Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Jackson Drago

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Jackson Drago

Pages: 1 [2] 3
16
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: dimanche 07 mars 2021, 18:27:56 »
Il faut bouger le superbe cul de la signature, Keira. Sinon c'est du gâchis.



18h27

17
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: dimanche 07 mars 2021, 16:23:13 »
La draguer, qu'elle avait dit. Est-ce qu'il le faisait ? Jaxx n'en savait pas grand-chose mais devait bien admettre que ça y ressemblait. Pourtant il lui semblait n'avoir aucune espèce d'intérêt à éveiller celui de Kara. Célibataires tous les deux, sexuellement disponibles, leur nécessité à partager aurait dû se limiter à quelques baises saupoudrées de politesse de circonstances parce que le courant passait bien. Du cul pour le cul, mais pas tout à fait. Et là, de ce Jaxx semblait voir émerger, l'un des deux aurait apporté les croissants à l'autre au réveil et la levrette-café aurait eu un petit goût de tendresse diluée dans l'arabica.
Tout ce qui pouvait mettre les indicateurs d'avertissement au rouge donc, avec en plus la sirène et les lumières clignotantes.

Jaxx s'était convaincu, à la suite de l'accident et du vague deuil qu'il avait entreprit selon sa manière, que les femmes ne représentaient plus pour lui que de la bidoche. Non pas que le boxer les détestait pour autant. C'était simplement plus simple de faire les choses ainsi, pour s'éviter des émotions que son instabilité pouvaient rendre incontrôlables. Comme si une pointe d'attachement aurait être l'allumette craquée dans une pièce baignée de gaz. Réduire les nanas à leurs attributs sexuels primaires, les ramener à un état de barbaque à consommer, c'était donc une considération raisonnable pour éviter l'explosion. On avait pas idée de s'intéresser au foutu gigot du dimanche, n'est-ce pas ?
Dans cette optique, Kara n'aurait dû être que la viande dans laquelle il aurait enfilé la sienne. Simple, efficace. Du lâcher-prise animal, étouffé comme sa petite gueule engouffrée dans le moelleux de l'oreiller pendant qu'il la pilonnait. Alors pourquoi, BORDEL DE MERDE, avait-il cette étrange satisfaction à la voir sourire, la voir s'ouvrir alors que la confiance fleurissait petit-à-petit dans sa gestuelle et sa conversation ?

Le micro-évènement de l'accident évité lui coupa toute réflexion. Ouf. Le système trouvait là une soupape, bien qu'il s'amusa de voir gueuler Kara au cul du chauffard, poing brandit et volonté de le lui foutre sur la gueule bien imprimée sur le visage. Etrangement, Jackson ne doutait pas qu'elle l'aurait bel et bien fait si le type avait eu l'idée de freiner pour venir imposer son point de vue. Ca aussi, ça n'était pas sans lui plaire.
Merde. Dans son esprit, il avait lâché le mot.
Elle lui plaisait.
BORDEL.
DE.
MERDE.
Intérieurement interloqué d'avoir baissé sa garde à ce point, Drago tendit sa main à Kara. Un mouvement automatique, qu'il regretta presque. Si elle lui avait refusé l'information, la transmission du numéro... il aurait été un peu soulagé. Fin des tergiversations, merci bonsoir et va te faire tringler ailleurs.
Pourtant, en secouant la main provisoirement tatouée de pourpre clair, Jaxx se retrouva à réaliser qu'il venait de remporter une nouvelle petite victoire que les spectateurs placés dans ses gradins imaginaires saluaient par une nouvelle exultation de joie. A ce stade là, un paquet de connards en était à déferler sur le terrain et le service de sécurité ne se trouvait plus en mesure de juguler la marée. La sirène d'alarme avait beau beugler jusqu'à s'en péter les haut-parleurs, personne n'avait plus envie de l'écouter.

- On fait comme ça. La moto dans le soleil couchant avant de prendre la bière en se racontant des bonnes grosses blagues de cul et de parler de mécanique. Il feignit de marquer un doute. C'est le genre de programme que tu veux, hein ? Je peux rajouter un coup de garage sale et une giclée d'huile aussi, t'sais. Pour le folklore. Pendant le coup de la panne, tu vois. Je ferai semblant de tripoter le moteur avant d'aller mettre les mains dans le tien.

Moins d'une heure en arrière, ce genre de tirade aurait poussé Kara à détaler, il le savait. Ce genre de mot l'aurait clouée sur place et toute tentative de dialogue entre eux s'en serait trouvée rompue. Peut-être même aurait-elle choisi de traverser la Toussaint seule, considérant qu'elle s'y trouverait plus en sécurité qu'à proximité de ce type là. Maintenant, tandis que leurs pas les faisaient évoluer devant les devantures des bars fermés et des boutiques dont les devantures sombres laissaient deviner leur contenu bariolé, Jaxx était quasiment persuadé qu'elle allait en rire.
Oui, c'était certain.

Les deux paumés semblaient s'attirer comme des aimants. Toujours plus proches. Leurs traits respectifs s'assouplissaient, l'armure fermée qu'ils représentaient se fendillant à mesure que la trajectoire des deux satellites en perdition se mettaient à coincider. Ils déambulaient là, découpés dans la nuit par les halos colorés projetés par les néons. Les ombres que Kara et Jaxx laissaient derrière eux s'enlaçaient parfois. A vagabonder ainsi, presques collés, Jackson avait la nette impression de protéger Kara. C'était stupide.
Elle lui plaisait pour sa faiblesse.
Bien entendu, elles étaient toutes plus faibles que lui. Toujours. Mais Kara ne minaudait pas, Kara ne cherchait pas à se ratatiner pour flatter l'égo du mâle afin qu'il prenne soin d'elle. Elle jouait simplement son rôle au naturel. Cela le rendait fort lui, mais sapait paradoxalement toutes les défenses qu'il avait péniblement érigées après la perte de Trisha. D'une certaine façon, il en voulait à la working-girl pour ça. Le genre de chose qui amènerait de délicieuses représailles si le duo arrivait à casser la distance pour se tomber dans les bras, entre les cuisses.
Une bonne colère à évacuer par le truchement des coups de bassins.

