Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Jane Watson

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Jane Watson

Pages: [1] 2 3 ... 13
1
Les alentours de la ville / Re : Réveil... || PV Jane Watson
« le: lundi 02 octobre 2017, 01:03:15 »
Dès qu’elle en avait l’occasion, Jane fila à bride abattue. Quelle histoire démente ! Elle ignorait qu’elle déclencherait de telles réactions en récupérant cette mystérieuse dent. Ce colosse aux cheveux blancs était tout simplement effrayant, et, face à lui,  Jane ne pensait qu’à fuir, à fuir le plus loin possible, en laissant les policiers faire leur travail. Elle entendit des coups de sifflets, des hurlements, et fila sans trop savoir où elle allait, le cœur bondissant nerveusement dans sa poitrine. Jane n’avait jamais été aussi paniquée qu’en ce moment, convaincue qu’elle allait se faire tuer, capturer, violer... Les pires scénarii se multipliaient dans sa tête, et, alors qu’elle fuyait, elle entendit une masse se rapprocher rapidement d’elle, eut à peine le temps de tourner la tête sur le côté, et sentit une puissante onde la frapper à l’arrière de la nuque...

...Puis le noir.



« Gnnnn... »

Un grognement étouffé s’échappa de ses lèvres. Elle secoua lentement la tête, en sentant quelque chose de froid dans son dos, de froid et de dur. Que se passait-il ? Elle avait le sentiment d’avoir fait un curieux rêve, quelque chose impliquant une étrange dent magique, et un costaud aux cheveux d’argent... Un rêve idiot, assurément ! Toutefois, peu à peu, les souvenirs lui revinrent. Elle secoua encore la tête en entendant le bruit de sirènes, et releva la tête brusquement en ouvrant les yeux.

« Mais... Mais où est-ce que je suis ?! »

Elle vit un homme lui tournant le dos, à l’entrée de la ruelle, près de l’entrepôt d’une scierie. Jane secoua encore la tête, et constata qu’elle était dans une petite impasse. Il faisait nuit, et la police était sur le qui-vive. Les souvenirs lui revinrent rapidement. La dent... Ce mystérieux colosse qui avait déboulé pour récupérer la dent... Puis la fuite, la cavalcade, et la police. Il s’était enfui de l’hôpital, avait surmonté les tranquillisants, pour la poursuivre.

Jane chercha des yeux une arme, un objet contondant, quelque chose, n’importe quoi... Mais l’homme se retourna vers elle, et elle se ratatina sur place.

« Je... Je vous préviens, j’ai des amis très puissants. Si vous me touchez, ils vous le feront payer très cher ! »

Sachant que la police n’était pas très loin, Jane inspira alors, afin de pouvoir hurler qu’on vienne l’aider... Sauf si l’homme se montrait suffisamment rapide pour l’empêcher d’hurler.

2
Jane sentait bien que cet accent lui était familier… Une British ! Éva Granger se mit ensuite à lui parler en anglais. Elle parlait plutôt bien, et lui expliqua ne pas connaître Sayaka, ni Terra. Sur ce point, elle n’avait aucune raison de mentir, et confirma donc à Jane que la magie existait bien sur Terre. C’est ce qu’on lui avait dit lors de son bref séjour. La magie était présente partout, y compris sur Terre, même si elle était moins puissante que sur Terra.

Éva lui posa une question, et manipula alors sa baguette. Jane se retourna brusquement en entendant des bruits autour de la porte, et constata que cette dernière l’avait verrouillé, vraisemblablement pour éviter des oreilles indiscrètes. C’était hautement improbable, dans cette partie en rénovation du lycée, mais Jane le comprenait.

*Deux précautions valent mieux qu’une…*

Se remettant peu à peu de sa surprise, Jane s’avança un peu, et lui répondit, en parlant en anglais, avec son accent très californien :

« J’appartiens à une lignée de sorcières… Mais ma famille n’a pas eu de sorcières depuis plusieurs générations, déjà. J’ai trouvé dans le manoir familial, au grenier, un étrange grimoire. Tout le monde disait qu’il ne comprenait que des conneries et des contes pour enfants, mais… Les recettes contenues dans ce livre se sont avérées très efficaces. C’était le livre des Watson, abritant des formules magiques et des recettes alchimiques propres à la famille. »

Jane avait trouvé le livre purement par hasard, mais, même maintenant, elle ne s’expliquait toujours pas pourquoi elle avait choisi de conserver ce livre, de croire à ce qu’il y avait dedans, au point de devoir se rendre au Japon. À bien y repenser, tout ça semblait totalement cinglé, comme si elle avait suivi les pérégrinations d’une démente.

« Mais… J’ai bien du mal à les maîtriser. Pour l’heure, je suis plus douée dans les potions qu’autre chose. Je suis venue ici, au Japon, parce que le grimoire parlait de Seikusu comme un endroit… Très spécial. Je pensais pouvoir contrôler mes pouvoirs, mais… La magie est une chose difficile à gérer, en réalité. »

Très difficile, même, puisque Jane, en plusieurs mois, n’avait pas vraiment progressé.

« Bon… Et toi, alors ? C’est quoi, ton histoire ? »

3
Il y a quelques semaines encore, Jane avait appris que le Japon ne pouvait plus la satisfaire. Elle avait rencontré une étrange élève, ici, qui lui avait montré un monde extraordinaire*. Si Jane était aussi blasée en ce moment, et surtout du Japon, c’était parce qu’elle était tiraillée entre mener une vie normale, en Californie, ou partir là-bas, dans ce monde issu d’un roman de Tolkien. Elle maîtrisait mieux la magie, maintenant, mais c’était uniquement grâce à son séjour sur Terra. Jane ne savait plus quoi penser, et, errait donc... Et voilà donc que, dans cette errance, elle était tombée dans une pièce magique !

Ce genre de tours, elle l’avait vu là-bas. Il s’agissait d’un sortilège consistant à tordre l’espace. On entrait dans une pièce pour réaliser qu’elle était beaucoup plus grande que ce qu’on pensait. Difficile de ne pas penser au principe de Lavoisier en voyant ça. Ce genre de phénomène consistait à jouer avec le Multivers, les mondes parallèles, et la physique quantique... Pour faire simple, on parlait donc de magie.

