Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Le Renard

Pages: [1]
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L'Enfer / La mère noire [Kelen]
« le: dimanche 29 octobre 2017, 14:21:55 »
Depuis des temps immémoriaux, les tenebrosi ont hanté les rues de Castelquisianni plus que celles de n'importe quelle autre cité. Leurs pouvoirs crains par la populace autant que convoités par les puissants, ils naissaient dans toutes les strates sociales, dans toutes les familles humaines. Si la trace des premiers d'entre-eux ne fut jamais inscrite, il est probable qu'ils furent là avant même que la ville ne porte son nom actuel. Pourtant, les tenebrosi eux-même ne se considérèrent jamais comme originaires de Castelquisianni. Parmi eux circulaient la légende diffuse mais ancrée d'un endroit où serait apparu le premier artiste de la nébuleuse. Un lieu qui n'était même pas en ce monde. Un lieu qu'on aurait simplement appelé « Terre ».

Cela faisait bien des années pourtant qu'aucun tenebroso n'était parvenu à reconstituer l'étrange voyage qui menait à cette dimension légendaire. Tous s'accordaient à dire que la technique était considérée comme perdue. La dernière à avoir accompli cet exploit était une vieille femme connue sous le nom de la Silène. Il semblait toutefois que son dernier essai lui avait coûté la vie, car elle n'était jamais revenue des abysses des mondes.

Tu n'es pas la Silène, Ruth. Tu as été son élève, mais tu n'es pas elle. Si elle ne te l'a pas enseigné, c'est qu'elle ne t'en pensait pas capable.
Je suis plus forte que lorsque j'étais son élève.

La lumière était aussi basse que le plafond, dans la cave de l'auberge Le Fenicoterro. C'est dans ce petit bâtiment presque insalubre des quais qu'une communauté de tenebrosi avait pour habitude de se rassembler pour échanger informations, techniques et disciples. Aujourd'hui cependant, la communauté n'était pas au complet. Seules deux personnes siégeaient. La silhouette fine de Ruth, et contrastant avec elle, celle d'un homme grand, chauve, la peau et le regard gris.

Cette vieille ruine avait ses secrets. Tu penses qu'elle les aurait partagés ? Je suis plus puissante que tu le crois. Je suis presque assez puissante. Hier, j'y étais presque. Je me suis senti partir. Avec ce que tu m'apportes, je vais y parvenir.

L'homme soupira, avant de fouiller dans la poche de son long manteau sombre. Il en sortit une pierre de la taille et de la forme d'une bille. Noir comme du charbon, elle n'avait, outre sa régularité, strictement rien de remarquable. Mais lorsqu'il l'a pris dans ses doigts, l'ombre du tenebroso sembla s'assombrir et s'allonger, bien au-delà de ce que son corps aurait dû lui permettre.

– Tu sais combien il reste de pierres noires à Castelquisianni ?
Suffisamment depuis que la Gilda a appris à les fabriquer ? Tout n'est pas en déclin. La science avance.
– Les incantatori n'en laissent pas sortir. Pas beaucoup…
Donne la moi, Otello.


Le regard dur de la petite halfeline compensait amplement la différence de taille. Elle obtint ce qu'elle voulait.

Maintenant recule.
– Tu comptes plonger tout de suite ?
Mon ombre est prête.
– Comment est-ce que tu comptes revenir ?
Les ombres de l'autre côté sont plus puissantes.
– Assez ?


Ruth ne répondit pas. À la place, elle étendit les bras, comme si elle s'apprêtait à embrasser Otello, qui fit prudemment un pas en arrière. Elle ferma les yeux, puis elle serra la petite pierre dans sa main. Fort. Jusqu'à ce qu'elle se brise. Un liquide noir coula entre les doigts de la voleuse. Le fluide s'étendit en un long filament immatériel sur le sol.