- Alors, hein. Tu apprendras qu'il y a de très bons bars à putes et qu'on peut y aller pour l'ambiance. En fait tu y vas surtout pour l'ambiance, parce que les putes... Ben, disons que si les prix sont bas c'est parce que les articles sont pas mal esquintés.

Il n'avait pas dit ça cruellement. Ces filles là avaient été abîmées par la vie. Fort. De la porcelaine propulsée contre de la brique bien solide. Parfois, bourrées, les tapins racontaient leurs histoires en divaguant. En pleurant, aussi. Et la plupart avaient vécu une existence si merdique que Jaxx n'aurait pas osé la proposer en scénario, s'il avait eu un petit talent pour la rédaction.
D'une certaine façon, Jackson avait de l'affection pour elles. Ca ne l'empêchait pas de les baiser pour autant. L'alcool, ça noyait aussi les remords.

Enfin. Ce n'était pas autant qu'il fallait y traîner Kara non plus. Sûrement n'aura-t-elle pas embrassé comme lui la mélancolie crasseuse de ces petits bouges souvent décorés de bricoles issues de décennies passées, dont la musique traînante dégueulait d'une vieille stéréo plus poncée parfois que certaines gonzesses qui tenaient le zinc dans l'attente du chaland.

- Je connais un pub, enchaîna t'il alors qu'ils viraient à un carrefour, passant devant une boutique de lingerie. J'y allais après mes matchs. La bière est pas chère et ils servent des tacos à te foutre les papilles en érection.

Son repaire, à l'époque. Jamais remis les pieds depuis Trisha, depuis l'accident. La honte d'avoir tout perdu. Mais, quitte à aller boire un verre avec une nana qu'il n'envisageait sérieusement de baiser qu'à l'issue d'une soirée honnêtement structurée, Jackson se disait qu'un lieu où il se sentirait à l'aise était nécéssaire. Et puis, si Kara décidait de se casser après la bière, elle pourrait rentrer en sécurité. Sûrement même s'y trouverait-il bien un type très bien, le genre athlète à la con en jeans basket et t-shirt volé à son petit frère pour se mouler les pecs qui se proposerait de jouer les chevaliers-servants.

Jaxx jeta un oeil sur l'encre sèche qui s'étalait sur sa main. Il attrapa son portable, véritable relique de l'ère des débuts du smartphone et composa le numéro de Kara pour la faire bipper. Ceci fait, le boitier de plastique retrouva la poche arrière de son futal. Le quartier commerçant était à présent derrière eux et le duo s'avançait sur une petite avenue tranquille, sur les trottoirs de laquelles s'alignaient des petits logements et parfois de modeste pavillons. Le genre de coin où il avait habité par le passé. Peut-être bien à une ou deux rues de leur positon à ce moment là, songea t-il en s'adressant à Kara.

- Vu que tu bosses, tu choisiras quand on ira. Moi, j'ai tout mon temps. Tu m'envoies un message et je passerai te prendre où tu veux.

"C'est toi qui a les rênes, ma poule. Tu peux ne jamais appeler. Ca serait même mieux pour nous deux". Le message avait cette saveur. Kara en aurait conscience, sentit-il confusément. C'était le dernier panneau que Drago pouvait mettre avant le prochain rendez-vous. Un VRAI rendez vous. Calculé, choisi en conscience. A bien y penser, c'était un comportement de lâche que de laisser la responsabilité de ça à Kara, non ? Ouais... ouais. C'était lui refiler la patate chaude et les conséquences qui iraient avec. Il fallait corriger un peu la trajectoire, pour adoucir le fardeau honteusement refourgué.

- Mardi, ça serait pas mal, fit-il enfin. Y'a toujours un groupe d'amateurs ou deux qui viennent pour se faire quelques billets, tu vois. Comme ça on pourra avoir un truc pour combler les blancs gênants quand tu feras tomber ta culotte de rechange de ton sac. Je te promets, je dirai rien sur le motif. 'fin, je le dirai pas trop fort. Respect, quoi.

Un sourire.
Il réalisa trop tard que c'était le genre complice, carrément chaleureux. Il avait hâte d'être à ce putain de mardi et ça se lisait carrément sur sa gueule.
Pour chasser sa gêne de s'être abandonné comme ça, Jaxx réajusta sa crinière grasse dans un mouvement de main vague qui ramassa ses cheveux en arrière, accordant à Kara le luxe de voir son biceps se contracter, de voir jouer le pectoral sollicité sous le tissu pas assez lâche. Il essaya tant bien que mal de se composer un masque de neutralité quand il revient à sa partenaire de galère.

- Allez, courage, t'es bientôt débarrassée de moi.

C'était vrai.
Normal.
Pourquoi ça l'emmerdait, alors ? Connasse en culotte à lapin. Ah... si elle n'avait pu être que cela, finalement.

18
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: jeudi 04 mars 2021, 13:17:12 »
Moi j'vais aller bosser :(

13h17

19
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: jeudi 04 mars 2021, 09:34:37 »
En plus de sa sympathie et de son ouverture, Kara avait même le bon goût d'apprécier l'humour au ras des pâquerettes de Jaxx. S'il ne pouvait pas s'en apercevoir lui-même, la réponse de la jeune femme à sa saillie machiste beaucoup  trop facile à placer l'avait énormément égayé. Ses traits normalement si durs et sévères s'étaient naturellement assouplis tandis que Kara lui répondait tout en riant, faussement boudeuse. L'armure pourtant épaisse de Jackson se fendillait, là, au fil des mètres avalés en compagnie d'une parfaite inconnue. Le fait de la raccompagner jusqu'à chez elle qui aurait dû être une purge interminable pour tous les deux se muait en sortie agréable, si bien qu'ils traversaient déjà le second quartier de leur périple nocturne sans même le réaliser. Le malabar accuse la surprise en voyant sa partenaire lui tirer la langue et, une fois l'étonnement passé, lui adresse un rire nasal tout à fait amusé. La manie lui plaisait pour son naturel proprement désarmant.

