les coups pleuvaient sur Dany, et les cris de la sœur résonnaient toujours dans la petite chambre de Charly, qui n'arrivait plus à dormir. Il était contraint de regarder les images, s’assurant de ne rien oublier. Dany passait des journées entières sans pouvoir fermer l’œil, poussée à tester les limites de son corps et de sa conscience. La fatigue la rendait folle, et James arrivait pour la remettre en place, comme il se devait. Même à bout de nerfs, elle devait garder son esprit intact pour rester un bon chien à l'écoute.

James se faisait un plaisir d'envoyer ses hommes pour lui faire comprendre sa place, surtout lorsqu'il avait de la paperasse à traiter. Quand tabasser Dany ne lui apportait plus de satisfaction, car elle gagnait en résistance, il changea de méthode. Bâtons électriques, barbelés, tasers, bâtons enflammés, pieux… tout pouvait faire l'affaire pour lui faire comprendre la douleur. Bien que sa capacité de régénération fût impressionnante, parfois, elle ne suivait pas le rythme ; le corps de Dany se marquait de jour en jour, des balafres de plus en plus profondes se dessinant sur sa peau de porcelaine.

James ne s’arrêtait pas là. Pour la punir de son insubordination, il envoya plusieurs de ses hommes la violer. La première fois, il ne resta aucun survivant. Le « chien » avait décidé de ne pas écouter les ordres, utilisant son pouvoir pour transformer la scène en une véritable boucherie. La punition qui s’ensuivit fut d’une violence inouïe pour Dany et son frère. Lors de leur première retrouvaille depuis des mois, ils furent contraints de torturer leur mère. James l'avait gardée en vie pour ce grand moment, les détruisant davantage tout en testant leurs liens et leur fidélité à sa personne.

James : Ne la tuez pas, mais dans une heure, je veux qu'elle soit impossible à reconnaître.

James ne partait pas. Il restait là, s’assurant que la situation ne dérape pas. Il appuyait sur son bouton pour stopper Dany si besoin. De plus, pour plus de précautions, la mère avait également subi quelques modifications corporelles, à des niveaux moindres que ceux de ses enfants, pour qu'elle puisse survivre. Ligotée et bâillonnée sur une chaise, elle voyait ses enfants lui faire face, les deux se demandant ce qu'ils devaient faire. Si le dressage avait été parfait, ils n’auraient même pas réfléchi à obéir aux ordres. Il restait encore du travail pour se détacher totalement de leur conscience.

Charly : Dany, je m'excuse… je m'excuse pour tout ce que tu endures.

Dany : Tu n'y es pour rien.

Charly : Ne crois pas…

James : Je ne vous ai pas demandé de papoter entre vous. Dany, attaque !

Dany se tenait devant sa mère, les poings serrés, immobile. Elle ne pouvait pas détourner son regard de celui de sa mère, des yeux magnifiques, emplis de larmes et de peur.

James : ATTAQUE !

Dany ne bougeait pas, malgré les cris de James qui devenaient de plus en plus stridents derrière elle. Puis, dans un geste impérieux, il appuya sur le bouton de sa télécommande, déclenchant une douleur atroce qui la fit s’effondrer au sol. Elle se tordait, hurlant de douleur, tandis que James profitait de l’occasion pour augmenter la pression de son supplice. Les cris de Dany se faisaient plus perçants, si violents qu'une flaque d'urine se formait sous elle.

Charly : Stop. J'y vais, j'y vais, je vais le faire.

Se mettant en retrait, Charly s'avança devant sa mère. Il ferma les yeux, puis commença à la frapper.

James : C'est bien, Charly. Continue, va plus fort !

Les poings de Charly s’abattaient sur le visage de sa mère, sur son ventre, éclaboussant le sol de sang. Les os craquaient sous la violence des coups, tandis que Dany restait à terre, hurlant de désespoir. Charly savait qu'il ne fallait rien demander à James, alors il se contentait de serrer les dents, se concentrant sur le « travail » qu'il devait accomplir : tabasser sa mère pour aider sa sœur. L’heure passait vite pour James, qui se réjouissait du résultat final, laissant enfin Dany tranquille.

James : C'est bien, Charly.

D'un geste de la main, il fit signe à ses hommes de retirer la mère pour la soigner ; elle n'en avait pas fini. D’autres soulevèrent Dany pour la remettre sur ses jambes, lui levant la tête afin qu’elle puisse voir sa mère défigurée disparaître, ainsi que son frère, les poings, le visage et le torse couverts de sang.

Dany : Char… ly.

Charly : Je n'avais pas le choix. Il t’aurait fait bien pire après.