Et, devant elle, il y avait...

*The fuck ? C’est cette nana !*

Celle qui avait été présentée ce matin... Machin, là ! Jane se concentra, tandis que l’élève, surprise, tenant à la main une baguette de sorcier, lui parla, en lui demandant qui elle était.

« Jane. Toi, tu es... Euh... Eva j’sais-plus-quoi... Sorry, j’dormais à moitié ce moment quand on t’a présenté au reste de la classe. »

Au moins, elle se rappelait de son prénom, ce qui, somme toute, n’était pas si mal ! Jane regarda autour d’elle, en ayant un curieux sentiment de déjà-vu.

« Tu traînes pas, toi... La vache, c’est impressionnant. Tu déboules en une journée, et tu me fous déjà la misère. Tu viens de Terra aussi ? T’es la copine de Sayaka ? »



* : Cf. RP « Le grimoire magique ».

4
Pour Jane, c’était une nouvelle journée ennuyante au lycée. La jeune femme la passa à bâiller, au fond de la classe, tout en réfléchissant à son avenir. Devait-elle retourner en Californie ? Son pays lui manquait. Les grosses voitures, les McDo avec les portions de frites et les Coca... Au lieu de ça, elle était au Japon, dans ce pays de tarés adorateurs de Pokemon, de cosplays de lapins roses, et d’autres trucs de tarés. Jane était venue ici pour tenter, en vain, d’apprendre la magie. Mais, depuis qu’elle était là, elle enchaînait surtout les déceptions, les canulars, et les escroqueries. Elle avait bien compris que ce lycée était un baisodrome géant, et que la magie existait vraiment, mais elle n’avait pas réussi à l’utiliser. Comme si la magie se refusait à elle, ce qui avait tendance à la frustrer.

*Peut-être que j’ai fait tout ça pour rien...*

Jane en était donc là, à réfléchir à son avenir, ce qui fit qu’elle ne fit même pas vraiment attention à la nouvelle venue, qui fut présentée en cours par un prof’. Éva Granger. Elle nota au moins le nom, qui faisait british, et continua ensuite à faire ses propres exercices. Elle essayait de faire des formules alchimiques, de concocter des potions, mais, à chaque fois, ses effets ne donnaient rien de bon. Le problème, c’est qu’elle n’avait pas de manuels très précis sur la question, et que trouver de bons ingrédients magiques, ça n’était pas si simple que ça.

Qu’est-ce que le Japon pouvait lui offrir de plus, finalement ? Voilà la vraie question que Jane, en ce moment, se posait, tout en songeant à ce qu’elle allait faire de son futur. Et, alors que la journée se terminait, et qu’elle s’apprêtait à rentrer chez elle, elle sentit soudain... D’étranges impulsions.

*Qu’est-ce que c’est que ça ?*

Elle était dans le couloir, et s’arrêta sur place, sentant comme d’étranges vibrations qui palpitaient le long de son corps. Ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait ce genre d’étonnantes sensations, comme des bourdonnements. Elle se déplaça alors, et s’avança, intriguée. Elle n’avait jamais trop compris ce genre de sensations, si ce n’est qu’elle savait que ce n’était pas dans sa tête. Alors, faute de comprendre ce que ça voulait dire, sa déduction, c’était que son intuition ressentait l’utilisation de la magie.

*Mais ça n’a jamais été aussi fort que maintenant...*

Jane se rendit dans un couloir en rénovation du lycée, suite à des infiltrations d’eau. Les impulsions se faisaient de plus en plus forte, jusqu’à ce qu’elle les identifie, près d’une porte. Elle s’en rapprocha, et posa sa main sur la poignée.

*Mais qu’est-ce que... ?*

La femme ouvrit alors la porte... Et écarquilla les yeux en déboulant dans une pièce qui était... Bien trop grande et bien trop coloré pour correspondre à une salle de cours.

« The fuckin’ hell ?! » s’exclama-t-elle spontanément.

Mais qu’est-ce que c’était que ce délire ?!

5
Le parc et son sous-bois / Re : Something In The Woods [Shire]
« le: lundi 08 mai 2017, 22:19:52 »
*L’est franchement zarbi’, cette nana...*

Elle ignorait ce que voulait dire « pédophile », débarquait en pleine forêt, et, comme par hasard, juste aprèsque Jane soit tombée dans ce putain de piège à la con. Sur le coup, Jane avait cru au hasard, mais... Maintenant, elle devenait suspicieuse. Pour une gamine qui avait perdu ses parents en pleine forêt, elle ne semblait pas particulièrement choquée. Non, il y avait décidément quelque chose de bizarre là-dedans, Jane en était de plus en plus convaincue. Et rien que le nom... Shire. Depuis quand les Japs’ s’appelaient Shire ? Jane continua à l’observer, en s’intéressant davantage à ses cornes, à sa fourrure le long de ses jambes, en se disant que ce costume était vraiment très (trop ?) réaliste.

Jane la vit alors se saisir de deux bouts de bois, et les poser sur sa tête.

« Hey, mais... Qu’est-ce que tu fous ?! »

Shire lui expliqua qu’elle serait sûrement très laide avec des cornes, et Jane grogna en secouant la tête, agacée.

« Je ne veux pas de tes cornes, okay ?! Là, il faut... »

Jane allait dire qu’il fallait partir d’ici, quand son téléphone se mit à sonner. Elle se tut brusquement, et soupira encore, puis glissa sa main dans sa poche, et en sortit son iPhone. La sonnerie intrigua visiblement Shire, mais Jane ne le releva pas, et vit surtout le nom s’afficher sur l’écran : « NELL ». Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Jane, qui appuya sur le bouton vert.

« Ouais ?
 -  ...
 -  Non, j’ai rien trouvé ! Enfin, mis à part une gamine qui s’est perdue dans les bois, mais...
 -  ...
 -  Je t’entends mal, là... Bon...
 -  ...
 -  J’te rappelle, okay ?! Merci ! »

Sa grande sœur était gentille, mais un peu pénible par moment. Bref, Jane raccrocha, et se retourna vers Shire.

