Territoire de Tekhos / Hard landing - PV
« le: mardi 22 juillet 2014, 19:20:12 »L’espèce de gros pou n’était pas inarrêtable pour autant. Une escouade bien entraînée aurait très largement suffit à lui faire la peau –pardon, la chitine- sans trop de dommages avec un peu de matériel et un minimum d’organisation. Et Tekhos avait d’ailleurs envoyé un bataillon combattre l’emmerdeur venu d’une Ruche non-répertoriée quand le ciel se mit à tomber en petits morceaux sur le village déserté où le Tanker avait visiblement décidé de s’installer.
Ca avait commencé par un grand flash lumineux, suivi d’une petite explosion qui avait libéré une myriade de projectiles enflammés qui s’étaient écrasés sur le sol à une vitesse folle, certains arrachant même d’impressionnants cratères à la carapace du Tanker qui s’était mit à striduler férocement sous la douleur et la probable colère. Si il avait put, le formien se serait mit à tout dévaster. Seulement, un élément bien plus gros le percuta de plein fouet et explosa sa partie haute dans une violence inouïe, le choc projetant des lambeaux de chair et de carapace à travers l’ensemble du village, garnissant le tout d’une immonde marée d’un vert muqueux et écœurant qui devait figurer le sang de la bête.
Ce qui en restait s’écrasa lourdement à terre et fit un peu trembler le sol, tandis qu’un cratère se dessinait à une trentaine de mètres du cadavre secoué de spasmes nerveux.
De forme ovoïdale, la zone d’impact faisait suite à une tranchée creusée dans la terre et le macadam, qui partait des restes éventrés du tanker. La fumée se dissipait progressivement du trou, suffisamment pour laisser apparaitre ce qui restait du fuselage d’un appareil spatial de conception totalement inconnue. Le corps céleste artificiel ne ressemble plus à grand-chose et on pouvait légitimement estimer que toute vie y était morte quand quelques vérins se mirent à gémir et l’acier à grincer. Un pan de ce qui était un vaisseau s’ouvrit après de longues secondes et son occupant en sortit enfin, dégageant les débris pour pouvoir s’exposer à l’air libre.
De respirer, LV4.26 n’avait pas besoin –il n’avait pas de poumons. La machine à l’aspect masculin et au revêtement immaculé analysa plutôt la composition de l’air en mimant une inspiration profonde et adapta sa mécanique à ce que ses captèrent retranscrirent dans son cerveau vierge. Ceci fait, l’être artificiel ouvrit la bouche. Une sorte de tentacule annelée et mécanique en sorti, l’extrémité ovale s’ouvrant pour laisser apparaitre une myriades de détecteurs phosphorescents qui bipèrent sur un rythme lent tandis que l’appendice effilé remuait lentement dans l’air. Quand il se tourna vers le cadavre du Tanker, le tentacule se mit à bipper avec une intensité redoublée avant de repartir dans la gorge du robot qui prit la direction des restes formiens d’un pas parfaitement mécanique, voire un peu malhabile.
Remontant le cratère pour avaler les mètres qui le séparait de la carcasse de la bête formienne, 26 arriva à sa hauteur et s’arrêta. Sa main passa sur son ventre et fit un cercle, langage universel pour désigner la faim.
Alors surgit de nouveau le tentacule guttural, qui se rua vers les organes encore chauds du Tanker pour s’y ficher profondément avant de commencer un phénomène d’aspiration qui distendit un peu les anneaux qui s’avérèrent assez clair pour laisser voir la matière spongieuse filer vers le corps du robot. Tranquillement, 26 se mit à faire un festin de l’ADN formien, premier contact qu’il prenait de Terra.
Il y en aurait sûrement d’autres : ses capteurs avaient indiqué de nombreuses traces ADN différentes lors de sa recherche. Le robot s’y rendrait plus tard pour les collecter, son programme de base le poussant d’abord à trouver son carburant élémentaire.