Dany : Char…

Charly se rapprocha de sa sœur, caressant son visage pour essuyer le sang qui y restait.

Charly : Je ferai tout ce que je peux pour te protéger, quoi qu'il arrive. S'il te plaît, je ne veux plus te voir comme ça.

Leurs retrouvailles furent brèves, car Dany était rapidement reconduite dans sa chambre, tout comme Charly. Tant que cette phase perdurait, James recommencerait, envoyant des hommes pour abuser de Dany, intensifiant la rébellion, le matraquage de la mère, Charly qui tentait de redresser sa sœur... Au début, ces épisodes étaient espacés de plusieurs jours, puis ils devenaient quotidiens, jusqu'à ce qu’il y ait un matin et un après-midi de torture. Dany n’avait plus le temps de souffler. Elle rentrait dans sa chambre, et déjà des hommes étaient là pour tenter de l'abuser.

Du sang, des cris, des coups, des pleurs, de la douleur… Le corps et l'esprit de Dany ne savaient plus comment réagir. Puis, lors d'une nouvelle confrontation avec sa mère, au lieu de s’effondrer sous la pression, elle saisit l'arrière de sa nuque pour la maintenir en place, lui permettant d'abattre plus facilement son poing sur son visage déjà défiguré.

James : C’est bien, Dany, attaque, continue.

Les yeux fous, elle ne s’arrêta pas, son poing s’abattant de plus en plus fort sur le visage de sa mère.

James : Stop, Dany, va dans ta chambre.

L’esprit encore retourné, elle lâcha sa mère, et Charly, la félicitant d’un geste tendre dans le dos, la suivit alors qu’elle se dirigeait vers sa chambre d’un pas bancal. James l'accompagnait pour s'assurer de la suite des événements. Dans sa chambre, des hommes l’attendaient, prêts à passer à l’acte. Cette fois, Dany se laissa faire… Elle s’allongea sur son lit tandis que les hommes se débarrassaient de leurs vêtements.

James : Ne bouge pas.

Malgré les brutalités qu’ils lui infligeaient, la frappant et l’étranglant, Dany restait immobile, attendant que cela soit enfin terminé.

James : C’est bien, Dany. Tout le monde sort d’ici.

Il n’y avait pas de viol ; c'était juste un test pour qu'enfin Dany comprenne sa place, qu’elle devienne le bon chien de James, capable d’écouter quoi qu’il arrive.

James : Repose-toi, je reviens dans quelques jours.

En laissant Dany seule dans sa chambre, ces quelques jours lui permirent de se reposer et surtout de réfléchir. Elle commença à réaliser ce qu'elle était devenue, ce qu'elle avait traversé, elle et son frère. Ils étaient là pour payer une dette ; cela ne suffisait pas après tout ce temps ? Allait-elle vraiment rester comme ça pour toujours, vivre comme le chien de James ? Cette pensée lui donna des frissons de terreur. Elle n’en voulait pas, mais elle se sentait piégée, sans choix.

Les jours défilèrent dans la chambre froide de Dany jusqu’à ce que James décide de revenir.

James : Suis-moi.

Se levant, Dany suivit James jusqu’à la chambre de Charly, soulagée de retrouver son frère. Ensemble, ils se dirigèrent vers leur mère. Dans une nouvelle pièce, leur mère était enfermée, ayant eu le temps de se reposer malgré un visage encore tuméfié.

James : Dany, attaque, tue-la.

C'était la dernière étape, celle qui devait couper les derniers liens. Cette fois, sans la moindre hésitation comme elle avait pu en avoir auparavant, Dany s’avança d’un pas ferme. Elle saisit la tête de sa mère et la tourna brusquement, laissant son corps inanimé s’effondrer sur le sol. Elle s’assura de ne pas lui infliger plus de souffrance qu’il n’était nécessaire.

James : Bien, mes enfants. Dans deux jours, vous effectuerez vos premières missions.

VI. Les soldats

Dany et Charly étaient devenus d’excellents soldats pour James. Leur obéissance était sans faille, et leurs corps avaient été façonnés en véritables armes de guerre grâce aux scientifiques et à des entraînements intensifs. Les missions avaient commencé par des objectifs futiles, conçus pour les familiariser avec le terrain, pour tester leur écoute des ordres dans des contextes variés, et pour s’assurer que le dressage avait porté ses fruits. À la grande satisfaction de James, tout se passait à merveille. Dany exécutait les ordres à la perfection, tandis que Charly agissait comme un rempart, prêt à intervenir si nécessaire.