« Je suppose qu’on pourrait appeler tes parents, mais ça capte mal, par ici. Alors, suis-moi, tu les appelleras depuis chez moi. »

Jane marcha encore, jusqu’à rejoindre le petit parking où elle avait garé sa voiture. La jeune femme n’avait pas le droit de conduire au Japon, mais elle avait passé son permis aux États-Unis, et il était fréquent qu’elle conduise en prenant la voiture de Nell. Là encore, sa grande sœur s’en offusquait, mais Jane était du genre têtue. Elle se rapprocha donc de la voiture, et l’alluma à l’aide des clefs. La voiture bipa, puis les phares s’enclenchèrent.

« Voilà... Grimpe à bord ! »

Jane ouvrit sa portière, mais, avant de se faufiler dans sa voiture, elle se retourna vers la femme, ayant encore une question à lui poser :

« Et tu vis où, d’ailleurs ? Je peux te conduire, ça sera peut-être plus simple que d’aller chez moi... »

6
Le parc et son sous-bois / Re : Something In The Woods [Shire]
« le: mardi 18 avril 2017, 00:39:47 »
Énervée par ce traquenard (et par le fait qu’elle avait mal au cul), Jane s’était défoulée sur la première personne lui tombant sous le nez. Enfin... « Défoulée » était quand même un bien grand mot. En d’autres circonstances, et, surtout, si elle avait été moins cartésienne (ce qui était tout de même un comble pour une femme voulant devenir une sorcière), elle aurait pu se dire que voir une fille débarquer avec des cornes sur la tête et des pattes de boucs, en pleine forêt, était quand même un peu gros pour un simple déguisement... D’autant plus que ce déguisement semblait bien trop réel pour être factice. Mais Jane venait d’avoir la tête en bas, elle avait passé sa soirée dans cette forêt pourrie à chasser après les rumeurs, et avait été surprise par une inconnue, qui aurait pu être un gros pervers avec un ventre énorme, une longue barbe, et une machette, afin de faire un remake japonais de Leatherface.

Dans cette scène surréaliste, la fille se mit à pleurer, en lui expliquant qu’elle s’était perdue, probablement sutie à un passage en forêt.

*Et tes parents ont pas appelé la police ? songea-t-elle, avant de se raviser. Bah, après tout, il arrive même qu’ils abandonnent leur enfant en pleine forêt pour les punir. Les Japs’ sont tarés.*

Jane se rappelait en effet de ce fait divers, qui avait défrayé aussi bien la chronique locale qu’internationale. Pour punir leur enfant, un couple avait été en forêt, et l’avait laissé là, repartant, en faisant mine de l’avoir abandonné. Une idée aussi stupide que cruelle, puisque, quand les parents étaient revenus récupérer leur bambin, en s’attendant à ce qu’il soit en larmes, le petit avait tout simplement disparu. Comble du comble, quand la police avait enfin réussi à le retrouver, le gamin avait indiqué qu’il était en tort, et qu’il n’avait rien à reprocher à ses parents !

Pays de cinglés congénitaux... Jane, toute perdue dans sa colère et son bougonnement usuel, se releva donc, sans voir les incohérences. De base, elle n’était guère sociale, mais, ce soir, elle le serait encore moins que d’habitude... Ce qui n’était pas peu dire. Tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer, prendre une douche, et dormir... Si elle avait eu un esclave sexuel, le pauvre aurait largement souffert ce soir, mais, à défaut, elle n’avait que Nell, sa charmante sœur, qui allait sûrement se foutre de sa gueule pour son trekking en pleine forêt.

Époussetant sa jupe, elle releva sa tête vers la fille, tout en ramassant sa lampe-torche.

« Bon, ça va, arrête de chialer, Boucles-d’Or, je vais te ramener chez toi ! Tes parents habitent où ? Et... ‘Fais gaffe où tu marches, on ferait mieux de pas traîner, si y a un piège, c’est qu’il y a forcément un sale gros tas pédophile quelque part pour les poser. »

Elle s’avança donc sur quelques mètres, et se retourna ensuite vers la mystérieuse femme.

« Ah, by the way, je m’appelle Jane. Et toi ? »

Elle s’arrêta brusquement en voyant le faisceau lumineux sur les cornes de la femme. Les lèvres de Jane s’entrouvrirent sous l’effet de la surprise, et elle rajouta, ensuite :

« Hm... ‘Sont vachement bien faites, tes cornes... Comment elles tiennent ? »

7
Le parc et son sous-bois / Re : Something In The Woods [Shire]
« le: lundi 10 avril 2017, 13:10:29 »
Jane avançait à travers l’obscurité de la forêt, en entendant des voix dans sa tête lui convaincre de plus en plus que tout ça ne servait à rien. L’apprentie-sorcière ne ressentait rien ! Peut-être avait-elle espéré que se rendre dans ce lieu déclencherait quelque chose ? Genre, comme Lancelot tombant sur la Dame du Lac... Mais rien ne se passa. Absolutely nothing ! C’en était particulièrement frustrant pour la jeune femme. Jane avait tout misé sur un coup de poker, quittant la Californie pour le Japon dans le cadre d’un programme scolaire international d’échanges. Mais, au-delà de ce cadre, et au-delà des volontés de sa sœur, Nell, qui avait toujours eu envie d’étudier au Japon (en arguant qu’il était indispensable de séjourner dans un pays qui avait inventé le tentacle hentai), Jane, elle, avait voulu venir à Seikusu pour perfectionner ses pouvoirs magiques. Les études scolaires ? Meh ! Trouver un bon boulot, un bon mari riche qui ferait tout pour vous en vous traitant comme une Reine ? Ouais, c’était cool, mais... Avoir des pouvoirs magiques, devenir une fuckin’ sorcière, et utiliser ses pouvoirs pour déclencher des orgasmes, et pour, au final, créer un culte à son nom (le janisme), ça, c’était de l’ambition !

Néanmoins, Jane était là depuis plusieurs mois, mais n’avait guère décollé d’un iota. Elle grommelait sur place, et commença à rebrousser chemin, en empruntant un autre sentier. Elle n’y voyait pas grand-chose, entendait le bruit des hiboux, des criquets, le sifflement du vent sur les arbres. Son pied se posa sur le sol, et elle entendit un sifflement rapide et strident.

« Hu... »

Une force obscure la tira soudaine n arrière, et Jane poussa un hurlement de surprise, avant que son dos ne heurte un tronc d’arbre, la sonnant sur le coup.

