_ Selina !_ Oui Maggie ?_ Tu vas finir par être en retard à ton rendez-vous avec le charmant Monsieur Wayne si tu ne te dépêches pas !_ Pourquoi ? Il est quelle heure ?_ Pour ne pas t'affoler.. Disons qu'il te reste vingt minutes pour te préparer et filer le rejoindre à l'adresse notée sur le post-it..._ Grands dieux !Je soufflais de dépit, n'ayant manifestement pas envie de laisser le dossier en cours inachevé. Mais une heure est une heure, et je met un point d'honneur à être ponctuelle. Refermant la fine chemise qui contenait les fameux documents qui me retenaient, je la rangeais dans un coffre fort dont le code secret, plus compliqué qu'un code bancaire, n'était connu que de moi seule. Puis, ramassant divers papiers, je les rangeais dans une autre chemise, imperméable et non en carton celle-là, avant d'enfiler le blouson de cuir qui traînait sur le dossier de ma chaise.
_ Je te laisse mettre les clés de ma voiture en sécurité. J'irais plus vite en moto.Sur un signe de tête, je quittais le local en glissant la chemise entre mon chemisier de soir blanc et le blouson de cuir. Trouvant les clés du bolide dans ma poche, je chopais le casque qui traînait au fond de la cache et l'enfilais. Une fois installée sur l'engin, j'éjectais la béquille d'un coup de talon vers l'arrière et démarrais. Le rugissement de la moto me fit sourire. Dès lors, je filais comme le vent, grillant la priorité aux voitures et slalomant entre les voiture d'un bouchon sur la rue principale. En quinze minutes, j'arrivais en vu de l'adresse indiquée. Ce joli petit café était accueillant.
Je coupais le moteur et verrouillais l'antivol avant de mettre la béquille et de descendre puis, comme dans les pubs ou les films, j'ôtais mon casque à la manière "Loréal". Parce que je le vaux bien...
Passant une main dans mes cheveux, je me frayais un chemin parmi les tables pour atteindre celle qui m'intéressais.
_ Bonjour Monsieur Wayne. Agréable journée, agréable café... C'est parfait.Un serveur vint me demander ce que je désirais, et j'optais pour un chocolat froid. Le lait, c'est mon péché mignon. Au même titre que les sardines. Puis, servie, je déposais la chemise sur la table après avoir ouvert mon blouson. Je l'enlevais carrément, le posant sur le dossier de ma chaise, négligemment.
_ J'ai fait quelques petites recherches préliminaires sur Milton. Pour ne pas être prise au dépourvue.Le clair de lune éclaire la face vérolée d'un type. Son regard concupiscent lorgnait mes courbes, merveilleusement mises en valeur par ma combinaison de cuir, alors que je le toisais d'un air amusé, une main (non gantée) sur la hanche.
Avec ses quatre amis, il s'étaient mis en tête de poursuivre une innocente jeune femme de leurs assiduités. Heureusement, je veillais au grain. Qu'importe les médias. Moi, je défendais ceux qui avaient besoin d'aide dans la vie de tout les jours, laissant les braquages et autres prises d'otage à l'alter-égo de Kyle : Sentinel Prime.
_ Alors messieurs. Vous promettez d'être de gentils petits citoyens et d'arrêter de violer tout ce qui bouge ?_ Ha ha, comment t'y crois, pétasse._ Oh... Voilà de bien vilains mots dans une bien vilaine bouche. Ça mériterais une bonne fessée ça._ Hé hé, les mecs. On va s'la faire cette petite chatte en chaleur. Elle demande que ça m'voyez !_ Grossière erreur mon trésor. Je suis un chat, oui. Mais un chat, ça joue avec ses proies avant de les tuer...Et comme pour accompagner mes paroles, je viens effleurer son torse d'une main gantée d'où les griffes ressortent et brillant à la lueur de la nuit avant de lever la jambe pour priver ce vilain de son matériel. Après quelques secondes de surprise, les autres tentent de m'avoir mais je leur échappe souplement, fracassant un bras par-ci, brisant une dent par-là... Ma rapidité féline et ma souplesse me permettent d'échapper aux battes, aux couteaux et autres armes de fortune de ces amateurs. Mais ma pommette gauche cueille un poing un moment, avant qu'une forme sombre se laisse tomber sur le responsable.
Sans m'en occuper pour le moment, je détourne la tête et neutralise les voyous de quelques gestes. Satisfaite, je me tourne vers ce qui est tombé de l'immeuble. Au même instant, sa voix s'élève. Un grand sourire effleure mes lèvres tandis que je penche la tête sur le côté.
_ Bien sûr. Et toi, tu tombes toujours à pic.Batman. J'ignorais qu'il était à Seikusu, mais ce n'était pas plus mal. Ces derniers temps, cette ville semble encore plus pourrie que Gotham. Surtout de la racaille de bas-étage à vrai dire.
Je me rapproche de lui, effleurant son masque fêlé d'un doigt léger.
_ D'après ton état, tu as déjà dû sévir cette nuit. Alors, c'était quoi ? Malfrats braqueurs, tueurs, violeurs ? J'essuie doucement le sang avec un doigt, de ma main qui ne portait pas le gant griffu, et sourit.
_ Je me demande comment tu fais pour te retrouver dans des états pareils... Mais bon. Comment se porte la chauve-souris depuis la dernière fois ?