Autour d'eux, depuis quelques minutes, les immeubles miteux aux façades démontés par le manque d'entretien et la malveillance ont laissé naturellement la place à des maisonnettes presque toutes identiques, munies d'un jardin que les deux vagabonds du soir ne remarquent même pas. Leurs pas les entraînent sur des trottoirs déjà un peu plus propres le long desquels s'alignent les voitures classiques et familiales des honnêtes familles ouvrières. Sur les capots se peint le passage de leurs silhouettes associées dès qu'ils les dépassent et les reflets dans les vitres font remarquer discrètement que Kara et Jackson s'échangent à présent beaucoup plus de regards. En pleine face quand ils parlent, de biais quand ils scrutent les réactions de l'autre, discrets quand leur curiosité les poussent à détailler l'autre pour s'imaginer comment peindre le corps qu'ils ne connaissent pas.
Ce n'est pas un réel jeu de séduction, c'est vrai. Ils n'en restent pas moins des adultes torturés par le désir qu'ils sentent, lui autant qu'elle vraisemblablement, picoter leurs entrailles. Jaxx essaie de se figurer le galbe des seins de Kara, le renflement de ses fesses à chaque mouvement de ses jambes dont il tente de deviner le fuselage. Et soudain, un peu confusément, il réalise qu'il y a une chose qu'il guette encore plus que le reste.
Son sourire.
Bon Dieu, il adore son sourire.

L'idée qu'on se batte pour elle la fait fantasmer autant qu'elle l'amuse. L'aurait-il fait ? Sûrement, oui. Jackson s'était bastonné pour bien moins que ça par le passé. Dans sa jeunesse, plus d'une fois pour corriger le mec d'une fille qui lui plaisait. Peut-être bien que si un homme avait débarqué à cet instant pour emmener Kara, il se serait battu encore une fois.
Il n'avait pas envie qu'on lui vole la fille. Ou seulement le moment agréable qu'il passait. Merde, il n'en savait rien et était incapable de se décider, se trouvant satisfait qu'aucun Jules ne risques (au moins pour ce soir) de venir lui ravir la salary-girl coincée sous son perfecto.

Bien que Kara ne réagisse pas à la vague confidence de Jackson, celui-çi n'en fait pas grand-cas. Il avait ressenti le besoin de dire à cette fille qui trimait comme une abrutie pour gagner sa croûte qu'il n'était pas -n'avait pas toujours été, plutôt- le branleur alcoolique et suicidaire qu'elle avait rencontré. Pourquoi est-ce qu'il avait ressenti ce besoin de ce justifier, ça...
C'est elle qui laisse passer l'ange entre eux et chasse le silence par un trait sarcastique qui ramène vite leur discussion amicale à la vie et Jaxx l'en remercie d'un énième petit rire assorti d'un haussement d'épaules comme pour lui signifier que, peut-être, le mec imaginaire aurait eu ses chances malgré tout. C'est après ça que part sa proposition d'aller un jour boire un verre et la réponse que la tirade entraîne.
Kara se trouve à présent assez à l'aise pour le tâcler ouvertement. Excellent point !

- Tu sais ce qu'on dit sur les lapins, hein ? Foutre ça sur ta culotte, pardon, mais c'est un signal. Sans compter tout ce que ça amène comme parallèle sur les carottes...

Un nouvel éclat de rire tonne, mêlé à la langue tirée. Sa voix se répercute sur la devanture de la boulangerie devant laquelle ils passaient à ce moment précis. Une véritable image d'Epinal d'un jeune couple en goguette et, si quelqu'un les avaient croisés à cet instant où ils se trouvaient aussi complices, il n'aurait pas eu à douter que les deux larrons se connaissaient depuis toujours.

Eeeeeeet... ELLE ACCEPTE ! Dans les tribunes imaginaires placées dans la tête de Jackson, d'où on mate la rencontre sur écran géant, c'est l'explosion de joie. Le point décisif de la partie a été marqué et c'est le début d'une ola débridée. On jete les seaux de pop-corn en l'air, on se prend dans les bras avant de revenir au match, qui n'est pas encore terminé pour autant. Pour ça, pour se déclarer vainqueur de cette première manche, il faudrait au moins récupérer un numéro de téléphone.
Si jusque là la défense adverse formait un mur compact, les échanges l'ont assez ouvert pour que l'attaque de la team Drago tente une nouvelle action. Voilà que son attaquant dribble et récupère la balle que Kara a placé dans le jeu.

- Pas de conneries ? Hm. Je ne peux pas promettre. Mais bon, si tu veux t'assurer que tout va bien jusqu'à qu'on aille boire ce verre, tu peux toujours prendre des nouvelles par téléphone.

Son regard s'est fixé dans le sien. Il brille d'un  feu étrange, entre espoir et inquiétude. Elle pourrait balayer poliment ses avances et Jaxx en est conscient. C'est un pas de géant qu'il l'invite à faire à présent et ceux, pour tous les deux. Il pourrait bien tenter de se flinguer encore cent fois d'ici à ce qu'elle accepte de sortir un nouveau soir -une vraie sortie. Kara n'en saurait rien. Toutefois, l'ancien boxer noue une promesse avec lui-même, comme si ça pouvait influencer la décision qu'il attend que sa sauveuse prenne. Si ils se mettent à échanger ne serait-ce qu'un putain de SMS juste poli, il ne fera plus aucune tentative jusqu'à ce fameux verre. Deal !

Le quartier résidentiel traversé, les voilà au bord d'une avenue. Alors que le trafic est calme, Jackson prend Kara par la taille et la fait traverser d'un pas pressé tandis qu'un bolide passe derrière eux, klaxonnant comme un dératé. Sur le trottoir, Jaxx le gratifie d'un superbe doigt d'honneur alors que la bagnole s'éloigne dans la nuit. Ses phares arrières disparaissent au loin et le duo reprend sa route jusqu'à la fin de plus en plus proche de ce bien étrange moment partagé.
Autant ne pas y penser pour le moment.
Autour d'eux, le quartier commerçant n'est plus animé que par les néons coloré. Les magasins sont fermés, les restaurants aussi. Il y a toutefois plus de passage autour d'eux. Des groupes d'amis, des couples qui se hâtent. Plus autant de menace et un décor qui les plonge dans une forme de bulle un peu plus sécuritaire. Ce n'est pas pour autant que Jackson cherche à s'écarter de Kara. D'ailleurs, est-ce qu'il se trompe où est-ce qu'ils sont bien coude-à-coude depuis un moment ? La working-girl ne lui donne pas l'impression d'être gênée par la proximité. Ni même de se trouver intimidée face à lui.