« Aaaaaaahhh... !! »

Le choc la sonna donc, et, les bras ballants, elle planait. Il fallait le temps que son cerveau comprenne ce qui s’était passé, et qu’elle arrive à se persuader qu’elle n’était pas sur Endor, et que des ours en peluche armés de lances et de sarbacanes n’allaient pas débarquer autour d’elle. Soit dit en passant, du fait de sa position, sa minijupe de lycéenne s’était abaissée vers le bas, révélant donc sa culotte. Jane secoua la tête en voyant une silhouette approcher.

Une voix enjouée, guillerette, féminine, n’ayant rien à voir avec le profil d’un violeur, vint alors lui parler. Tout ce que Jane vit, ce fut des pattes en forme de bouc, avec une fourrure orangée remontant à hauteur des mollets.

« What the fuck ? »

Un déguisement d’Halloween? Elle remonta encore, vit une belle paire de seins, et un visage joueur, avec des yeux en forme d’amande, et des cornes de bouc sur la tête.

« Hooo... »

Jane toussota alors, et sentit la corde la retenant gémir. On négligeait souvent cela, mais, pour qu’une corde vous retienne, il fallait encore qu’elle soit suffisamment lourde pour ça. On ne comptait plus, par exemple, le nombre de cas où des gens, en tentant de se pendre, finissaient surtout par s’écraser lamentablement sur le sol, faute d’avoir fait des nœuds suffisamment solides pour retenir le poids du corps humain.

La jeune Californienne tomba donc à nouveau à la renverse quand la corde lâcha, et atterrit sur les fesses, dos à l’arbre.

« Putain de bordel de sa mère la pute ! » grogna-t-elle alors.

C’était le signe qu’elle reprenait du poil de la bête.

« Tu es qui, toi ? Fais gaffe où tu marches, petite, un malade a foutu des pièges à la con ! Et... Ouais, tu t’es trompée de date, Boucles-d’Or. Halloween, c’est pas cette nuit ! »

8
Le parc et son sous-bois / Something In The Woods [Shire]
« le: lundi 27 mars 2017, 00:48:03 »
*Sérieux, mais qu’est-ce que je fous là ? On dirait le début d’un film d’horreur...*

Difficile de ne pas tenir compte de toutes les rumeurs circulant sur les bois de Seikusu. Le Japon avait toujours été un pays très superstitieux, et, quand on était une jeune fille bien sage, il était déconseillé de se promener dans les bois en pleine nuit, avec une lampe-torche et une bombe au poivre en guise de seule défense. Jane s’aventurait dans la forêt, suivant le sentier, en essayant de se convaincre que les violeurs traînaient du côté du parc municipal, et pas en pleine forêt.

*N’empêche que c’est une idée totalement débile !*

Nell, sa grande-sœur, avait été clairement contre, mais Jane pouvait se montrer têtue. Depuis plusieurs jours au moins, une rumeur circulait sur l’existence, dans la forêt, d’une sorte d’esprit des bois. Certains lycéens affirmaient l’avoir vu. Vrai ou faux, on était à Seikusu, et Jane avait commencé à comprendre qu’elle n’était pas venue pour rien dans cette ville. Il y avait vraiment quelque chose ici, et, sans pouvoir se l’expliquer, elle était convaincue, instinctivement, qu’il y avait bien, dans les bois, quelque chose d’anormal... Et, par « anormal », elle pensait bien à un phénomène mystique.

Dit comme ça, tout ressemblait à un délire assez incroyable, mais c’était pourtant bien la réalité. Jane venait des États-Unis, à la base. Une Californienne qui avait découvert qu’elle disposait de pouvoirs magiques. Elle s’était rendue à Seikusu pour apprendre à les améliorer, à les perfectionner, avec l’aide de sa grande-sœur, Nell. Toutefois, si Jane était motivée, elle ne progressait pas beaucoup dans la maîtrise de ses pouvoirs.

*Voire pas du tout... Mais là, je sens un truc !*

Dans un petit coin de sa tête, elle se disait qu’elle devait vraiment avoir une triste vie pour passer sa soirée à crapahuter dans les bois, plutôt que d’aller se fendre la gueule en soirée. Mais bon, avec la magie, on ne rigolait pas. Et Jane avait vraiment cette impression qu’il y avait un truc spécial, comme si... Comme si on l’appelait !

*Ou peut-être que je me fais des films... À part des arbres, je ne vois rien ! Ma chérie, tu commences à devenir gâteuse ! Fuck !*

La tentation était grande de repartir. Elle n’était pas si éloignée que ça de la ville, car elle avait emprunté un sentier qui filait depuis les quartiers résidentiels pour aller ici. Ensuite, elle n’avait eu qu’à suivre le sentier, qui serpentait à travers les bois. C’était le genre de parcours que les familles empruntaient le Dimanche après-midi, avec des bancs de pique-nique, et des exercices en plein air pour les gosses.

Personne ne se promenait ici le soir. Personne de censé, en tout cas...

*Sauf une pauvre dinde qui a envie de se geler les miches !*

Il n’y avait personne... Personne.

Mais, alors, pourquoi avait-elle le sentiment indicible d’être suivie ?

9
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: lundi 15 août 2016, 02:24:46 »
De Nô, Jane avait bien compris, depuis longtemps, qu’elle était dangereuse. Elle, elle était une véritable beauté fatale, froide comme la banquise. Difficile de comprendre ce qui, chez Jane, pouvait tant lui plaire, mais, si tout cela était un piège, alors c’est que Nô avait l’esprit diaboliquement compliqué. Si elle avait vraiment voulu punir Jane pour son impertinence, elle aurait eu l’occasion de le faire depuis longtemps. À défaut, Jane se disait que, en son for intérieur, le Papillon pourpre devait voir en elle une personne amusante, suffisamment audacieuse pour l’interpeller, ce qui n’avait pas dû lui arriver depuis des années. Le toupet de Jane était le meilleur argument de vente de la Californienne, au-delà même de sa plastique et de ses autres charmes naturels.