Ce ne fut qu'à ce moment que l'ombre de la halfeline devint immense. La lumière torche éclairant la cave s'éteignit soudainement, comme absorbée par la silhouette de Ruth qui avait semblé un court instant vacillante. La pièce plongée dans l’obscurité totale, nul ne put voir qu'elle avait rouvert les yeux… et que ceux-ci étaient devenus entièrement noirs. C'était souvent pour cette raison que les manifestations de la Nébuleuse n'étaient, après tout, jamais très impressionnantes…

Le Renard sentit des crochets se planter dans sa chair. Elle connaissait déjà cette sensation. Elle était déjà arrivée jusqu'à cette étape. La veille, elle n'avait cédé à la douleur que quelques instants trop tôt. Cette fois, ce n'étaient que des piqûres d'épingles qui lui tiraient la peau. Rien de comparable avec l'impression d'être démembrée qu'elle avait ressentie lors de son précédent essai. Une formalité. Concentrée, elle se sentait confiante, persuadée d'avoir réussi à reconstituer la technique ancestrale de sa mentor…

La pression lâcha soudainement. Un court moment, plus de son, plus d'odeur – plus d'oxygène non-plus. Mais le passage fut bref. Elle n'eut pas le temps de suffoquer. Son odorat revient aussi rapidement. Une odeur de souffre assaillait ses narines. La lumière ne parvenait pas encore jusqu'à ses yeux toujours noirs. En revanche, la sensation de l'air sur sa peau nue lui indiqua qu'elle était peut-être en train de tomber… Le glissement de ses cheveux longs dans son dos et sur sa poitrine suggéraient que son chignon avait lâché, couvrant une bonne partie de son corps. La voleuse, sans toujours rien y voir, s'apprêtait à amortir sa chute d'une roulade. Les explications, ce serait pour plus tard.

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Ville-Etat de Nexus / Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: samedi 23 septembre 2017, 22:26:57 »
Tout ne s'était pas déroulé exactement comme prévu… c'était peu de le dire. Depuis quelques mois, Renard ne vivait que de petits larcins. Des vols à la tire qui ne présentaient presque aucun risque… mais dont les gains et la satisfaction professionnelle n'étaient pas suffisants pour son train de vie. Le cambriolage de cette demeure bourgeoise de Nexus n'aurait pas dû présenter beaucoup plus de difficultés, et les gains auraient dû être bien supérieurs.

Malheureusement… devant la facilité apparente de la tâche, la halfelin avait fauté par précipitation. Faute à laquelle s'était ajoutée une bonne dose de malchance. Rien ne distinguait la maison qu'elle avait voulu cambrioler de toutes les autres proies immobilières faciles. Rien, sauf son propriétaire : un puissant mage nommé Al-Ubudya – spécialiste de la capture de créatures magiques, pour ne rien arranger.

La voleuse sortait de l'habitation lorsqu'elle était tombée face à ce petit homme chauve et au corps entièrement tatoué. D'un claquement de doigt, il lui avait aussitôt jeté un sort qui lui avait entravé mains et pieds d'un halo bleu. Puis il s'était moqué d'elle pendant cinq bonnes minutes. Puis il avait été boire un thé, et n'était revenu que deux heures plus tard, la laissant sur place.

Enfin, avec un grand sourire, il lui avait annoncé ce qu'il allait faire d'elle. Al-Ubudya était habitué à fournir les arènes en créatures magiques et, plus occasionnellement, en combattants. D'après les mesures qu'il avait faites, elle détenait un pouvoir magique intéressant et même s'il n'était pas « exactement certain du genre de magie », il était « certain qu'[elle] saurait se débrouiller comme une grande dans une arène ». De toute façon « même jolie, [elle] était beaucoup trop dangereuse pour faire une bonne esclave sexuelle ».

Le mage était repartit une nouvelle fois. Six heures durant – une éternité pour la halfelin, qui, dans une position inconfortable, commençait entre autres à souffrir de sérieuses crampes – il ne se passa rien. Ce ne fut pas Al-Ubudya qui revint la chercher, mais un immense terranide lion. Le poil un peu grisonnant, il était habillé d'une armure de cuir qui ne parvenait pas à masquer entièrement son impressionnante musculature.

T'as bouffé le vieux con et tu viens pour me libérer ? avait tenté la tenebroso.

Le lion avait sourit. Mais, à vrai dire, son sourire n'était pas vraiment sympathique. Il lui avait passé un collier d'obsidienne autour du cou. De son énorme patte, il l'avait saisie par la taille. Ses doigts en faisaient presque entièrement le tour. De son autre main, griffes sorties, il avait commencé à déchirer le bas de son vêtement.