- J'aurai pu te ramener en moto, je suis sûr. Ce n'est que partie remise, t'en dis quoi ?

Marchant dans les pas indiqués par Kara, Jackson ne fait que la suivre. Il ignore où elle habite, après tout. Mais, franchement, si elle lui disait habiter même dans la ville voisine, ça n'aurait pas d'importance. Tant qu'il pouvait grappiller un peu plus de temps, comme ça... non, la distance n'aurait aucune espèce d'importance, tant qu'elle était faite avec elle.

20
Blabla / Re : Embrasses-tu / n'embrasse pas
« le: mercredi 03 mars 2021, 21:40:36 »
Personne n'aura cette référence de vieux :(

21
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 03 mars 2021, 20:28:56 »
OUI.

20h28

22
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: mercredi 03 mars 2021, 18:55:13 »
C'était donc un premier "sauvetage" qui avait entraîné, de fil en aiguille, celui qu'elle avait prodigué à Gueule-d'amour. A croire que ce comportement, chez elle, était une façon de vivre. Jackson ne se retrouvait pas vraiment dans cette façon de faire, sans parvenir toutefois à la dénigrer. Des gens serviables jusqu'à la bêtise (ou pétri d'une naïveté touchante complètement archaïque, selon l'homme, pour les temps modernes actuels) rendaient le monde un peu meilleur. Mine de rien, cela se vérifiait : Jaxx se rendait compte que la présence incongrue de cette étrangère avait chassé pour ce soir l'essentiel de ses idées noires.
La compagnie d'autrui lui manquait, depuis l'accident. Ses proches restants lui avaient tourné le dos, ses amis également. La chaleur féminine qui occupait de temps à autres son pieu était celle d'une pute quelconque qu'il n'avait aucun mal à ramasser au pied même de son petit immeuble miteux. Une chatte anonyme, dont il ne retirait aucun réel plaisir. Ni même un semblant de compagnie. Cette fille là, qui marchait à côté de lui avec son cuir sur le dos lui avait procuré plus de satisfaction en ne faisant strictement rien d'autre qu'exister à proximité de lui. Possédait-elle une forme de super-pouvoir social, ou Jackson était-il encore plus seul qu'il ne se le figurait jusque là ?
La réponse lui semblait en fait évidente. Il la chassa rapidement de ses pensées, n'ayant aucune envie pour le moment de gamberger de façon stérile sur son sort.

- Tu peux dire de la merde que c'est un trésor, ça n'en reste pas moins de la merde. Un haussement d'épaules. Ce quartier c'est le tiers-monde. C'est pourri, le moindre coin de rue pue la pisse et si tu éternues dans une des pièces de n'importe laquelle de ces baraques, tu fait se décoller un morceau de mur.

Inutile qu'elle prenne des gants. Jackson n'en prenait pas le moindre. La Toussaint était un trou à rats et la zone qu'ils traversaient à la lueur blafarde des rares réverbères encore fonctionnels était la pire de toutes. Aucun d'eux ne faisait plus de dix mètres sans shooter dans une canette ou un détritus quelconque. Les poubelles qu'ils dépassaient dégueulaient, puaient violemment. Les formes qui se déplaçaient ça et là semblaient toutes prêtes à leur fondre dessus comme une nuée de corbeaux sur un cadavre farci de vers. Pour dissuader les mauvaises idées qu'il sentait germer dans les rares regards qui se déposaient sur eux, Jaxx serra un peu plus le côté de Kara et poussa la chose jusqu'à lui entourer un instant les épaules d'un geste protecteur. C'était moins pour la rassurer elle que pour confirmer que cette fille là était "à lui".
Son passé de boxer semi-pro avait conféré à Jackson une petite notoriété dans le quartier. Ca, et quelques soi-disant gros durs à qui il avait fait voler quelques chicots sur le pavé. Normalement, ils seraient tranquilles un moment.

Son bras glissa d'elle pour lui rendre sa tranquillité et l'intégrité de sa sphère privée dès lors qu'il gagnèrent les premiers pâtés de maison délimitant une zone un peu plus résidentielle et mieux éclairées.

- C'est pas une tare de pas avoir de bonhomme, souligna t-il en remarquant que le sujet semblait la gêner. Tu vis comme tu veux. Et t'as la paix, pas de compte à rendre. Bon, j'imagine que ça doit être chiant pour toi dès qu'il faut porter un truc lourd, avec tes bras épais comme des pattes de poulet.

Nouvelle  taquinerie, d'un ton quasiment complice cette fois. Il se sentait à l'aise, la sentait assez réceptive à sa présence. Aucun ne se considérait comme l'ami de l'autre pourtant la discussion devenait assez détendue pour procurer un certain plaisir dans l'échange. C'était, à tout le moins, le cas pour Jaxx qui parti d'un bel éclat de rire sincère à la pique amusée que Kara décrocha à son attention. Sa voix, grave et suave, la gaité lui donnait un petit charme supplémentaire.

- Je l'aurai laissé faire en guise d'excuse, t'sais ? Quoiqu'une bonne petite baston, ça ne m'aurait pas fait de mal non plus. Ca aurait eu un peu l'air de la lutte des deux mâles pour la domination de la femelle. Il réfléchit. Y'a un côté grave sexe à voir ça comme ça, non ?

Aucun appel du pied, aucun sous-entendu. Lui-même s'en étonna après coup. Jackson n'avait pas plus cherché à tendre une perche qu'à prendre la température, ni même à faire comprendre à Kara que, bordel, il avait une féroce envie de baiser. Ce n'était qu'un échange presque quelconque, que l'évocation dans la situation dans laquelle ils se trouvaient rendait étrangement douteux. Un peu pervers. Le genre de petite épice sensuel à saupoudrer pour enflammer les sens à petit feu, mais appelait moins aux corps qu'à l'imagination.

- J'étais boxer, avant. C'était sorti seul, parce que ça avait un lien indirect avec la discussion précédente. Il continua. J'ai arrêté pour... enfin, j'ai arrêté. Depuis, je vis dans cette zone. Le seul truc qui soit bien, c'est que les putes ne sont pas bien chères. M'enfin elles sont aussi à l'image de l'état du coin, alors...

