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« le: mardi 14 août 2012, 15:47:48 »
Elle avait prit une mine faussement déconfite. Elle était du mauvais côté de la barrière ? Hana ne le pensait pas, au contraire. C'était comme dire à un employé de fast food qu'il faisait un mauvais choix à faire grossir tous ces clients qui ne faisaient que demander, en toute conscience, ce qu'il leur fallait. Pour Hana, la drogue, c'était pareil. Elle ne faisait vendre que ce que la clientèle cherchait.
Enfin, "elle vendait"... C'était encore Dante qui se chargeait de toute cette connerie administrative. Gérer un empire ? Barbant au possible. C'était bien mieux de simplement en récolter les profits. Et d'avoir du temps libre pour défendre, dans l'ombre, cette source d'argent de poche inépuisable. C'était ce qui était le plus amusant, d'ailleurs ; veiller dans l'ombre aux profits de sa famille. Le devant de la scène, ce n'était pas pour elle, vraiment.
Là, dans les air, volant d'immeubles en immeubles pour trouver un point suffisamment élevé pour observer la course de la voiture de son oncle, elle ne cesse de repenser à ce justicier noir. Regardant par dessus son épaule, elle est presque déçue de ne pas voir qu'il est à sa poursuite. Hana ignore encore la présence du traceur, et debout sur le rebord d'un immeuble, elle veille au grain. La nuit est calme, sombre et belle. Les lumières de la ville sont discrètes, et le ciel étoilé se reflète dans son regard, alors qu'elle lève le visage. Il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal, et puis, c'est du grabuge qui va retenir son attention. Huntress ignore encore ce qui se passe, mais il lui suffit de presser un bouton sur sa ceinture pour que sa moto ne se mette en route. On pourrait la croire folle, ou suicidaire, mais Hana a un confiance en elle et en son matériel incroyable. Elle effectue un saut de l'ange, depuis un haut building, pour atterrir dans une ruelle sombre - non sans s'être retenue avec un grappin, au dernier moment, pour freiner sa chute. Elle grimpa sur son bolide et resta rêveuse pensive un court instant, avant de se mettre en route, quelques rues plus loin simplement.
Le spectacle était, somme toute, assez banal. Enfin, Hana l'imaginait assez bien, ce qui s'était passé auparavant ; un petit con avait simplement voulu piquer un sac, la fille ne s'était pas laissée faire, et l'adrénaline avait changé la donne. Clac, Hunt' arme son arbalète, arrêtant au passage l'homme qui commençait à fouiller dans le décolleté de la belle blonde. Elle avance de quelques pas, son arme sur l'épaule, comme toujours, dans une attitude nonchalante et avec ce roulement de hanche foutrement sexy, histoire d'être visible dans la pauvre lueur d'un lampadaire. La pauvre fille semble un peu dans les vapes, et... Hana se dit qu'il y a bien trop de filles en danger, et pas assez d'hommes. Merde, elle est pas de ce bord là, quoi, et de temps en elle aimerait pouvoir, elle aussi, se rincer l'oeil... Est-ce pour autant qu'elle va laisser cette petite frappe finir ce qu'il a commencé ?
...
Bon, elle hésite un court instant, quand même, avant de se dire qu'il est temps d'agir. Le voyou aussi doit se dire ça, une fois la surprise passée. Il a dégainé un flingue, et ils tirent tous les deux en même temps. Huntress s'est écartée, d'un pas sur le côté, juste avant d'appuyer sur la gâchette ; son carreau d'arbalète s'est fiché droit dans l'épaule du mec, qui gueule un bon coup. Ignorant la douleur près de sa propre épaule droite, elle engage un second carreau, pour tirer cette fois dans la cuisse. Et une fois qu'il est à terre, elle s'approche, et posa son pied sur sa "victime".
- Tsk, tsk, tsk. On ne t'a jamais appris à ne pas t'en prendre à de faibles femmes ?
Elle empoigna le carreau fiché dans l'épaule, et - oups ! - le tourna avant de le retirer de la plaie, avant de récupérer sa seconde munition, sans torturer davantage l'homme. Hana tourna un regard blasé vers la blondinette qui reprenait vaguement le contrôle d'elle même... Pas assez cependant pour avoir les idées claires, provoquant chez Hana un soupir des plus joyeux... Elle dégaina un téléphone portable - pas son téléphone personnel, mais encore un gadget trafiqué par ses soins et qui se révélait intraçable. Elle comptait simplement appeler les flics, oui, histoire de se débarrasser de ces deux là. Et de pouvoir reprendre sa petite balade nocturne.
Elle n'avait juste pas prévu que l'homme déciderait de se venger et qu'au moment où elle lui tournait le dos, il lui tirerait dessus.