Elle suivit donc Nô dans son ascenseur, puis dans un couloir, arrivant dans le bureau de la femme, au sommet de son immeuble. Un peu intimidée, elle se pinça les lèvres. Elle avait une tenue dans son sac à dos, et espérait que Nô l’apprécierait. En attendant, elles arrivèrent dans l’antre de Nô, et Jane blêmit en voyant la femme soulever un drap noir, sous lequel il y avait tout un arsenal d’armes de ninja, de samouraï, et de trucs comme ça.

*Euh... Mais pourquoi elle me montre ça, au juste ?*

Sans rien dire, et sans que rien ne manifeste une quelconque émotion particulière chez elle, Nô referma le drap, et elles entrèrent ensuite dans le bureau. Jane hocha alors la tête, se refusant à demander pourquoi Nô avait une cargaison d’armes avec elle, peu sûre d’aimer la réponse.

« D’accord, mais... Il faut un endroit où me changer... Et tu ne regardes pas ! C’est une surprise ! »

Oui, on devait sûrement compter, sur les doigts d’une seule main, le nombre de personnes capables de parler ainsi à Nô. Jane fila donc avec son sac à dos dans une sorte de petite pièce à côté, et ouvrit son sac, puis se déshabilla, et se changea. Heureusement, elle s’était entraînée à enfiler cette tenue, ce qui fit que ça alla plutôt vite... Et c’est ainsi que, au bout de quelques minutes, elle rouvrit la porte.

Elle retourna ainsi près de Nô... Dans une très élégante guêpière, avec un décolleté filant le long de son ventre

« Alors ? Comment tu me trouves ? Je l’ai faite sur mesure... Rien que pour toi ! Ça me donne un joli cul, non ? »

10
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: vendredi 05 août 2016, 13:33:02 »
Quelque chose de bizarre se produisit. Un truc vraiment « weird », comme dirait Jane. Quand Nell proposa un dédommagement corporel, elle crut, en effet, discerner une espèce de... De sourire... Sur les lèvres de Nô. Enfin, plutôt un genre de sourire en demi-teinte, presque une oscillation des lèvres, comme un tic nerveux, mais il y eut bien quelque chose, et, au vu de son regard, ce n’était pas du dégoût. Cependant, cette brève expression corporelle disparut aussi vite qu’elle était apparue, et, probablement pour éviter que Jane ne la charrie là-dessus (car c’était tout à fait le style de Jane), Nô prit congé, en leur disant de la rejoindre dehors.

« Eh ben... Elle est space, ta nouvelle Maman...
 -  Tu sais, ça s’est fait sans vraiment réfléchir...
 -  Je me demande bien ce qu’elle peut te trouver, en tout cas. Si j’étais ta mère, il y a longtemps que je t’aurais fessé à coups de martinet pour l’état déplorable de ta chambre. »

Jane haussa les épaules, et rajouta, de mauvaise foi :

« Ça fait partie de mon charme. Le désordre, dans une chambre, ça lui donne une vie, une personnalité. Quand tout est propre, bien rangé, on a l’impression d’être dans une boutique d’exposition, c’est d’un chiant.
 -  Tu ne t’arrêtes jamais, toi... En tout cas, je dois bien reconnaître qu’elle est bien roulée. On dit que les Japonaises ont des nichons petits, mais elle... Bon, on est encore loin du niveau d’Anna Hawkins Turner, mais y a une putain de belle vue. »

Anna H. Turner était une femme vivant à Atlanta, et connue dans le monde entier pour avoir la poitrine naturelle la plus grosse du monde. Jane avait vu les photos sur Google, c’était limite effrayant. En tout cas, tandis qu’elles parlaient, Nell enfila au moins un débardeur rose, avec la mention « I ♥ COCKS » inscrit dessus, et une minijupe en jean lui arrivant au ras des fesses. Difficile de faire plus vulgaire, et elle récupéra évidemment son téléphone portable. Nell ne savait pas ce que Nô faisait dans la vie, mais elle ne se faisait guère d’illusions. Elle savait combien le crime organisé était influent au Japon, surtout à Seikusu. Quelques recherches sur Internet, et des amis à la fac’, lui avaient appris que tout le complexe scolaire de Seikusu, à savoir le lycée Mishima, et l’université, avaient été reconstruits après la Seconde Guerre Mondiale par des fonds privés, essentiellement. Un cabinet d’avocat prestigieux, le cabinet Dowell, gérait une fondation, la Fondation Mishima, dont le but était de financer le complexe. Or, l’origine de ces fonds était d’origine louche.

Jane, de son côté, était prête, et les deux filles finirent donc pas sortir, Nell ayant enfilé des bottes noires à talon, avec des lunettes de soleil. Sa tenue habituelle pour aller en cours, pour ainsi dire.

« Tu ne t’es jamais dit que ton débardeur faisait vulgaire ? s’enquit Jane dans l’ascenseur.
 -  Pas cette fois... Quand je vais en cours, j’emporte toujours une sucette » expliqua-t-elle.

Jane sentit le besoin de se faire un facepalm, mais y résista. Le duo sortit ensuite de l’immeuble, pour rejoindre la voiture de Nô. Une élégante voiture, mais, toutefois, le groupe se sépara le long du trajet. Nell devant juste visiter les locaux, elle fut emmenée dans une camionnette, entourée par plusieurs hommes.

« Alors, c’est comme un genre de kidnapping, hein ?
 -  Soyez assurée que nous ne vous ferons aucun mal. »

Nell sourit, semblant presque déçue, et regarda Jane, avant que la voiture ne démarre à nouveau.

« Et pas de cachotteries, hein ! »

Jane lui fit un sourire joyeux, puis retourna s’asseoir à côté de Nô, observant encore cette dernière. En réalité, la jeune Californienne partageait les interrogations de Nell. Elle n’avait pas grand-chose de japonais. Jane aimait le rock américain, était une grande provocatrice, et n’avait donc que très peu de respects pour les traditions, contrairement à Nô. Était-ce pour ça que la Japonaise l’appréciait ? Parce que Jane évoquait quelque chose qu’elle ne connaissait pas, et qui l’intriguait ? Jane doutait que tout ça soit une machination pour la tuer, car Nô avait largement eu l’occasion de le faire auparavant.

La jeune femme était venue avec un sac à dos posé à ses pieds, et qui comprenait une tenue spéciale, faite pour après.