Depuis l'accident et son emménagement, Jackson se contentait de zoner. La vente de l'essentiel de ses biens lui assurait un petit train de vie sans fantaisie pour au moins deux ans encore. A l'origine, le mâle avait prévu de crever bien avant de voir ses finances complètement tondues. Et puis, quand il avait constaté que la mort ne voulait pas de lui, il n'avait plus su quoi faire. Ses tentatives de suicide étaient devenues la seule distraction qui arrivaient à le tirer un peu de l'état de mort-vivant dans lequel il se complaisait.
Kara avait tout du petit rayon de soleil inattendu au cœur d'une averse sans fin.
Ce qui ne devrait durer que jusqu'aux premiers abords de son quartier.

- Si jamais un de ces soirs tu rates encore ton train, on aura qu'à aller boire un verre. Merde, est-ce qu'il l'invitait ? Il tenta de désamorcer le côté solennel. Si le mec que tu te seras trouvé d'ici là n'est pas trop menaçant, hein. Je ne voudrai pas me faire emplâtrer la gueule pour une fille qui ne porte QUE des culottes ! Avec des petits oursons dessus en plus, je suis sûr.

Merde, après tout. Lui lancer une perche, cette fois volontaire, ça n'avait rien de méchant. Ils ne faisaient que s'échanger quelques mots, n'est-ce pas ? Cette balade ne prêterait à aucune conséquence et sûrement l'auraient-ils oublié tous les deux dans une paire de jours. En essayant de se convaincre de cela, Jaxx réalisait que la perspective le faisait chier. Il n'ajouta rien, ne sachant pas trop s'il espérait que Kara réponde par l'affirmative ou, au contraire, ne l'envoie chier poliment.
Sûrement serait-il rapidement fixé.

23
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: mercredi 03 mars 2021, 17:12:51 »
- J’veux pas paraître malpolie… Mais j’ai l’impression que t’as un peu bu.
- Un peu ? Je suis plus imbibé de rhum qu'un baba, tu veux dire.


Pour le reste, elle avait raison. Sa tentative de suicide avortée l'avait fait dégriser, oui, mais de l'alcool continuait à circuler dans son sang. S'il s'était s'agit de prendre la route seul, cela n'aurait eu aucune espèce d'importance. En cas d'accident mortel, et bien... il ne mourrait pas. La moto, c'était moins sûr. Quant à la mignonne petite souris qui frémissait de méfiance face à lui, si elle montait en selle et qu'il les envoyait dans le décor, sa belle petite gueule et tout le reste irait probablement repeindre en rouge épais plusieurs dizaines de mètres d'une bande de bitume. Du sang sur les mains, Jackson en avait déjà bien trop à son goût.
La pensée le refroidit sérieusement et l'idée de jouer les chauffeurs motorisés le quitta pour de bon. Avec, aussi, un peu du degré alcoolique qui lui embrumait un peu l'esprit.

Ses yeux pâles s'étaient teintés d'un peu de nostalgie quand il les reporta sur elle. La salary-girl était là, à le fixer sous l'épaisseur rassurante d'un blouson de cuir noir qui embaumait sa sphère intime de toutes les informations olfactives associées à Jaxx. Son sillage odorant, mélange étrange mais accrocheur de virilité ferme et de loose ordinaire, la jeune femme pouvait s'en remplir les poumons. L'instant fut suspendu entre eux comme pour marquer l'image étrange de ces drôles de zigotos qui n'avaient pas la bonne méthode, l'un et l'autre, pour tisser un dialogue réellement satisfaisant. Deux neuneus qui se découvraient, au propre comme au figuré. Deux neuneus aux façons bancales qui, pourtant, les aidaient à faire avancer le petit scénario dans lequel ils s'étaient chacun bien involontairement embarqués.
Jaxx passa une main nonchalante dans sa tignasse mi-longue pour la repousser en arrière en dégageant son visage, puis adressa à la jeune femme un "non" de la tête. Il n'avait pas froid.

- Mieux vaut que tu le gardes, le temps qu'on est dans les parages. Ici moins t'en montre, mieux c'est.

Elle ne présentait rien d'aguicheur en soi, pourtant. Ses vêtements étaient ternes, ordinaires, fonctionnels. Les tarés de la bite n'en trouveraient pas moins un sujet de bandaison assez probant pour avoir envie de faire un sort à cette pauvre nana. Le perfecto lui donnait certes une drôle de touche, mais couvrait son allure. On pouvait oublier ses seins et il dissimulait son cul à moitié. Drôle d'armure, qui puait le mâle, le sexe tarifé, le parfum bon marché et les vieux relents d'alcool. Elle ne l'en protégerait pas moins des prédateurs qui ne manqueraient pas de guetter son passage.

Comme des ados incapables de se proposer d'aller faire un tour ensemble, les deux chimpanzés attendaient que l'un fasse un mouvement pour pouvoir rebondir dessus. Elle daigna accomplir le premier pas en se servant des propos de Drago comme tremplin. Ce fut, étrangement, une culotte qui lui servit comme prise d'élan. Jaxx n'était pas dupe de son petit jeu, bien qu'il ne lui fit pas l'affront de lui signifier qu'il avait compris depuis un moment ce qu'elle attendait de lui. Le boxer joua la même partie verbale que la salariée, faisant fleurir un petit sourire malicieux sur le fil de ses lèvres.

- Je t'accompagne jusqu'à ce que tu me dises de me casser. Les filles de ton âge qui portent des culottes se font rares, je ne voudrai pas qu'un enfoiré te tire la tienne. C'est que c'est un véritable trésor, à ce niveau là !

Et quoi ? A aucun moment elle n'avait seulement nié en porter une ! Pas que Jackson en avait quelque chose à carrer, du reste. Cela n'était néanmoins pas sans l'amuser que d'imaginer cette drôle de bringue le cul emmitouflé dans une innocente culotte de coton plutôt que souligné par un string aguicheur.
Un rire taquin, gentiment moqueur. Jaxx adressa à la fille un mouvement de tête pour désigner la rue qui se déroulait juste à côté d'eau, comme s'il s'était s'agit d'une rivière de macadam dont il suffisait de remonter le cours pour retrouver son chemin. Le duo se mit en branle, d'abord sans rien dire, jusqu'à ce que Jackson ne casse le silence. Il avait dans l'idée que le chemin serait un peu plus long que ce qu'elle cherchait à faire croire et ne s'imaginait pas parcourir la ville sans échanger quelques mots avec celle qu'il escortait.