Aaah, non, NON, trouve toi une victime à ta taille, lui avait-elle craché, croyant qu'il cherchait à la déshabiller.

En réalité, il n'avait sectionné que les ceintures qui contenaient son matériel et ses armes. Il lui avait aussi enlevé ses bottes. Sa tâche terminée, sans aucun effort, il l'avait tirée jusqu'au salon (visiblement, les liens magiques se contentaient de paralyser ses muscles, pas de bloquer ses mouvements). Au milieu du salon, un portail était ouvert. Avant d'avoir pu dire un mot, Renard y fut poussée.

La halfelin se retrouva alors aussitôt libérée de ses chaînes ensorcelées. Mais ses membres engourdis l'handicapaient encore. De plus, une envie de vomir et un vertige s'ajoutaient à la longue liste de choses qui n'allaient pas avec son corps. Elle regarda autour d'elle. Le lion l'avait suivie, et l'attrapa par le bras. Ils étaient dans une salle ronde, les murs en pierre grise, des objets ésotériques posés un peu partout sur des étagères en bois. Sans doute un sous-sol, pensa-t-elle.

Étourdie, il lui sembla errer pendant plusieurs minutes dans des couloirs souterrains, empruntant par plusieurs fois des escaliers. Finalement, le léonin l'abandonna dans une pièce fermée par une grande grille métallique.

Ruth était tombée sur les mains. Elle n'en menait pas large, et semblait tout juste capable de tenir debout. Sa longue chevelure rousse, partiellement tressée, dégringolait sur son visage. Pieds nus, elle était habillée d'un pantalon noir et moulant, et d'une tunique de la même matière. Cette dernière était déchirée sur sa partie inférieure, laissant apparaître son dos et son ventre musclé. Ce détail excepté, elle ressemblait à une petite fille qu'on aurait jetée là, tremblotante sur ses appuis, couverte de sueur.

Elle releva la tête et tomba face à face avec… un seau en bois.

Salut. Si t'es un pot de chambre, je suis content de te voir, grogna-elle, en avançant à quatre pattes vers le salut de sa vessie.

3
Les terres sauvages / Les joyaux du désert [Ludya]
« le: mardi 16 décembre 2014, 00:19:40 »


Les tenebrosi étaient, dans les esprits, des créatures de l'ombre, qui tapies dans les recoins les plus sombres des villes, manigançaient d'obscurs projets tirant parti des basses lumières du crépuscule. Seulement… il ne semblait pas y avoir le moindre recoin à l'abri des terribles rayons du soleil dans la bien nommée cité-état de Solaria. Il était impossible de savoir si la situation était plus pénible pour la peau blanche de Ruth, dont les avant-bras s'étaient couverts de plaques rouges, ou pour son ombre, dont l'essence était malmenée par la trop forte luminosité. Comme en témoignait le teint basané et les cheveux corbeaux de la plupart des natifs de la ville, il ne faisait pas bon être rousse à Solaria. D'ailleurs, il ne faisait pas bon être une ombre non-plus.

« Désolée, on va se trouver un coin à l'abri » chuchota la voleuse à son alter-ego bidimensionnel.

Elle venait de faire le voyage dans une caravane, préservée des rayons ardents par une grande bâche. De tels convois, depuis Castelquisianni, étaient fréquents depuis quelques semaines. En effet, Solaria et Castelquisianni venaient de signer nouvel un accord commercial, qui avait fait de la route une véritable mine d'or. Les pierres qui étaient extraites des carrières de Solaria, à cause du peu d'échanges directs qu'il y avait entre les deux cités (un embargo avait été établi, pour des raisons économiques, près de deux siècles avant) se vendaient dix fois leur prix à Castelquisianni. Les cours ne tarderaient sans doute pas à chuter, ce qui rendaient la ruée vers le profit d'autant plus intense.

La compagnie des marchands, contrairement à l'accablant voyage en plein désert, n'avait pas été particulièrement désagréable, mais il avait bien fallu que le Renard s'en défasse. Depuis, elle errait dans les rues étroites, serrées entre les murs de pisé beiges, en quête d'un bâtiment qui lui rappellerait une auberge, ou n'importe quel lieu de restauration. Slalomant, femme dont le mètre trente rendait presque invisible, entre les passants, elle avait terriblement soif. Le climat de Castelquisianni n'étaient pas connu pour ses précipitations, mais Solaria était un extrême. Il était difficile de croire que la cité avait été construite autour d'un grand oasis.

