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« le: vendredi 08 février 2013, 16:20:22 »
Elle était occupée à rêvasser à l'ombre d'un chêne centenaire. C'était une belle journée ensoleillée et Zenobia, fidèle à sa nature elfique, se plaisait à contempler le ciel bleu à travers les frondaisons et les branchages de la forêt tout en écoutant le chant des oiseaux.
Ces derniers s'envolèrent brusquement et elle comprit que quelque chose les avait effrayés. Elle se releva, les sens en alerte et l'arc au poing, prête à accueillir un éventuel agresseur à coups de flèches bien senties. Rien. Elle entendit néanmoins, grâce à son ouïe fine, des bruits inhabituels venir du nord, à quelques miles d'ici.
Intriguée, elle se dirigea vers l'endroit et arriva en vue du petit village humain des Coques qu'elle connaissait bien : les gens y vivaient de l'exploitation du bois. En bonne elfe, Zenobia réprouvait ce genre de pratiques mais elle n'allait pas, comme certains de ses congénères quelque peu "extrémistes", massacrer ces paisibles villageois : la vie était sacrée et puis ces braves gens veillaient à ne pas endommager la forêt, laissant les jeunes arbres pousser et épargnant même certains d'entre eux qui avaient plusieurs centaines d'années.
Accroupie sur une branche, elle vit un spectacle qui la laissant pantoise : une sorte de type en robe noire et à l'air vaguement maléfique affrontait un étrange chevalier en armure rouge et or. Ce n'était que débauches d'éclairs, de projectiles magiques et de boules de feu. Devant le mage, était entassé des corps humains fraîchement tués, formant un gros monticule : les cadavres de tous les habitants du village !...
Le combat faisait rage et, à un moment donné, le sorcier avait envoyé le guerrier valdinguer vers la forêt, en utilisant une sorte de vortex, qu'il avait fait jaillir de son bâton noir, attirant dans un premier temps le bois, les morceaux de maçonnerie et les débris des maisons détruites avant d'exploser, renvoyant ces éléments aux alentours. Zenobia n'eut que le temps d'éviter un gros bloc de pierre en sautant prestement sur la branche du dessus.
Une fois que le calme fut revenu, elle s'aperçut que le magicien commençait à prononcer des incantations devant les cadavres des villageois. Ses poils se hérissèrent et un frisson de dégoût parcourut tout son corps : de la nécromancie ! Elle se saisit de son arc et encocha une flèche tout particulièrement utile pour ce genre d'occasions : elle était enchantée de manière à traverser les boucliers d'énergie magiques. Le trait siffla dans les airs et atteignit le félon au flanc, lui faisant pousser un véritable cri de douleur. L'Elfe fit la moue : elle avait visé le coeur mais elle avait peut être sous-estimé la puissance de son bouclier magique ; ou alors sa robe était capable de dévier les projectiles...
Quoi qu'il en soit, cela fut suffisant pour briser la concentration du sorcier qui jeta un regard meurtrier vers le perchoir où s'était trouvé Zenobia il y a quelques instants. Elle se réceptionna au sol et s'approcha discrètement de la palissade, maintenant éventrée en maints endroits. Elle jeta un bref coup d’œil et vit le nécromant retirer la flèche, du sang s'échappant de sa blessure, tâchant sa belle robe. S'il n'était pas mort, il était sérieusement blessé.
Le mage jeta le projectile au sol et jugea bon de ne pas s'attarder sur les lieux de son crime : il prononça une formule et il disparut en un éclair.
Restait l'étrange Chevalier : elle se dirigea vers l'endroit où il avait été propulsé et le trouva bientôt, gisant au sol et entouré d'étranges bestioles à l'aspect répugnant. Elle ne perdit pas de temps et décocha 4 flèches, une par créature, en un temps record qui atteignirent leur but, envoyant chacune de ces saletés vers l'autre monde. Les autres se tournèrent vers elle, glapissant, mais l'Elfe avait dégainé son épée magique et, poussant un cri de guerre ancestral elfique tout en effectuant des moulinets avec son arme, en tua trois autres. Les autres ne demandèrent pas leur reste et s'enfuirent.
Zenobia se pencha sur le chevalier : il avait l'air sonné mais était toujours en vie. Elle essaya d'enlever le casque mais n'y parvint pas. Drôle d'armure d'ailleurs : elle était faite dans un métal qui lui était inconnu (un Nain l'aurait peut être su lui) et ne dégageait aucune magie même si elle pouvait sentir qu'une étrange source d'énergie l'alimentait.
Tout va bien ? demanda-t-elle, ne sachant trop si l'inconnu pouvait la comprendre...