- Dans quoi tu bosses, pour avoir des horaires aussi merdiques ? Surtout dans ce trou à rats qu'est ce quartier... Je sais pas moi, demande à ton mec de se bouger le cul pour venir te chercher ?

En journée, ce n'était pas bien plus glorieux, oui. Tout de même un poil moins risqué, ce qui paraissait à Drago être un poil plus convenable quand on se trouvait être pourvue d'une poitrine et d'un vagin.
Les mains dans les poches, il marchait à côté de sa sauveuse. La regardant au fil de ses mots, il n'en restait pas moins attentif à leur environnement et ce, surtout lorsqu'ils passaient à côté de ruelle ou de grandes bennes à ordures. Les coins glauques qu'affectionnaient toutes sortes de cafards urbains, en somme.

- Au fait, fit-il distraitement. Moi, c'est Jaxx. Enfin, Jackson.

Les présentations avaient tardé à se faire ! Aucun protocole de politesse ne s'était appliqué lors de leur drôle de rencontre. Tous deux ne pouvaient pas non plus passer leur temps à se désigner par des "tu' ou des "toi", pas vrai ? Cela aiderait, estimait également le balafré, à créer une atmosphère un peu plus détendue entre eux. Une fois qu'elle aurait daigné se nommer à son tour, on pourrait raisonnablement penser que la fille accomplissait un pas tacite pour accepter réellement la proximité du loubard qui cheminait à côté d'elle.
Jaxx n'en espérait pas plus que ça.
Un peu de chaleur humaine, même à feu très doux, ça ne serait pas sans lui faire du bien.

24
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: mercredi 03 mars 2021, 12:59:54 »
Mouais.
Si cette aimable conne habitait vraiment dans le quartier, ou pas loin, elle ne serait pas aussi flippée de se retrouver si proche de Gueule-d'amour. Drago était conscient de sa dégaine, de l'image qu'il renvoyait. Un peu surrané à sa façon, certes, le perfecto noir de motard n'en était toujours pas moins le symbole universel du bad boy par essence. Les cheveux gras de gomina, le cran d'arrêt dans une poche et le peigne dans l'autre... un indémodable que Jaxx tenait pour être une forme de virilité absolue. Le message qu'il renvoyait était clair : c'était un avertissement aux autres, aux prédateurs qui se croyaient plus gros que lui. Le balafré avait du punch et mauvais caractère. Tout ce qui faisait mouiller certaines petites minettes et flipper les autres, peu désireuses de se retrouver à portée de la sphère d'influence de ce genre de prédateur. Qui pouvait dire, après tout, s'il n'allait pas dérailler après vous avoir collé le plus sensuel des sourires ?

Pour autant, Jackson n'avait aucunement l'intention de porter préjudice à sa drôle d'héroïne. Son geste était dénué de sens, mais que pouvait-elle en savoir ? Elle avait cherché à lui sauver la peau, ne fut-ce seulement que par réflexe. C'était con. Mais honorable. Cela l'avait mis dans la merde cependant et le suicidaire estimait qu'il était normal de l'aider à s'en sortir. Aucune arrière-pensée particulière ne l'animait, simplement une forme de politesse ; "les singes sont plus forts ensemble". Et ces deux là étaient de curieux chimpanzés, dont un ne savait pas faire de la moto.

- Ah ouais ? Tu n'aurais qu'à t'accrocher à moi, tu sais, rétorqua t-il. C'est pas bien compliqué. Tu serres, tu fermes les yeux et hop ! T'es à ta porte en moins de temps qu'il n'en faut pour perdre ta culotte.

Son petit jeu avec les clefs n'avait pas échappé à Jaxx. Un vieux truc de bagarreur : serrer le poing autour d'un objet dur pour éviter que les phalanges ne s'enfoncent naturellement dans la main en frappant. Un bon coup avec un poing refermé autour d'un briquet, par exemple, c'était une chance supplémentaire d'étaler le gus d'en face pour le compte dès le premier coup. L'avantage des clefs, c'était que si elles étaient placées de façon à dépasser d'entre les doigts, ça ferait davantage de dégâts.
Cette fille avait assez de présence d'esprit pour penser à ça et Jaxx sentit la jauge de sympathie à son égard gagner deux petits points. Si bien qu'il ôta son blouson pour le lui tendre ; sa tenue à elle était en piteux état. Le cuir serait bien trop grand pour elle, mais ça n'avait aucun importance. Tant pis pour la légère odeur de sueur légère, d'après parfum musqué... Elle sentirait le mâle un temps, pour peu qu'elle accepte de foutre le perfecto sur ses petites épaules. Drago se retrouvait en t-shirt simple, dont l'étoffe soulignait agréablement le roulis de ses muscles dès qu'il bougeait. Ce qu'il fit en commençant à remonter jusqu'au quai, s'assurant que l'héroïne suivait le mouvement.

D'ailleurs, elle restait dans son rôle et s'inquiétait des projets suicidaires de Jaxx, qui esquissa un petit sourire amusé qui s'étira sur sa barbe naissante zébrée par les cicatrices qu'il portait à la gueule.

- Nan, répondit-il tranquillement. Tu m'as cassé mon groove pour ce soir. Et puis, hé, plus de train. Je verrai ça demain.

A force de tenter de se foutre en l'air comme si c'était devenu un lobby, Jackson en parlait un peu trop naturellement. Il faisait vaguement attention, la plupart du temps, pourtant ! Titiller la gentille conne du soir l'amusait, bien qu'il ne cherchait pas à se montrer cruel. D'ailleurs, la qualifier de conne, même si ce n'était qu'intérieur, ce n'était pas justifié. Arrivés au portail de la gare, Drago se retourna vers elle.

- Ecoute, ma belle. Si tu veux que je te raccompagne, il faut aller jusque chez moi pour que je sorte la bécane. Mais si tu préfères appeler un taxi et attendre ici, je peux aussi attendre avec toi. Je me foutrais sur le banc là-bas, si ça te rassure.