La chaleur ne lui permettait même pas de profiter pleinement de la beauté de l'architecture. Outre les couleurs sables des bâtisses, celles-ci étaient pour la plupart décorées de mosaïques colorées, dans des teintes profonde. Si la halfelin levait la tête, elle pouvait même apercevoir la ligne rouge formée par l'enceinte intérieure. Les grands murs séparaient la ville haute, celle des patriciens, les grands propriétaires d'esclaves – en l'absence de réelles terres à posséder, le nombre de serviteurs faisait bien souvent le rang de l'individu –, et la ville basse, des plébéiens, les populations laborieuses. Le passage entre les deux univers était strictement contrôlé par des gardes : Ruth était déjà bien renseignée à ce sujet.

Finalement, elle trouva une porte ouverte sur une salle assez peu peuplée. Un long et grossier comptoir en pierres prises dans une pâte de construction rugueuse s'étendait sur toute sa longueur. Un vieil homme à la peau parcheminée et à la barbichette grise portait à ses lèvres l'embout une grande pipe à eau. Voyant entrer la halfelin, il lui adressa un regard bas, et souffla une volute de fûmée blanche. Des tabourets en bois sombre, assez abîmés, étaient disposés autour de petites tables rondes ; trois d'entre-elles étaient occupées par différents groupes de voyageurs.

L'un d'entre-eux devait être des locaux, si l'on s'en tenait à leurs habits typiques, robes amples dans les tons crèmes. Les deux autres étaient des étrangers. Le premier devaient être des marchands, ou des courtiers, peut-être en provenance du sud. Ils ne paraissaient pourtant pas très fortunés. L'autre était un humain seul aux traits austères, en habits ternes de voyage. Sa peau blanche et ses cheveux blonds révélaient une origine probablement nordique ; il sirotait un liquide rouge sombre.

« Une… euh, la même chose que le type là-bas.
– Un sang de la Terre ? Mademoiselle a les moyens ?
Je sais pas, parce que lui, oui ? »


Le vieil homme renifla et baissa la voix.

« Ouais. C'est un type d'une compagnie de mercenaires. Ils précèdent la donzelle de Castelquisianni, qui s'invite à Solaria demain. En personne ! Ils s’appellent les « Masses en or », un truc comme ça.
Le Morgenstern Doré. J'en ai entendu parler. Mettez-moi ce que je vous ai dit. »


De fait, la compagnie du Morgenstern Doré était célèbre, mais pas vraiment pour les bonnes raisons. Ils étaient réputés aussi efficaces qu'agressifs et destructeurs. Leur leader avait en particulier une sinistre réputation, lubrique, alcoolique, sanguinaire. Une avant-garde de choix pour Cyriel Raffaëlli, Ruth n'en était pas surprise. Elle savait que la princesse devait faire une visite dans les prochains jours. C'était même la raison de sa présence ici. L'ouverture de la route commerciale avait en effet parvenir à ses oreilles une rumeur alléchante : le sultan de Solaria devait remettre à la monarque un joyaux énorme, en guise de cadeau. Ses desseins n'étaient pas difficiles à déduire.

« Vous avez quelque-chose contre les coups de soleil ?
– Si vous êtes nantie, hein. »


Le Renard attrapa son verre, sale, mais heureusement rapidement rempli d'un même liquide rouge, et s'assit au comptoir, sur un tabouret. Elle écarta sa cape de voyage grise, révélant un vêtement lassé en toile blanche, supposé la rendre moins vulnérable à la chaleur. Elle n'imaginait pas ce que serait son état sans. Posant ses coudes sur la surface de pierre irrégulière, elle but avidement, tout en se demandant comme elle allait payer. La boisson avait un goût piquant.

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Prélude / In restless dreams I walked alone [Valilouvée]
« le: lundi 15 décembre 2014, 12:45:35 »
Prénom : Ruth.
Nom : Mixedec.
Alias : Le Renard.
Âge : 20 ans.
Sexe : Féminin.
Race : Halfelin, semi-humaine.