James n’hésita pas à accorder sa confiance à ses deux recrues, augmentant la difficulté des missions afin d'étendre l'empire des Faucons Noirs. Bien qu'ils opéraient principalement sur la planète Terre, ce n'était pas leur seul terrain d'action. James avait des yeux sur Terra, une copie de son monde d'origine, pleine de potentiel inexploité. Grâce aux expériences menées par des scientifiques fous de Terra, Dany et Charly étaient devenus ses plus précieux atouts, et cela ne faisait que commencer. James avait d’innombrables projets en tête et savait qu'il devait d’abord accumuler de la puissance et de la richesse.

Il s’engageait dans le trafic d’armes, de drogues, et même de personnes, qu’elles soient mortes ou vivantes. Les prêts d’argent, un héritage de l’ancien métier de leur père, étaient également sur la table. Les Faucons Noirs s’infiltraient partout, cherchant à établir leur domination. Si des problèmes survenaient, James, son « chien » et son « bouclier » intervenaient pour nettoyer sans montrer la moindre pitié.
En plus de ces missions de nettoyage, James avait un autre objectif : anéantir la concurrence. De gros groupes étaient déjà bien établis, et il avait assez de discernement pour ne pas les attaquer tant qu'il n'était pas prêt. Pendant ce temps, les petits groupes, ceux qui luttaient pour survivre, devenaient ses cibles. James se délectait de la soumission des nouveaux comme des anciens, offrant aux mafieux vieillissants la possibilité de rejoindre son empire, mais n’hésitant pas à exécuter ceux qui refusaient.

Le règne des Faucons Noirs était à ses débuts, mais James savait que la route serait longue. Dany et Charly, façonnés par la douleur et la soumission, étaient désormais des soldats prêts à conquérir, des pions sur son échiquier, et chaque mouvement les rapprochait un peu plus de ses ambitions démesurées.

VII. La chute

Les mafieux que James recrutait, eux aussi, bénéficiaient d’un petit lavage de cerveau avant de rejoindre ses rangs. Contrairement à Dany et Charly, ces hommes expérimentés avaient réussi à tromper James, dissimulant habilement leurs véritables intentions. Des taupes se cachaient parmi les Faucons Noirs, plusieurs d'entre eux rapportant des informations cruciales : les expériences menées par James, les plans d'attaque prévus, et la liste de clients. Dans l'ombre, un énorme traquenard se préparait, dont James n'imaginait pas l’ampleur.

Les autres groupes de mafieux savaient que les Faucons Noirs constituaient une menace redoutable. Ne tardant pas à s'allier pour gagner en puissance, ils envoyaient des taupes pour collecter un maximum d’informations. Bien qu'ils restaient en compétition, un moment décisif approchait : l'opération baptisée « Kill the Chicken » était en marche.

Tout était méticuleusement orchestré pour frapper de tous les côtés simultanément. L'objectif : désorganiser les Faucons Noirs, scinder leurs troupes et séparer James de son « chien » et de son « bouclier ». Cette phase était cruciale pour couper rapidement les communications et prendre le contrôle de la situation.

James : DANY, ATTAQUE ! CHARLY, DERRIÈRE ! CENTRALE, VOUS M'ENTENDEZ ? ENVOYEZ DES RENFORTS MAINTENANT ! CENTRALE ?

Les communications étaient coupées, laissant James dans un véritable chaos. Ses hommes tombaient un à un, et il ne restait que Dany, sous l'ordre de tuer tout le monde, et Charly, qui servait de rempart à son patron. Charly, protégeant James, absorbait les balles et les coups, tandis que Dany se livrait à un carnage à l’avant. Mais seule, elle était submergée, incapable de faire face à une centaine d'hommes équipés. Les ordres de James, perdus dans la panique, devenaient de plus en plus incohérents.

James : Charly, fais diversion pendant que je fuis !

C’était là le dernier ordre qu’il donnait à ses troupes, sacrifiant son bouclier pour se sauver. Charly, dans un élan désespéré, se jeta sur les ennemis, laissant James fuir avec la peur au ventre. La guerre des gangs se poursuivait, mais les adversaires, voyant que James avait disparu, commençaient à se retirer, ne laissant derrière eux qu’un champ de cadavres et un frère et une sœur épuisés.

Charly : T’es en vie, Dany ?

Dany : Oui, et toi ?

Charly : Oui.

Allongés sur le sol, côte à côte, dans un état lamentable, ils regardaient le ciel, le poids de la bataille pesant sur leurs corps meurtris.

Dany : Tu te souviens quand tu étais petit, tu voulais voler dans le ciel ? Je t’avais construit un avion avec des vieux cartons.