La voiture finit par rejoindre sa destination s'enfonçant dans le parking souterrain. Les deux filles en sortirent, et Nô en profita pour dire qu’elles avaient du temps libre devant elle. Un sourire vint perler sur les lèvres de Jane.

« Ça tombe bien, j’ai une tenue spéciale dans ce sac à dos... Mais ne compte pas sur moi pour faire ça dans le parking, c’est glauque, et je vais me choper un rhume ! »

Elle rajouta rapidement, avec un sourire espiègle sur le coin des lèvres :

« Tu me conduis dans une de tes chambres ? »

11
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: lundi 15 février 2016, 07:32:00 »
Depuis des années, Nell gérait une petite sœur très arrogante, prétentieuse, et potentiellement narcissique. Autrement dit, elle pouvait gérer l’arrogance de Nô, qui faisait preuve, à son égard, d’une impolitesse bien plus grande que ce que Nell aurait pu faire. Mais soit, la femme savait se sacrifier pour l’intérêt familial, et, quand elle disait qu’elle tenait énormément à Jane, ce n’était pas faux. Certes, sa petite-sœur était une peste, mais... Et bien, c’était sa sœur. Rien que pour ça, Nell serait toujours avec elle. Et, jouant la patronne, Nô vint leur expliqua tous les choix qui étaient disponibles, en prenant des poses presque comiques, mais qui eurent, au moins, pour effet de valoriser la taille, très agréable, de sa poitrine.

La première option fut rejetée d’emblée. Lui filer du pognon ?

*LOL !* aurait-elle eu envie de dire, à défaut de pouvoir préciser quelque chose de plus complet pour signifier l’absurdité de cette demande.

Ce qui l’amena à se demander si Nô avait fait de l’humour ou pas...

*Honnêtement, c’est difficile à dire...*

La deuxième option était un peu plus intéressante, déjà. Une « punition », ce qui amena Jane à rougir légèrement, en se rappelant quand elle s’était réveillée, attachée à une croix de Saint-André.

La troisième option ne l’emballa guère, par conviction personnelle. Nell ne signait rien sans lire ce à quoi elle s’engageait, c’était la base. Quand elle avait fait ses études, elle avait fait un stage, une fois, à Public Citizen, une association américaine de défens des consommateurs, où elle avait été effarée, lors des permanences, de voir la bêtise des gens, qui s’engageaient fréquemment dans des trucs qui puaient l’arnaque, et signaient sans se poser de questions. Alors, certes, ce n’était pas de la consommation, mais c’était une philosophie de vie : on ne signait pas sans lire !

La quatrième option suscita davantage son intérêt, en ce qu’elle avait clairement plus, comme la seconde, des sous-entendus sexuels. Nell avait bien saisi, cette fois, les allusions, mais elle se demandait vraiment si ceci plairait à Nô. D’un autre côté, Nell ne ratait jamais l’occasion de coucher avec sa sœur. Ensemble, les deux filles avaient une relation très fusionnelle, incestueuse, qu’elles n’avaient, toutefois, pas l’habitude d’étaler devant les autres. Mais Nell estimait qu’on pouvait faire confiance à Nô.

*Même si je pourrais le regretter...*

En tout cas, cette idée ne manqua pas de déclencher en elle un certain frisson, qui remonta joyeusement le long de son échine.

Enfin, la cinquième et dernière option fut un peu trop nébuleuse pour elle. Un « partage à sens unique » ? Kézako ? Et puis... Elle avait rapidement décidé de cantonner sa décision, soit à la deuxième option, soit à la quatrième, mais... Et bien, Nell n’était pas suicidaire au point d’offrir son corps à une inconnue lunatique, qui avait visiblement l’air d’avoir du sang sur les mains.

*Mais, d’un autre côté, si j’opte pour le quatrième choix, et que je me vautre...*

On pouvait la sentir hésiter, fébrile. Se mordillant les lèvres, elle décida finalement de se lancer à l’eau, et regarda la femme, avant de hocher la tête, comme pour signifier qu’elle venait de prendre sa décision :

« Je pense que le meilleur moyen, pour réparer mon affront, est de vous offrir mon corps, et j’accepte donc votre punition... »

En espérant qu’elle ne se plantait pas sur ce que cette « punition » impliquait !

12
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: lundi 08 février 2016, 18:59:05 »
Nô était une femme très particulière, et Nell, qui l’avait vite compris, avait, tout autant compris, qu’il fallait mettre de l’eau dans son vin. Elle avait du mal à expliquer le sentiment que Nô lui inspirait. Elle était belle, et, visiblement, suffisamment patiente pour supporter sa petite sœur, mais, au-delà de ça, il y avait, en elle, une sorte de profonde froideur, de distance lointaine, qui avait amené Nell à la repousser. Un geste qui avait heurté la fierté de la femme, froissant sa susceptibilité. Or, Nell ne voulait pas gâcher les plans de Jane. Elle avait donc présenté ses excuses à Nô, et, alors qu’elle vit cette dernière faire une espèce d’ombrelle de sourire, son téléphone sonna, mettant fin à une scène que peu de gens avaient dû voir avec Nô : un sourire sur ses lèvres. S’excusant platement, la femme partit, laissant ensemble les deux sœurs.

Nell et Jane se regardèrent donc, restant silencieuses pendant quelques secondes, avant de rompre le silence :

« T’as le chic pour dégotter des filles bizarres, toi...
 -  Il faut juste savoir comment l’aborder...
 -  Je voudrais pas briser tes espoirs, Jane, mais, du peu que je vois, elle a l’air... Un peu trop stricte pour toi. »

Jane sembla réfléchir à une réponse appropriée pendant quelques secondes, puis finit par lui tirer la langue :

« Je peux gérer !
 -  Oh, vraiment ? demanda Nell, sarcastique.
 -  Ben ouais ! Et puis... Je suis sûre qu’elle est en contact avec des sorcières et tout... »

Nell soupira en levant les yeux au ciel. Encore cette vieille faribole ! Jane et sa magie... C’était à cause de ça qu’elles avaient déménagé ici. Nell s’était joyeusement sacrifiée pour sa sœur, elle avait laissé tous ses amis aux États-Unis, en Californie, pour arriver ici... Mais, de toute manière, ses « amis » n’étaient pas des personnes irremplaçables. En réalité, Nell n’avait aucun véritable ami, aucune personne de confidence, juste des amants occasionnels, mais Jane était la seule personne à qui elle tenait vraiment. Or, il n’y avait clairement que Jane pour lui sortir qu’elle allait se trouver une mère adoptive, constituée en l’occurrence par une sorte de Japonaise froide, et qui, Nell en était sûre, devait être liée avec les milieux criminels de la ville.