Description physique :
Le Renard possède les traits d'une halfelin, descendante d'une ethnie de semi-hommes appelée les « pieds légers ». Bien loin de leurs patauds et trapus cousins hobbits, les pieds légers tiennent davantage de l'elfe : les oreilles légèrement pointues, ils sont élancés et sveltes. Le Renard ne fait pas exception à la règle, ne dépassant pas les vingt-cinq kilogrammes pour un mètre trente. Pour une halfelin, elle est très grande, fine, mais pas extraordinairement maigre. Assez sèche, ses proportions ramenées à une taille humaine sont celles d'une gymnaste. Cette carrure réduite lui octroie une souplesse extrême, mais aussi une force relative à son poids importante. Elle peut sans problème hisser son propre corps à la force d'une seule main.

Le visage de Ruth est harmonieux et doux : sur sa peau pâle sont posées des tâches de rousseurs, rousseur reprise par une chevelure abondante et légèrement bouclée. Il n'est pas rare que cette dernière soit attachée, pour ne pas la gêner, mais le reste du temps, c'est une arme de séduction qui vont de paire avec des lèvres fines et un nez en trompette. Ses yeux sont vert pâle, et lui permettent d'exprimer beaucoup d'émotions différentes, et surtout d'émuler de façon réaliste les sentiments les plus divers. Paradoxalement, le Renard a tendance à inspirer la confiance ou à réveiller chez les hommes des sentiments protecteurs, ce dont elle ne se prive pas de profiter.

Caractère :
L'essentiel des motivations de Ruth sont d'un ordre très individualiste. Elle se soucie peu, voire pas du tout des autres et n'a aucun scrupule à les manipuler, à les utiliser. Elle s'attache très peu, et le sort de tous ceux auxquels elle n'est pas attachée ne l'intéresse absolument pas. Elle méprise la loi et ceux qui la représentent, et voue une haine farouche à toute forme de hiérarchie ou de noblesse. Il n'est toutefois même pas possible de la qualifier d'anarchiste : l'ordre social ne la préoccupe pas. D'ailleurs, elle n'apprécie pas davantage les pauvres, qui le plus souvent la dégoûtent au même degré, mais d'une manière plus organique, que les aristocrates.

En réalité, c'est l'autorité qui lui déplaît, et ce serait une erreur de penser qu'elle n'apprécie pas la richesse. Jouir d'une certaine forme de richesse constitue même l'un de ses principaux objectifs. Elle aime l'or, les objets précieux ou magiques, pour les trophées qu'ils constituent. Le Renard est également poussée à l'action par une forme de recherche de la gloire, mais à titre personnel. Elle n'a pas de grand plaisir à s'afficher publiquement en tant que cambrioleuse, d'autant qu'elle considère cela comme dangereux. Mais se faire une réputation dans le milieu et relever des défis à sa mesure la font vibrer et se sentir libre. À la fois prudente et audacieuse, elle se considère, avec assez d'orgueil, comme l'une des voleuses les plus brillantes ayant jamais foulé Terra.

Histoire :
Même les bas-fonds de Castelquisianni sont extrêmement cosmopolites. Échoué sur les berges est de la cité-état, des déshérités du monde entier vivent dans le surpeuplé et délabré quartier du Terzio. Certains, les marins laissés pour compte, attendent le prochain navire qui pourrait les emmener loin de leurs taudis, alors que d'autres gagnent simplement de quoi vivre en aidant à décharger et à charger les cargaisons qui arrivent chaque jour par le fleuve. D'autres, enfin, ont définitivement abandonné tout espoir de s'extraire d'un tel milieu, en voyant les avantages : l'enceinte procure une relative sécurité, loin des pillages et des famines paysannes. En sus, les prix sont suffisamment bas pour que presque n'importe qui puisse posséder un toit, aussi vétuste soit-il.

Les halfelins ne sont guère très nombreux, pourtant, à Castelquisianni. Dans le Terzio, ils constituent une petite diaspora éclatée, et possèdent quelques commerces. Enfant, Ruth n'avait pas beaucoup d'amis à la fois de son âge et de son espèce, en dehors de sa famille. Comme beaucoup de jeunes gens nés dans le quartier, elle n'a jamais connu son père : sa grande taille lui a fait souvent croire qu'il s'agissait d'un humain. Sa mère était herboriste, et possédait peut-être quelques talents magiques mineurs. Elle les avait appris de son frère, un alchimiste infiniment plus talentueux qu'elle, et qui avait quitté la fange depuis longtemps. Ayant bradé ses charmes dans le passé, elle bradait depuis que les années s'étaient installées sa médecine à ceux qui avaient un minimum de moyens. La famille logeait au deuxième et moins luxueux étage d'une bâtisse qui, au rez-de-chaussée et au premier étage, accueillait une petite auberge tenue par un cousin.