Charly : Oui, tu m’as poussé du premier étage de la maison pour voir si ça marchait.

Dany : J’avais mis des matelas en bas.

Leurs rires résonnèrent faiblement, un son étrangement libérateur, après si longtemps sans joie.

Dany : Ça t’arrivait parfois de penser à ce que nos vies seraient devenues si on n’avait pas croisé ce groupe ?

Charly : Au début, oui. Mais ensuite, je me disais que je devais te protéger quoi qu’il arrive. Notre vie avait basculé pour une raison, et il fallait l’accepter. De toute façon, impossible de revenir dans le passé…

Dany : Et le futur ? Tu le voyais comment ?

Un échange de regards, une compréhension silencieuse. Ils savaient, à cet instant, qu’ils venaient de retrouver leur liberté. Ensemble, ils se levèrent, se soutenant l’un l’autre, déterminés à quitter ce champ de désolation sans laisser de traces, comme ils avaient appris à le faire au fil des années.

VII. Après

Pendant un temps, tout le monde pensait que James était mort, laissant les Faucons Noirs orphelins de leur chef. Pourtant, il n’en était rien. James avait réussi à s’échapper des décombres du chaos, rejoignant ses plus fidèles hommes pour réorganiser son empire. Sa détermination à prouver qu’il était le plus fort dans ce milieu impitoyable était inébranlable. Plus que tout, il voulait récupérer son « chien » et son « bouclier ».
Il savait que Dany et Charly étaient en vie, qu’ils avaient choisi de fuir plutôt que de le rechercher. Des enfants indociles, qu’il comptait remettre sur le droit chemin de la manière la plus violente qui soit. Les jours passèrent, et pendant ce temps, Dany et Charly avaient pris la fuite, cherchant à bâtir une nouvelle existence loin des griffes de leur père. Ils avaient choisi la Terre comme refuge, prenant le temps de se poser dans un quartier douteux, où la misère et la criminalité cohabitaient.

Pour gagner de l’argent, ils se contentaient de ce qu’ils savaient faire de mieux : accepter des contrats, tant sur Terre que sur Terra. Chaque mission, qu'elle soit risquée ou sordide, les rapprochait un peu plus de leur but ultime : économiser assez pour acquérir une vraie liberté, effacer la dette laissée par leur défunt père, et obtenir de faux passeports pour fuir vers un autre pays.

Dans leur appartement miteux, ils s’efforçaient de prendre soin l’un de l’autre, mais les souvenirs des horreurs vécues, les cicatrices psychologiques laissées par James, continuaient de les hanter. La nuit, les démons enfouis en eux se réveillaient, les tourmentant par des souvenirs de douleur et de violence. Dany et Charly luttaient, non seulement contre leur passé, mais aussi pour construire une nouvelle identité, une existence marquée par l’espoir plutôt que par la peur.

Les murs du petit appartement résonnaient de leur détermination silencieuse, mais chaque sourire échangé était accompagné d'une ombre. Les promesses d’un avenir meilleur se mêlaient à la réalité brutale de leur situation, et la menace de James, toujours présente dans l’air, n’était jamais loin. Ils savaient qu’un jour, la confrontation serait inévitable, mais pour l’instant, ils avaient l’espoir comme leur seule arme, s’accrochant à l’idée qu’une vie nouvelle les attendait au-delà de l’obscurité.

Complément physique et caractère :
Dany, 27 ans, est le reflet d'une vie marquée par des épreuves, tant sur le plan physique que mental. Son corps, couvert de cicatrices, témoigne des années de dressage et de combats. Ces marques, témoins silencieux de son passé, zèbrent sa peau, ajoutant à son allure à la fois forte et vulnérable. Son œil droit, abîmé, brouille légèrement sa vision de ce côté. Pour camoufler ce détail, elle porte souvent des lunettes de soleil rondes avec des branches fines, un accessoire qui devient presque sa signature.

James, son ancien mentor, a pris soin de lui couper les cheveux dès le début de son entraînement, afin qu’elle ne soit jamais gênée lors des combats. Cette coupe courte est devenue son style, qu'elle a conservé même après avoir quitté cet univers. Les années d’entraînement ont sculpté son corps en un physique athlétique, et elle continue de s’entretenir pour mener à bien ses missions. Dans son quartier, il n’est pas rare de la voir courir tôt le matin, bravant le froid, la pluie et le vent. C’est une routine qu’elle respecte, peu importe les conditions. Pour la musculation, elle s’entraîne chez elle ou dans un parc proche, profitant d’un espace extérieur.