Fini de rire, se dit-il en désignant le banc à huit ou dix mètres d'eux, qui se trouvait éclairé par le réverbère à la lumière chiche sous lequel il était installé. Le suicidaire se doutait bien que sa compagne d'infortune devait plus où moins se sentir prise au piège et qu'il n'avait absolument rien qui puisse la rassurer. La proposition de l'amener jusqu'à chez elle ? Foutrement honnête. Il ne comptait pas se la faire une fois la porte passée (même si, bordel, ne pas s'être fait sucer par la pute du bar un peu plus tôt l'avait laissé sur une sacrée béquille), mais que pouvait-elle en savoir ?
La situation, du point de vue de la jeune femme, était probablement totalement moisie. Entre plusieurs maux, elle se devait de choisir le moindre sans aucune assurance d'accomplir le bon choix. Dans le quartier où ils zonaient tous les deux, c'était une erreur potentielle qui pourrait déboucher sur un sacré paquets de belles emmerdes bien fumantes.

Ayant veillé à se tenir à une distance raisonnable d'elle pour pouvoir discuter sans qu'elle n'aie trop l'impression qu'il cherche à l'envahir, Jaxx lui adressa un sourire poli qu'il espéra rassurant. Pas certain que ça touche au but, pourtant.

- C'est comme tu veux, finit-il par dire. Je t'en dois une, pas vrai ? Donc le moins que je puisse faire, c'est d'être sûr que tu gardes ta culotte jusqu'à chez toi.

25
Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: mercredi 03 mars 2021, 00:43:38 »
Il y eu bien un choc, mais pas vraiment celui auquel Jaxx s'attendait.

Gueule d'amour était prêt à sentir le métal crasseux de la locomotive lui concasser chaque os du corps au moment de l'impact, comme il s'attendait à voir ses entrailles éparpillées sur cent bons mètres le temps que le conducteur affolé ne serre à fond le frein après avoir vu la silhouette du suicidaire s'éclater sur sa machine comme un fruit bien trop  mûr. On retrouverait ses molaires à l'autre bout de la ville et son sang constellerait pour plusieurs l'acier de la loco, comme s'il n'avait été qu'un gros moustique débile sur la trajectoire d'un boulet de canon. Jackson n'attendait pas mieux que ce genre de frisson, cette seconde purement extatique qui précédait le moment où le corps tout entier rompait sous la violence brutale et absurde. Il en était intimement persuadé : il se taperait une trique instantanée et absolument dantesque à la seconde même où son intégrité physique se désagrégerait sur la carlingue de la machine ferroviaire.

L'impact fut, en fait, foutrement moelleux. Agréable, comparé à ce qu'il s'était préparé à ressentir. Sortie du néant qu'était le reste du monde qui n'entrait pas dans son champ visuel, une silhouette fine avait foncé sur Jaxx une foutue demie-seconde avant que sa belle ganache ne fusionne avec l'acier lancé à toute vapeur sur les rails. Son visage s'était engouffré non pas dans de la mécanique mais dans de la graisse mammaire et tout son corps avait décollé en suivant le mouvement. Enlacé à sa sauveuse par la force des choses, Drago avait tourneboulé cul par-dessus tête avec elle. Le macadam du trottoir de la gare d'abord, puis la force de leurs corps noué les avaient entraînés à rouler dans le bas-côté dénivellé qui bordait le quai. Gravier, terre, boue, herbe et finalement branches des buissons qui avait stoppé leurs tonneaux en bas de la petite côte. Voilà que Jaxx et l'inconnue étaient saufs. A califourchon sur lui, au niveau de sa ceinture abdominale, la working-girl surélevée avait sacrifié ses jolis seins pour épargner le visage de l'immortel. Il fut tenté d'en profiter en réalisant leur posture mais, s'il déposa une main sur son cul, ce fut pour le dégager d'un coup un peu sec.
Elle se retrouva à côté de Drago qui se redressait en grognant, écrasant quelques jurons entre ses dents serrées.

- 'tain, mais on t'a demandé de jouer les sauveuses ?

Quelle emmerdeuse, lui gâcher sa nouvelle forme de suicide ! Avait-on idée, dans cette société pourrie et individualiste à crever, de venir en aide à son prochain ? Sûrement une originale avec le complexe du héros, quelque chose du genre. Son regard dur s'arrêta sur l'inconnue le temps de la mater. Peuh ! Madame Tout-le-monde, en plus ! Une probable bobonne pantouflarde que son mec n'enfilait qu'une fois dans le mois. Et encore, les semaines fastes !
Ouais, bon. Inutile d'être un connard. Elle avait été plutôt héroïque dans son genre et maintenant qu'elle barbotait dans ses fringues déchirées, Jaxx commença à s'en vouloir de l'avoir envoyée chier. La mésaventure, aussi, l'avait sérieusement dégrisé. Cela l'aidait à être moins con et pour la jeune femme à qui il proposait sa main pour l'aider à se remettre debout, c'était une bonne chose.

- C'était couillu, n'empêche.

La lueur dans le regard porté à son interlocutrice était assez éloquent sur la sincérité des mots qu'il venait de lâcher. Oui, ça l'était réellement, couillu. Aucun autre connard n'avait daigné se bouger le cul et d'ailleurs, personne n'était seulement descendu voir si tout allait bien pour eux. Hors de question de rater le train qui repartait déjà, après avoir balancé le sifflement aigu qui annonçait la fermeture des portes.

- Bon, ben on a tous les deux raté notre train.

Sa propre connerie le fit sourire, puis rire de bon cœur. Jaxx se laissa aller quelques secondes puis, une fois plus tranquille, remercia pour de bon la salary-woman en lui étreignant l'épaule de sa grande main forte. Il regarda ensuite alentour, voyant mourir l'essentiel de l'éclairage de la gare. La dernière rame venant de partir, il n'était plus utile de tout alimenter. L'endroit prit une allure sinistre, un peu fantomatique. Parfait climat pour se raconter des histoires d'horreur en se tripotant dans les fourrés... Mais il y avait fort à parier que ce n'était pas une proposition à faire à sa drôle d'héroïne.

- Tu veux que je te raccompagne ? lâcha t'il en haussant les épaules. Ca craint ici la nuit, pour les jolies filles.