La prédestination aurait voulu que Ruth suive le même chemin que sa mère, à laquelle elle ressemblait beaucoup physiquement. Toutefois, le destin capricieux la dota d'un don qui n'apparaissait pas habituellement chez les halfelins, et qui confirmait son ascendance humaine : elle commandait à son ombre comme à un être conscient. De tels individus étaient appelés tenebrosi, et, sans être pourchassés, n'étaient pas très bien perçus par le reste de la population. La discrétion concernant cette faculté étant de mise, seule sa famille proche fut mise au courant.

Toutefois, les tenebrosi savent parfaitement se trouver entre-eux. À partir de son treizième anniversaire et pendant six ans durant, elle fut l'apprentie d'une tenebroso appelée la Silène. La Silène était une vieille femme à la peau noire, considérée comme l'une des plus grandes manipulatrices de la Nébuleuse encore en vie. Son art dépassait de loin ce à quoi Ruth pouvait prétendre à la fin de sa formation, et son potentiel brut était d'ailleurs probablement plus grand que celui de son élève. Cependant, la halfelin était vive d'esprit et apprenait vite, ce que la Silène appréciait.

La Silène disparue dans des conditions floues, peu après avoir traversé ce qu'elle appelait les abysses des mondes, une forme de voyage dimensionnel qu'elle n'enseigna jamais à son élève. Livrée à elle-même, Ruth ne regretta cette perte que brièvement ; c'était pour elle un signe du destin, et elle avait longtemps attendu le moment où elle serait libre. Avec les dons qui étaient les siens, elle aurait pu sans mal trouver un emploi d'espion pour le compte d'une quelconque famille noble, ou pour la famille régnante de Castelquisianni elle-même. Mais celle qui se faisait à présent appeler le Renard avait d'autres ambitions.

Autre :
Le Renard est une tenebroso, maîtrisant la magie de la Nébuleuse. La manifestation la plus naturelle de son pouvoir est l'état de conscience de son ombre. Cette dernière est un être à part entière, symbiotique, capable d'évoluer librement dans l'espace, d'entendre et de voir, bien que ce soit d'une manière assez différente de celles des races de chair. L'ombre de Ruth est particulièrement vive, quoiqu'elle ne soit pas très puissante. En revanche, elle est très bien formée, et les maléfices dont elle est capable sont subtils.

En plus des manipulations les plus primaires liées à son ombre, le Renard connaît quelques tours avancés :

Mille visages et un seul.
Ruth est capable de faire en sorte qu'on ne la reconnaisse pas. Son apparence ne change pas, mais les individus qui lui parlent auront, si elle le souhaite, l'impression de s'adresser à une toute nouvelle personne. Elle est même capable d'assumer ainsi plusieurs identités distinctes.

Berceuse du crépuscule.
En produisant une musique quelconque (Ruth privilégie le chant et les instruments à cordes), la tenebroso peut exercer une emprise sur ceux qui l'entendent, les plongeant sans qu'ils ne s'en rendent compte dans la torpeur. Même si la transe est interrompue par tout stimulus violent (la Silène savait avec cette technique paralyser complètement), les victimes perdent la notion du temps et ne sont plus attentives à ce qui les entoure, et ce encore plusieurs minutes après l'arrêt de la berceuse. En général, l'expérience est décrite comme agréable, et apaise aussi les douleurs et les esprits dérangés. Prolongée pendant plusieurs minutes, elle finit par entraîner un profond sommeil.

Oblitération du corps.
En abandonnant tout bien matériel, le Renard peut s'envelopper d'ombres et de délaisser les lois de la mécanique. Comme une ombre, elle n'est plus sensible aux dangers du monde physique et est capable de monter et de descendre sur tout surface opaque, de passer sous les portes ou encore de traverser les milieux transparents. Elle n'est pas capable de prolonger cette forme plus de quelques minutes.

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