Dany est musclée, mais elle conserve également des formes féminines que personne n’a encore touchées. Ce n’est pas qu’elle ne soit pas attirée par les relations amoureuses/sexuelles, mais son physique et son attitude froide, couplés à la présence fréquente de son frère Charly, la rendent peu accessible. Leur proximité amicale peut prêter à confusion, mais il n’y a jamais eu de relation romantique entre eux, et cela ne se produira jamais.

En matière de style vestimentaire, Dany s'efforce toujours d'être bien habillée, même en mission. James tenait à ce que tous ses hommes, y compris Dany et Charly, soient présentables. Elle continue cette tradition malgré elle, fréquentant des boutiques chics pour se composer des ensembles qui la mettent en valeur. Pour elle, cela représente un contraste avec son aspect froid et guerrier. Elle espère qu’en soignant son apparence, elle pourra masquer un peu la douleur qu’elle porte en elle.

En réalité, Dany n'est pas aussi glaciale qu'elle en a l'air. Lorsqu’elle n’est pas en mission, elle peut se détendre facilement, tant que l’on ne cherche pas à en savoir trop sur elle. La franchise est primordiale pour elle ; quiconque tente de la tromper ou de lui mentir se heurte à ses mauvais démons, réactivés par des souvenirs douloureux, comme le gars qu’elle a écorché pour avoir cherché à percer ses secrets.
Le manque de relations sincères au cours de ses années passées avec les Faucons Noirs l’a profondément impactée. Elle ne l’admettra jamais, mais cette solitude la pèse, et elle tente de la cacher. Dany ne maîtrise pas tous les codes des interactions sociales, et certains mots ou gestes peuvent lui sembler déplacés ou choquants. Maintenant qu’elle vit en dehors de l’organisation, elle doit réapprendre à vivre. Par exemple, elle a récemment compris qu’il n’était pas approprié de tabasser un homme qui l'a bousculée dans la rue ; c’était une simple erreur de parcours. Cependant, elle n’a pas l’intention de se soumettre pour autant : son caractère bien trempé demeure intact.

Autres :

Une histoire qui fait référence au film Danny the Dog.
Le pouvoir de Dany est comparable à celui de Kimimaro dans Naruto elle est donc une E.S.P.er
Charly pourrait éventuellement devenir un personnage prédéfini ou un double compte si Dany parvient à évoluer sur ce forum. Il peut faire quelques apparitions dans les RPs si besoin.

Résumé :
Dany est une jeune femme de 27 ans, dont la vie a basculé à l'âge de 7 ans. Son père avait de nombreuses dettes, dont une auprès des Faucons Noirs, une organisation de malfrats dirigée par James. Un jour, ce dernier décida de venir chercher son argent. Ne pouvant pas rembourser, le père de Dany fut contraint de subir la colère de James. Ce dernier prit ses enfants, Dany et son petit frère Charly, pour payer la dette, en emportant également leur mère et en tuant son beau-père ainsi que sa propre personne.

Montrant un intérêt pour l'agressivité de Dany et le lien unissant le frère et la sœur, James décida d'en tirer profit. Il les envoya dans un laboratoire pour des expériences scientifiques destinées à modifier les capacités de leurs corps. Charly était destiné à devenir un bouclier humain, tandis que Dany devait devenir un chien d'attaque capable d'utiliser ses os pour se battre tout en se régénérant.
Ils passèrent beaucoup de temps dans le laboratoire avant d'être stabilisés et de rejoindre James pour subir un dressage intense. Entre violence, chantage et lavage de cerveau, cette période fut un enfer pour eux, afin de devenir conformes aux désirs de James. Après un parcours du combattant, ils furent enfin disponibles pour aller en mission avec les Faucons Noirs, jusqu'à ce que la chute du clan survienne. Lors d'un combat difficile, Dany et Charly essayèrent de défendre James, qui prit la fuite, les laissant au milieu du champ de bataille. Les adversaires, ayant pour principal objectif de tuer James, finirent par partir, laissant le duo seul au milieu des cadavres.

Dany et Charly réalisèrent que c'était peut-être leur seule opportunité de changer de vie. Plutôt que de chercher à rejoindre les laboratoires ou retrouver James, ils décidèrent de partir de leur côté pour gagner leur liberté.

Maintenant, ils vivent dans un quartier miteux de la ville, travaillant comme mercenaires et gagnant de l'argent en effectuant des missions sur Terre ou Terra. James est encore en vie, cherchant à se reconstruire et à les retrouver. Pendant ce temps, Dany et Charly économisent de l'argent pour effacer les dettes de leur défunt père, espérant racheter leur liberté et fuir ce pays.

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