Pour autant, Nell avait toujours eu des scepticismes sur la magie. Elle savait qu’il y avait quelque chose de bizarre, mais son rationalisme continuait encore à frapper. Jane lui répliquait surtout que c’était idiot, dans un monde où des gens volaient en l’air, mais Nell avait toujours partagé le point de vue de beaucoup des Américains, celui selon lequel tous ces justiciers volants étaient des produits issus du gouvernement, des trucs comme ça.

« Mouais... Enfin, j’sais pas, ça me paraît... Prématuré. »

C’est sur cet ultime mot que leur conversation se termina, car Nô retourna dans la salle, et Nell la regarda, avant de s’humecter la gorge :

« Rien de grave, j’espère ? »

Nô n’avait visiblement guère envie de parler de son appel, et Nell revint rapidement à la charge :

« Alors, dites-moi... Avant que cet appel ne vienne, vous disiez que vous vouliez plus que des mots pour mettre fin à notre incident... Et, même si je suis surprise par tout ça, c’est moi qui ait accepté que Jane vienne à Seikusu, soit à l’autre bout du monde. Je l’ai toujours suivi dans sa folie et dans ses choix, aussi surprenants soient-ils, et je ne souhaite donc pas qu’il existe un malaise entre nous. Alors, Nô... Que souhaitez-vous que je fasse pour vous montrer toute ma sympathie à votre égard ? »

Elle asséna cette ultime phrase avec un sourire se voulant rassurant et réconfortant.

13
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: lundi 14 septembre 2015, 09:40:46 »
Les choses commençaient à se tasser, mais Nô finit par se lever, et posa sa main sur le menton de Jane, qui frémit... La femme lui rappela de ne pas l’appeler « grognasse frigide », ou autre sobriquet de ce genre, ce qui fit doucement sourire Nell. Avant même que Jane ne puisse dire quoi que ce soit, Nô intervint, un sourire sur le coin des lèvres :

« Vous voulez enseigner à Jane à parler correctement, Nô ? Je vous souhaite bien du courage...
 -  Hey ! Dis tout de suite que je parle comme une poissonnière, toi !
 -  C’est ce que je dis, Jane, acquiesça Nell. Et est-ce que tu as rangé ta chambre ?
 -  J’allais le faire, si vous vous engueuliez pas comme des vieilles bi... »

Elle regarda alors Nô, et fit un grand sourire poli, avant de rectifier le tir :

« J’ai rien dit !! »

Absolument rien, même ! La pauvre Nô... Peut-être était-elle en train de se demander dans quelle histoires de folles elle avait débarqué ? Nell soupira alors, et se retourna vers Nô, délaissant Jane.

« Écoutez, je... Je suis désolée pour tout à l’heure, dans la chambre. C’est juste que... Comme je viens de le dire, le déménagement, la mort de nos parents, l’adoption de Jane, ses pouvoirs de sorcière... Tout ça, ça fait beaucoup pour moi. Mais je ne souhaite surtout pas que vous pensez que je ne vous apprécie pas, ou... Ou quoi que ce soit. Vous avez l’air... Euh... Enfin, vous avez l’air autoritaire et puissante, en plus d’être vraiment très belle... »

Nell faisant des compliments... Jane avait vraiment tout vu ! Néanmoins, la scène n’était pas pour la déranger. Au contraire, elle en souriait, amusée par cette situation. Nô était une femme puissante, et, si Jane se rapprochait d’elle, ce n’était pas que parce qu’elle avait des gros nichons, mais aussi parce qu’elle était puissante. C’était donc pour elle un amour grandement intéressé, chose qui ne la choquait pas outre mesure. Pour quelle autre raison aurait-elle une nouvelle Maman, si ce n’était pas sans avoir un quelconque intérêt derrière ?

« Aussi, je vous présente mes excuses, en vous demandant de bien vouloir les accepter, pour mon manque d’hospitalité... »

Au moins, l’Américaine avait fait ses cours. Au Japon, la politesse était une chose fondamentale et très importante.

Elle ne se risquerait pas à commettre une nouvelle faute, Nô lui semblant être un peu susceptible, vu la manière dont elle avait réagi avec Jane.

14
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: jeudi 30 juillet 2015, 11:30:12 »
Jane était suffisamment intelligente pour comprendre qu’il y avait du rififi entre Nô et Nell. Elle pouvait le comprendre, les deux femmes ayant un caractère assez opposé. Là où Nô était très froide et assez hautaine, Nell avait plutôt tendance à être très sympathique et extravertie. Forcément, ces deux atomes s’opposaient, et il incombait à Jane de décoincer cette situation, d’où le choix de venir à un élément commun aux trois femmes : le sexe. Nô leur asséna alors qu’elle avait eu un dernier rapport sexuel cette nuit, ce qui surprit Jane. Honnêtement, même maintenant, elle s’interrogeait sur la vie sexuelle de Nô. Elle avait l’air d’être un peu « vieille Japon », de ce Japon traditionaliste voyant avec un certain dédain les rapports sexuels, mais, d’un autre côté, elle avait des gros nichons, et, quand Jane s’était réveillée, elle avait eu des gants en latex, et des parties génitales visibles... Nô était froide, oui, mais cette froideur n’était pas celle d’un iceberg, mais plutôt celle d’une magnifique glace à l’italienne, qu’on adorerait savourer et déguster.