Qu'elles soient jolies ou pas, ça n'était pas un quartier où il faisait bon traîner pour les nanas, de toutes façons. Jaxx n'imaginait pas qu'elle répondrait par l'affirmative et la voyait plutôt se casser pour aller se foutre dans la lumière rassurante d'un réverbère jusqu'à ce qu'un chauffeur Uber vienne pour la récupérer. Elle prierait Dieu et tout le saint Frusquin de lui éviter les mauvaises rencontres jusqu'à ce que la bagnole ne la récupère et remercierait chaleureusement son sauveur à elle de la mener à bon port.

Jackson lui devait tout de même bien ça, de lui proposer de faire un peu de chemin avec elle. Même si elle ne risquait rien, cette inconnue un peu frêle venait tout de même de lui sauver la vie. Cela méritait, de sa part, un minimum de considération.

26
Les alentours de la ville / Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: mardi 02 mars 2021, 22:42:24 »
La nuit, tous les chats sont gris.
Les wagons de train aussi.

Il était plus de vingt-deux heures passées quand Jaxx traîna sa carcasse jusqu'à la gare. Bouteille de Jack Daniels bien entamée à la main, perfecto en cuir sur le dos et jean élimé sale moulant son agréable petit cul musclé, il allait d'un pas un poil chancelant. Encore une belle soirée de n'importe quoi pour Drago et probablement pas la dernière -c'était bien ça tout le malheur de sa situation. Comme pas mal de soirs, Jackson avait débuté par se coller une énorme caisse en espérant vaguement qu'un coma éthylique lui ferait du bien. Puis, devant l'échec de la manœuvre, l'ancien boxer était descendu de chez lui pour rallier le Foufoune's Club, un bar à tapins de bas étage situé à quelques pâtés de maison de l'appart' miteux qui était à présent son domaine. Quitte à boire, finalement, autant ne pas le faire seul.
Il avait payé sa tournée puis s'était carrément payé une pute dont il n'arrivait à se souvenir du visage. L'idée avait été de la tambouriner dans les chiottes crasseuses du Foufoune's, une culbute rapide et précise... mais Jaxx avait dégobillé sur le dos de la pauvre fille alors qu'elle se foutait à peine à genoux face à lui pour lui sortir la tige du pot, le cœur soulevé par les effluves un peu trop capiteuse du parfum bon marché dont elle s'était aspergée. Les physios l'avaient, suite à ça, expédié à l'extérieur manu-militari. Un rouler-bouler dans les poubelles, un échange d'insultes et l'affaire en était restée là, Jaxx gratifiant les gorilles d'un doigt d'honneur avant de réajuster sa veste pour aller errer sans but dans les rues qui s'ouvraient à lui.

Le Jack, il l'avait tapé à deux petits jeunes posés dans un skatepark. Les petits cons étaient partis faire des figures sur la rampe en laissant le museau de la bouteille pointer hors d'un sac à dos. Drago l'avait raflée avant de décamper et se l'était envoyée tout en déambulant sans destination à travers le quartier pourri. Un bout de la Toussaint, pour ce qu'il reconnaissait. Le bout avec la petite gare qui laissait passer les derniers métros de nuit, qui remontait les travailleurs tardifs vers le centre-ville. C'était en voyant les wagons filer que Jaxx avait réalisé qu'il n'avait encore jamais essayé de se foutre en l'air sous un train. Ah ! Ca ferait bien chier les derniers connards qui poireautaient à quai ! Même si il se ratait encore (ce qui était une quasi-certitude, mais on était après tout jamais sûr de rien), ça le ferait marrer de voir les bonnes gens pousser des cris d'orfraies quand il passerait sous les roues.
Son idée macabre en tête et un sourire d'imbécile visé sur le visage, Jaxx avait donc entreprit de faire le resquilleur pour passer les guichets avant de se retrouver sur le bord du quai.

Il n'y avait pas grand-monde, à cette heure là. Dommage. Une fille, deux ou trois gentils papas en costume-cravate débraillés et complètement écrasés par la fatigue de la journée. Drago manquerait finalement de spectateurs, mais est-ce qu'il en avait sérieusement quelque chose à foutre ?
Crachée par des haut-parleurs grésillant, la voix fluette de la dame d'annonce se fit entendre.

"Le prochain train est sans arrêt, veuillez vous écarter de la bordure du quai. Je répète..."

Par-fait.
Drago s'envoya une fameuse rasade, cassant d'un coup un bon quart de ce qui restait du whisky, puis s'avança tout au bord du terre-plein. Si loin en fait que ses pieds dépassaient à moitié de la bordure de ciment et se trouvaient en suspension au-dessus des rails qui déjà tremblaient de plus en plus à l'arrivée du train dont on voyait déjà la lumière au bout du virage qui s'amorçait avant la gare même. Vacillant comme il l'était, Jaxx ne laissait aux badauds aucun doute sur ce qu'il préparait. On s'agita un peu et quelques têtes cherchèrent du personnel ferroviaire dans l'espoir que quelqu'un interviendrait. Surtout ne pas se mouiller, après tout : il avait vraiment la gueule du mauvais garçon prêt à sortir un cran d'arrêt. Le boxeur déglingué ne l'aurait toutefois pas fait. C'était sa tentative de mort à LUI et personne n'avait intérêt à l'accompagner, nom de Dieu !

Et alors que la corne de brume du train hurlait son arrivée très prochaine, son passage à une vitesse infernale et sans arrêt à la station, Jackson s'avança encore un peu. Le calcul était parfait. Au moment où la locomotive passerait à son niveau, elle le percuterait de plein fouet.

Ca allait avoir une sacrée gueule, en tous cas.

27
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 02 mars 2021, 21:46:58 »
Je ne vois pas de quoi tu parles :o

21h46

28
Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: mardi 02 mars 2021, 21:22:37 »
Oui, hein ? Une petite balade douce et romantique.

Fall Out Boy - Beat it

29
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 02 mars 2021, 21:15:40 »
"Les" ? Ca n'en fait qu'une ! Ne me prêtez pas des pouvoirs que je n'ai pas.
Encore :D

21h15

30
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 02 mars 2021, 21:03:09 »
T'es quand même compliquée è_é

21h03

Pages: 1 [2] 3