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« le: lundi 15 avril 2024, 23:49:00 »
“pas de quoi en faire un drame”, je ne sais pas si elle le dit par conviction ou par pitié. Hélas, ça renforce mon côté looser, et j’en suis encore plus ridicule.
J’ai, face à moi, une jeune femme absolument exquise, mais je suis au dessous de tout face à une jeune femme qui lit dans mes pensées.
Comment pourrait-il en être autrement, puisque, d’un simple regard, elle réussit à disperser toutes ses copines. Mais ça ne suffit pas à me rassurer, et j’essaie de suivre du regard où elles partent se planquer pour m’espionner.
“Calme-toi, Camille, ne te fais pas des films!”, essaie-je de me rassurer.
“En fait, c’est que… je… j’étais surpris que vous les abandonniez”.
Il me faut me ressaisir, et je relève enfin la tête vers Manéa, qui ne sait pas que je connais son prénom. Je repousse un peu les mèches qui me barrent le front, et surtout me gâchent la vue.
J’étais déjà sous le charme quand je la voyais au loin, mais que dire de près ? Elle a un regard espiègle et une douceur un rien coquine émane d’elle avec cette mèche qui lui barre le front, elle a une voix charmante, elle a une poitrine qui me rend fou même un rien devinée,
“Vous… euh tu… ça ne t’aurait pas gênée, vraiment ?”, en disant cela, je me rends compte que je renforce ses suspicions. Mais, de là à imaginer qu’elle se serait sentie flattée par une telle situation, surtout si je lui avoue que cela est la suite d’un défi que je me suis lancé.
Ca me redonne un peu d’assurance, mais elle me tétanise autant qu’elle me trouble.Un trouble que j’essaie de contrôler, et qui semble un peu stabilisé ; elle me fait toujours un effet inouï, à encore me demander ce qui lui a donné l’idée de s’approcher de moi, mais je pense en contrôler les effets, du moins pour le moment. Pourtant, au vu de la réaction que m’a occasionnée le simple contact de sa main, je sais que je peux vite perdre tout contrôle.
Comme ce simple clin d’oeil ! Je l’ai vu, je l’ai vue, j’en suis sûr. Ce n’était pas dû à une poussière voletante ! Je sens mon bas-ventre entrer en révolution, refuser toutes barrières que je lui impose. Je n’ai qu’une obsession, fuir aux toilettes pour extirper ce trop-plein, soit pour revenir plus calme devant elle, soit pour lui laisser le temps de partir.
Mais, au moment de bondir pour fuir, une serveuse, venue de je ne sais où, apporte, sur je ne sais quel ordre, une tasse de thé à Manéa. Elles se sont toutes liguées contre moi, et ça me coupe net dans ma tentative de fuite.
Je regarde cette tasse de thé fumant, avançant un “Thé vert Longjing, si je ne me trompe pas?” pour essayer de masquer ma perte de repères, qui pourtant s’affole lorsque je vois les doigts de Manéa effleurer la cuillère. Elle est incroyable, de la braise dans les yeux et de la douceur dans les mains.
Enfin, de la douceur, tout est relatif, car la cuillère tombe à terre, et elle se penche aussitôt pour la ramasser.
D’ordinaire, c’est le garçon qui fait tomber un truc pour voir sous la table la longueur de la jupe de la fille, et éventuellement s’il y a une culotte dessous.
Mais, même ça, je n’ai pas été capable de le faire ! Je me suis juste contenté d’un regard discret sur son chemisier beige, quand la raie d’entre ses seins s’est davantage révélée.
D’ailleurs, je ne l’ai peut-être pas regardé si discrètement que ça, car, quand Manéa a repris sa place face à moi, avec une expression étrange sur le visage, j’ai aussitôt été intrigué par le chemisier, comme s’il avait encore bougé.
J’essaie de la regarder les yeux dans les yeux, mais mon regard se perd aussi plus bas, et je remarque vraiment deux pointes qui tendent le tissu, deux pointes que je suis certain de n’avoir pas vues auparavant, deux pointes qui me font un effet ravageur. L’attaque est encore plus violente, et, si je parviens à la maîtriser, il faut à tout prix que la pression redescende !
“Ta cuillère est sale, tu veux que j’en demande une autre ?”, parler ustensiles de cuisine devrait un peu soulager l’effet de mes pensées sur mon bas-ventre.
Je suis dans un coin en retrait du salon de thé, quasiment isolé avec une jeune femme à la beauté insoutenable, mais, tout ce que je trouve à lui dire, c’est de commander une cuillère propre !
C’est pourtant ma seule échappatoire, pour ne pas encore faire grandir la bosse qui tend le tissu de mon pantalon si léger
Cette bosse ? Soudain le déclic. L’a-t-elle vue, en ramassant sa cuillère ? Je me mets à gesticuler des jambes, à réfléchir si ma position permettait de voir. Et, si elle l’a vue, son attitude est-elle désormais du domaine de la moquerie ou de la tentation ?
“Allons, Camille, qu’une si séduisante jeune femme soit séduite parce que tu bandes, un peu de dérieux, voyons !”
Je dois essayer d’en savoir davantage, mais c’est compliqué, quand je m’adresse à elle, les yeux davantage captivés par ces deux pointent qui dardent sous le tissu, du moins sont très apparentes.
“Euh, la fac, l’autre jour, c’est parce que, euh, parce que je poursuis des études tout en travaillant, alors ça me donne accès au restau”
Je ne sais pas si j’ai désamorcé ses soupçons, et en fait, je ne sais pas si elle voulait que je les désamorce.
“Oui, je t’y ai vue, mais tu étais avec tes copines ; je n’allais pas vous déranger”.
Je me rends compte que je suis ridicule, à parler de trucs sans intérêts, sans doute écarlate et bafouillant, mais je suis obsédé par ces deux pointes, et mon bas-ventre est en train de prendre le contrôle de mon cerveau.
“Oui, trois fois, ce ne peut pas être du hasard”, je me rends compte que je me suis totalement grillé, mais trop tard !