Sa question semblait avoir amené Nô à parler, et, assez rapidement, elle lui rendit la politesse. Jane se pinça les lèvres. En fait, mis à part avec sa sœur, elle n’était pas spécialement habituée à parler de sexe avec les autres... Mais, puisque Nô était destinée à devenir sa Maman... Et bien, une gentille petite fille ne devait rien cacher à sa mère, n’est-ce pas ? Un sourire sur le coin des lèvres, elle hocha donc la tête, et répondit rapidement :

« Hier... Avec une copine du lycée, après les cours. Elle m’avait invité chez elle pour me montrer des trucs, et on a fait l’amour sur son lit... Je ne te l’ai pas dit, Nell, parce que j’avais envisagé qu’on puisse se la taper à deux. C’est une petite fougueuse, avec des cheveux roses tout mignons et tout... »

Il ne restait maintenant plus qu’à Nell de se confier, et cette dernière esquissa un léger sourire. Il n’y avait que Jane pour réussir à détendre l’atmosphère, toujours en sortant des trucs inattendus. Elle l’observa, puis regarda Nô, et se pinça les lèvres. La jeune femme s’était écartée de cette Japonaise après avoir tenté de l’emballer, car... Et bien, elle ne savait pas trop pourquoi, en fait. Nell avait eu peur, comme une sorte d’instinct de protection, et s’était reculée pour ça, tout en ayant bien conscience que Nô avait l’air d’être plutôt susceptible. Et, maintenant, elle avait peur que son comportement foute tout en l’air avec Jane, ce qu’elle ne pourrait pas supporter.

Nell se pinça donc les lèvres, et, tout en s’entortillant les doigts, se mit à parler :

« Cette nuit, pour moi... Je me suis tapée un étudiant, et...
 -  Et ben alors ? Vous avez baisé toutes les deux la nuit dernière, et vous me tirez des tronches de grognasses frigides qui ont pas tiré leur coup depuis des mois ! »

Nell ne put s’empêcher de sourire, et secoua la tête.

« C’est... C’est juste que... Tout ça est un peu... Déstabilisant pour moi, Jane. Bon, j’te dis pas que j’adorais nos parents, mais... Ben, je les connaissais quand même depuis plus longtemps que moi, et... Alors, j’dis pas que j’veux pas de Nô, c’est pas ça, mais... Je suis un peu perturbée, voilà tout.
 -  Oh... »

Jane n’avait jamais vraiment été une grande psychologue, et hocha donc la tête, puis regarda Nô, et parla ensuite à voix basse, mais de manière néanmoins suffisamment audible pour que la Japonaise puisse l’entendre :

« Tu sais, si tu lui demandes gentiment, je suis sûre que Nô pourra te filer quelques-uns de ces beaux mecs bien membrés pour qu’ils te soulagent un peu... »

15
Les alentours de la ville / Re : Déménagement [Nô]
« le: vendredi 03 juillet 2015, 01:52:13 »
Yeux clos, Jane était concentrée, absorbée dans les voies de la magie... Pour ainsi dire. Elle savait que la concentration était la base de la magie. La concentration. Comme une sorte de méditation zen, ce qui était très difficile pour Jane, qui avait tout de l’Occidentale arrogante voyant avec dédain les cultes et les traditions des autres. Et là, elle devait apprendre à méditer, à contrôler ses forces intérieures, afin de maîtriser la magie. Nell trouvait cela absurde, mais avait cessé de rire quand Jane avait pu commencer à déplacer des objets, ou à percevoir certaines de ses pensées. Pour Jane, c’était des mouvements de géant, mais elle était convaincue qu’elle ne faisait qu’égratigner la surface de tout son potentiel. Elle se trouvait maintenant dans la chambre de méditation, et ,s’évertuait à se couper du monde extérieur.

C’était ça, le secret. Il fallait se couper du monde extérieur. Jane s’était un peu renseignée depuis son arrivée à Seikusu, et avait compris que l’une des règles du bouddhisme, c’était que les cinq sens étaient trompeurs, et qu’ils étaient imparfaits. De fait, un bouddhiste ne parlait pas de « sens », mais plutôt de « conscience », le bouddhisme estimant qu’il n’y avait pas de logique à parler de « sens » en lui-même. Jane n’avait pas tout compris, si ce n’est que, en fermant l’usage des cinq sens, on pouvait en éveiller d’autres... Soit affiner sa perception à la magie. C’est ce que Jane, en ce moment, tentait, un peu en vain, de faire. Il y avait trop de choses se déroulant en ce moment dans sa vie pour qu’elle arrive à se concentrer, et à utiliser la magie. Nô, son déménagement... Jane s’isolait dans une pièce hermétique pour mieux se concentrer, mais, comme toujours, son principal ennemi restait ses pensées floues et mouvantes.

*Quelle merde !*

L’apprentie-sorcière ouvrit les yeux en soupirant, et la porte s’ouvrit alors. Elle tourna la tête, et vit Nô débarquer.

« Oh... Désolée, je prends parfois un peu trop de temps à méditer là-dedans... »

Jane était encore loin de se douter du quiproquo entre Nô et sa sœur, et pensait juste que Nô était venue la voir parce qu’elle avait passé trop de temps là-dedans. Jane sortit donc, et s’avança dans l’appartement, rejoignant le salon, qui jouxtait la cuisine. C’était une cuisine à l’américaine, qui se trouvait donc dans le salon, séparée de cette dernière par un comptoir.

« Tu prépares à bouffer, Nell ?
 -  À manger, Jane, à manger. »

Nell lui tournait le dos, et Jane, elle, se contenta d’hausser les épaules. Elle ouvrit le frigo, et en sortit une cannette de bière, puis tourna la tête vers Nô.

« C’est une bière sans alcool ! précisa-t-elle.
 -  Je suis en train de préparer du thé...
 -  Ouais, ben, j’aime pas le thé, moi. »

Nell haussa les épaules, ce qui interloqua Jane. Sa grande sœur ne lâchait jamais prise aussi facilement. Sourcils froncés, Jane alla s’asseoir sur un fauteuil, et regarda Nô, puis Nell, et à nouveau Nô. Ses yeux roulaient dans ses orbites, signe qu’elle réfléchissait. Jane était loin d’être idiote, et elle était suffisamment maligne pour comprendre qu’il s’était passé quelque chose entre les deux filles. Elle se tapotait les lèvres, en réfléchissant silencieusement.

« Mmmhmmm... »

Elle les regarda encore, puis se mordilla les lèvres, et lâcha alors :

« Dites-moi... Ça remonte à quand, la dernière fois que vous avez baisé, toutes les deux ? »

Pages: [1] 2 3 ... 13